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Georges Brassens, Lettre à Toussenot

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Dezsö Kosztolányi

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Message par Louvaluna Sam 20 Mar - 23:52

Dezsö Kosztolányi
(1885-1936)

Dezsö Kosztolányi Dezso-10

Dezsö Kosztolányi est né en 1885 dans une ancienne province de l’empire austro-hongrois.

Très tôt il se consacre au journalisme et devient l’un des principaux rédacteurs de la prestigieuse revue Nyugat.

Entre 1922 et 1926, paraissent quatre romans : Néron, le poète sanglant – que préfacera Thomas Mann –, Alouette, Le Cerf-volant d’or et Anna la douce, qui accroissent sa renommée puisqu’ils sont traduits dans de nombreux pays. Travailleur infatigable, il collabore à la plupart des journaux nationaux, traduit les grands poètes et romanciers étrangers, prend la présidence du Pen Club hongrois.

Mais les premiers symptômes d’un cancer font leur apparition. Malgré une intervention chirurgicale, il meurt à l’hôpital Saint-Jean, à Budapest, le 2 novembre 1936.

(Présentation par les éditions Viviane Hamy)

Bibliographie (en français) :

Romans, nouvelles, récits, poèmes, essais

- A rossz orvos. Kis regény (1921) - Publié en français sous le titre Le Mauvais Médecin, suivi de Baignade et de Le Chant d'un enfant malade
- Nero, a véres költő (1922) - Publié en français sous le titre Néron, le poète sanglant, suivi de Nouvelles latines et de Marc-Aurèle
- Pacsirta. Regény (1924) - Publié en français sous le titre Alouette
- Aranysárkány (1925) - Publié en français sous le titre Le Cerf-volant d'or
- Édes Anna (1926) - Publié en français sous le titre Anna la douce,
- Bölcsőtől a koporsóig (1934) - Publié en français sous le titre Portraits
- Esti Kornél (1934) - Publié en français sous le titre Kornél Esti
- Esti Kornél kalandjai : 1927-1935 (1935) - Publié en français sous le titre Les Aventures de Kornél Esti
- Tengerszem. 77 történet (1936) - Publié en français sous le titre L'Œil de mer, volume 1, Dangers et Destins
- Velence (1988) - Publié en français sous le titre Venise

Recueils :

- Le Traducteur cleptomane et autres nouvelles
- Cinéma muet avec battements de cœur
- Drame au vestiaire
- Ivresse de l'aube
- Le Trompettiste tchèque
- Une famille de menteurs
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Message par Louvaluna Dim 21 Mar - 0:06

Dezsö Kosztolányi 97828711

Alouette

Ils sont arrivés à la gare. Le petit tortillard haletait déjà sur ses rails. La cloche invitait les gens à monter.

Alouette, une semaine avec un couple de retraités reparaissant dans les rues de Sárszeg après le départ en vacances de leur fille unique âgée de trente-cinq ans. Ils sont libres, à nouveau, et perdus, aussi, sans elle/sans ailes – Alouette. On découvre ce qu’ils redécouvrent enfin dans les différents lieux en vogue de cette ville provinciale hongroise à la fin du dix-neuvième siècle. Et l’on suit les méandres de leurs sentiments complexes, voire contradictoires, à l’égard de leur fille si laide, seule et malheureuse. Quelques jours hors de leur schéma habituel, telle une errance d’éléphant dans un magasin de porcelaine, à prendre au sens propre, un instant pachydermique dans leur vie apparemment si douce, qui brise tous les repères, dévoile les faux-semblants, exhume un profond chagrin soigneusement refoulé.

Ils ont repris leur marche plus lentement. Ákos a plissé le front. Combien les enfants peuvent souffrir à cause de leurs parents, et les parents à cause de leurs enfants.

Alouette, un roman écrit par un poète et nouvelliste, on le perçoit très vite. Un style lumineux, fluide et nerveux. Une structure impeccable, tant au niveau de la phrase qu’à l’échelle du récit, notamment avec des constructions symétriques qui semblent venir contenir cette rêverie sur la platitude et la banalité de l’existence pour la rendre encore plus intense et mordante.

