LC Wagamese
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Re: LC Wagamese
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15950
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Re: LC Wagamese
je n'en suis encore qu'à l'entretien de la patinoire par Saul, je continuerai ce soir.
Mais les premières pages avec la vie en famille de Saul sont empreinte de poésie.
Et oui Tristram la récolte du riz sauvage était intéressante.
un moment émouvant aussi :
"Puis quelques-uns d’entre nous ont coupé de jeunes arbres et, en les courbant, les ont placés sur le pourtour des sacs, à l’intérieur. Nous les avons plongés dans le ruisseau et ressortis remplis de poissons dégoulinants. Sur le rivage, ils s’agitaient en jetant des éclats argentés et bruns, leurs bouches en cul-de-poule s’ouvrant et se refermant : on aurait dit des tantes bien grasses distribuant des bisous mouillés. Leurs queues claquaient sur le sol. Nous les avons remis à l’eau avant de hisser un autre sac. Nous avons répété la manœuvre à quatre reprises. La quatrième, nous sommes restés là sans bruit, perdus dans nos pensées, tandis que les poissons luttaient, pour l’air, la vie, la liberté. La plupart d’entre nous étaient en larmes lorsque nous nous sommes enfin décidés à les remettre à l’eau. En groupe, nous avons entrepris la longue et abrupte ascension qui nous ramènerait jusqu’au sommet et au pensionnat. Nous marchions les mains en coupe sur notre nez pour respirer à fond l’odeur de ces poissons, étendre leur mucus sur notre visage. Nous n’avions pas de couteau pour les vider ni pour les écorcher. Nous n’avions pas de feux où les faire fumer. Nous n’avions ni endroit où les mettre ni moyen de les conserver. En les voyant haleter dans l’herbe, nous nous sommes vus nous-mêmes, cherchant désespérément à respirer. Nous étions des enfants indiens et tout ce que nous avions, c’était l’odeur des poissons sur nos doigts. Cette nuit-là, nous nous sommes endormis les mains sur le nez. Et, pendant que l’odeur de ces petits poissons s’estompait, nous avons tous pleuré la perte de notre vie d’avant. En nous voyant verser des larmes dans la chapelle, tous les douze, les religieuses ont souri, convaincues que nous avions été touchés par la grâce de leur dieu. Mais nous en sommes sortis les mains sur le nez. Respirant. Respirant.
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21712
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Re: LC Wagamese
(Décidément j'ai lu trop vite, cette nuit comme les pluies furent enfin là, avec quelques mois de retard).
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Tristram- Messages : 15950
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Re: LC Wagamese
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Bédoulène- Messages : 21712
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Re: LC Wagamese
Merci pour les citations, j'ai tendance de mon côté à apprivoiser l'ouvrage comme un tout, mais cela permet déjà de retrouver des temps forts et des lignes directrices.
Bonne suite de lecture !
Avadoro- Messages : 1405
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Re: LC Wagamese
tom léo- Messages : 1353
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Re: LC Wagamese
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Bédoulène- Messages : 21712
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Re: LC Wagamese
Ce dernier, victime du racisme dont il est l’objet, bascule dans la « fureur », la « rage », cède à la « noirceur en [lui] » ; il devient violent, se met à boire et fuit de départs en départs. Et l’alcoolisme est aussi fort bien dépeint.
Il devient un pitre (évolution qui ne colle pas avec son personnage de taiseux !?)« On boit parce que, malgré tous les chemins qu’on a pris, c’est la seule direction qu’on connaît par cœur. »
« J’étais accro aux départs tout autant qu’à l’alcool. »
La version en français canadien a son charme : Saul vadrouille le sol de la cuisine (il ne se promène pas vraiment, il passe le balai à franges !) De plus c’est le même terroir géographique, ce qui est congru.« …] j’ai compris qu’il est parfois plus facile d’être quelqu’un qu’on n’est pas que de vivre avec celui qu’on est. »
Je ne divulgâche pas plus, mais disons que la fin m’est parue un peu faible par rapport à la qualité du roman jusque-là…
« Tout ce que je savais de façon certaine, c’est que je n’apprendrais à vivre le présent qu’en revenant sur mes pas, en revisitant les lieux marquants de ma vie antérieure. »
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Tristram- Messages : 15950
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Re: LC Wagamese
Mais il ne faudrait pas passer sous silence, les exactions et viols commis dans le pensionnat par les Pères et les Soeurs : (on ne peut écarter outre le fait sexuel une emprise supplémentaire des blancs sur les indiens )
"« L’amour de Dieu, a-t-elle répété en me regardant de ses yeux aussi profonds et vides que ceux d’une poupée. Celui que la sœur m’apporte la nuit. Celui que le père m’apporte la nuit. Pour me bénir. Pour me nourrir.
