Andrea Camilleri
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Re: Andrea Camilleri
Je pense qu'un dialecte marseillais ou niçois auraient mieux coller mais on fait avec !
ZeBebelo- Messages : 36
Date d'inscription : 27/06/2022
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Re: Andrea Camilleri
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21622
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Andrea Camilleri
Trente nouvelles, et autant d’enquêtes du commissaire Salvo Montalbano (« Montalbano, je suis », souvent « d’une humeur noire », avec des « changements d’humeur selon les variations du temps »), chez ces étranges « pirsonnes » de Vigàta et Montelusa (villes imaginaires, mais en Sicile).
Mention particulière à Ce que racontait Aulu-Gelle, pour les poulpes à la napolitaine, Androcle et le lion, et cet extrait :
Dans La voyante, Carlòsimo, un autre souvenir de Montalbano, et une autre ville hypothétique :« Il marcha deux heures, en fumant et en se souvenant.
Les souvenirs, on le sait, sont comme les cerises, on les cueille l’un après l’autre, mais de temps à autre, dans le défilé s’en glisse un indésirable et peu agréable qui fait dévier de la route principale vers des chemins sombres et sales où, au minimum, on se souille les chaussures. »
« À huit heures du soir, tous à la maison, les rues vides avec le vent qui faisait rouler des boîtes vides, qui soulevait en l’air des fantômes de papier. Pas de cinéma, à la librairie-papeterie, ils ne vendaient que des cahiers. Et il fallait ajouter pour parfaire le tableau que par la faute de cette même conjoncture (conjuration, plutôt) météorologique, les deux chaînes de télévision alors existantes n’envoyaient que des images d’ectoplasmes.
Pour le commissaire-adjoint Montalbano, responsable de l’ordre public, un paradis ; pour l’homme Montalbano, un calme plat de limbes, une incitation continue au suicide ou au jeu de cartes. Mais, dans le cercle local, les « personnes civilisées » du pays ne jouaient pas seulement leur chemise mais aussi la peau du cul et c’est pourquoi le commissaire-adjoint, qui, en outre, n’aimait pas jouer aux cartes, s’en tenait à l’écart. La seule chose à faire était de se consacrer à la lecture : durant cet hiver-là, il se fit Proust, Musil et Melville. Toujours ça de pris. »
Camilleri vaut aussi pour son rendu d’un savoureux parler populaire à la syntaxe particulière :« Quelque chose, dont il ne savait expliquer ni le pourquoi ni le comment, l’avait subtilement inquiété. En cela consistait son privilège et sa malédiction de flic-né : cueillir, à fleur de peau, à vue de nez, l’anomalie, le détail peut-être imperceptible qui ne s’accordait pas à l’ensemble, la faille minuscule par rapport à l’ordre habituel et prévisible. »
Le rat assassiné
Inégal, mais globalement réjouissant !« – Allô, dottori ? C’est vous pirsonallement ?
– Oui, Catarè, moi je suis. Qu’est-ce que tu veux, putain, à cette heure ?
– En premier endroit, je vous présentasse mes vœux. Beaucoup de bonne heure et de bien-à-être, dottori. En seconde, je voulais vous dire qu’il y a un mort de passage.
– Et toi, laisse-le passer.
Il fut tenté de raccrocher, puis le sens du devoir l’emporta.
– Qu’est-ce que ça veut dire, de passage ?
– Ça veut dire qu’ils l’ont trouvé à l’hôtel Reginella, celui qui est après Marinella, près de chez là où vous êtes chez vous.
– Bon, mais pourquoi tu as dit que c’était un mort de passage ?
– Dottori, à moi vous venez à le demander ? Un qui est à l’hôtel, cirtainement, un voyageur de passage c’est. »
Jour de l’An
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15922
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Re: Andrea Camilleri
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Bédoulène- Messages : 21622
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Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Andrea Camilleri
Comme on dit, on ne présente plus Montalbano, le commissaire qui commence généralement ses journées et ses enquêtes de mauvaise humeur ; en tout cas, je ne le présente plus : voir supra. Néanmoins je dirai quelques mots de ces vingt nouvelles, de qualité inégale mais de lecture plaisante, ainsi savoureusement assaisonnées d’humour et de culture.
« – Monsieur le Questeur, dit Montalbano – auquel la mouquire, à savoir l’envie de se foutre de la gueule de son interlocuteur, était montée au nez –, sortir une arme, un pistolet, ne signifie en rien la mort de celui qui est menacé, très souvent la menace n’a pas valeur tragique, mais cognitive. C’est du moins ce que soutient Roland Barthes.
– Et qui est-ce ? demanda le Questeur bouche bée.
– Un éminent criminologue français, assura le commissaire. »
Le titre de la nouvelle Pessoa prétend ramentoit irrésistiblement Pereira prétend de Tabucchi, et je ne crois pas que ce soit une simple impression…
Le titre original, Gli arancini di Montalbano, renvoie au dernier texte du recueil, Les arancini de Montalbano : Camilleri y donne la recette sicilienne de ce qu’on appelle des Supplì al telefono à Rome.
La nouvelle qui porte le même titre que le recueil dans la traduction est assez étonnante : trouvant l’histoire trop gore, Montalbano appelle Camilleri au téléphone…
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Tristram- Messages : 15922
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Re: Andrea Camilleri
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Bédoulène- Messages : 21622
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