Patricia Highsmith

merci Nadine pour ce commentaire très fouillé ; je vois bien combien tu es vigilante dans ta recherche sur l'auteure, tu remets en doute ton ressenti premier.

Les cadavres exquis



Douze nouvelles, sélectionnées pour la télévision.
Les oiseaux prêts à l’envol (Passions partagées)
Don attend longtemps la réponse à sa lettre de déclaration d’amour, et répond à celle d’une inconnue, qui ne lui était pas adressée.

L’amateur de frissons
Andrew aime rencontrer des femmes célèbres pour leur subtiliser un petit objet. Démasqué, il tue une de ses victimes ; il se rend, et n’est pas cru par la police.

Époux en froid
Olivia assassine son mari Loren (qui croyait qu’elle avait des envies suicidaires) pour épouser son complice, Stephen, le comédien dont elle s’est éprise. Les nouveaux époux se surveillent avec suspicion, ourdissent des moyens de tuer l’autre, et y laisseront finalement la vie tous les deux.

Un curieux suicide
Incipit :

« Le Dr Stephen McCullough avait un compartiment de première classe pour lui tout seul dans l’express Paris-Genève. Il feuilletait une des revues médicales qu’il avait rapportées d’Amérique, mais sans y accorder beaucoup d’attention. En réalité il caressait un projet de meurtre. C’était pour cette raison qu’il avait pris le train au lieu de l’avion, afin de se donner le temps de réfléchir ou peut-être simplement de rêver. »

Il accomplit ce meurtre, qui est lié à sa passion pour la femme décédée de sa victime ; innocenté, il médite son suicide à venir.

Le jour d’expiation (La ferme du malheur)
Un élevage industriel de poulets devenus fous massacre l’éleveur, avec l’aide de sa femme. Ce texte de 1975 me paraît symptomatique de la sensibilité précurseuse des Anglo-Saxonnes au bien-être des animaux.

Légitime défense
Seule chez eux, Ginnie est victime d’un cambriolage, et tue le voleur ; elle en reste marquée, même si elle ne se sent pas coupable.

L’épouvantail
Le fulminant Skipperton a des démêlés avec son voisin, Frosby, qu’il tue. Il installe son corps en remplacement de l’épouvantail de son champ de maïs ; lorsque les enfants s’y rendent pour Halloween, il se suicide. Mais Andy, son employé, avait enterré le cadavre ailleurs, à son insu…

La proie du chat
Histoire particulièrement nauséabonde : le chat de la maison rapporte deux doigts humains avec une alliance, apparemment tranchés. Les quatre personnes de la maisonnée enquêtent, découvrent trace d’une disparition qui pourrait correspondre, et contactent qui se révèle être le meurtrier, qui repartira avec la proie du chat. Dans leur prise de décision, ils ont bien songé à prévenir la police, mais ne le font pas, laissant le coupable (en fait ils sont deux) libre(s).

Entre les deux… (Puzzle)
Harry fréquente deux jeunes femmes, Connie, directrice de collection dans une maison d’édition, et Lesley, mannequin de mode, qui ignorent (supposément) l’existence de l’autre. Incapable de décider de sa préférence en vue d’un mariage, il souhaite par ailleurs acquérir une demeure à la campagne. Il la leur fait visiter simultanément, avec le résultat qu’on peut escompter…

Sincères condoléances
Lee doit vendre sa maison d’enfance pour payer les frais de la maison de retraite de sa mère, puritaine lectrice de la Bible qui lui a gâché l’existence.

« Oui, de nos jours, les vieux avaient la vie dure. Tant qu’il y aurait des cachets, des piqûres, des reins artificiels et des médicaments nouveaux qui coûtaient une fortune, les médecins ne les laisseraient pas mourir. »

Il apprend que sa mère est décédée depuis cinq ans, et comprend qu’il a été grugé par un ami, l’exécuteur de sa procuration, et deux comparses. Les trois se suicident peu après, mais Lee ne savoure pas cette vengeance venue de l’Ancien Testament.

Pour le restant de leurs jours
Un couple décide de prendre en pension un autre couple, des personnes âgées en maison de retraite. La vie commune ne se révèle pas dénuée d’inconvénients, rapportés avec humour.

Le jardin des disparus
Penny collectionne les dépouilles taxidermisées de ses animaux favoris dans leur jardin. Lorsqu’elle doit y recevoir journaliste et photographe, son mari Christopher y dresse un mannequin représentant Louise, son ancien amour, qu’il regrette de ne pas avoir épousé à sa place.

« L’un dans l’autre, il y avait dix-sept à dix-huit chiens et chats empaillés disséminés dans le jardin, et un lapin. »

Patricia Highsmith, dans ces « nouvelles d’un genre étrange, ou voisin de la psychopathologie » (avant-propos), va toujours à l’essentiel, même si le lecteur ne sait pas nécessairement ce que c’est. Elle manifeste une certaine malice envers ses personnages ; on peut comprendre qu’elle préfère les animaux aux humains.

\Mots-clés : #nouvelle #thriller

Ce texte de 1975 me paraît symptomatique de la sensibilité précurseuse des Anglo-Saxonnes au bien-être des animaux. je suppose donc que le fermier maltraitait les animaux ! bien fait !

"on peut comprendre qu’elle préfère les animaux aux humains."