Chaîne de printemps 2019
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Re: Chaîne de printemps 2019
je commence de Fulvio Ervas : N’aie pas peur si je t’enlace, ramené cet après-midi de la médiathèque.
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8242
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Burlybunch- Messages : 425
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Re: Chaîne de printemps 2019
Merci - Topocl pour cette chaîne ( et les belles illustrations, je me répète ! ) : je trouve qu'elle a fait surgir beaucoup d'enthousiasme et c'était bien agréable...
Merci à tous, vos élans font beaucoup de bien !

Invité- Invité
Re: Chaîne de printemps 2019
Bonne lecture à toutes et tous,
@Hanta, j'espère que Keegan te plaira ! Alea jacta est !
@Hanta, j'espère que Keegan te plaira ! Alea jacta est !
Nadine- Messages : 4832
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Age : 47
Re: Chaîne de printemps 2019
Voila, j'ai fini N’aie pas peur si je t’enlace de Fulvio Ervas.
Ce fut une expérience tout à fait inhabituelle, une leçon de vie en quelque sorte dont je remercie Burlybunch!

Andrea a 18 ans, il est autiste, il marche sur la pointe des pieds, ne prononce que de rares mots alors que sa pensée est étrange et complexe, déchire tout papier qui traîne, construit des piles bien alignées, enlace et caresse le ventre des inconnus pour leur exprimer sa sympathie. Plutôt que d’affronter l’épreuve d’un nouvel été d’ennui et de contraintes, son père l’emmène pour un voyage itinérant en Amérique, avec juste un billet d’avion aller et un hôtel réservé pour la première nuit. L’impro n’est pas réellemet la tasse de thé des autistes, tout ke monde le prend pour fou, mais l’amour fusionnel qui les unit leur permet d’affronter cet exploit d’un voyage en moto, voiture, bus, avion de 38 000 km à travers les Amériques.
Plus encore que les paysages, c’est la découverte de modes de vie autres, de personnes ordinaires ou à la marge, qui va porter les deux « héros » de ville en ville au gré des envies, des balades et des baignades. Le père raconte les petits événements du quotidiens, ses questionnements et errances, son incapacité désespérées à jamais comprendre son fils, à percer son mystère, et les bonheurs que cette étrangeté déclenche parfois en lui. De moments paradisiaques en épreuves, le voyage marque doucement son empreinte sur le père comme sur le fils, qui ne seront plus jamais les mêmes.
C’est une histoire unique : voilà ce que nous avons fait, ce que nous avons eu l’audace et le bonheur de faire. Etrange relation, aventure d’autant plus bouleversante que Fulvio Ervas, qui a écrit ce livre d’après le récit du père, se refuse à tout misérabilisme, tout sentimentalisme, s’enrobe de légèreté et d’humour.
J’ai un peu regretté l’optimisme si déterminé, qu’il gomme un peu trop les accidents de parcours (ou les résout toujours aisément) , se réserve de ne raconter que les contacts enrichissants (on se dit qu’il y a bien du y avoir quelques gros cons au passage et quelques galères crasses). Pourtant cet optimisme résolu reste nuancé puisqu’il n’empêche pas les angoisses, les questionnements, l’émotion qui submerge, parfois.
J’ai été bien sûr très admirative devant ce père si aimant, si fort quoique si fragile. Je n’ai pu m’empêcher d’avoir une pensée pour ceux qui n’ont pas sa disponibilité et son inventivité (ou son argent) pour proposer de tels cadeaux à leurs enfants autistes (et aux autres également), ceux qui sont désarçonnés, décomposés, impuissants.
Ce fut une expérience tout à fait inhabituelle, une leçon de vie en quelque sorte dont je remercie Burlybunch!

