Nouveautés Poésie
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Re: Nouveautés Poésie
Collectif
Anthologie bilingue de la poésie latine
Trad. du latin par Andre Daviault, Jeanne Dion, Sylvain Durand, Yves Hersant, Philippe Heuzé, René Martin, Jackie Pigeaud et Étienne Wolff (1957...). Édition de Philippe Heuzé avec la collaboration d'Andre Daviault, Sylvain Durand, Yves Hersant, René Martin et Étienne Wolff (1957...)
Parution le 22 Octobre 2020
Bibliothèque de la Pléiade, n° 652
Achevé d'imprimer le 17 Septembre 2020
1920 pages
Présentation
Le latin survit à la chute de Rome. Il demeure pendant un millénaire (au moins) la langue de la philosophie, de la religion, du droit, des sciences, de la poésie. Ce livre célèbre la rencontre de la poésie et du latin, sur plus de deux mille ans. Il propose des poèmes de Lucrèce et d’Érasme, de Virgile et de Pétrarque, d’Ovide et de Politien, de Thomas d’Aquin et de Pascal Quignard. Le temps passe, la langue évolue peu. Le Moyen Âge invente de nouveaux systèmes rythmiques, la rime apparaît, la métrique classique ne disparaît pas. Quand il compose Ver erat..., l’élève Rimbaud utilise le mètre qui règne en latin depuis deux mille ans, l’hexamètre dactylique. Les premiers vers de l’œuvre poétique qui va tout emporter sont un condensé de l’héritage latin.
Rien de tout cela n’eût existé si le latin n’avait été que la langue d’un passé aboli. C’est une langue faite pour la poésie. Sa douceur, sa musique, dulcedo et sonoritas, enchantaient le jeune Pétrarque avant même qu’il ne la comprenne. Sa souplesse favorise le libre jeu des mots dans le vers, qui deviendra la marque du parler poétique. « Dans certaines langues, il n’est même pas possible de vouloir ce qui a été réalisé ici », déclare Nietzsche parlant d’Horace. Beau défi lancé aux traducteurs. Il s’ajoute à d’autres : bien des poèmes ne sont pas datables, et nous ne savons rien de bon nombre d’auteurs. Mais l’essentiel est ailleurs, dans le pouvoir qu’a la poésie de faire basculer le langage vers autre chose que la simple signification. Un archéologue n’a que faire d’un objet non situé. Un poème sans date, dont l’auteur n’est qu’un nom, si sa beauté nous transporte, que perd-il ?
Textes de Plaute, Térence, Cicéron, Lucrèce, Catulle, Virgile, Horace, Tibulle, Properce, Ovide, Sénèque, Lucain, Pétrone, Martial, Stace, Juvénal, Priapées anonymes, choix d’épitaphes ; les poètes païens des IIIe et IVe siècles, dont Ausone et Claudien ; les poètes chrétiens de l’Antiquité et du Moyen Âge, Lactance, Hilaire de Poitiers, Ambroise de Milan, Prudence, Sidoine Apollinaire, Boèce, Venance Fortunat, Paul Diacre, Alcuin, Raban Maur, Adalbéron de Laon, Fulbert de Chartres, Pierre le Vénérable, Geoffroy de Monmouth, Alain de Lille, Hélinand de Froidmond ou Thomas d’Aquin ; des hymnes liturgiques, dont le Salve Regina, les poèmes satiriques, moraux ou religieux des Carmina burana, la poésie érotique du Chansonnier de Ripoll ; les poètes de l’humanisme et de la Renaissance, notamment Pétrarque, Boccace, Politien, Érasme, Bembo, l’Arioste, Scaliger ou Giordano Bruno ; les Français Théodore de Bèze ou Joachim Du Bellay ; les Anglais Thomas More ou John Owen ; puis Baudelaire, Rimbaud, Giovanni Pascoli et Pascal Quignard.
bix_229- Messages : 15439
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Re: Nouveautés Poésie
A paraître le 4 février 2021

Hans Magnus Enzensberger : Poèmes (1980-2014) – 78 poèmes traduits de l’allemand par Patrick Charbonneau – édition bilingue allemand/français.
