Abir Mukherjee
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Abir Mukherjee
Abir Mukherjee, né en 1974 à Londres, est un romancier britannique d'origine indienne.
Abir Mukherjee grandit en Écosse. Diplômé de la London School of Economics, il se lance ensuite dans le monde de la finance.
En 2017, il publie son premier roman, L’Attaque du Calcutta-Darjeeling (A Rising Man), premier volume d'une série mettant en scène le capitaine Sam Wyndham, ancien inspecteur de Scotland Yard, et le sergent Sat Banerjee.
Ses romans policiers ont été primés à plusieurs reprises.
Ouvrages traduits en français :
- L’Attaque du Calcutta-Darjeeling (A Rising Man), Liana Levi, 2019
- Les princes de Sambalpur (A Necessary Evil), Liana Levi, 2020
Dernière édition par Armor le Sam 21 Nov - 22:27, édité 2 fois
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"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
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Re: Abir Mukherjee
En 2019, je m’étais promis de parler de temps à autres sur le forum de mes romans "bonbons", ces tourne-pages qui, sans être à jamais inoubliables, m'ont fait passer un excellent moment. Je m’étais promis, et je ne l’ai pas fait. Mais il n’est jamais trop tard pour commencer, n’est-ce pas ? Alors j'inaugure avec ce polar que j’ai ouvert parce que l’action se déroulait en Inde, et que je n’ai plus réussi à lâcher.
L’Attaque du Calcutta-Darjeeling
1919. Le capitaine Wyndham débarque en Inde. La guerre et les tranchées lui ont enlevé amis et proches parents, la grippe espagnole a parachevé le travail en emportant sa femme. Ne lui restent que ses fantômes, les tentations des paradis artificiels, et ses talents d’enquêteur de Scotland Yard qui lui ont valu ce poste dans la police impériale de sa Majesté.
Wyndham n’a même pas le temps de s’acclimater à la moiteur et la chaleur torride de Calcutta : à peine arrivé, il doit faire face à l’assassinat d’un britannique de premier plan, bras droit du vice-gouverneur. Autorités militaires et police impériale se disputent un dossier qui ne cesse de se complexifier, les salons feutrés bruissent des coups tordus fomentés par les factions rivales, et Wyndham, qui ne connaît rien de ce monde, doit faire vite, très vite...
L’enquête du capitaine, quoique bien menée, est surtout un formidable prétexte pour nous faire découvrir l’atmosphère du Calcutta des années 20. L’hostilité envers les britanniques s’accroît, et deux choix s'offrent aux résistants : la lutte armée ou la voie non-violence, une idéologie nouvelle qui prend de l’ampleur. Pendant ce temps, les britanniques s’arque-boutent sur leurs privilèges et leur mode de vie en vase clos. L’auteur excelle à retranscrire par mille petits détails le pourrissement de la situation : les brimades quotidiennes subies par les indiens, le pernicieux sentiment de supériorité britannique (qui gangrène jusqu’aux âmes les moins colonialistes), la tension palpable entre communautés, et puis la vie qui continue vaille que vaille... Ce contexte historique particulièrement bien rendu est sans conteste l'atout majeur du roman.
J’ai quitté à regret les deux principaux protagonistes : le Capitaine Wyngham et son humour désabusé so british, bien sûr, mais aussi Sat Banerjee, le jeune sergent indien auquel il s’est attaché. J’avoue que j’ai bigrement envie de savoir ce qu’il adviendra de ces deux-là. Sachant que l’attaque du Calcutta-Darjeeling est le premier volume d'une série, je ne peux qu’espérer que Liana Levi n’en restera pas là et nous proposera la suite.
A suivre...
Mots-clés : #historique #polar
L’Attaque du Calcutta-Darjeeling
1919. Le capitaine Wyndham débarque en Inde. La guerre et les tranchées lui ont enlevé amis et proches parents, la grippe espagnole a parachevé le travail en emportant sa femme. Ne lui restent que ses fantômes, les tentations des paradis artificiels, et ses talents d’enquêteur de Scotland Yard qui lui ont valu ce poste dans la police impériale de sa Majesté.
