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Gabriel Josipovici

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Message par tom léo Sam 2 Fév - 9:39

Gabriel Josipovici
né en 1940

Gabriel Josipovici Gabrie10

Gabriel David Josipovici, né le 8 octobre 1940 à Nice, est un romancier, nouvelliste, critique, théoricien de la littérature et dramaturge britannique.

Il est de parents juifs russo-italiens, romano-levantins, il passe les années de guerre dans un village des Alpes françaises puis à la Bourboule, échappant ainsi que sa mère à la déportation. Il étudie pendant six ans (de 1950 à 56) en Égypte au Victoria College du Caire, avant d'émigrer avec sa mère en Angleterre où il finit ses études secondaires au Cheltenham College, dans le Gloucestershire. Il fait des études d'anglais au St Edmund Hall d'Oxford, où il est diplômé en 1961 avec la mention très bien.

Il enseigne à l'université du Sussex à Brighton de 1963 à 1998, où il est professeur-chercheur à l'École supérieure des sciences humaines. Il fut auparavant professeur à la chaire Weidenfeld de littérature comparée à l'université d'Oxford.

Il publie plus d'une douzaine de romans, trois recueils de nouvelles et un certain nombre d'ouvrages critiques. Ses pièces ont été montées en Grande-Bretagne, et passées à la radio en France et en Allemagne. Son œuvre a été traduite dans les principales langues européennes ainsi qu'en arabe.

Il collabore régulièrement au The Times Literary Supplement et il est membre de la British Academy et de la Royal Society of Literature.
source wikipedia

BIBLIOGRAPHIE

Fiction
   The Inventory (1968)
   Mobius the Stripper: Stories and Short Plays (1974)
   The Present (1975)
   Four Stories (1977)
   Migrations (1977)
   The Echo Chamber (1979)
   The Air We Breathe (1981)
   Conversations in Another Room (1981)
   Contre Jour, 1984/Contre-jour, Triptyque d'après Pierre Bonnard
   In the Fertile Land, 1987
   Steps: Selected Fiction and Drama, 1990
   The Big Glass, 1991
   In a Hotel Garden (1993)/ Dans le jardin d'un hôtel, 2016
   Moo Pak, 1994/Moo Pak, 1996
   Now, 1998
   Goldberg: Variations, 2002, Goldberg : Variations, 2012
   Only Joking (2005)
   Everything Passes, 2006/Tout passe, 2012
   After and making Mistakes, 2008
   Heart's Wings, 2010
   Infinity, 2012/Infini - L'histoire d'un moment, 2016

Non-fiction
   The World and the Book (1971, 1979)
   The Lessons of Modernism (1977, 1987)
   Writing and the Body (1982)
   The Mirror of Criticism: Selected Reviews (1983)
   The Book of God: A Response to the Bible (1988, 1990)
   Text and Voice, 1992
   On Trust: Art and the Temptations of Suspicion (1999)
   A Life (2001). Les mémoires de sa mère.
   The singer on the Shore: essays 1991-2004 , 2006
   What Ever Happened to Modernisme ,2010


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Message par tom léo Sam 2 Fév - 16:11

Moo Pak

Gabriel Josipovici Moo11

Originale : Anglais/GB, 1994

4ème de couverture a écrit:Au cours de leurs marches incessantes à travers parcs et rues de Londres, Jack Toledano raconte à son ami Damien Anderson qu'il travaille depuis des années sur Moo Pak, magnum opus perpétuellement inachevé, dont il échoue à produire ne serait-ce qu'une ligne. Un paradoxe qui n'est que l'une des nombreuses ironies de ce roman dont le thème central est le langage lui-même, symboliquement exprimé au travers de Moor Park, manoir qui au fil du temps a abrité Jonathan Swift, un asile d'aliénés, un centre de décodage durant la Deuxième Guerre mondiale, un institut dédié à l'étude du langage chez les primates et, pour finir, une école où un jeune illettré s'efforce d'écrire " l'istoir de Moo Pak ". Monologue d'un seul paragraphe et palimpseste virtuose, Moo Pak passe en revue les thèmes qui ont préoccupé Gabriel Josipovici ces vingt-cinq dernières années. Un livre conduit avec brio, légèreté et fluidité.