Qu’il écrive sur l’Allemagne de l’après-guerre ou sur les guerres civiles contemporaines (Le bref été de l’anarchie), sur la question de l’immigration et de la xénophobie (La grande migration) ou sur l’Europe, qu’il essaie de comprendre les origines de la violence et du terrorisme islamiste (Le perdant radical), qu’il médite sur l’échec des destins, sur le naufrage des illusions et des utopies (Médiocrité et folie), ou qu’il s’attaque à « l’industrie de la culture », Hans Magnus Enzensberger est ce penseur et ce poète dont l’une des lignes de force demeure l’extrême lucidité face à la matière historique, le sens aigu des destinées individuelles et du devenir collectif, et un humour peu commun pour démonter tous les mécanismes défaisant nos sociétés.
« Quand il écrit sur lui-même, / il écrit sur un autre. / Dans ce qu’il écrit, / il a disparu. » De son « Opus incertum » à « Éventuellement », qui clôt ce recueil, Hans Magnus Enzensberger fait de l’acte poétique l’expression du sens mystérieux des aspects de l’existence, associant continûment de sombres éclats à des visions familières, mêlant les images des orages et des éclaircies, des aubes et des nuits jusqu’à leur point de dissolution.
Avec ce choix de 78 poèmes couvrant plus de trois décennies, tour à tour ironiques, « déplaisants », comme il a pu les qualifier lui-même, parce que sapant les puissances établies sur le mensonge et le renoncement, mais aussi déconcertants et réconfortants, mélancoliques et enjoués, il livre une pensée profonde d’une apparente sérénité sur son exploration des limites de l’esprit et de la matière.
Traduit de l’allemand par Patrick Charbonneau.
Curieux d’explorer tous les genres littéraires, H. M. Enzensberger s’est illustré avec talent à la poésie (il a reçu le prestigieux Prix Georg Büchner dès 1963), l’essai, le récit, la biographie, le conte, etc., entre autres avec Culture ou mise en condition ?, Le bref été de l’anarchie, Le Naufrage du Titanic, Mausolée et Hammerstein ou l’intransigeance.
Aux éditions Vagabonde

Hans Magnus Enzensberger : Poèmes (1980-2014) – 78 poèmes traduits de l’allemand par Patrick Charbonneau – édition bilingue allemand/français.
Qu’il écrive sur l’Allemagne de l’après-guerre ou sur les guerres civiles contemporaines (Le bref été de l’anarchie), sur la question de l’immigration et de la xénophobie (La grande migration) ou sur l’Europe, qu’il essaie de comprendre les origines de la violence et du terrorisme islamiste (Le perdant radical), qu’il médite sur l’échec des destins, sur le naufrage des illusions et des utopies (Médiocrité et folie), ou qu’il s’attaque à « l’industrie de la culture », Hans Magnus Enzensberger est ce penseur et ce poète dont l’une des lignes de force demeure l’extrême lucidité face à la matière historique, le sens aigu des destinées individuelles et du devenir collectif, et un humour peu commun pour démonter tous les mécanismes défaisant nos sociétés.
« Quand il écrit sur lui-même, / il écrit sur un autre. / Dans ce qu’il écrit, / il a disparu. » De son « Opus incertum » à « Éventuellement », qui clôt ce recueil, Hans Magnus Enzensberger fait de l’acte poétique l’expression du sens mystérieux des aspects de l’existence, associant continûment de sombres éclats à des visions familières, mêlant les images des orages et des éclaircies, des aubes et des nuits jusqu’à leur point de dissolution.
Avec ce choix de 78 poèmes couvrant plus de trois décennies, tour à tour ironiques, « déplaisants », comme il a pu les qualifier lui-même, parce que sapant les puissances établies sur le mensonge et le renoncement, mais aussi déconcertants et réconfortants, mélancoliques et enjoués, il livre une pensée profonde d’une apparente sérénité sur son exploration des limites de l’esprit et de la matière.