’ai vu une larme, une seule, jaillir du coin de son œil et éclater, toute ronde, sur sa peau brune. Elle a étiré un doigt. Puis elle l’a brandi devant son visage, l’a regardé et goûté du bout de la langue. Ensuite, elle a recommencé à écosser les petits pois. Elle avait neuf ans et moi je me sentais vide."
vide est un terme que l'on croise souvent à l'époque du pensionnat ; le regard vide notamment.
Donc Saul grâce à son habileté s'intègre bien dans l'équipe dès son premier jeu avec ses coéquipiers .
" Les Orignaux étaient des soldats qui se préparaient au combat, et je suis resté là, le sac à la main, paralysé. Dans cette petite cabane, l’énergie qui se dégageait de ces garçons rappelait celle d’obus sur le point d’exploser."
Saul goûte l'ambiance amicale, familiale de ces tournois entre équipes Indiennes.
Même si les blancs leur refusaient de jouer dans les arénas, lorsqu' une équipe leur lança un défi, les Orignaux l'acceptèrent. Saul lui n'appréciait pas, il avait connu leur mentalité quand il était encore au pensionnat.
Saul devient pour l'équipe leur "arme secrète". Il trouve des astuces pour répondre à toutes les phases du jeu.
Ce qu'il appelle ses "visions" est aussi certainement d'une part, une excellente appréciation et un sens du jeu qui lui permet de "deviner" (d'anticiper) ce que logiquement va ou devrait faire tel ou tel joueur , d'autre part sa foi en la "spiritualité" héritée de ses grands-parents, de sa nation. (il dit avoir hérité du "don" du grand-père)
Les parties contre les blancs sont trop violentes, les conditions d'hébergement enlèvent une grande part du plaisir à Saul et aux Orignaux.
"Mes coéquipiers ne se sont pas départis de leur rancœur, et les matchs que nous avons joués par la suite ont été plus durs et plus violents, disputés plus âprement. Un jour, à Hearst, au terme d’une partie qui avait une fois de plus dégénéré et où le sang avait giclé pendant une bagarre épique survenue en troisième période, ils ont refusé de serrer la main de leurs adversaires. Devenus revanchards, ils ont pris l’habitude de riposter avec leurs poings aux moindres coups bas. Dans le temps de le dire, les Orignaux, des garçons joyeux, se sont transformés en hommes durs et taciturnes. Puisque nous inscrivions des victoires, aucun d’eux n’a toutefois osé proposer de revenir à notre point de départ."
à suivre la tablette se charge
Dernière édition par Bédoulène le Lun 30 Mar - 18:33, édité 2 fois
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Bédoulène- Messages : 21712
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Re: LC Wagamese
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: LC Wagamese
Je me posais justement la question, tant l'impression de vécu était intense ! Le trip au lac, l'alcoolisme, ça ne s'invente pas trop !Tom Léo a écrit:les très probables parallèles avec la vie de Richard Wagamese lui-même
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Tristram- Messages : 15950
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Re: LC Wagamese
Les mots de Saul me touchent !
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Bédoulène- Messages : 21712
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: LC Wagamese
Mais une colère devient de plus en plus forte alors que Saul doit faire face à des choix de vie. Et peu à peu, les chapitres sont plus courts, plus resserrés, remplis d'amertume. Jusqu'au moment du départ de chez les Kelly, à Toronto...ce qui a été pour lui un environnement protecteur ne peut suffire. Et tu as raison, Bédoulène, la mémoire du père Leboutilier. Une figure décisive, dont l'absence a provoqué un nouveau vide.
Avadoro- Messages : 1405
Date d'inscription : 07/12/2016
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Re: LC Wagamese
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Tristram- Messages : 15950
Date d'inscription : 09/12/2016
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Re: LC Wagamese
Mais j'ai été très touché par le symbole d'un retour aux sources au cours des dernières pages. Pour permettre à Saul de s'emparer véritablement de son histoire de vie, de reconstruire, de renouer avec lui-même. Et le dernier chapitre laisse la promesse d'un apaisement, d'une joie simple.