REMARQUES :
Sans paragraphes ni chapitres se présente ce texte, ce monologue de Jacques Toledano. Il est interrompu à peine par quelques « disait-il » ou des très courtes descriptions des lieux traversés à Londres (mais en correspondance avec le texte). Le mieux possible, le narrateur, partenaire dans les promenades des deux, et auditeur attentif, rend cette irruption en idées et pensées. Jacques est un Juïf sépharade, ayant grandi en Egypte, érudit, écrivain. Visiblement on trouve en lui un Alter Ego de l’écrivain ?! Tout ce qu’il dit et explique est intéressant, sur des sujets les plus variés : toujours à nouveau sur la tentative de (bien) écrire et créer ; la marche comme possibilité de penser ; la place de l’échange, de la narration ; l’humour ; les animaux (très belles descriptions de félins!!!) ; le silence ; le conformisme et l’originalité ;, l’urbanisme ; le souvenir et l’oubli ; la Judaïté ; la musique ; le jardin et j’en passe…

Dans la forme c’est un peu exigeant car touffue et dense, nous submergeant quelque peu. Néanmoins cela se laisse lire avec délectation et beaucoup d’intérêt car aussi non dénué d’un certain humour, voir d’une ironie, critique mordante de certaines tendances et de notre civilisation ! C’est finalement pas aussi construit comme Sebald ou d’autres, mais certainement aussi riche. On pourrait bien s’imaginer ces petites excursions thématiques comme des mini-essais de 2-5 pages ?!

Plein de références culturelles, aussi de citations, d’allusions en tous sens vers d’autres penseurs ou écrivains, toujours intelligent, original, vif. D’accord, probablement parfois un peu « trop » (?) et ne pas à goûter sans interruption de temps en temps, mais à petites doses.


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Message par Nadine Sam 2 Fév - 17:45

Super, tu donnes envie. J 'espere que le fil va remonter très bientôt, que je me souvienne de le lire. J ai des livres en attente mais je regarderai en mediatheque.
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Message par Nadine Sam 2 Fév - 17:51

Ton commentaire semble avoir echo à cet article sur un autre de ses livres :
Un livre indispensable pour toute personne qui s’intéresse au mystère de la mécanique littéraire, et pour toute personne prête à jubiler au creux des méandres apparents de l’érudition mise en scène et orientée.
in article
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Message par tom léo Sam 2 Fév - 18:11

Nadine a écrit:Ton commentaire semble avoir echo à cet article sur un autre de ses livres :
Un livre indispensable pour toute personne qui s’intéresse au mystère de la mécanique littéraire, et pour toute personne prête à jubiler au creux des méandres apparents de l’érudition mise en scène et orientée.
in article

Je connaissais pas cet article, mais ce qu'il dit semble valoir pour l'oeuvre de Josipovici, dont aussi Moo Pak. Je dois avouer que j'avais déjà commandé après la lecture ces "Variations Goldberg" ...
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Message par bix_229 Sam 2 Fév - 20:17

Contre-jour. Tryptique d' après Pierre Bonnard.

Gabriel Josipovici Contre10

Avec douleur et âpreté une fille s' adresse à sa mère absente.
Elle l' accuse de ne pas lui avoir témoigné d' attention et de tendresse. De  s' être sentie étouffée, réduite au silence, et finalement à la fuite. De n' avoir jamais eu une place entre elle et son père. Un père totalement absorbé par son art de peintre. Mutique et tourné vers une réalité  intérieure et imaginaire.

A son tour la mère s' adresse à sa fille sans qu' il soit question d' une réponse. Plus qu' un plaidoyer ou une  contre argumentation, c' est d' un véritable appel au secours qu' il s' agit.

Elle accuse son mari de l' avoir aliénée, dépossédée de sa personnalité.
Elle se plaint d' avoir été non seulement peinte mais observée toute sa vie, comme un objet nécessaire, mais non désiré.
Elle lui reproche d' être resté muet à  ses questions. Jamais en colère, mais avec un sourire indéfinissable.
Elle ressent l' égoïsme monstrueux de l' artiste comme une véritable malédiction. Qui a produit en elle une forme de folie et d' autodestruction..

Il aurait fallu que la fille, par sa présence les ranime tous les deux.

"Voilà ce que j' aurais pu t' écrire."

"Je t' aurais aimée, j' aurais pu t' aimer" ajoute la mère et à partir de ce moment, on imagine que la fille n' existe pas, n' a jamais existé.