Traduit de l’allemand par Patrick Charbonneau.
Curieux d’explorer tous les genres littéraires, H. M. Enzensberger s’est illustré avec talent à la poésie (il a reçu le prestigieux Prix Georg Büchner dès 1963), l’essai, le récit, la biographie, le conte, etc., entre autres avec Culture ou mise en condition ?, Le bref été de l’anarchie, Le Naufrage du Titanic, Mausolée et Hammerstein ou l’intransigeance.
Aux éditions Vagabonde
Invité- Invité
Re: Nouveautés Poésie
Merci Arturo pour Enzensberger, un de mes auteurs préférés !
bix_229- Messages : 15439
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Localisation : Lauragais
Re: Nouveautés Poésie
je l'apprécie aussi !
_________________
"Prendre des notes, c'est faire des gammes de littérature Le journal de Jules Renard
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20023
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Age : 78
Localisation : En Provence
Re: Nouveautés Poésie
Et si nous aussi, en Fronce, le président nous offrait un pouème déclamé au son des trumpes de la renommée ? On copie sec les USA, mais le pouvoir évite quand même quelques casseroles.
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 14946
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Nouveautés Poésie
J'ai repéré ce titre en librairie. J'ai lu ce portrait :
https://revue.leslibraires.ca/libraires-dun-jour/tire-le-coyote-le-poeme-en-bandouliere/
La mémoire est une corde de bois d'allumage, de Benoît Pirette
Date de parution: 4 février 2021
Parution: 4 février 2021
104 pages, 978-2-924898-91-8, 19.95$ | 15 Euros
La version numérique est à 14.95$
https://revue.leslibraires.ca/libraires-dun-jour/tire-le-coyote-le-poeme-en-bandouliere/
Comment éteindre ce qui brûle depuis toujours quand nous sommes tous constitués de tisons qui refusent de mourir ?
Avec bonté et résilience, Benoit Pinette retourne à son enfance – un pays en soi, une trajectoire – et pose le doigt sur ses instants douloureux, étudie l’équilibre des époques. Il construit de là sa compréhension des glissements du passé et sa volonté à faire mieux, à offrir le meilleur aux siens. Ce texte lance l’allumette dans le foin sec ; il carbonise des histoires anciennes, des angoisses, des corps pourris. La mémoire est une corde de bois d’allumage représente un chantier d’inquiétudes et de certitudes éphémères, mais parions que l’amour l’emportera sur la tâche à accomplir.
ne me demande jamais
qui je suis
je n’en sortirais pas vivant
La mémoire est une corde de bois d'allumage, de Benoît Pirette
Date de parution: 4 février 2021
Parution: 4 février 2021
104 pages, 978-2-924898-91-8, 19.95$ | 15 Euros
La version numérique est à 14.95$
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2477
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 41
Localisation : Montréal
Re: Nouveautés Poésie
merci Jack pour l'extrait, j'aime beaucoup
_________________
"Prendre des notes, c'est faire des gammes de littérature Le journal de Jules Renard
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20023
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Localisation : En Provence
Re: Nouveautés Poésie
LOUISE GLÜCK
L'Iris sauvage
Trad. de l'anglais (États-Unis) et préfacé par Marie Olivier
Édition bilingue
Collection Du monde entier, Gallimard
Louise Glück compte depuis longtemps parmi les voix majeures de la poésie contemporaine outre-Atlantique. Son œuvre, née de l’expérience et de la voix d’une femme, traverse le féminin tout en lui résistant car la biographie, quand elle a eure dans ses poèmes, ne subsiste que comme trace : l’événement, déjà passé au tamis du langage, laisse place à sa profondeur, à son interprétation, à l’interrogation.
