Kathleen Winter
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Kathleen Winter
Kathleen Winter
Née en 1960
Kathleen Winter, née en 1960, a écrit de nombreux textes pour la télévision. Elle est l'auteur d'un recueil de nouvelles, Boys (2007), et d’un roman, Annabel (2010), finaliste pour plusieurs prix prestigieux, dont le Giller Prize, le Prix du Gouverneur général et le prix Orange. Kathleen Winter vit à Montréal avec son mari.
Œuvres traduites en français
- Annabel (Annabel, 2010)
- Nord infini Montréal (Boundless: Tracing Land and Dream in a New Northwest Passage, 2014)
bix_229- Messages : 15439
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Localisation : Lauragais
Re: Kathleen Winter
En mars 1968, un enfant nait à Croydon Arbour, un village isolé du Labrador.
Ni garçon ni fille, il est ce qu'on nomme un hermaphrodite.
Seules trois personnes sont au courant, la mère, le père et une amie de la famille.
La venue de l'enfant va créer un problème nouveau dans un couple, déjà trop différent.
Le mari est un homme des bois, taciturne, seulement à l'aise dans son travail de
trappeur, la foret profonde et ceux qui la peuplent.
On le croit limité et obtus, la suite prouvera qu'il n'en est rien.
Lorsque Treadway ressent le besoin de parler, il s'adresse à une nyctale boréale qu'il a rencontrée quand il avait dix sept ans. Lui et la chouette boréale partagent certaines caractéristiques physiques. Tous deux sont de petite taille comparativement aux autres membres de leur espèce.Tous deux possèdent un corps compact, rond, fiable mais à première vue sans grâce. La nyctale boréale est l'un des oiseaux les plus discrets et les plus modestes qui soient.
Elle, regrette un peu la ville où elle a vécu, aimerait avoir des échanges plus chaleureux
et intimes.
Un peu à contre coeur elle accepte qu'on opère l'enfant et qu'on développe son coté masculin.
Wayne est un enfant très sensible, plutot solitaire. Seule Wally, une fille de son age lui apportera
ce qu'il cherche le plus, une affection et une acceptation sans questions.
Il a l'impression qu'ils sont seuls, même si ce n'est pas le cas. Il a l'impression que tous deux se reconnaissent d'une manière qui n'appartient qu'à eux. Les autres peuvent le regarder, mais ils ne voient pas ce que voit Wally Michelin, et il n'est pas convaincu que les autres voient ce que lui-même voit chez Wally. Une impression d'infini. Quand on est en compagnie d'une personne ordinaire, on peut tracer la limite du territoire que l'on occupe ensemble, et l'expérience a appris à Wayne que cet espace était généralement réduit. Plus petit qu'un pays et plus petit qu'une ville et parfois plus petit que l'espace d'une pièce. Mais cette pièce, cet espace qu'ils occupent en ce instant, n'existe pas concrètement. Boston n'a pas nécessairement de réalité non plus, même si Wayne en devine la présence effervescente dans toutes ces lumières, ces rues et ces parcs inconnus, derrière les portes de la salle de répétition. Se retrouver en présence de Wally lui donne l'impression qu'en cette minute la vie vient de fleurir à l'intérieur de lui plutôt que de rester en dormance. Il perçoit la vibration électrique de sa propre existence et ne veut pas que cette vibration cesse, même s'il sait qu'elle s'est déjà interrompue dans le passé et qu'elle peut s'interrompre de nouveau.
En grandissant, il commence à prendre conscience de ce qu'il est ou plutot de ce qu'il pourrait etre.
Qu'il devrait etre.
Le médecin qui l'opére est un homme intelligent et sensible. Il est le premier à l'éclairer
malgré ses propres interrogations.
A travers les incompréhensions et les déchirements, Wayne prend douloureusement conscience
qu'il est victime d'un enfermement, celui d'une fille dans un corps de garçon. Annabel.
Un beau personnage balloté dans une aventure trop exceptionnelle et douloureuse.
Une errrance dans le doute et les gouffres.
Telle est l'histoire
Annabel est un livre sensible, poétique et émouvant, qui met l'accent sur un problème
humain très actuel, celui de l'identité et du genre.
\nMots-clés : #identitesexuelle #psychologique
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Kathleen Winter
merci Bix ! un sujet délicat (sans savoir précisémment j'ai connu quand j'étais enfant une fille au cours de danse qui était hermaphrodite, j' ai compris plus tard ce qu'il en était)
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21639
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