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Jon Swain

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Message par Armor Mer 18 Déc 2019 - 5:04

Jon Swain
Né en 1948

Jon Swain Captur82
photo : Denis Reichle

Né en 1948, Jon Swain est un journaliste et écrivain britannique.
Après avoir tenté d'intégrer la Légion étrangère française (où il ne reste que 3 mois), Jon Swain devient journaliste. Pendant de nombreuses années, il sera le correspondant du Sunday Time à Paris.

Jon Swain a couvert de nombreux conflits au long de sa carrière.
En 1975, il reçoit le prix du journaliste de l'année pour ses reportages en Indochine.
En 1976, il est kidnappé en Ethiopie et retenu 3 mois en otage par la guérilla.
En 1999, au Timor est, il parvient à fuir sous le feu d'une attaque armée en compagnie du photographe américain Chip Hires et de leur interprète timorais. Mais leur chauffeur est assassiné.

Jon Swain a raconté son expérience en Indochine (de 1970 à 1975) dans le livre River of Time. Son personnage a été interprété à l'écran dans le film The Killing Fields (La Déchirure) de Roland Joffé en 1984.
sources : Wikipédia et Paris Match.

Ouvrages traduits en français :

- River of Time, mémoires de la guerre du Vietnam et du Cambodge (River of time, 1999)
- Participation à l'ouvrage collectif Grands reporters de guerre, entre observation et engagement, éditions rue d'ULM-presse.

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Message par Armor Mer 18 Déc 2019 - 6:02

Jon Swain 5114r812

River of time

L’Indochine, Jon Swain en a toujours rêvé. Aussi, lorsque l'AFP lui propose en 1970 de couvrir les conflits alors en cours au Vietnam, au Laos et au Cambodge, n’hésite-t-il pas une seconde. Entre l’Indochine et lui, c’est le coup de foudre. Jon Swain sillonne inlassablement le terrain, passant d’une armée à une autre, d’un pays à un autre, toujours au plus près des évènements. Une vie trépidante et dangereuse, qui coûta la vie à de nombreux reporters. Entre deux bouffées d’adrénaline, les journalistes se retrouvent dans les fumeries d’opium, les bordels, ou au bord des piscines où les expatriés continuent le cours d’une vie en apparence insouciante. La première moitié du livre nous raconte donc cela, d’un ton assez distancié malgré quelques moments forts au milieu des combattants. L’intérêt du propos est indéniable, mais il me manquait quelque chose, une implication plus personnelle de l’auteur, plus de chair et de vérité.

C’est arrivé d’un coup, et je l’ai reçu en pleine face.

Lorsque les khmers rouges envahissent Pnom Penh, Jon Swain se retrouve parqué avec des centaines d’étrangers à l’ambassade de France dans des conditions plus que précaires. Là, il voit la mort en face, les proches arrachés à leur famille au sein même de l’ambassade, les colonnes d’habitants sommés de partir pour la campagne, la barbarie innommable des vainqueurs. Lui-même, fou d’inquiétude, est sans nouvelles de sa compagne, restée à Saïgon qui vient de tomber aux mains des communistes. Des jours de tensions extrême, narrés au plus près, où se révèlent toute la mesquinerie ou la grandeur des êtres.
Anéantie, la petite équipe de journalistes doit laisser partir vers l’inconnu leur ami et collaborateur Dith Pran qui, quelques heures plus tôt, les avait sauvés d’une mort certaine.

Il nous avait enseigné ce qu’est l’amitié et lorsque la chance avait tourné, nous n’avons rien eu à lui donner, sinon de l’argent et de la nourriture. L’avoir abandonné me confirma que nous autres journalistes n’étions au bout du compte que des passagers privilégiés, en transit dans l’enfer cambodgien. Nous étions les témoins d’une gigantesque tragédie humaine qu’aucun de nous ne comprenait. Nous avions trahi nos amis cambodgiens. Nous n’avions pas été capables de sauver ceux qui nous avaient sauvés. Nous n’étions protégés que par nos peaux blanches. J’avais honte.

Jon Swain révèle dans des pages poignantes sa détresse face aux civils mutilés, son sentiment d'impuissance et d'inutilité. Il n'en continue pas moins d’écrire et d’alerter sur le calvaire des boat people et du peuple cambodgien. L’on sent toute sa révolte face au silence assourdissant de l’Occident, sa colère et sa tristesse face à la destruction de cultures qu’il avait appris à aimer.
Puis Jon Swain a continué sa vie de reporter, ailleurs. Il a été pris en otage en Ethiopie, a failli être tué au Timor. Au final, il n’est resté que 5 ans en Indochine. Mais elle lui a valu ses plus beaux reportages (et de prestigieux prix journalistiques). Elle lui a surtout laissé au coeur une trace indélébile. Son livre est un véritable cri d’amour à l’Indochine, à ses habitants, ses paysages, son atmosphère... Et à une femme. Si la première partie m’a laissée quelque peu sur ma faim, la seconde m’a conquise et parfois bouleversée.
River of time, ou le spleen infini de l’Indochine...

J’étais convaincu que, pour ma part, il n’y aurait jamais d’autre Indochine.
S’étaient réunis par hasard les éléments créant une alchimie unique : le lieu, la guerre, l’histoire, la femme que j’aimais ; l’endroit le plus gai et le plus romantique pour un jeune homme encore bardé d’un optimisme et d’un idéalisme forcené.


Mots-clés : #guerre #guerreduvietnam #medias #temoignage

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Message par Bédoulène Mer 18 Déc 2019 - 11:18

merci Armor, je note je comptais faire aussi des lectures sur l'Indochine chronologie historique. (au départ de la colonisation)

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