Le jardin où l’on croise furtivement John, un mari qui cultive des plants de tomates, ou encore un fils, Noah, prend ainsi dans L’iris sauvage une dimension biblique et mythologique pour finalement devenir l’espace imaginaire où se déploie une vaste polyphonie. Louise Glück y fait entendre à la fois la voix des fleurs interpellant leur Créateur, celle de ce même Créateur se penchant sur sa Création, et la voix humaine questionnant sa propre finitude, notamment par un regard distancié sur la vie quotidienne. Dans cette chambre d’échos métaphysique, on trouvera portée à son comble une poétique de la renaissance qui est au cœur de l’œuvre glückienne.
Par une écriture qui emploie le langage de tous les jours, sublimé par le travail du vers et par les multiples résonances au sein des poèmes, où précision, coupes abruptes, ellipses tendent à souligner l’acuité de sa vision, Louise Glück parvient à dire la beauté tragique de toute vie sur terre, le temps d’une floraison.
Ce recueil d’une originalité incomparable, à la composition parfaite, a été récompensé du prix Pulitzer de poésie à sa parution en 1992 et a marqué un tournant décisif dans l’œuvre de Louise Glück.
Gallimard
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Nouveautés Poésie
1. L’Iris sauvage
Au bout de ma douleur
se trouvait une porte.
Écoute-moi attentivement : ce que tu appelles la mort
je m’en souviens.
Au-dessus de moi, des sons, le bruissement des branches de pin.
Ensuite, plus rien. La lumière pâle
du soleil vacilla sur l’espace aride.
Il est terrible de survivre
en tant que conscience
ensevelie dans la terre obscure.
Et puis ce fut tout : ce que tu crains, être
une âme, et incapable
de parler prenant brutalement fin, la terre âpre
se courbant quelque peu. Et ce que je crus être
des oiseaux se lançant dans de petits arbustes.
Toi qui ne te souviens pas
du passage depuis l’autre monde
je te le dis, je pouvais parler à nouveau : tout ce qui
revient de l’oubli revient
pour trouver une voix :
du centre de ma vie surgit
une grande fontaine, des ombres
d’un bleu foncé sur l’azur de la mer.
Au bout de ma douleur
se trouvait une porte.
Écoute-moi attentivement : ce que tu appelles la mort
je m’en souviens.
Au-dessus de moi, des sons, le bruissement des branches de pin.
Ensuite, plus rien. La lumière pâle
du soleil vacilla sur l’espace aride.
Il est terrible de survivre
en tant que conscience
ensevelie dans la terre obscure.
Et puis ce fut tout : ce que tu crains, être
une âme, et incapable
de parler prenant brutalement fin, la terre âpre
se courbant quelque peu. Et ce que je crus être
des oiseaux se lançant dans de petits arbustes.
Toi qui ne te souviens pas
du passage depuis l’autre monde
je te le dis, je pouvais parler à nouveau : tout ce qui
revient de l’oubli revient
pour trouver une voix :
du centre de ma vie surgit
une grande fontaine, des ombres
d’un bleu foncé sur l’azur de la mer.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Nouveautés Poésie
merci Bix !
eh bien... Gallimard, covid ou pas covid, est rapide pour publier du Nobel !
eh bien... Gallimard, covid ou pas covid, est rapide pour publier du Nobel !

Invité- Invité
Re: Nouveautés Poésie

Pour les amateurs de Garcia Lorca, une autre facette du poète :
https://zone-critique.com/2021/04/07/federico-garcia-lorca-de-la-prose-avant-toute-chose/?fbclid=IwAR311efoX1OlN4wZbTfB7rZQ5YIyee6K4JyDm1oDfyWawlnjLvUS5xMIB24
Invité- Invité
Re: Nouveautés Poésie
Tomates de septembre
de Karina Borowicz

Traduction de Juliette Mouïren
de Karina Borowicz

Traduction de Juliette Mouïren
La route du retourMes rêves sont des ombresmon sommeil le poidsdes fleurs de pommiermais le matin est déjà chaudle grondement poussiéreux des camions mêléaux claquements d’insectes des oiseauxmême après toutes cesannées à me réveiller je ne sais pasce que signifie ce mondecomment je continue à retrouvermon chemin, une route toujours différenteà travers le noirles infimes souvenirs qui brillent par intermittencetoi mon étoile polaire
The Way BackMy dreams are shadowsmy sleep the weightof apple blossomsbut the morning is already hotthe dusty roar of trucks mixedwith the buglike clicking of birdseven after all theseyears of waking I don’t knowwhat is this worldhow do I keep finding my wayback, always a different paththrough the blacknessthe flickering pinpoints of memoriesyou my North Star
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Nouveautés Poésie

Charles Reznikoff, A la source du vivre et du voir
Quand j’étais un enfant de quatre ou cinq ans,
j’allais m’asseoir derrière le ficus la nuit
si je n’arrivais pas à m’endormir ;
les rideaux rigides et empesés restés ouverts.
