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Doug Peacock

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Message par topocl Jeu 8 Déc - 13:30

Doug Peacock
Né en 1942

mort - Doug Peacock Dennis10

Doug Peacock est né en 1942, dans le Michigan. Son passage chez les Bérets verts durant la guerre du Vietnam le marque à tout jamais. De retour en Amérique, il consacre plusieurs années à l’observation des grizzlys et à l’exploration des déserts de l’Ouest. Il est depuis devenu une personnalité légendaire du combat écologiste et vit à Livingston, dans le Montana.
source : gallmeister.fr

Bibliographie en français :

- 1990 : Mes années grizzly : Page 1
- 2005 : Une guerre dans la tête : Page 2

MAJ le 21/04/22


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Message par topocl Jeu 8 Déc - 13:32

Mes années grizzlis

mort - Doug Peacock 97823510

De mon point de vue, peut-être un peu tordue, sauvegarder les ours était une idée révolutionnaire : une tentative pour empêcher notre monde de devenir complètement dingue.

Les pas de Rick Bass m’ont naturellement embarquée chez Peacock, après un petit détour par Pete Fromm.

Cette fois j’ai vu plein d’ ours, là où Rick Bass passait beaucoup de temps à les pister. Je les ai vus car Peacock a un talent descriptif plutôt fort, pour faire vivre sous nos yeux ces grosses masses de muscles et de griffes qui fascinent les humains, mais ne s’offrent qu’à quelques observateurs plus respectueux que les autres, en l'occurrence Peacock, un grand solitaire rageux, qui fuit ses cauchemars du Vietnam.

Ceux de ma génération ont manifesté contre la guerre, libérant ainsi leur conscience. Moi, je me suis retiré dans les bois et j'ai eu recours à du vin de mauvaise qualité pour obliger ma mémoire à s'endormir.

Cette nature sauvage et inhospitalière, la rudesse de la vie au grand air  sont pour lui comme un cocon salvateur.

Lorsque l'on est assis sur le flanc d’une montagne en pleine tempête, à la recherche de ce que certaines personnes considèrent comme l’animal le plus féroce de ce continent, on éprouve une véritable humilité et une étonnante réceptivité.


Peu à peu, au fil du récit, les pages sur la guerre, aussi évocatrices que celles sur l'aventure-grizzli, se font plus rares, même si des traces continuent à ressurgir jusqu'à la fin du récit.

Cette nuit-là, je dormis profondément. Un sentiment de tolérance et de reconnaissance m’avait envahi, dû probablement au fait de vivre avec l'animal le plus dangereux du continent et d’en accepter les risques inhérents. Je n'étais plus celui qui dominait et je me retrouvais étrangement ouvert et vulnérable.


Et ainsi, Peacock passe 20 ans dans les montagnes à fuir la compagnie des hommes, pas tout à fait celle des femmes. Il n’en règle pas moins ses comptes avec l'impérialisme américain, sa dangereuse tendance à dominer et décimer les hommes et les bêtes.

La façon dont nous nous sommes comportés envers les Indiens, les bisons, les loups et les grizzlis correspond à la manière dont nous avons écrit notre histoire selon des voies convergentes, éclaboussées de sang, qui nous ont conduit où nous en sommes à présent. En dépit du léger remords que nous éprouvons aujourd'hui, nous n'avons aucune excuse.

C’est le portrait d'un impressionnant homme unique, qui voit dans son combat pour sauver les grizzlis une lutte pour une espèce humaine plus libre, plus courageuse, plus chaleureuse. Un homme qui donne à voir et à comprendre des animaux emblématiques entre tous.

La forme du récit est celle de brèves annotations mises côte à côte, autour du fil directeur des grizzlis, au fil des saisons, et il ne faut pas en attendre un début et une fin, une progression, mais plutôt l'évocation par petites touches d'une symbiose qui a duré des années entre un homme et la nature. Cette forme m'a finalement un peu lassée, j'ai fini par sauter des passages sur la fin. Il n'en demeure pas moins que Mes années grizzlis restera un livre marquant.



(commentaire rapatrié)



mots-clés : #autobiographie #guerre #nature


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Message par animal Jeu 8 Déc - 23:10

Pour l'absence de début, de fin et d'une certaine façon de progression, j'y repense et je relis ce que je n'ai pas encore recopier. Il s'agirait de continuité ? d'un approfondissement qui s'apparenterait à une bifurcation vis à vis de cet axe du temps ? (Ou alors c'est de penser en même temps à Claude Simon dont le moins qu'on puisse est qu'il est loin de cette forme ?)

