Adalbert Stifter
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Adalbert Stifter
Adalbert Stifter est né en 1805 à Oberplan (Bohême méridionale) dans une famille d'origine modeste. Son père meurt alors qu'il est âgé de douze ans et ce sont alors ses grands-parents qui l'élèvent. Jusqu'en 1840, Stifter reste partagé entre deux vocations : la peinture et la littérature. La publication de sa première nouvelle Le condor le rend célèbre. Pendant huit ans, il vivra de sa plume et de son travail de précepteur dans des familles de la noblesse viennoise. En 1848 Stifter sl finira sa vie. Gravement malade et souffrant de sévère dépression, il met fin à ses jours le 28 Janvier 1868.
Source : {url=https://www.ombres-blanches.fr/litterature-traduite/litterature-allemande-et-autrichienne/livre/le-chateau-des-fous/adalbert-stifter/9782842424343.html]ombres-blanches.fr[/url]
Un tout petit peu plus : wikipedia.org
Bibliographie (VF sans le détail des différentes traductions) :
- (Le) Cristal de roche, et autres nouvelles (Le Célibataire, Brigitte, Le Sentier dans la montagne)
- Les Grands Bois, et autres récits (Abdias, Le Chemin forestier)
- L'Homme sans postérité (= Le vieux garçon)
- Le Château des fous
- Les Cartons de mon arrière-grand-père
- Brigitta (ou Brigitte)
- Tourmaline, suivi de Calcaire et de Lait de roche
- Le Condor
- Le Village de la lande
- Descendances
- L'Arrière-saison
- Les Deux Sœurs
- Fleurs des champs
- Dans la forêt de Bavière
- Le Cachet
- Le Sentier forestier et autres nouvelles
- Le Vieux Garçon
- Le Château des fous
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Keep on keeping on...
Re: Adalbert Stifter
Le Château des fous (1842)
J'aime beaucoup Stifter, la surréaliste sérénité qui habite beaucoup de son oeuvre, ses personnages emprunts de bonté et de saine curiosité, l'absence de violence et de drame (quoique) qui n'en finit pas au fil des pages. Forcément il y a une part d'ombre qui va avec et on la pressent très sombre.
N'empêche Stifter c'est plutôt la parenthèse dans les lectures et dans la vie presque c'est donc confiant que j'ai abordé cet énigmatique château... et tout y est pour commencer : le beau jeune homme qui fait le naturaliste dans la montagne, la jolie jeune fille et les bienveillants aïeux... Avec l'histoire du château et de sa transmission ça se complique. La part sombre mais avec des excès, des errances, il y a des moments de déconnexion. Univers stifterien mais perturbé et lecture un peu perturbante cette fois. Il y a du malaise dans le cadre assez rigide qui sous-tend le bonheur illuminé tranquille... Étrange condensé de l'auteur ? Possible, un coin de voile levé sur ses contradictions et frustrations ? Probable.
Chouette petite lecture mais sans le repos escompté.
Dommage ou pas que ça serve à l'ouverture du fil ? Je ne pense pas. Il y a tellement d'évidentes belles choses. Si L'Arrière saison pèse trop lourd, laissez vous tenter par L'homme sans postérité ou les nouvelles de Cristal de roche ou Tourmaline...
Mots-clés : #initiatique #xixesiecle
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Keep on keeping on...
Re: Adalbert Stifter
Ah souvenir vivace de L'homme sans postérité découvert grâce à toi d'ailleurs.
Une grosse empreinte. Pour un petit livre.
À recommander.
En toute légèreté. Of course.
Une grosse empreinte. Pour un petit livre.
À recommander.
En toute légèreté. Of course.
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Adalbert Stifter
Sfiter est un écrivain subtil. La douceur des choses et l' amabilité des gens sont sont trompeuses et aussi la simplicité des thèmes.
Ou encore la neutralité apparente du vocabulaire...
C'est ce qu'explique très bien Georges Arthur Goldschmidt dans sa préface à L'Homme sans postérité.
Le génie intime de Stifter échappe comme à plaisir aux mots qui voudraient en fixer l'image.
A première vue, rien ne semble émerger de cette oeuvre volontairement banale, parfois humble jusqu' à la trivialité, mais que soulève pourtant une émotion à laquelle il n' est pas facile de résister.
Si les récits et les thèmes sont simples...