Les lumières étaient éteintes dans les magasins
et la rue, malgré les lampes à arc,
sombre et tranquille.
Au bout d’un moment, le câble du trolley se mettait à fredonner,
à chanter
dans le noir
jusqu’à ce que le trolley fuse,
éclatant de lumières.
Heureux
à la périphérie d’une telle merveille
je me repoussais sur le dossier de la chaise
pour attendre patiemment la rame suivante.
- Spoiler:
- Plus qu’une autobiographie, ce livre central dans l’œuvre de Charles Reznikoff est un art poétique. Il y a là une forme de résurgence, ou de permanence de la vie naturelle, une capacité d’émerveillement intacte quoique jamais naïve, presque une innocence dans le regard posé sur la ville. Reznikoff arpente les rues de New York avec le passé en écho, en observateur de cette civilisation nouvelle, effervescente, bâtie sur le souvenir ou le mythe lointain des légendes disparues : aussi bien grecques qu’hébraïques. Cette superposition de la réalité et de la fable donne son épaisseur au poème, qui transcende la réalité sans pourtant jamais s’écarter du réalisme le plus simple, le plus proche. Car ce sont les êtres les plus familiers qui peuplent ces pages ; des concierges, des serveurs, des mendiants, des blanchisseurs, tous ceux qui ont un travail – ou une vie – visible à même la rue. Petites scènes de discordes, de discrètes complicités, une famille modeste revenant de la plage, l’histoire d’une lettre d’amour, une dispute conjugale, un mari ivre, des empoignades dans le métro, des infirmières qui sortent du travail au petit matin. Nous lisons la chronique d’une époque de crise économique, de migration, de précarité, d’emplois mal payés, de racisme et de ghettos. Et dans ce processus tumultueux et naturel se construit l’image d’un pays, avec des hommes venus de Russie, d’Italie, d’Irlande ou de Hongrie, au milieu des voitures, trams, charrettes à bras, des camions et des chevaux, au fond des quincailleries et des épiceries ouvertes la nuit. L’identité est une chose poreuse et souvent éclatée, qui se définit de façon collective, dans la confrontation d’altérités vivant dans le même espace humain. C’est un livre qui avance vers le passé, et après avoir traversé de son regard d’adulte ce creuset vivant, Reznikoff en vient à se raconter lui-même. L’enfance de quartier en quartier, de Brownsville le ghetto juif, puis Harlem, et enfin Brooklyn à mesure de la modeste ascension sociale des parents. Une croissance dans un univers désordonné, chaotique, coloré, sale et bruyant, fait de solitude et de découvertes. Les premières lectures à la bibliothèque publique, les camaraderies houleuses, les persécutions enfantines, les vieux immeubles sombres, la vie des grands-parents en Russie, la sagesse juive et les sermons, les études de droit qui auront un impact si important par la suite. La découverte de l’écriture, de la poésie jusqu’à cette décision d’en faire sa vie. Et soudain on oublie qu’on lit un livre, on finit par voir la vie véritable par les yeux d’un petit enfant juif dans les rues de New-York en 1915, dans une intrication totale des souvenirs et du présent. Une vie, unique et ordinaire, déracinée sans cesse, qui a trouvé à croître avec des racines mobiles et a fini par trouver sa liberté dans cette mobilité. Livre en forme de vie, livre qui donne ce sentiment étrange de gagner un ami, et d’assister, dans les dernières pages, après tout et non avant tout, à la naissance d’un poète.