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Message par animal Jeu 7 Sep - 22:21

mort - Doug Peacock 97823510
Mes années grizzly

quatrième de couverture a écrit:  Revenu brisé de la guerre du Vietnam, Doug Peacock a trouvé à se reconstruire en passant vingt années de sa vie dans les montagnes de l’Ouest américain, sur les traces d’un formidable prédateur : le grizzly, dont il est à ce jour l’un des plus grands spécialistes au monde. Son récit captivant nous entraîne de l’Alaska à la mer de Cortez, à la découverte d’un animal mystérieux, bien plus proche de nous que nous ne saurions l’imaginer. Dans ses relations avec ses semblables aussi bien qu’avec l’homme et son environnement, le grizzly incarne puissamment liberté et sauvagerie, que menacent pourtant les avancées notre civilisation.


   Mes années grizzly est un fabuleux récit d’aventures digne des romans de Jack London. Mais c’est aussi le témoignage exceptionnel d’un homme parti seul à la rencontre de l’Amérique sauvage.

ou encore :

Mes années grizzly est une histoire d'amour, celle d'un homme qui rentre de la guerre dépossédé de son âme, et qu'il va retrouver à travers l’étude et la protection acharnées du plus grand prédateur de la planète. Selon moi, aucun livre publié cette année ne pourra être plus intéressant que celui-ci.
Jim Harrison

Peacock est un excellent écrivain, un naturaliste doté d'une sensibilité et d’un regard de romancier. Je me suis surpris à retenir mon souffle en lisant les descriptions de ses rencontres avec les ours.
THE CHICAGO TRIBUNE

Mes années grizzly est une histoire passionnante sur la nature, et plus encore, une métaphore frappante, un cri de rage contre l’absurde manière dont on ravage la vie sur terre – y compris la vie humaine.
Peter Matthiessen

Doug Peacok écrit avec un cœur immense, avec verve et éloquence. Il appelle à une révolution de l’esprit par une immersion totale dans le monde naturel. Je le crois, il est digne de foi. Ce livre ne ment pas.
Terry Tempest Williams


J'y suis venu par la lecture de Rick Bass avec Les derniers grizzlys. Lecture marquante d'un auteur que j'aime bien et qui a copiné et suivi sur la piste des ours ce Doug Peacock. Les deux ont un penchant pour la nature et expriment un besoin de la vivre. Entre les deux livres on trouvera quelques similitudes de forme et de contenu : souvenirs ou journal accompagnés de réflexions plus larges, de points personnels et d'informations sur les ours, la nature ou l'histoire.

Mais ce sont deux hommes différents avec des histoires différentes. Doug Peacock avait déjà l'air branché nature sauvage et en solo avant la guerre du Vietnam et c'est vers cette nature qu'il se tourne pour tenter non pas tant de recoller ses morceaux que de conserver ce qu'il en reste. Dans les premières parties du livre cette guerre, il était médic et a essayé de soigner militaires et civils mais a aussi très concrètement combattu et vécu la jungle. Une jungle qui est très très présente par des réflexes, des souvenirs, des cauchemars, une impossibilité. Il boit, se drogue, a des attaques de malaria et se déplace ou promène armé.

La rencontre fascinante et non maîtrisée avec l'ours, le grizzly, le ramène en quelque sorte à un sens. Et c'est cette expérience qu'il raconte. Différentes saisons, différents lieux, et la recherche de l'ours, l'observation, la prise de photos ou de films (pour les sous), pour comprendre, préserver... Les descriptions de nature sont saisissantes et les rencontres avec les ours sidérantes, même sur le papier. Pourtant cette vision de la nature est assez brute, pratique, il y a quelque chose de la confrontation, de l'épreuve de force. Pas forcément avec la nature ou l'animal, avec l'homme aussi.

Et Doug Peacock raconte ses longues marches et observations hors des sentiers battus, il raconte aussi ses moments de peur et les histoires d'ours meurtriers. Il rouspète contre les administrations et l'exploitation commerciale de la nature même préservée. C'est qu'en fait pour lui, et il regarde d'assez près l'histoire de son très grand pays et des peuples qui s'y sont succédé, la préservation de la nature passe par des lieux où l'homme ne doit pas être, une acceptation de l'inconnu et du risque.

