LC Wagamese
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Re: LC Wagamese
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21642
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Re: LC Wagamese
Romain- Messages : 102
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Re: LC Wagamese
tom léo- Messages : 1353
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Re: LC Wagamese
contente que tu nous rejoignes Tom Léo !
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Bédoulène- Messages : 21642
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Re: LC Wagamese
tom léo- Messages : 1353
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Re: LC Wagamese
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Bédoulène- Messages : 21642
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Re: LC Wagamese
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Re: LC Wagamese
Avadoro- Messages : 1405
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Re: LC Wagamese
donc Avadoro tu nous rejoins, ça me fait plaisir !
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Bédoulène- Messages : 21642
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Re: LC Wagamese
Oyasumi- Messages : 5
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Re: LC Wagamese
tu as en première page les renseignements dont tu aurais besoin et sinon n'hésite pas à poser des questions !
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Bédoulène- Messages : 21642
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Re: LC Wagamese
Romain- Messages : 102
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Re: LC Wagamese
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15927
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Re: LC Wagamese
avantage 2 du numérique on peut grossir les caractères !
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Bédoulène- Messages : 21642
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Re: LC Wagamese
Indian horse a été traduit en français sous le titre de Cheval indien aux éditions XYZ au Canada, et sous le titre de Jeu blanc aux éditions Zoe en Suisse ; je lis l’édition canadienne, en testant l’autre version.
L’exercice d’une lecture comparée entre deux traductions est fort intéressant ; je le mène par sondages, et il apparaît que les deux traductions ont chacune leurs… lacunes. Je serais tenté d'opérer par mixage, mais bien sûr traduire sans avoir accès à l’original est trop ridicule.
« Nous ne nous étions pas encore soustraits à l’influence de nos légendes. Cette frontière, ma génération l’a franchie, et nous rêvons d’un retour inaccompli. » (Cheval indien)
« Nous étions encore sous l’influence de nos légendes derrière nous. C’est une frontière que ma génération a franchie et nous languissons d’un retour qui n’a jamais pu se produire. » (Jeu blanc)
« Nous ne nous étions pas encore soustraits à l’influence de nos légendes. C’est une limite que ma génération a franchie, et nous languissons après un retour qui ne s’est pas produit. » (Tristram, qui n’a pas peur du ridicule)
« Autour de nous, le monde était comme un géant penché dans le noir. » (Cheval indien)
« Autour de nous le paysage faisait penser à un grand être recroquevillé dans l’obscurité. » (Jeu blanc)
« Autour de nous, le monde semblait être une présence formidable tapie dans la nuit. » (Tristram, mort de honte)
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Tristram- Messages : 15927
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Re: LC Wagamese
Saul surmontera cette longue épreuve en ayant accès, plus encore qu’aux livres, au hockey sur glace ‒ et là encore Wagamese se révèle être un écrivain particulièrement doué pour raconter, et susciter chez le lecteur la représentation de ce qu’il narre.« Nous étions dépouillés de notre innocence, notre peuple, dénigré, notre famille, dénoncée, nos mœurs et nos rites tribaux, déclarés arriérés, primitifs, sauvages. À la longue, nous finissions par nous considérer nous-mêmes comme des sous-humains. Ce sentiment d’être sans valeur, c’est l’enfer sur terre. Tel est le traitement qu’ils nous ont infligé.
Les coups faisaient mal. Les menaces nous rabaissaient. Le travail incessant nous usait, nous faisait vieillir prématurément. La maladie, la mort et les disparitions nous effrayaient. Mais ce qui nous terrorisait le plus, peut-être, c’étaient les invasions nocturnes. »
« Tel était peut-être le crime le plus grave de tous ces gens : faire de nous leurs complices en nous utilisant comme témoins muets et impuissants [des châtiments de leurs camarades]. »
Pour la petite histoire, on parle de rondelle et bâton avec sa palette au Canada, et de palet et crosse avec une lame en Suisse… À propos, la crosse est un jeu d’origine amérindienne (cf. La Crosse au Wisconsin), mais Wagamese semble l’ignorer, même s’il mentionne l’enthousiasme à la fois « guerrier » et hospitalier des Indiens dans les réserves.
Je m’aperçois que les péripéties de ce roman prégnant (j’en ai lu une bonne moitié d’une seule traite) ont déjà occulté dans ma mémoire la description de l’existence de Saul en famille au début du livre, comme l’origine de son nom, évoquant son grand-père qui introduisit le premier cheval jamais vu dans le clan.