2021, suivi de Le Cinquième Livre des Macchabées, traduit de l'anglais (États-Unis) par André Markowicz
160 p., broché, format 15 x 21 cm, EAN 978-2-87704-226-0, 22 €
Invité- Invité
Re: Nouveautés Poésie
Reznikov a publié un roman qui m'interesse.
Titre: Sur les rives de Manhattan
Trad. de l’anglais par Eva Antonnikov
Chez qui ? Editions Héros-Limite, 238 p.
Tu l'as lu ?
Titre: Sur les rives de Manhattan
Trad. de l’anglais par Eva Antonnikov
Chez qui ? Editions Héros-Limite, 238 p.
Tu l'as lu ?
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Nouveautés Poésie
Non, pas (encore) lu ! Je n'ai lu que Holocauste, c'est "spécial" comme poésie.

Invité- Invité
Re: Nouveautés Poésie

LAURA KASISCHKE
Où sont-ils maintenant. Anthologie personnelle
[Where Now]
Trad. de l'anglais (États-Unis) par Sylvie Doizelet
Collection Du monde entier, Gallimard
Laura Kasischke commence à écrire de la poésie bien avant d’entamer son œuvre de fiction. Lorsqu’elle publie son premier roman, À Suspicious River, elle a déjà fait paraître deux recueils de poèmes aux États-Unis. Depuis, elle mène ces deux activités en parallèle. Où sont-ils maintenant, son anthologie personnelle, offre un parcours rétrospectif dans ses neuf recueils déjà publiés, révélant la force du souffle poétique traversant cette œuvre.
Laura Kasischke parvient, par son écriture déployant des images inattendues où s’entrechoquent le cosmique et le quotidien, l’univers familier et sa face cachée, à mettre la conscience à nu en montrant des éclats de vie traversés par le désir, l’angoisse, la maladie, la mort, les regrets. Dans ces pages se côtoient des mères berçant leurs bébés ou s’affolant de voir leur bambin disparaître dans un supermarché, des jeunes filles en quête d’avenir, des souvenirs de parents disparus et une multitude de visages sortis de l’oubli, tous à la recherche d’un lien proprement humain que le poème même de Kasischke vient recréer, de son premier à son dernier vers.
Cette poésie, infl uencée par les surréalistes français et par l’œuvre de Sylvia Plath, que la forme ne vient jamais emprisonner, mais dont les variations de rythme épousent savamment les mouvements de la vie, la sienne comme celle de tant de destins entraperçus, est aussi bouillonnante de vitalité et d’humour.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Nouveautés Poésie
Denise Desautels vient de publier un recueil format poche à Gallimard NRF Poésie :
https://www.facebook.com/sandra.carcillo/posts/7477698168937548
Denise Desautels, L'angle noir de la joie
On la reconnaît surtout comme une poétesse en prose par chez nous, l'une des plus accomplies.
https://www.facebook.com/sandra.carcillo/posts/7477698168937548
Denise Desautels, L'angle noir de la joie
On la reconnaît surtout comme une poétesse en prose par chez nous, l'une des plus accomplies.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2477
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 41
Localisation : Montréal
Re: Nouveautés Poésie
Il y a une nouvelle intéressante pour les lecteurs de poésie. Il y aura un volume des oeuvres publiées du vivant d'Alejandra Pizarnik à paraître en juin (du moins au Québec) :
https://www.babelio.com/livres/Pizarnik-Oeuvres-tome-1/1405100
L'ouvrage sera surtout plus abordable, si on compare au prix des recueils à acquérir à l'unité.
https://www.babelio.com/livres/Pizarnik-Oeuvres-tome-1/1405100
L'ouvrage sera surtout plus abordable, si on compare au prix des recueils à acquérir à l'unité.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2477
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 41
Localisation : Montréal
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