William Gibson
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Re: William Gibson
normalement "on" a plein de curieux maintenant :
_________________
Keep on keeping on...
Re: William Gibson
la suite se déroule peut-être comme un polar ?
Dernière édition par Bédoulène le Ven 2 Fév - 11:14, édité 1 fois
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21652
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: William Gibson
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 29
Re: William Gibson
Gibson me fait penser à Bret Easton Ellis, vu comme ça ?
Décidément, j'ai envie d'aller voir ce qui se passe sur le forum de cette sympathique Cayce !
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15935
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: William Gibson
Ah ce n'est pas moi qui te pousserais à continuer Armor ! Mais je comprends ce que tu ressens , ça m'arrive très souvent de ne pas me sentir la lectrice qui valoriserait la lecture par sa part active et donc de me demander ce que je fais en plein milieu d'un texte . Mais je ne regrette presque jamais ces excursions qui me bousculent et qui aboutissent souvent à des commentaires ambivalents ( parce que je ne nie pas leurs qualités , c'est rare que je démolisse en bloc un ouvrage . A part "En attendant Bojangles " ) .@Armor a écrit :
Mais je n’en saurai pas plus.
Parce que j’ai passé 90 pages à voir Cayce aller sur son forum, psalmodier des histoires de canard supersonique, parler avec des amateurs de vieilles calculatrices russes, jouer à la poupée qui fait non... et je ne sais toujours pas où cela nous mène. Et en toute franchise, je crois que je n’ai pas vraiment envie de le savoir. C’est lent, décousu, les faits comme les dialogues sont volontairement embrouillés, et il faut me rendre à l'évidence, ça n’est tout simplement pas pour moi.
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: William Gibson
J'avais fermement décidé de ne pas tenter de quatrième essai, mais finalement, dans un élan de courage inattendu (et sous la pression populaire...), je viens de finir le livre. (Je vais être honnête : en diagonale pour une bonne partie du texte - tout ces passages du ventre mou dont l'intérêt m'échappe -, plus consciencieusement pour les cent dernières pages.)
Au final, même si mon avis personnel n'a pas changé d'un iota, je peux comprendre ce que ce livre a de prenant pour les aficionado du genre, même si j'aurais beaucoup élagué le texte, que je trouve toujours trop lent - j'ai passé 150 pages à me demander quand l'intrigue allait bien pouvoir réellement commencer -, parfois confus, et (volontairement) décousu.
Il faut quand même reconnaître que l'auteur sait comment distiller peu à peu les pièces du puzzle. Tous les ingrédients du genre sont là : manipulation, trahison, mafia russe ou fétichisme japonais... une aura de mystère, des personnages qui tirent les ficelles dans l'ombre, des relents de guerre froide... Et puis une héroïne que ses failles et bizarreries rendent inévitablement attachante.
Mais je ne suis clairement pas le public pour ce type de livre. De ce fait, j'ai surtout remarqué les ficelles de la narration, et après tout ce barzingue sur le fameux FILM, après ces heures à se demander quel fut le sort du père de Cayce, j'en viendrais plutôt à dire "Tout ça pour ça ?"
Mais peut-être ce "ça" comblerait-il d'autres lecteurs, qui sait ? Si ça se trouve, je suis juste une vieille chouette blasée.
Cela dit, comme le dit églantine, je ne regrette pas les heures passées sur ce livre. Il faut sortir de sa zone de confort, de temps en temps. Ce fut une expérience parfois douloureuse, mais pas inintéressante malgré tout.
Dernière édition par Armor le Sam 3 Fév - 4:10, édité 3 fois
_________________
"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 43
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: William Gibson
Merci pour ce commentaire qui me rend encore plus curieuse !
Je crois que je suivrai ton expérience un de ces jours , c'est chouette de pouvoir confronter nos aventures livresques !
@Armor a écrit :
Si ça se trouve, je suis juste une vieille chouette blasée.
Oh merci pour ce fou rire , j'en avais bien besoin après cette semaine avec L'espèce humaine !
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: William Gibson
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15935
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: William Gibson
c'est dans celui-là la réalité augmentée ?
et j'aimerai toujours l'absence de maîtrise de ce qui se passe par les personnages.
_________________
Keep on keeping on...
Re: William Gibson
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21652
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: William Gibson
animal a écrit:
c'est dans celui-là la réalité augmentée ?
Mince, j'avais raté la question. Non, dans celui-ci la réalité est juste twistée, pas encore augmentée.
_________________
"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 43
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: William Gibson
_________________
Keep on keeping on...