Je suis assez prudent concernant le choix de mes lectures "indiennes" à cause de l’engouement extatique de la marge majoritaire qui pollue le sujet (et je sais de quoi je parle, étant fréquemment en relation avec des Indiens quand je ne suis pas confiné), mais l’épisode de la récolte du riz sauvage (manoumine, manoomin) au lac de Dieu/ Gods (Manitou Gameeng, le Grand Esprit), par exemple, témoigne de la valeur documentaire du texte.« Mais nous devons apprendre à monter tous les chevaux du changement. C’est ce que nous ordonne l’avenir, et notre survie en dépend. Tel est l’enseignement spirituel du Cheval. » (Cheval indien)
Bon, j’aimerais ne pas parler tout seul dans ma déréliction : la parole est à prendre ! Au suivant, comme dit Brel !
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Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: LC Wagamese
Je trouve la comparaison des titres intéressante, Cheval indien insistant sur la trace d'un passé familial et collectif, Jeu blanc évoquant la dimension essentielle, vitale du hockey sur glace pour le jeune Saul Indian Horse. A travers la glisse, l'imagination, la créativité, qui lui offrent un apaisement et une porte de sortie à l'enfermement.
Le premier titre, fidèle à l'original, apparait cependant davantage poétique et significatif.
Le drame du pensionnat est décrit de manière particulièrement limpide et sensible, avec pudeur et retenue, mais aussi en mettant des mots sur une souffrance enfouie qui reste à fleur de peau.
Cette violence ressentie en tant qu'enfant menace de détruire une conception du monde, la promesse d'un avenir, et cette destruction fait écho aux pertes qui l'ont confronté à la solitude, sans ses parents, sans sa grand-mère qui a représenté une protection, sans sa famille et sans une partie de son histoire.
La politique du gouvernement canadien dite "Sixties Scoop" (enlèvement de milliers d'enfants autochtones) apparait alors dans sa tragédie brutale, qui a bouleversé la génération de l'auteur.
Le roman est donc pour l'instant une remarquable découverte, avec une écriture d'une sensibilité poignante qui révèle une ouverture, un pont vers l'avenir au-delà de l'absence et de l'oubli.
Je suis arrivé à un moment clé, lorsque Saul Indian Horse est empêché pour la première fois de participer à un match de hockey alors que son talent est déjà reconnu, parce qu'il est amérindien.
Avadoro- Messages : 1405
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 39
Re: LC Wagamese
je me contente de lire Cheval Indien, mais je peux aussi jeter un oeil sur Jeu blanc
Nous connaissons ce que les blancs ont fait aux indiens, c'est à dire leur retirer leurs enfants pour les enfermés dans des pensionnats religieux aux fins de les "convertir", de les privés de leurs coutumes, leurs dieux.
C'est Saul qui raconte son histoire, par écrit, car parler de la complexité de sa vie devant d'autres personnes comme lui alcooliques ou qui ont eu un passé d'alcoolique, il ne le souhaite pas car il craint de n'être pas compris. Saul est un indien du clan du Poisson des Ojibwés du Nord. La description de la physionomie des Ojibwés est faite de références à la Nature.
"En racontant leur histoire, les ivrognes invétérés, tels que moi, réussissent parfois à se délivrer de la bouteille et de la vie qui les a conduits à elle. Je me moque de tout ça comme de l’an quarante. Mais si c’est la condition d’une libération plus rapide, je vais la raconter, mon histoire."
"Nous avons des rites et des cérémonies qui ont pour but de nous donner des visions. Je n’y ai jamais participé, mais j’ai vu des choses. J’ai été soulevé, sorti du monde matériel et emmené dans un espace-temps au rythme différent. Sans sortir des limites de notre bas monde, j’avais les yeux d’un homme né dans une autre dimension. Nos sorciers diraient de moi que je suis un voyant. Mais j’étais l’esclave d’un pouvoir que je n’ai jamais compris. Mon don m’a abandonné il y a des années, et sa perte a été mon plus grand chagrin. J’ai parfois l’impression que, depuis, je m’emploie à le récupérer"
C'est rare, je crois, qu'un indien du Nord parle aussi l' anglais. Généralement ils ne connaissent que le langage Ojibwé. Cette spécificité fait de lui aux yeux des autres Ojibwés un "étranger", mais Saul n'en souffre pas il profite de son isolement.
La description de ce monde du pensionnat permet de connaître les moyens humiliants, extrêment rudes employés par les soeurs.
Alors que la vie, même difficile,des Ojibwés dans la famille libère leur identité celle en pensionnat est castratrice. De plus les enfants indiens contractent des maladies.
@Avadoro "Je trouve la comparaison des titres intéressante, Cheval indien insistant sur la trace d'un passé familial et collectif, Jeu blanc évoquant la dimension essentielle, vitale du hockey sur glace pour le jeune Saul Indian Horse. A travers la glisse, l'imagination, la créativité, qui lui offrent un apaisement et une porte de sortie à l'enfermement.
Le premier titre, fidèle à l'original, apparait cependant davantage poétique et significatif."
merci pour cette réflexion sur les titres du livre !
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Bédoulène- Messages : 21642
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