Wyndham n’a même pas le temps de s’acclimater à la moiteur et la chaleur torride de Calcutta : à peine arrivé, il doit faire face à l’assassinat d’un britannique de premier plan, bras droit du vice-gouverneur. Autorités militaires et police impériale se disputent un dossier qui ne cesse de se complexifier, les salons feutrés bruissent des coups tordus fomentés par les factions rivales, et Wyndham, qui ne connaît rien de ce monde, doit faire vite, très vite...
L’enquête du capitaine, quoique bien menée, est surtout un formidable prétexte pour nous faire découvrir l’atmosphère du Calcutta des années 20. L’hostilité envers les britanniques s’accroît, et deux choix s'offrent aux résistants : la lutte armée ou la voie non-violence, une idéologie nouvelle qui prend de l’ampleur. Pendant ce temps, les britanniques s’arque-boutent sur leurs privilèges et leur mode de vie en vase clos. L’auteur excelle à retranscrire par mille petits détails le pourrissement de la situation : les brimades quotidiennes subies par les indiens, le pernicieux sentiment de supériorité britannique (qui gangrène jusqu’aux âmes les moins colonialistes), la tension palpable entre communautés, et puis la vie qui continue vaille que vaille... Ce contexte historique particulièrement bien rendu est sans conteste l'atout majeur du roman.
J’ai quitté à regret les deux principaux protagonistes : le Capitaine Wyngham et son humour désabusé so british, bien sûr, mais aussi Sat Banerjee, le jeune sergent indien auquel il s’est attaché. J’avoue que j’ai bigrement envie de savoir ce qu’il adviendra de ces deux-là. Sachant que l’attaque du Calcutta-Darjeeling est le premier volume d'une série, je ne peux qu’espérer que Liana Levi n’en restera pas là et nous proposera la suite.
A suivre...
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Armor- Messages : 4589
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Re: Abir Mukherjee
Présenté comme ça, je n'ai pas pu faire autrement que le mettre dans ma PAL !
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15952
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Re: Abir Mukherjee
j'aime bien les polars, et je vois le livre dans ma pal, donc un de ces jours et si c'est une série de plus ...
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21715
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Re: Abir Mukherjee
L'Attaque du Calcutta-Darjeelin
Polar effectivement attachant, notamment avec les usuels poncifs du genre et références à Sherlock Holmes et Scotland Yard, qui présente aussi quelques réflexions intéressantes à propos de l’Inde de la « non-coopération pacifique » sous autorité britannique, ou comment l’Empire s’infirme lui-même ‒ par contradiction morale invalidant un consensus mou.
Polar effectivement attachant, notamment avec les usuels poncifs du genre et références à Sherlock Holmes et Scotland Yard, qui présente aussi quelques réflexions intéressantes à propos de l’Inde de la « non-coopération pacifique » sous autorité britannique, ou comment l’Empire s’infirme lui-même ‒ par contradiction morale invalidant un consensus mou.
Incidemment, la représentation des expatriés britanniques paraît pertinente, et ceci me ramentoit quelques fellows qui s’accrochent dans d’anciennes colonies pour boire et fumer leur content au club (ce qu’ils ne pourraient se permettre au pays) :« Byrne rumine et prend une gorgée de vin avant de répondre. "Savez-vous combien il y a de Britanniques en Inde, capitaine ?
– Un demi-million ?
– Cent cinquante mille. Pas plus. Et savez-vous combien il y a d’Indiens ? Je vais vous le dire, trois cents millions. Et comment croyez-vous que cent cinquante mille Britanniques tiennent sous leur coupe trois cents millions d’Indiens ?"
Je ne réponds pas.
"La supériorité morale." Il me laisse y réfléchir. "Pour qu’un si petit nombre en domine un aussi grand, il faut que les dominants projettent une aura de supériorité sur les dominés. Pas seulement une supériorité physique ou militaire mais aussi morale. Plus important encore, il faut que de leur côté leurs sujets se croient inférieurs ; que c’est pour leur bien qu’ils ont besoin d’être dominés.