Tout à sa solitude, à son désespoir et faute d' être entendue, la mère s' invente un interlocuteur  imaginaire, une fille qu' elle n' a pu avoir faute d' être stérile.

Tels sont les deux volets d' une même histoire. On a l' impression que les mots flottent dans l' air, comme privés de corps et de bouches qui les exprimeraient. C' est pourtant avec des mots que s' exprime cette plainte interminable, inutile et qui nous touche.

Il n' y a pas véritablement de coupable désigné. Ou alors chacun est coupable et innocent à la fois, muré qu' il est dans le labyrinthe de la solitude humaine, confronté à des questions sans réponse.

Récupéré


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Message par Nadine Sam 2 Fév - 20:53

ça a l'air très intéressant tout ça ! Merci les gars !
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Message par Bédoulène Sam 2 Fév - 21:04

merci à vous deux, j'ai "l'histoire d'un moment" dans ma PAL

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Message par Quasimodo Sam 2 Fév - 21:32

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Message par animal Mar 5 Fév - 20:57

Grosse claque que Moo Pak, lecture qui lance ou relance les méninges. Petite récup' :

Gabriel Josipovici Moopak10

ça ressemble à un bloc assez massif avec les pages remplies bord à bord et sans coupure et c'est absolument vivifiant et stimulant. Déjà, il y a le souffle, un va et vient de la pensée et du ressassement qui s'installe dans l'allongement de ce souffle de la marche et de la discussion. Mais le souffle de la marche, c'est le souffle du mouvement, du vivant. Il sera difficile de dire si la promenade londonienne est pittoresque, mais c'est à mon sens aussi un vrai livre du lieu, du rapport au lieu, de marcheur. Lieux parfois identiques de la marche et pensée qui se construit et se développe en strates. Pensées récurrentes mais qui cheminent autour de constats grinçants sur la vie moderne (une manière de le dire), la culture, la construction d'un état culturel... incisif, intéressant car le paysage anglais n'est pas très différent du nôtre sur plusieurs points avec la place de l'individu, l'obsession pour une forme de douleur suffisante... beaucoup de choses, et de références également. Musicales ou littéraires elles conservent le goût de l'idée propre de l'auteur et ne tiennent pas du catalogue démonstratif. Et puis Gabriel Josipovici joue avec le retournement des certitudes en se situant résolument dans le juste après de ce qui est dit pour s'approcher de son sens (comme d'autres, au moins un, a cherché le juste avant)... et il échafaude à pas sûrs des changements de perspectives en se rapprochant des limites et du fond pour tourner autour du langage, de ses besoins et limites, de la richesse des limites. L'espace devient une condition de la pensée et le temps devient moins linéaire, la machine à laver les idées littéraires dans tout son exercice a dégagé l'ampleur de la qualité (dans un beau sens artisanal) de la démarche.

Très pertinent en plus dans ses observations. Un beau témoignage raisonné et raisonnable d'amour à la littérature encore...

C'est que dans les tours de cette pensée riche en désillusion il y a une énergie pas loin d'être renouvelable pour prendre le contre-pieds de facilités et de visions faciles mais pour donner un mieux, un mieux bien loin de se ramasser les pieds dans le grand jeu d'une nunucherie positiviste, un élan conscient et préservé qui s'appuie sur ce qui lui semble juste et prêt au rien (il y a une attention solide à l'histoire et à l'héritage culturel).

J'ai extrêmement apprécié l'énergie de ce livre, le souffle et le rythme évidents mais indissociables de cet ensemble tenace qui pousse les questions et ébranle par sa construction raffinée une trop grande linéarité, on approche d'un autre instinct. L'objet de mêler l'image et la forme est mis à portée du lecteur alors que cette image même n'est pas statique et n'est surtout pas visuelle mais mentale, une sorte de perspective intellectuelle dynamique (pour dissocier du 'simple' paysage mental).

On ne dira jamais à quel point c'est nécessaire et ça fait du bien ce genre de livre, ça ne résout rien peut-être mais c'est inestimable.

Et quel humour !

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Message par animal Mar 5 Fév - 21:00

tom léo a écrit:D’accord, probablement parfois un peu « trop » (?) et ne pas à goûter sans interruption de temps en temps, mais à petites doses.
Tu l'as lu en VO ? C'est vrai que le rythme de lecture doit jouer et que c'est fin mais riche.