Andrea a 18 ans, il est autiste, il marche sur la pointe des pieds, ne prononce que de rares mots alors que sa pensée est étrange et complexe, déchire tout papier qui traîne, construit des piles bien alignées, enlace et caresse le ventre des inconnus pour leur exprimer sa sympathie. Plutôt que d’affronter l’épreuve d’un nouvel été d’ennui et de contraintes, son père l’emmène pour un voyage itinérant en Amérique, avec juste un billet d’avion aller et un hôtel réservé pour la première nuit. L’impro n’est pas réellemet la tasse de thé des autistes, tout ke monde le prend pour fou, mais l’amour fusionnel qui les unit leur permet d’affronter cet exploit d’un voyage en moto, voiture, bus, avion de 38 000 km à travers les Amériques.
Plus encore que les paysages, c’est la découverte de modes de vie autres, de personnes ordinaires ou à la marge, qui va porter les deux « héros » de ville en ville au gré des envies, des balades et des baignades. Le père raconte les petits événements du quotidiens, ses questionnements et errances, son incapacité désespérées à jamais comprendre son fils, à percer son mystère, et les bonheurs que cette étrangeté déclenche parfois en lui. De moments paradisiaques en épreuves, le voyage marque doucement son empreinte sur le père comme sur le fils, qui ne seront plus jamais les mêmes.
C’est une histoire unique : voilà ce que nous avons fait, ce que nous avons eu l’audace et le bonheur de faire. Etrange relation, aventure d’autant plus bouleversante que Fulvio Ervas, qui a écrit ce livre d’après le récit du père, se refuse à tout misérabilisme, tout sentimentalisme, s’enrobe de légèreté et d’humour.
J’ai un peu regretté l’optimisme si déterminé, qu’il gomme un peu trop les accidents de parcours (ou les résout toujours aisément) , se réserve de ne raconter que les contacts enrichissants (on se dit qu’il y a bien du y avoir quelques gros cons au passage et quelques galères crasses). Pourtant cet optimisme résolu reste nuancé puisqu’il n’empêche pas les angoisses, les questionnements, l’émotion qui submerge, parfois.
J’ai été bien sûr très admirative devant ce père si aimant, si fort quoique si fragile. Je n’ai pu m’empêcher d’avoir une pensée pour ceux qui n’ont pas sa disponibilité et son inventivité (ou son argent) pour proposer de tels cadeaux à leurs enfants autistes (et aux autres également), ceux qui sont désarçonnés, décomposés, impuissants.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8242
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Re: Chaîne de printemps 2019
PS toute la chaine est récapitulée en tête de fil.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8242
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Re: Chaîne de printemps 2019
merci pour le commentaire ici et sur le fil d'auteur !
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"Prendre des notes, c'est faire des gammes de littérature Le journal de Jules Renard
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20194
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Re: Chaîne de printemps 2019
Anima

Quelque narrateur décrit un homme découvrant sa femme sauvagement assassinée : c’est le chat, et l’homme c’est Wahhch Debch. Puis ce sont des moineaux qui observent ce dernier, tétanisé par le traumatisme, dans sa chambre d’hôpital. À chaque chapitre, c’est une autre espèce qui le décrit ; comme elle est relativement individuée, le lecteur, s’il ne lit pas les titres en latin, peut deviner progressivement l’espèce en cause. Ce procédé est habilement, systématiquement déroulé. Pour mémoire, anima en latin signifie souffle, air, vie, âme, être animé, et a notamment donné animal, animisme… Les bêtes perçoivent nettement toutes les scènes qui permettent au lecteur de suivre l’histoire ‒ et parfois elles perçoivent un peu plus que ne le pourrait un homme ‒ intuition, pressentiment, innocence…
Wahhch poursuit donc le meurtrier dans une réserve mohawk du Québec, puis aux USA ; Angola, Lebanon, Thebes, Cairo, Oran, Carthage, Cabool…), étrange road movie sur l’atlas, de part et d’autre de la Mason-Dixon Line (à ce propos, on consultera avec grand intérêt Mason & Dixon, de Thomas Pynchon), aussi ligne de partition entre Nord et Sud lors de la guerre de Sécession.
Avec une curieuse récurrence, Wahhch s’imagine être l’assassin de sa femme,
Les rappels et renvois internes de ce thriller très travaillé sont efficaces ; outre les récits des animaux, j’ai apprécié les passages en anglais et même en arabe ("littéral", si j’ose dire) (pas certain cependant que ce soit agréable pour tous les lecteurs), mais l’aspect trash m’a au mieux paru inutile, et surtout je regrette que tout cela tourne un peu à vide, avec des considérations gratuites, voire sans signification.
J’ai pensé à Fred Vargas (peut-être le ton ?)
J'ai fini mes devoirs, Topocl : je peux aller jouer dehors ?