"Il semble que tout ce que nous avons accompli depuis la bataille de Plassey ait eu pour objectif de maintenir les indigènes à leur place en les persuadant qu’ils ont besoin que nous les guidions et les éduquions. Leur culture doit être présentée comme barbare, leur religion fondée sur de faux dieux, même leur architecture doit être inférieure à la nôtre. Sinon pourquoi construirions-nous le Victoria Memorial, cette énorme monstruosité en marbre blanc plus grande que le Taj Mahal ?
"Seigneur Dieu, nous ne laissons même pas les faits s’interposer s’ils risquent de ternir l’image que nous souhaitons continuer de donner. Regardez n’importe quel atlas d’une école primaire indienne. La Grande-Bretagne et l’Inde sont à côté l’une de l’autre et chacune occupe toute une page. Nous ne leur indiquons même pas d’échelle, de peur que les petits enfants bruns se rendent compte de la taille minuscule de la Grande-Bretagne comparée à l’Inde !
"Le problème, capitaine, c’est que pendant les deux derniers siècles nous avons fini par avaler notre propre propagande. Nous nous sentons supérieurs aux abrutis que nous dominons. Et tout ce qui menace cette fiction menace l’édifice tout entier. C’est pourquoi l’assassinat de MacAuley a fait tant de bruit. C’est une attaque sur deux niveaux. D’abord elle nous montre que certains Indiens au moins ne se considèrent plus comme inférieurs, au point de réussir à assassiner un membre aussi en vue de la classe dominante, et ensuite parce qu’elle détruit la fiction de notre supériorité."
Il se verse les dernières gouttes de vin.
"Ainsi, dis-je, vous ne croyez pas à la supériorité de l’homme blanc ?
– En plus de quinze ans ici, j’attends encore d’en avoir une preuve. Je suis irlandais, capitaine. Si je n’accepte pas qu’à Londres tant d’Anglais soient prêts à me traiter de stupide paddy, qu’est-ce qui me donne le droit de me dire supérieur à une autre race ? Les temps changent, capitaine. Le vieil ordre s’effondre. Il suffit de regarder la carte de l’Europe. La Pologne, la Tchécoslovaquie, toutes les autres nations nouvellement indépendantes. Si nous croyons à leur droit à l’autodétermination, pourquoi le cas de l’Inde devrait-il être différent ?" »
Avec bien sûr le racisme "ordinaire", effectivement assez touchant :« J’éprouve une certaine compassion. Eux et leurs semblables considèrent qu’ils ont construit ce pays et que maintenant tout ce qu’ils ont bâti est menacé. Ils ne peuvent pas comprendre. Après tout ce qu’ils ont fait pour cette terre, comment les indigènes ont-ils l’effronterie de vouloir les renvoyer au pays ? Sous cette attitude je reconnais une peur véritable. Mme Tebbit et les autres peuvent se considérer comme britanniques, mais la seule vie qu’ils connaissent est ici ; une vie de garden-parties et de cocktails au club. Ils sont comme une fleur hybride transplantée en Inde où elle s’est tellement bien acclimatée que si elle retournait en Grande-Bretagne elle s’étiolerait et mourrait. »
Merci Armor !« "C’est le problème avec ces gens-là, avait-elle marmonné en s’éloignant avec raideur, ils sont trop intelligents pour leur propre bien." »
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Tristram- Messages : 15952
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Re: Abir Mukherjee
le dernier extrait est révélateur, en effet ; merci Tristram
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Bédoulène- Messages : 21715
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Re: Abir Mukherjee
Eh bien, tu n'as pas tardé ! Contente ce "roman bonbon" t'ait plu.