On n'a jamais raconté de telles histoires, ni de cette façon... Le lecteur se trouve captivé par une prose étrangement simple, comme "en retrait d' elle meme" à force de retenue...
Les descriptions de paysages y abondent. Mais le mot de description s'avère impropre ; il faudrait plutot parler d'"évocations visuelles"... où le paysage paraît comme résonner dans un espace dont on mesure exactement toute l'étendue...
Derrière l'évocation des paysages, on s' apperçoit que la douceur et l' harmonie de ce monde sont troublées dans les profondeurs par d' étranges constantes...
On dirait que les personnages habitent un univers où l'histoire n'a pas eu lieu.
Pour le reste, ils vivent dans un monde où les sentiments n'auraient d' histoire que la leur, où tout se déroulerait comme si les contraintes sociales ou politiques n'existeraient pas.
J'ai cité ces lignes parce que j'aurais été moi-même incapable de formuler mes impressions de lecteur ainsi, de près ou de loin, et il me semblent vraiment qu'elles sonnent juste.
Et aussi parce que mes premières lectures de Stifter se sont arrêtées aux apparences, à la banalité, à la monotonie et à l' ennui.
Peut-être que si je l'avais lu en allemand, j'aurais été plus perspicace. Je ne sais pas.
En tout cas, après la lecture de L'homme sans postérité, je pense que ma lecture de Stifter sera différente.
Je ne suis pas certain d'éprouver ailleurs ce que j'ai cru percevoir dans ce livre-là, mais je sais qu'en matière de poésie il est toujours plus nécessaire de suggérer que de montrer.
Récup
Ou encore la neutralité apparente du vocabulaire...
C'est ce qu'explique très bien Georges Arthur Goldschmidt dans sa préface à L'Homme sans postérité.
Le génie intime de Stifter échappe comme à plaisir aux mots qui voudraient en fixer l'image.
A première vue, rien ne semble émerger de cette oeuvre volontairement banale, parfois humble jusqu' à la trivialité, mais que soulève pourtant une émotion à laquelle il n' est pas facile de résister.
Si les récits et les thèmes sont simples...
On n'a jamais raconté de telles histoires, ni de cette façon... Le lecteur se trouve captivé par une prose étrangement simple, comme "en retrait d' elle meme" à force de retenue...
Les descriptions de paysages y abondent. Mais le mot de description s'avère impropre ; il faudrait plutot parler d'"évocations visuelles"... où le paysage paraît comme résonner dans un espace dont on mesure exactement toute l'étendue...
Derrière l'évocation des paysages, on s' apperçoit que la douceur et l' harmonie de ce monde sont troublées dans les profondeurs par d' étranges constantes...
On dirait que les personnages habitent un univers où l'histoire n'a pas eu lieu.
Pour le reste, ils vivent dans un monde où les sentiments n'auraient d' histoire que la leur, où tout se déroulerait comme si les contraintes sociales ou politiques n'existeraient pas.
J'ai cité ces lignes parce que j'aurais été moi-même incapable de formuler mes impressions de lecteur ainsi, de près ou de loin, et il me semblent vraiment qu'elles sonnent juste.
Et aussi parce que mes premières lectures de Stifter se sont arrêtées aux apparences, à la banalité, à la monotonie et à l' ennui.
Peut-être que si je l'avais lu en allemand, j'aurais été plus perspicace. Je ne sais pas.
En tout cas, après la lecture de L'homme sans postérité, je pense que ma lecture de Stifter sera différente.
Je ne suis pas certain d'éprouver ailleurs ce que j'ai cru percevoir dans ce livre-là, mais je sais qu'en matière de poésie il est toujours plus nécessaire de suggérer que de montrer.
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bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Adalbert Stifter
Ah là là en ce moment j'ai une envie d'agrandissement de PAL !
Retrouver "la bulle Stifterienne" que j'ai juste entre-aperçue et qui me convenait si bien au moment de la lecture ...
Retrouver "la bulle Stifterienne" que j'ai juste entre-aperçue et qui me convenait si bien au moment de la lecture ...
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Adalbert Stifter
J'espère que tu retrouveras la "bulle" où tu étais si bien...
Mais les impressions de lectures sont volatiles, liées à un moment
particulier, à une adéquation mystérieuse, à une alchimie unique.
Mais tu peux en trouver d'autres, nouvelles, que ton cerveau pourra
relier aux anciennes. Ou pas.
Essaie !