Re: William Gibson
Sensation de déjà vu au cinéma ‒ où d’écriture cinématographique (Matrix ?)
Futuriste Occident (Japon, USA, Europe de l’Ouest), mais aussi la Chine, et même le cosmos : déjà le monde globalisé.
Science-fiction assurément, cependant métissée de fantastique (ou space opera), d’onirique et même de… western !
Piratage informatique, code et données, jeux vidéo, cyberespace, clonage et bricolages biologiques en tous genres dont bioniques, intelligence artificielle, stupéfiants aussi, paysages urbains glauques, paumés et déglingués, dégageant une atmosphère non dénuée de charme, le type "survivant" prolongeant l’ambiance "polar noir"… Réfère aussi à Bret Easton Ellis, mais peut-être plus encore à Kurt Vonnegut.
Les termes inventés par l’auteur ne sont pas directement définis ; ainsi, la matrice recouvre une notion nébuleuse, « éclatant treillis de logique qui se dévidait à travers un vide incolore », « hallucination consensuelle », une sorte de vaste champ de données, d’univers virtuel foisonnant.
Publié en 1984, ce roman parle de notre présent :« "La matrice tire ses racines des jeux vidéo les plus primitifs, expliquait la voix hors champ, des tout premiers programmes graphiques et des expérimentations militaires avec les connecteurs crâniens." Sur le Sony, une guerre spatiale en deux dimensions s’évanouit derrière une forêt de fougères générées de manière mathématique, démontrant les possibilités spatiales des spirales logarithmiques ; insertion d’une séquence d’archives militaires bleu glacé : animaux de laboratoire câblés sur des dispositifs d’expérimentation, casques branchés sur les circuits de contrôle de mise à feu de blindés et d’avions de combat. "Le cyberspace. Une hallucination consensuelle vécue quotidiennement en toute légalité par des dizaines de millions d’opérateurs, dans tous les pays, par des gosses auxquels on enseigne les concepts mathématiques… Une représentation graphique de données extraites des mémoires de tous les ordinateurs du système humain. Une complexité impensable. Des traits de lumière disposés dans le non-espace de l’esprit, des amas et des constellations de données. Comme les lumières de villes, dans le lointain…" »
C’est un des atouts de la SF, et non le moindre de mon point de vue : on mesure comme les problématiques d’actualité qui nous semblent nouvelles remontent à loin dans le passé ; écrit en 1983, ce livre évoque déjà le remplacement de la viande d’élevage dans nos assiettes :« Programmez une carte pour représenter la fréquence des échanges de données, un seul pixel par millier de mégabytes sur un écran géant. Manhattan et Atlanta y brillent d’un blanc éblouissant. Puis elles se mettent à palpiter, au risque que le rythme du trafic surcharge votre simulation. Votre carte est en passe de se transformer en nova. On se calme. On diminue l’échelle. Un pixel par million de mégabytes. À cent millions de mégabytes par seconde, on commence à discerner certains pâtés de maisons dans le centre de Manhattan, les contours de zones industrielles vieilles d’un siècle cernant le noyau historique d’Atlanta… »
Un pouvoir plus connu de la littérature d’anticipation reste celui de reformuler notre présent de manière significative :« Tu sais combien ça coûte ? (Elle prit son assiette.) Y doivent élever un animal entier pendant des années et le tuer ensuite. C’est pas de la viande de cuve. »
Et il y a encore des remarques, des observations de valeur générale sur le crime, la foule…« Le pouvoir, dans l’univers de Case, était synonyme de pouvoir des sociétés. Les zaibatsus, les multinationales qui modelaient le cours de l’histoire humaine, avaient transcendé les vieilles barrières. Vus comme des organismes, ils étaient parvenus à une sorte d’immortalité. Vous ne pouviez pas tuer un zaibatsu rien qu’en assassinant une douzaine de cadres clés ; il y en avait d’autres qui attendaient, prêts à grimper les échelons, assumer la place laissée vacante, accéder aux vastes banques de données de la firme. »
« ‒ Il y a toujours un moment où le terroriste cesse de manipuler la gestalt des médias. Un point où l’escalade de la violence peut fort bien se poursuivre mais au-delà duquel le terroriste est devenu symptomatique de la gestalt des médias en soi. Le terrorisme tel que nous l’entendons d’ordinaire est bêtement relié à ceux-ci. Les Panthers modernes diffèrent des autres terroristes précisément par le degré de leur timidité, de leur conscience de la mesure avec laquelle les médias séparent l’acte de terrorisme de l’intention sociopolitique initiale… »
Curiosa : Animal a cité Gravé sur chrome :« …] cette zone transitoire où l’art n’était pas tout à fait un crime, le crime pas tout à fait un art. »
« L’été dans la Conurb, les foules sur les avenues qui ondulent comme l’herbe couchée par le vent, un champ de chair humaine balayé par des courants soudains de désir et de récompense. »
… et je citerai, extrait cette fois de Neuromancien :« L'ascenseur glissa vers le haut et traversa dans sa cage étroite le plancher du Paradis. Je comptai les lampes bleues espacées de deux mètres. »
Coïncidence significative ??« Elle tombait-remontait à travers un large tube de béton lunaire cannelé, éclairé à intervalles de deux mètres par des anneaux de néon blanc. »
Mots-clés : #sciencefiction
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15935
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: William Gibson
_________________
Keep on keeping on...