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Message par tom léo Mar 5 Fév - 22:04

Non, lu en français. Mais j'avais voulu exprimer que tous les env deux - quatre pages le sujet change. Et comme ce qu'il a à dire est très riche, je trouve presque dommâge d'enfiler le nombre de pages comme s'il s'agissait d'un roman linéaire...?!
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Message par animal Mar 5 Fév - 22:07

ah oui, je vois ce que tu veux dire. ou comment trouver les bons points d'arrêt.

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Message par bix_229 Sam 1 Fév - 16:44

Gabriel Josipovici Tout_p10

Tout passe

Il se tient à la fenêtre.
Et une voix dit : Tout passe. le bien et le mal. La joie et la peine. Tout passe.»
Felix, un écrivain, un vieil homme, debout dans une pièce avec un carreau passé.
Son histoire ?
Il a aimé une femme, la sienne, a eu deux enfants avec elle. Elle l'a quitté.
Il en a aimé une autre, qui est morte.
Il s'est retiré dans le silence avec ses souvenirs.
Des images inoubliables parfois qu'il essaie de chasser. Mais intraitable, claustré, il refuse toute aide de ses enfants. Qu'il aime, a aimé, et dont il garde des souvenirs ensoleillés.
La mort qui s'est annoncée.
Des mots banals qui ne résument rien,  ne signifient rien.

Mais qui parle ? Qui se souvient ? Quelle est cette voix ?
Des souvenirs flottent, discontinus, désincarnés.
Dans un espace intemporel ou les mots et les souvenirs semblent surgir de rien.
Ou y retourner.
On ne sait pas, on ne sait rien, mais on est ému.
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Message par bix_229 Sam 1 Fév - 18:56

Cette citation dans le texte :

Rabelais, dit-il, est le premier écrivain à l'ère de l'imprimerie. Comme Luther est le dernier écrivain de l'ère manuscrite. Bien sûr, dit-il, sans l'imprimerie Luther serait resté un simple moine hérétique. L'imprimerie, dit-il, en ôtant la mousse à la surface de sa tasse, a fait de Luther le puissant qu'il est devenu mais c'était essentiellement un prédicateur, et non un écrivain. Il connaissait son public et écrivait pour lui. Rabelais, lui, dit-il en suçant sa cuiller, a compris ce que signifiait pour l'écrivain ce nouveau miracle qui était l'imprimerie. Ça signifiait avoir gagné le monde et perdu le public. Ne plus savoir qui vous lisait ni pourquoi. Ne plus savoir pour qui vous écriviez. Rabelais, dit-il, trouvait ça insupportable, comique et délectable, tout ça en même temps.
- Tu comptes écrire sur Rabelais ? demande-t-elle.
- Oui, dit-il. Je crois que oui. Je voudrais expliquer aux gens sa modernité. Ce qu'il signifie et devrait signifier pour nous tous, maintenant.
Il la regarde. Elle sourit.

J'aime bien cette citation et ce qu'il dit sur Rabelais.
Un modèle mais qui n' a pas eu le succès et surtout n'a pas inspiré beaucoup d'auteurs par la suite.
La suite c'est Boileau, Descartes.
..
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Message par Tristram Sam 1 Fév - 21:06

C'est une façon de voir les choses, mais Rabelais avait compris dès son premier livre qu'il avait touché un public, d'où ses prolongations de l'histoire (on parlerait de série aujourd'hui, voire de remake), dans un but d'exploiter le filon, de faire durer la success story ; cela ne retire rien d'ailleurs son génie (et en ça aussi il était moderne).

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Bédoulène Dim 2 Fév - 9:33

merci Bix ! c'est triste ou bien les souvenirs sont apaisants ?

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Message par bix_229 Dim 2 Fév - 14:53

Tu veux dire dans le livre ?
Les souvenirs sont gais quand il s'agit d'évoquer des moments heureux, avec
l'amour, les enfants.
Mais tout est si bref, qu'il ne reste à la fin que les regrets, la souffrance, la
présence imminente de la mort, la volonté de se replier sur soi.
Mais tout est dans l'évocation et le style que je n'ai pas pu rendre, parce que
c'est impossible.
Aussi laconique et fort que Beckett à qui j'ai pensé souvent.
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