S'il parle de ça c'est conjointement dans ce livre avec le rapport de force de la nature, aveugle, sauvage, dangereux... il y a des victimes mais il y a aussi dans le regard sur ce grand mammifère intelligent et aux individus doués de personnalités diverses, cet animal le plus fort et sans le fusil souvent plus fort que l'homme, la découverte que le rapport de force ne tourne pas systématiquement au tragique. Il y a une grâce indéniable dans ce regard, dans ces dénouements qui reviennent où s'il y a force et violence il y a aussi un laisser faire, un laisser vivre. Et une grande humilité du témoin sauvage qui a écrit tout ça.

C'est un livre captivant, très fort, qui en dit très long, sans insister avec simplicité, sur le rapport de l'homme avec la nature, avec sa nature et sur les enjeux de la préservation de la nature, de ce qu'elle peut être et peut vouloir dire. Quelque chose de puissant aussi dans la notion de transmission. J'encourage donc tout le monde à lire cet homme charismatique et parfois inquiétant aux routines et croyances entretenues et à l'écoute.

C'est une lecture immense !

(récup' qui remonte le fil).


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Message par animal Jeu 7 Sep - 22:23

L'extrait qui va avec ?

Une des rencontres du début (pp86-87), la décharge dont il est question est celle d'un parc naturel, Yellowstone (sans vérifier). Il est plusieurs fois questions de ces dépôts et de leur effet sur les habitudes des animaux et aussi leurs réactions. Il est aussi question de leur fermeture et des effets. Le livre couvrant plusieurs années on peut lire aussi, on en a le sentiment, une progression de l'information et des évolutions (ou non) de situations.

Un jour, je décidai de consacrer l'après-midi à étudier cette ourse peu ordinaire. Faisant le tour de la décharge, sous le vent, je réussis à m'approcher à moins d'une soixantaine de mètres. Un arbre mort, facile à escalader, m'offrait un poste d'observation relativement sûr.
Je grimpai les grosses branches du pin, jusqu'à une hauteur de six mètres environ. L'ourse, entourée par ses quatre petits, cherchait sa nourriture dans un coin du dépôt d'ordures, à l'écart des huit autres grizzlys. Cela faisait à peu près vingt minutes que j'étais assis là quand le vent changea de direction. La femelle se dressa alors sur ses pattes de derrière et se mit à tourner lentement jusqu'à faire face à mon arbre. Je tendis involontairement la main pour attraper une branche au-dessus de moi. L'ourse regarda dans ma direction - elle avait aperçu mon geste. Les grizzlys sont censés avoir une mauvaise vue. Pourtant, comme j'allais le constater à maintes reprises durant les années à venir, ils peuvent saisir le moindre mouvement à une distance incroyable - parfois jusqu'à une centaine de mètres.
Sans hésiter, la femelle abandonna ses quatre petits et chargea. En un clin d'œil, elle couvrit la moitié de la distance qui la séparait de l'arbre, puis elle s'arrêta en glissant. Elle se retourna ensuite et courut en bondissant rejoindre ses oursons qu'elle poussa avec son nez afin de les regrouper. Laissant derrière elle ses petits inquiets mais obéissants, elle chargea de nouveau, parcourant cette fois les deux tiers de la distance.
Les grizzlys n'étant pas censés savoir grimper aux arbres, je me cramponnai aux branches les plus hautes du pin. Si je n'en dégringolais pas, j'étais probablement en sécurité. La femelle garda sa progéniture bien groupée. Elle releva la tête et s'élança une fois encore, s'approchant à une trentaine de mètres de moi. En l'espace d'une demi-heure, elle revint seize fois à la charge.
J'attendis que l'ourse recommence à chercher sa nourriture en me tournant le dos pour me glisser le long du tronc et battre en retraite parmi les arbres. Les ombres de l'après-midi s'allongeaient lorsque j'atteignis le ruisseau et, pour rejoindre mon campement, je suivis des crêtes boisées que les ours empruntaient rarement.
Je ne retournai plus jamais à la décharge. Cet endroit me déprimait. Le fait que ces animaux magnifiques se nourrissent des ordures des humains depuis quatre-vingts ans ne représentait pas pour moi une consolation historique.