Re: William Gibson
Agency
Pas super simple de recoller les quelques morceaux autour des personnages du précédent volume (The Peripheral) mais finalement comme c'est un peu différent... Enfin, différent, on retrouve le ping-pong entre presque présent (cette fois c'est Hilary qui a remporté l'élection US au lieu de Trump mais ce n'est pas le cœur du sujet) et futur (2136 post "jackpot", soit catastrophe écologique et plus si affinités) avec en invités la branche de The Peripheral... et plus de "présentiel" par drones interposés. Vous suivez ?
Non ? Embarquez alors plutôt avec Verity, jeune femme qui se retrouve avec des lunettes connectées à une intelligence presque artificielle et un peu parano, Eunice. Je ne voudrais pas trop en dévoiler non plus...
Impressions de lectures alors ? Rythme un peu trop mécanique et certains passages attendus, gadgets inclus, par contre c'est compensé par ce cocktail de quotidien(s) qui fait est un des piliers de l'ambiance Gibson et par son sens assez explicite du prospectif politique : statu quo un peu véreux comme compromis c'est parlant, enrichissements, catastrophe (pandémies incluses) et après, ça parle aussi. Pas complètement SF.
Et puis Eunice là aussi il faut que j'évite les spoilers, cocktail humain autour de l'intelligence artificielle et quelques questions d'architecture c'est pas mal aussi.
Enfin... il y a de l'action. Mais pas trop de victimes en fait. Ce bouquin, ces dialogues, ces péripéties, cette tension, au centre ce sont des gens qui se protègent mutuellement, sont curieux, s'accompagnent. Une autre façon de mettre en mouvement un geste un peu différent de celui auquel on aurait trop souvent droit ?
Pas une claque mais capital sympathie intact et de belles pistes dans cette aventure composite ! (bientôt en VF au Diable Vauvert).
ça fait du bien, je l'ai dévoré.
_________________
Keep on keeping on...
Re: William Gibson
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21652
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: William Gibson
Précision liminaire :
Ce deuxième volume de la Trilogie de la Conurb forme une suite de Neuromancien avec son univers technocratique assez post-apocalyptique – cyberpunk – qui revisite les notions d’intelligence artificielle et autres évolutions informatiques. On retrouve le GLACE (Générateur logiciel anti-intrusions par contre-mesures électroniques), et son antagoniste, le « brise-glace ». Dans ce roman d’action violente toujours fort cinématographique, sont notamment évoqués le vaudou et les progrès médicaux. On suit plusieurs personnes, comme Bobby, « le Comte », jeune (initiation) « wilson » (paumé) et/ou « piquassette » (petit pirate informatique) qui rêve de devenir « cow-boy » du clavier (hacker), Marly, dans le marché de l’art moderne (Joseph Cornell et ses assemblages surréalistes), et Turner, un mercenaire qui doit exfiltrer Mitchell, le spécialiste des biopuces et biogiciels d’une puissante multinationale (Maas-Neotek) vers une autre (Hosaka).« COUNT ZERO INTERRUPT OU INTERRUPTION PROVOQUÉE PAR UN ZÉRO : dès réception d’une commande d’interruption, décrémenter le compteur à zéro. »
Le pouvoir de l’argent est nodal dans ce monde.
« Et, l’espace d’un instant, elle fixa le doux regard de ces yeux bleus et comprit, avec la certitude instinctive du mammifère, que les créatures immensément riches n’avaient plus, de près ou de loin, rien d’humain. »
« Son argent possède une vie propre. Peut-être même une volonté propre. »
\Mots-clés : #sciencefiction
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15935
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: William Gibson
merci Tristram reste le troisième à lire
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21652
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: William Gibson
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15935
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains des États-Unis d'Amérique