Amusant, j'avais failli proposer ce premier extrait. (et le second également, en fait. Très représentatifs du livre)
Amusant, j'avais failli proposer ce premier extrait. (et le second également, en fait. Très représentatifs du livre)
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Armor- Messages : 4589
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Re: Abir Mukherjee
Les princes de Sambalpur
1920. Le prince héritier de Sambalpur, qui avait appelé le duo Wyndham-Banerjee à la rescousse suite à des menaces de mort, est assassiné sous leurs yeux. Voilà qui est fâcheux, vous en conviendrez. Le coupable est prestement retrouvé, mais Wyndham suppute bien vite qu'il n'était qu'un pion sur un échiquier bien plus vaste. Pourtant, on lui ordonne de se taire : hors de question de faire des vagues alors que le Raj britannique est en plein pourparlers avec les rajahs afin d'instaurer, sur le modèle de la chambre des lords, une "chambre des princes". (En réalité, il ne s'agit là que de poudre aux yeux destinée à endiguer les velléités d'indépendance grandissantes des Indiens...) Il est donc inenvisageable que l'assassinat d'un vague prince héritier vienne perturber le cours des négociations.
Finalement, Wyndham et Banerjee sont autorisés à enquêter, mais sans mandat officiel. Les voilà partis en catimini pour le royaume de Sambalpur, petit état de l'Orissa dont les mines de diamants attisent toutes les convoitises. Leur tâche s'avère ardue, car la cour du maharadjah bruisse d'intrigues et de rumeurs, toutes plus inquiétantes les unes que les autres. Et puis, allez interroger des femmes qui respectent le purdah, et ne peuvent être questionnées qu'à travers un rideau... Le pauvre Wyndham, toujours aussi accro à l'opium et à la belle Emily (qui lui bat froid depuis qu'il a eu l'idée saugrenue de la considérer comme suspecte dans une affaire précédente), se retrouve bien démuni à Sambalpur, et nombreux seront ceux qui se joueront de lui avant que ses yeux ne se dessillent...
Eh bien, j'ai beaucoup aimé ce second opus, et cette immersion dans le monde des maharajas, curieux mélange de fastes indécents, de rites ancestraux, d'abus mais aussi de devoirs envers le peuple... En effet, si l'on a surtout retenu en Occident les caprices de princes croulants sous les diamants, la réalité était bien plus complexe. Car certains rajahs n'étaient pas si riches, et d'autres ont considérablement fait avancer les progrès techniques et l'éducation dans leurs états. Même le purdah n'était pas forcément ce que l'on croit...
Je garde quand même un faible pour le premier opus, probablement parce que le sujet des rajahs était plus "attendu". Mais ça n'enlève rien au fait que je suis d'ores et déjà accro à cette série et à l'humour so british du flegmatique Wyndham. J'attends de pied ferme les 2 tomes non traduits !
Une série décidément entrée dans mes livres bonbons. A savourer sans aucune modération.
\Mots-clés : #historique #polar
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Armor- Messages : 4589
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Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Abir Mukherjee
je me lancerai un jour ; c'est une trilogie ?
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21715
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Abir Mukherjee
Non il y en aura plus que ça (déjà 4 en anglais). Par contre les livres peuvent se lire indépendamment les uns des autres, même si, comme avec tout héros récurrents, c'est sympa de suivre le bon ordre pour voir l'évolution des personnages. (j'espère d'ailleurs que celui du lieutenant Sat Banerjee sera plus fouillé à l'avenir, il est intéressant mais pas assez exploité à mon goût.)
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Armor- Messages : 4589
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Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Abir Mukherjee
à l'invite d'Armor, j'ai lu ces jours -ci, et bien volontiers, avec plaisir,
L'attaque du Calcutta- Darjeeling
Je ne mets pas la photo de couverture, elle est plus haut. les hebergeurs ont assez à faire comme ça.
Une lecture dont j'attendais une initiation à l'Inde ( je n'en connais rien ou si peu.) Et ce point là est comblé, comme tu le dis plus haut, Armor, on a un tableau de la situation dans les années 20, avec mise en place des pouvoirs, des frictions. Et puis plein de traits qui brossent une culture, une géographie, une ambiance.
L'auteur nous met en scène, ce qui pour moi est bienvenu, une distance quant aux poncifs ethnocentrés Europe.