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Message par Tristram Ven 8 Sep - 12:44

Décidément le Montana paraît constituer une réserve d'auteurs intéressants !

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Message par bix_229 Ven 8 Sep - 14:14

En effet, beaucoup parmi les meilleurs écrivains américains ont vécu, enseigné dans le Montana.
Avec une université et une ville où ils se rencontraient, Missoula.

https://www.babelio.com/liste/1417/Ecole-du-Montana


Dernière édition par bix_229 le Ven 8 Sep - 15:56, édité 1 fois
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Message par Tristram Ven 8 Sep - 14:52

Oui, je connais cette liste, j'y ai fait allusion dans le fil McGuane, un des rares auteurs que j'aie un peu lu avec Annie Dillard, Rick Bass, Jim Harrison ; je ne sais pas s'il faut parler d'école, mais on peut comprendre que des intérêts communs les aient attirés vers ce pays ! Je me base sur cette même liste (où Peacock n'apparaît pas) pour sélectionner des auteurs à lire, en complément des commentaires d'Animal et autres ursidés... Ça pourrait faire un thème de lecture commune, le nature writing ?

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Message par animal Ven 8 Sep - 21:24

ou un sujet à creuser au fil du temps dans Lecture comparée, lecture croisée ?

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Message par Tristram Ven 8 Sep - 22:02

Oui Animal, dans ce goût-là. Mais ce n'est pas aisé : livres parfois difficiles à se procurer (prix, plus édités, etc., alors que le thème semble porteur, et qu'on serait en plein décollage Print On Demand), mais surtout il y a du pire comme du meilleur dans ce registre, il faudrait un quelqu'un qui les a lus, sait par quoi commencer (évidemment Walden, de Thoreau !), ce qui n'est que récup. Contour flou aussi : Doug Peacock en est-il ou pas (et pourquoi) ? Bon, je pensais tout haut, ça arrive sur un forum...

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Message par animal Ven 8 Sep - 22:19

Je me pose aussi la question, n'étant pas très lectures thématiques mais intéressé par le sujet. Walden évidemment ou cliché un peu piège ? L'intérêt se situe peut-être aussi dans ce flou, dans ce qui dans le rapport au milieu va nous faire dire "nature" plus que dans le sujet à proprement parler ?

Dans Les années grizzly la nature est un sujet, le rapport de l'individu et de sa société avec elle aussi et en même temps c'est un témoignage très personnel d'une expérience particulière. Ca en serait donc mais ça pourrait être réducteur et on pourrait trouver d'autres manières, d'autres approches.

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Message par Tristram Ven 8 Sep - 22:33

Exactement : pour McGuane et Morrison que j'ai assez lus, la nature n'est pratiquement jamais le thème principal ; il est central dans Walden ou la vie dans les bois (lecture que je te recommande si ce n'est déjà fait).

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Message par animal Ven 8 Sep - 22:35

je devrais "faire une récup" pour Walden, le relire peut-être un jour, il y a de beaux passages mais aussi un fossé de manière de pensée que je ne suis pas sûr de franchir (Darwinisme et évolution) en plus des petites barrières d'un genre d'époque (comptages de clous... ). mais ça serait pas mal qu'on ait ça quelque part oui. cat

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Message par Tristram Ven 8 Sep - 23:09

Le comptage des clous n'est effectivement pas d'une époque consumériste...

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Message par Tristram Ven 31 Mai - 19:17

Mes années grizzly

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Récits mêlant de manière assez décousue les observations, la situation écologique et le rôle mythologique des grizzlys dans le nord des Rocheuses, notamment le Yellowstone et ses sources chaudes, avec les souvenirs-traumatisme du Vietnam.
L’homme est pour le moins bourru, peut-être plus apte à fréquenter le grizzli que l’humain ordinaire. Assez révolté contre notre paradigme civilisationnel (comme son ami Ed Abbey), il a aussi un côté mystique :
« Un kilomètre et demi plus loin, je réunis dans un lieu où on ne pourrait pas les découvrir, sous les arbres et la neige, un groupe fantomatique de quatre crânes tournés vers le soleil levant et décorés de plumes de grue et d’aigle, sur lesquels j’avais déposé, au cours de cérémonies intimes, des bouquets de sauge et des poignées de terre rapportée des montagnes sacrées. »
On retrouve les thèmes du nature writing et des écrivains du Montana, comme l'inévitable pêche à la truite à la mouche...
Peacock montre plusieurs fois le souci de cacher sa présence dans la nature sauvage, et de ne pas laisser de traces. C’est une manie de vétéran du Vietnam, mais bien qu’ayant la chance de n’avoir participé à aucune guerre, nous la partageons ‒ peut-être existe-t-il un atavisme de chasseur animiste, respectueux des lieux et attentif à rester discret ?
« J’ai besoin d’être confronté à de grands animaux féroces capables de réduire un homme en bouillie pour retrouver la concentration totale propre au chasseur. C’est à ce moment seulement que les vieux sens rouillés, émoussés par les excès urbains, reprennent vie, fouillant les ombres pour découvrir des formes, des sons et des odeurs. »