À tire-d’aile notre petit oiseau nous est revenu.

Le deuxième chapitre et l’avant-dernier, par exemple, se reflètent l’un dans l’autre, avec la description de cette trop longue attente angoissée à la gare, pour des motifs différents. Ils encadrent cette semaine singulière dans la vie du vieux couple, cette crise où le cœur explose, de colère comme de pitié. Au départ comme à l’arrivée du train, les parents débordent d’amour pour leur fille, la couvent, Alouette, et souffrent d’en être séparés. Tout finit donc par rentrer dans l’ordre, chacun retrouvant sa place dans le même système bancal, mais familier.

C’était un vrai vacarme, au restaurant, les garçons couraient à fond de train parmi les cliquetis des assiettes, et le maître d’hôtel voletait de-ci de-là, comme une hirondelle, dans le battement d’ailes de son frac. […] Le maître d’hôtel, brièvement, leur a dit quelques mots d’excuse et de nouveau il s’est envolé dans le battement d’ailes de son frac, comme une hirondelle.

Et un corniste, un Tchèque à face apoplectique et tout petit nez, qui se produisait habituellement dans les cortèges funèbres, était en train de se passer autour du cou son cuivre aux courbes tortueuses, aux prises avec lui comme avec une pieuvre en or qui chercherait à l’étrangler.

Ici et là, derrière les palissades, des chiens aboyaient, réveillés brusquement dans cette lumière et dans cette inquiétude. Avec une rage vieille comme le monde, en écartant de biais à chaque fois leurs pattes postérieures longues et maigres, ils jappaient, lorgnant vers le haut, vers cette lune qui les rendait malades, ce fromage d’or plein de trous que, depuis des millénaires, ils auraient aimé pouvoir à pleines dents arracher du ciel. Leur fureur s’en allait mourant dans un grondement sourd.
Mots-clés : #famille #psychologique
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Message par Bédoulène Mar 23 Mar - 19:00

merci Louvaluna ! je note (encore)

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Message par bix_229 Mar 23 Mar - 20:41

Merci Louva !
De l'auteur j'avais aimé Alouette et Anna la douce, deux femmes différentes mais attachantes.
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Message par Bédoulène Mer 24 Mar - 13:23

ah! j'ai Anna dans ma pal !

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Message par Dreep Mer 13 Avr - 12:45

Le traducteur cleptomane

Dezsö Kosztolányi Le-traducteur-cleptomane

Kornél Esti, vague homme de lettres, quidam solitaire qui dissimule sa tristesse sous une ironie douce-amère, serait l’alter-ego de Dezső Kosztolányi… Le « vague » est dans cette altérité puisque l’ego ne possède qu’un tempérament et une identité imprécise. Dans ces nouvelles, le personnage est mis en scène presque en profil perdu, que ce soit en tant que narrateur, personnage ou les deux, avec sa manière d’être et de raconter ces anecdotes cocasses ou empruntes d’une très légère fantaisie. L’étrangeté n’est jamais tapageuse, elle insinue une forme de désordre dans l’existence, les affaires ou la société. Doux désordre, ou plutôt absence d’ordre que Korné Esti appelle de ses vœux, afin de contrer toute décision, toute affirmation, l’excès d’ordre engendrant les pire maux du monde… De là ce goût pour le contre-pied, même s’il est un parfois un peu faiblard et guère original (mais amusant) comme dans cette ville où toute forme de publicité fonctionne de façon inversée : dérisions, sarcasmes, dirigés du même coup contre la société où le vrai et le bon sens sont revendiqués de façon mensongère ou hypocrite.
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Message par Krisz Jeu 19 Oct - 17:23

Bonjour!

J'ai lu le Cerf-volant d'Or il y a peu de temps (traduction embêtante d'ailleurs, cerf-volant signifiant aussi dragon), ce livre a un petit goût d'inachevé pour moi, l'excipit arrivant un peu vite, mais il m'a quand même convaincue du fait que Kosztolanyi méritait une réputation un peu plus haute.

Le traducteur cleptomane m'a beaucoup plu avec son humour absurde, un peu russe, un peu slave, un peu à la Boulgakov.
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