Avadoro- Messages : 1405
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 39
Re: LC Wagamese
Après avoir été battu, insulté par les Hockyeurs d'Ontario Saul abandonne, retourne chez les Kelly, comme pour penser ses plaies, il est engagé comme bûcheron à Manitouwadge puis est envoyé dans un camp au bord d' un lac, la nature lui convient mais là-bas aussi les bûcherons sont des blancs de plusieurs pays étrangers et il est aussi mis à l'écart, moqué il lui faut s'imposer par la force ; il n'avait que 17 ans.
Il joue les matchs de Hockey la rage au coeur, il n'éprouve plus de plaisir, n'a plus de vision.
Il quittera une 2ème fois Manitouwadge,
Virgil essaie de le retenir :
"Il m’a dévisagé pendant un long moment.
« On est des coéquipiers. Des ailiers. Toi. Moi. Personne gagne tout seul, Saul.
— J’ai l’habitude d’être seul.
— Tu as l’habitude de te croire seul. C’est pas pareil.
— Ce n’est pas comme si j’allais disparaître », ai-je dit.
Il a secoué la tête, tristement.
« J’ai l’impression que oui !
Saul part sur les routes, travail itinérant, toutes sortes de métiers, seuls le travail et la musique le soutiennent. Toujours seul. Fréquente les bars et les tavernes :
" Je ne sais trop à quel moment j’ai moi-même commencé à boire. Tout ce que je sais, c’est que l’alcool assourdissait le rugissement dans ma poitrine. J’y ai trouvé l’antidote à mon exil."
" Je suis devenu ivrogne. Alcoolo. Pendant un moment, cette forme d’évasion m’a aidé à vivre. "
Un jour un certain Erv Sift l'emmène chez lui, l'héberge, le nourrit, l'aide, lui donne un travail.
" Je me suis habitué à cette nouvelle routine, au confort qu’elle me procurait. Mais une impatience et une agitation irrépressibles persistaient en moi."
Saul fuit une nouvelle fois.
"Je ne pouvais pas courir le risque de laisser un de mes semblables apprendre à me connaître. Je l’ai compris à cet instant, plus sûrement que toute autre chose. Je ne savais pas pourquoi j’étais ainsi. Tout ce que je savais, c’est que j’allais m’enfuir et continuer de m’enfuir parce que j’avais appris qu’il est beaucoup plus facile de partir quand on n’est pas encore tout à fait arrivé. J’ai donc sifflé la bouteille de vin qu’Erv gardait sous l’évier. Quand la tête a commencé à me tourner pour de bon, j’ai griffonné un mot lui indiquant où il pourrait récupérer la camionnette et je suis parti. Une fois de plus. Moins d’une heure plus tard, j’étais à bord d’un autocar Greyhound à destination de Winnipeg, avec une autre bouteille dans mon manteau et le goût d’un autre rêve desséché dans ma bouche.
Saul se retrouve à l'hôpital :
" Nous restons aussi soiffards qu’avant parce que la seule façon d’arrêter vraiment, c’est d’arrêter. C’est ainsi que j’ai abouti à l’hôpital. À Winnipeg, j’ai été pris de convulsions et je me suis écroulé sur le trottoir. Quand les terreurs engendrées par le sevrage sont devenues incontrôlables, on a dû m’attacher. J’ai vu des choses indescriptibles et j’en ai été réduit à bafouiller des propos incohérents en agitant mes bras et mes jambes. "
là bien sur on pense à une crise de delirium tremens.
Il part une nouvelle fois mais là il sait où aller : à White river au pensionnat dont le délabrement porte les traces des vengeances des anciens pensionnaires (lui expliquera un gardien). Il voit la patinoire ; il n'en reste qu'un pan de terre.
"J' ai pleuré. Là, devant les vestiges d’une patinoire, j’ai pleuré. Et, brusquement, je me suis souvenu."