Quelque narrateur décrit un homme découvrant sa femme sauvagement assassinée : c’est le chat, et l’homme c’est Wahhch Debch. Puis ce sont des moineaux qui observent ce dernier, tétanisé par le traumatisme, dans sa chambre d’hôpital. À chaque chapitre, c’est une autre espèce qui le décrit ; comme elle est relativement individuée, le lecteur, s’il ne lit pas les titres en latin, peut deviner progressivement l’espèce en cause. Ce procédé est habilement, systématiquement déroulé. Pour mémoire, anima en latin signifie souffle, air, vie, âme, être animé, et a notamment donné animal, animisme… Les bêtes perçoivent nettement toutes les scènes qui permettent au lecteur de suivre l’histoire ‒ et parfois elles perçoivent un peu plus que ne le pourrait un homme ‒ intuition, pressentiment, innocence…
Ce regard des bêtes crée une distanciation, au sein des animaux, avec la sauvagerie monstrueuse des humains. Parfois cependant ils éprouvent de l’empathie pour ce spécimen distinct de leurs dangereux adversaires. Leurs jugements des hommes sont quelquefois l’occasion de considérations métaphysiques un peu creuses.« Au-delà de sa parure humaine derrière laquelle il se camouflait, cet être était emmailloté au cœur d’une toile invisible tissée d’une soie née de sa propre chair, et la bête odieuse qui le tenait prisonnier, se nourrissant à même ses viscères, n’était nulle autre que lui-même. Il était sa propre proie et son propre piège. »
« Quelque chose d’humain est venu m’effleurer et les ténèbres m’ont envahie. Je me suis reculée et je me suis enfuie par une fissure du mur pour le sortir de ma vue et retrouver l’obscurité profonde des arachnées, bien plus lumineuse, bien plus rassurante que cette nuit effroyable que je venais d’entrevoir et qui est, je le sais à présent, le propre des humains. »
Wahhch poursuit donc le meurtrier dans une réserve mohawk du Québec, puis aux USA ; Angola, Lebanon, Thebes, Cairo, Oran, Carthage, Cabool…), étrange road movie sur l’atlas, de part et d’autre de la Mason-Dixon Line (à ce propos, on consultera avec grand intérêt Mason & Dixon, de Thomas Pynchon), aussi ligne de partition entre Nord et Sud lors de la guerre de Sécession.
Avec une curieuse récurrence, Wahhch s’imagine être l’assassin de sa femme,
et le drame lui fait se rappeler vaguement qu’enfant on l’avait enterré vivant sous terre, à Sabra et Chatila. Mouawad rapproche ce massacre de la manière de « régler la "question indienne" une fois pour toutes » au moyen des lois d’intégration canadiennes, qui consistent à exiler les jeunes enfants indiens loin de leurs familles et cultures.« J’ai vu mon regard me voir »
Les rappels et renvois internes de ce thriller très travaillé sont efficaces ; outre les récits des animaux, j’ai apprécié les passages en anglais et même en arabe ("littéral", si j’ose dire) (pas certain cependant que ce soit agréable pour tous les lecteurs), mais l’aspect trash m’a au mieux paru inutile, et surtout je regrette que tout cela tourne un peu à vide, avec des considérations gratuites, voire sans signification.
J’ai pensé à Fred Vargas (peut-être le ton ?)
J'ai fini mes devoirs, Topocl : je peux aller jouer dehors ?
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15079
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Localisation : Guyane
Re: Chaîne de printemps 2019
Les devoirs ne donnent pas l'impression d'avoir été un pensum.
D'accord pour que tu joues dehors, à condition à ce que ce soit avec Drago.
D'accord pour que tu joues dehors, à condition à ce que ce soit avec Drago.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8242
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Re: Chaîne de printemps 2019
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Bédoulène- Messages : 20194
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : En Provence
Re: Chaîne de printemps 2019
Et bien
ça avance, cette chaine (et je vois pointer kashmir qui a dit qu’elle avait fini Dalva!)
Mais surtout chacun son rythme, les lectures se feront au fil du temps!

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topocl- Messages : 8242
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Re: Chaîne de printemps 2019
j'ai reçu Survivance des lucioles. Je m'y mets quand j'aurai fini mes lectures entamées.
Invité- Invité
Re: Chaîne de printemps 2019
Avalé ma seconde purge. Commentaire ici.
Avant la troisième, je fais une pause avec La vie princière, de Marc Pautrel
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Tristram- Messages : 15079
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Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Chaîne de printemps 2019
La pause risque d'être courte 
Les deux grandes librairies rennaises n'ont pas Dévadé, il faut que je le commande.

Les deux grandes librairies rennaises n'ont pas Dévadé, il faut que je le commande.
Quasimodo- Messages : 5453
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 27
Re: Chaîne de printemps 2019
topocl a écrit:Et biença avance, cette chaine (et je vois pointer kashmir qui a dit qu’elle avait fini Dalva!)

Invité- Invité
Re: Chaîne de printemps 2019
Twisted Tree, de Kent Meyers. Topocl me gâte : ça commence avec un tordu, "le tueur de l’autoroute I-90", qui kidnappe les osseuses et aviaires anorexiques repérées sur internet...
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Tristram- Messages : 15079
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Chaîne de printemps 2019
Oui, je t'ai réservé trois trucs tout roses bons pour le moral!
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8242
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 63
Localisation : Roanne
Re: Chaîne de printemps 2019
Heureusement, j'ai intercalé un petit roman d'amour entre deux.
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Tristram- Messages : 15079
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Chaîne de printemps 2019

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Bédoulène- Messages : 20194
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Re: Chaîne de printemps 2019

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topocl- Messages : 8242
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