« J’avais beaucoup de mal à comprendre un monde qui refusait d’accepter la réalité de la vie et de la mort. Pour moi, ce monde-là devenait insipide, comme tout ce qui avait été ma vie auparavant, et je me trouvais en désaccord avec mon époque. »

« Il était impossible d’éviter la force corruptrice du pouvoir, la tendance aux mensonges intéressés et l’idée selon laquelle la fin justifiait les moyens qui étaient le ciment de toutes les alliances opportunistes. »

« Le premier prédateur du Sud-Ouest n’était ni le loup ni le grizzly, mais le bétail, qui dévorait toutes les herbes succulentes qui constituaient l’essentiel du régime alimentaire des ours. »

« La manière dont nous avons agi envers les Indiens pacifiés ou les villageois vietnamiens et celle dont nous avons géré la faune sont absolument identiques. »

« Si vous vous trouvez face à un grizzly, seuls une attitude calme et un comportement digne – associés à une bonne dose de chance – sont susceptibles de vous tirer d’affaire. »

« On n’en sait jamais assez sur les grizzlys, et il faut beaucoup de chance pour bien s’entendre avec eux. Ce qui marche avec l’un peut très bien irriter l’autre. Parfois, on éprouve une certaine impression face à un ours, et on a alors tendance à suivre son intuition. La plupart du temps, on se trouve confronté à des situations incontrôlables et on ne peut que s’efforcer d’en surmonter les conséquences. L’idée de dominer la nature ne m’a jamais effleuré. »

« Notre culture ne nous permet pas de vivre aux côtés d’une autre espèce intelligente et prédatrice. Les ours ont donc besoin de la nature sauvage.
Ce serait également une bonne chose pour les humains car, comme le disait Thoreau : “Dans la nature sauvage réside la préservation du monde.” Concrètement, cela signifie : défoncer les routes et faire disparaître les parcs de stationnement, détruire les bâtiments et dire non à toute forme de capitalisme ou de socialisme quelle qu’elle soit. Les grizzlys ont besoin de régions sauvages vastes et libres, sans survols ni aménagements touristiques, sentiers de randonnée, gestion humaine ou “développement” d’aucune sorte. La nature sauvage doit exister pour elle-même, et pour les grizzlys.
D’une certaine manière, elle existerait également pour les hommes car nous n’avons plus rien à apprendre d’animaux issus de notre sélection et qui ne nous renvoient que notre propre image. Les grizzlys sont l’incarnation même de la nature sauvage. Si nous voulons réussir à les sauver, il ne faut pas essayer de les changer afin qu’ils répondent à nos besoins personnels. Pour la première fois de notre histoire – relativement courte –, ce sera à nous de plier. »
Une de ces lectures qui revigorent !...

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Message par animal Ven 31 Mai - 19:35

Oui, ça réveille... et inquiète et émerveille aussi. Une lecture qui m'a beaucoup marqué.

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Message par Bédoulène Ven 31 Mai - 23:07

merci Tristram ! le livre est dans ma PAL (un jour certainement)

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Message par topocl Sam 1 Juin - 9:18

Tristram a écrit:Récits mêlant de manière assez décousue les observations,
Tu m'autorise à dire "agréablement décousue"?

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Message par Tristram Sam 1 Juin - 13:08

Tu as toutes les autorisations, Topocl ! (Mais avoue que les quelques pages sur le mer de Cortés font un peu cheveu sur la soupe, non ?)

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Message par topocl Sam 1 Juin - 20:02

Autrement dit :
Tu fais comme tu veux topocl (mais tu reconnais que j'ai raison)

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