"J’aimais tellement l’idée d’être aimé que je faisais ce qu’il me demandait. Quand je me suis surpris à y prendre du plaisir, je me suis senti sale, répugnant, tordu. Les entraînements matinaux secrets me rapprochaient du sport dont j’étais fou, tout en me distanciant de l’horreur. Je me suis servi du sport pour ne pas voir la vérité, pour ne pas avoir à y faire face, jour après jour. Plus tard, après mon départ, le hockey m’a aidé à oublier. Tant et aussi longtemps que je pouvais m’y perdre, je réussissais à m’envoler. À m’envoler sans jamais me poser sur le sol calciné de mon enfance.
J’ai éprouvé un haut-le-cœur. J’avais la gorge à vif. La rage a pris la forme d’une fièvre qui, née à la base de mon échine, m’a traversé le ventre, et j’ai frappé la bande jusqu’à en avoir les jointures à vif. Les larmes ont jailli. Je me suis écroulé sur le sol, la tête enfouie dans mes bras. Je me suis réfugié dans le hockey. Je m’y suis perdu, prêt à tout pour profiter de ce moyen d’évasion. D’où l’abandon avec lequel je jouais. Je cherchais à m’abandonner moi-même."
Le Père Leboutilier était lui aussi un prédateur comme les autres !
Continuant sa délivrance Saul part pour Minaki, descend la rivière comme il l'avait fait avec sa Gd-mère, et au bord du lac de Dieu retrouve en vision ses ancêtres, sa famille.
Après un retour au Centre anti-alcoolique où il passe l'hiver, Saul prend congé de Moses.
Il part chez les Kelly et se confie à Fred et Martha, eux aussi ont subi ces violences et comprennent, ils se comprennent.
" Les viols ne sont pas tous sexuels, Saul, a dit Martha.
— Quand ils vous assiègent l’esprit, c’est aussi un viol », a ajouté Fred.
J’ai hoché la tête.
« C’est comme ça que je me suis senti. Assiégé !
" Ils nous ont vidés de l’intérieur, Saul. Ce n’est pas notre faute. Nous ne sommes pas responsables de ce qui nous est arrivé. Aucun de nous ne l’est, a dit Fred. Mais guérir… Ça, ça nous appartient. C’est ce qui m’a sauvé. Savoir que c’était à moi de jouer.
— Ça risque d’être long, ai-je dit.
— Et après ? a-t-il demandé. Garde ta palette sur la glace et tes pieds en mouvement. Le temps arrange bien les choses.
— Ça, je sais le faire, ai-je dit.
— Je sais que tu sais », a-t-il répondu.
.Le Hockey avait permis à Saul, inconsciemment, de cacher ses traumatismes de les enfouir, mais quand Saul a ranimé le passé il a dû et pû prendre sa vie en mains.
Combien les Indiens sont maltraités par les blancs, quel racisme et c'est encore bien vivace dans les mémoires d'autant que certains évènements sont relativement récents.
c'était une lecture des plus intéressantes bien que nous sachions plus ou moins que des évènements de cette nature existaient. Les mots mis sur cette tragédie, parce que s'en est une, sont puissants, mais parfois la nature est là pour calmer les blessures.
Dernière édition par Bédoulène le Sam 4 Avr - 8:32, édité 1 fois
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Bédoulène- Messages : 21712
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Re: LC Wagamese
je vous remercie de m'avoir accompagnée dans cette LC,
merci à Tom Léo qui a porté à ma connaissance cet auteur !!
je continue à vous suivre ici si vous continuez votre lecture ou si d'autres veulent nous rejoindre.
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Bédoulène- Messages : 21712
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Re: LC Wagamese
Sur la partie finale de l'ouvrage, je retiens un court passage qui m'a beaucoup marqué sur la vulnérabilité, la tentation de l'auto-destruction, la sensation invisible d'un manque et d'un déchirement affectif chez Saul Indian Horse.
"Il y avait une part de moi qui voulait désespérément combler ce vide que je ressentais entre les gens et moi. Mais il y avait une plus grande part que je n'arrivais jamais à comprendre. C'était cette part en moi qui recherchait la séparation. C'était la part en moi où bouillonnait à petit feu une rage dont je ne m'étais jamais débarrassé, et une part de moi qui savait que si jamais le couvercle sautait, alors je serais seul pour de bon. Définitivement. Pour toujours. C'était cette part qui l'emportait toujours".
Et c'est par le retour vers des lieux fondateurs que cette cassure peut finalement peu à peu cicatriser. Avec des liens affectifs qui permettent de tenir debout, à nouveau, par une confiance retrouvée.
Avadoro- Messages : 1405
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