Mais les impressions de lectures sont volatiles, liées à un moment
particulier, à une adéquation mystérieuse, à une alchimie unique.
Mais tu peux en trouver d'autres, nouvelles, que ton cerveau pourra
relier aux anciennes. Ou pas.
Essaie !
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Adalbert Stifter
Brigitta
À travers la puszta, la steppe hongroise, le narrateur, un voyageur allemand, va rendre visite sur ses terres d’Uwar à un major rencontré sur le Vésuve. Là, des propriétaires progressistes mettent en valeur la lande aride. Le major est pris de passion pour sa voisine, « la laide et déjà vieillissante Brigitta », qui gère exemplairement son domaine de Maroshely.
\Mots-clés : #amour #voyage
À travers la puszta, la steppe hongroise, le narrateur, un voyageur allemand, va rendre visite sur ses terres d’Uwar à un major rencontré sur le Vésuve. Là, des propriétaires progressistes mettent en valeur la lande aride. Le major est pris de passion pour sa voisine, « la laide et déjà vieillissante Brigitta », qui gère exemplairement son domaine de Maroshely.
- Spoiler:
- Le major se révèle être le mari de Brigitta, qui s’était enfui quinze ans plus tôt pour voyager, abandonnant aussi son fils…
\Mots-clés : #amour #voyage
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15935
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Adalbert Stifter
merci Tristram
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21652
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Adalbert Stifter
L'Homme sans postérité
Victor, qui fut tôt orphelin, va quitter sa mère nourricière et Hanna, sa sœur de lait, et leur ferme idyllique. Là tout n’est qu’amour, et ça m’a paru assez cucul la praline, mais j’ai été rapidement conquis par l’histoire de ce jeune garçon qui part visiter son vieil oncle vivant reclus dans une île d’un lac au creux des montagnes, à pied à la demande ce dernier, avant de prendre son premier poste en ville.
Après tout, cette idéale image d’Épinal n’est pas plus blâmable ou moins respectable qu’une description sociale ou historique atroce, par exemple, d’autant que le mystère qui entoure le héros parvenu chez le vieil original m’a progressivement plongé dans une atmosphère à la Bosco.
L’impression que les paysages, et plus généralement la nature, provoque incessamment chez Victor est marquante.
Au terme de ce bref roman d’apprentissage (Bildungsroman de la vie en tant qu’amour et engendrement d’un self-made man), une révélation d’ordre familial et un dénouement (heureux) laissent une impression de relations incestueuses. Il demeure que cette novella est marquée par une certaine euphorie (romantique), due en grande partie au style simple et clair… mais aussi au consentement du lecteur.
\Mots-clés : #initiatique
Victor, qui fut tôt orphelin, va quitter sa mère nourricière et Hanna, sa sœur de lait, et leur ferme idyllique. Là tout n’est qu’amour, et ça m’a paru assez cucul la praline, mais j’ai été rapidement conquis par l’histoire de ce jeune garçon qui part visiter son vieil oncle vivant reclus dans une île d’un lac au creux des montagnes, à pied à la demande ce dernier, avant de prendre son premier poste en ville.
Après tout, cette idéale image d’Épinal n’est pas plus blâmable ou moins respectable qu’une description sociale ou historique atroce, par exemple, d’autant que le mystère qui entoure le héros parvenu chez le vieil original m’a progressivement plongé dans une atmosphère à la Bosco.
L’impression que les paysages, et plus généralement la nature, provoque incessamment chez Victor est marquante.
Coupé du monde pendant des semaines, quasiment séquestré, il n’a guère de contact avec cet oncle solitaire et sans directe descendance qui l’observe, vieux garçon d’apparence froide voire revêche vivant dans un capharnaüm d’anciens objets et d’habitudes rituelles, et dont la vieillesse s’oppose à sa jeunesse.« Tout était plongé dans ce profond silence qui faisait autrefois dire aux païens : "Pan sommeille." »
Au terme de ce bref roman d’apprentissage (Bildungsroman de la vie en tant qu’amour et engendrement d’un self-made man), une révélation d’ordre familial et un dénouement (heureux) laissent une impression de relations incestueuses. Il demeure que cette novella est marquée par une certaine euphorie (romantique), due en grande partie au style simple et clair… mais aussi au consentement du lecteur.
\Mots-clés : #initiatique
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15935
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Adalbert Stifter
merci Tristram
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21652
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Age : 79
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