On a donc un enquêteur novice à l'Inde, pour nous prendre par la main, et deux de ses hommes, un Indien, et un colon . Ce trio permet des allers-retours de points de vue. Le personnage principal oscille entre compréhension et atavismes de culture.
De ce point de vue, j'ai trouvé osé que l'auteur jongle pourtant avec un ton de paternalisme léger, sans doute en vue de faire passer la pilule à dose homéopathique. C'est à dire, et autrement tourné, que j'ai été particulierement attentive à ce déplacement d'hégémonie discursive, mais que précisément, du coup, j'ai été sensible au fait qu'il ne soit pas jusqu'au boutiste quant à celui-ci. Dommage ? Ou fruit d'une synthèse culturelle de l'auteur lui-même. Cela questionne en tous cas encore une fois sur le point de vue que fonde un écrivain (sujet qui m'a été brassé si brillamment par Zeniter il n'y a pas longtemps cf son fil)
La chute du roman est très brutale, cela m'a plu qu'elle soit ainsi : cela ne se fait pas, si crûment, jamais on ne finit ainsi un livre. Qu'il le fasse me plais.
Merci Armor pour ce conseil et plus encore.
J'ai hâte de te suivre sur le prochain.
L'attaque du Calcutta- Darjeeling
Je ne mets pas la photo de couverture, elle est plus haut. les hebergeurs ont assez à faire comme ça.
Une lecture dont j'attendais une initiation à l'Inde ( je n'en connais rien ou si peu.) Et ce point là est comblé, comme tu le dis plus haut, Armor, on a un tableau de la situation dans les années 20, avec mise en place des pouvoirs, des frictions. Et puis plein de traits qui brossent une culture, une géographie, une ambiance.
L'auteur nous met en scène, ce qui pour moi est bienvenu, une distance quant aux poncifs ethnocentrés Europe.
On a donc un enquêteur novice à l'Inde, pour nous prendre par la main, et deux de ses hommes, un Indien, et un colon . Ce trio permet des allers-retours de points de vue. Le personnage principal oscille entre compréhension et atavismes de culture.
De ce point de vue, j'ai trouvé osé que l'auteur jongle pourtant avec un ton de paternalisme léger, sans doute en vue de faire passer la pilule à dose homéopathique. C'est à dire, et autrement tourné, que j'ai été particulierement attentive à ce déplacement d'hégémonie discursive, mais que précisément, du coup, j'ai été sensible au fait qu'il ne soit pas jusqu'au boutiste quant à celui-ci. Dommage ? Ou fruit d'une synthèse culturelle de l'auteur lui-même. Cela questionne en tous cas encore une fois sur le point de vue que fonde un écrivain (sujet qui m'a été brassé si brillamment par Zeniter il n'y a pas longtemps cf son fil)
La chute du roman est très brutale, cela m'a plu qu'elle soit ainsi : cela ne se fait pas, si crûment, jamais on ne finit ainsi un livre. Qu'il le fasse me plais.
Merci Armor pour ce conseil et plus encore.
J'ai hâte de te suivre sur le prochain.
Nadine- Messages : 4882
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 49
Re: Abir Mukherjee
Ah, j'avais manqué ton commentaire !
Je suis bien heureuse de le lire. Et d'ailleurs, il faut que je vous parle du troisième volet, que j'ai fini il y a 15 jours et beaucoup aimé, une fois encore. On y retrouve ce ton dont tu parles, Nadine. Une vision de l'Inde écartelée, entre paternalisme, réalisme et rébellion. Je vais tacher de vous pondre un petit commentaire.
Je suis bien heureuse de le lire. Et d'ailleurs, il faut que je vous parle du troisième volet, que j'ai fini il y a 15 jours et beaucoup aimé, une fois encore. On y retrouve ce ton dont tu parles, Nadine. Une vision de l'Inde écartelée, entre paternalisme, réalisme et rébellion. Je vais tacher de vous pondre un petit commentaire.
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Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : A l'Aise Breizh
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