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Ihara Saïkaku

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Message par Dreep Dim 18 Sep - 22:11

Ihara Saïkaku

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(1642 - 1693)

Biographie :

Saikaku naît en 1642 à Osaka dans une riche famille de bourgeois. Son nom de naissance est incertain mais serait Hirayama Tōgo (nom prénom), selon un écrit de Itō Baiu. Devenu un riche marchand, il se lance dans la littérature avec le patronyme de sa mère (Ihara) sous le nom Ihara Kakuei, puis vers la trentaine le change en Ihara Saikaku, qui deviendra simplement Saikaku. Il s'essaie d'abord à la poésie haikai avant de se consacrer à la prose ukiyo-zōshi à partir de 40 ans. De 1682 à sa mort, il produit une vingtaine d'œuvres. En 1693, Saikaku meurt à Osaka.

Bibliographie :

L'œuvre de Saikaku peut se classer en quatre groupes : amour charnel (好色物, kōshoku mono), histoires de guerriers (武家物, buke mono), histoires de marchands (町人物, chōnin mono) et recueils de contes.

Contes d'amour des samouraïs, treize contes traduits par Ken Sato, Stendhal et compagnie, 1927 ; Éditions Cartouche, 2008 (réédition 2012). À noter que certains de ces textes sont disponibles dans une traduction plus récente dans Le Grand Miroir de l'amour mâle).
Cinq amoureuses, traduit par Georges Bonmarchand, Gallimard, coll. « Connaissance de l'Orient » no 9, 1959 ; réimpressions en 1986 et 1991. Cinq nouvelles dont quatre relatent des drames causés par une passion sans fin. À noter que deux contes extraits de ce recueil ont été réédités chez Gallimard, sous le titre Histoire du tonnelier tombé amoureux, suivi de Histoire de Gengobei : une montagne d'amour, dans coll. « Folio 2euros » no 5838, en 2014.
Vie d'une amie de la volupté, traduit par Georges Bonmarchand, Gallimard, coll. « Connaissance de l'Orient. Série japonaise » no 40, 1975 ; réédition, Gallimard, coll. « Connaissance de l'Orient. Série japonaise » no 20, 1987 ; réimpression en 1993. Récit de la lente déchéance d'une ancienne concubine de daimyō (de ce roman de 1686, le cinéaste Mizoguchi a tiré en 1952 le film La Vie d'O'Haru femme galante).
Contes des provinces, traduit par René Sieffert, Publications orientalistes de France, 1985.
Enquêtes à l'ombre des cerisiers suivi de Vieux papiers, vieilles lettres , traduit par René Sieffert, Publications orientalistes de France, 1990.
Histoires de marchands, traduit par René Sieffert, Publications orientalistes de France, 1990.
Vie de Wankyu, roman traduit par Christine Lévy, Éditions Philippe Picquier, 1990.
Du devoir des guerriers. Récits, traduit par Jean Cholley, Gallimard, coll. « Connaissance de l'Orient. Série japonaise » no 75, 1992. Vie et mœurs de guerriers de la classe bushi.
Arashi, vie et mort d'un acteur, traduit par Daniel Struve, Éditions Philippe Picquier, 1999.
Le Grand Miroir de l'amour mâle - I. Amours des samouraïs, traduit par Gérard Siary avec la collaboration de Mieko Nakajima-Siary, Éditions Philippe Picquier, coll. « Le pavillon des corps curieux », 1999.
Le Grand Miroir de l'amour mâle - II. Amours des acteurs, traduit par Gérard Siary avec la collaboration de Mieko Nakajima-Siary, Éditions Philippe Picquier, coll. « Le pavillon des corps curieux », 2000. Récits homosexuels, voire pédophiles, chez les samouraïs et les acteurs de théâtre kabuki.
L'Homme qui ne vécut que pour aimer (好色一代男), roman traduit par Gérard Siary avec la collaboration de Mieko Nakajima-Siary, Éditions Philippe Picquier, coll. « Le pavillon des corps curieux », 2001 ; réédition, coll. « Picquier poche », 2009, réimpression en 2015. Ce livre met en scène un érotomane bourgeois bisexuel de l'époque d'Edo (sont dénombrés comme conquêtes amoureuses 725 hommes et 3742 femmes4).
La Lune de ce monde flottant, traduit par Daniel Struve, Editions Philippe Picquier, 2001 ; réédition, Picquier, coll. « Picquier poche » no 234, 2005.
Chroniques galantes de prospérité et de décadence, traduit par Daniel Struve, Éditions Philippe Picquier, 2006.
Aimables ermites de notre temps. Récits composés par Sairo 西鷺軒, alias Kyōsen 橋泉, et préfacés par Ihara Saikaku 井原西鶴, traduits par Frédéric Girard, Paris, Publications de l’École Française d'Extrême-Orient, Monographies
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Message par Dreep Dim 18 Sep - 22:17

Histoires de marchands

nouvelle - Ihara Saïkaku Histoires_de_marchands
L’Époque d’Edo (1603 – 1868) a vu trois écrivains se distinguer, chacun dans leur genre : Bashô dans le haïku, Chikamatsu dans le théâtre et Ihara Saïkaku dans des textes en prose qui dépeignent la vie urbaine d’alors, à Edo, donc, ou à Ōsaka, sa ville natale. On est frappé par ce réalisme des petites choses, cette recherche du détail, qui dans Vie d’une amie de la volupté, pouvait être assez étourdissante. Avec ces Histoires de marchands, la vue d’ensemble est peut-être moins négligée par le conteur, au détour d’une généralité ou d’une fabuleuse description.

Ihara Saïkaku a écrit:À l’ouest du pont de Naniwa s’alignent à perte de vue les maisons de milliers de courtiers, et les murs blanchis des magasins le disputent en éclat à la neige au point du jour. Les sacs de riz s’entassent en pyramides comme autant de montagnes qui se seraient déplacées, et quand partent les files d’hommes et de chevaux, l’on dirait d’un tonnerre souterrain qui ébranle les grands chemins. Chalands et barques à l’infini voguent sur les flots des rivières, comme feuilles de saule au vent d’automne, et les piques à riz que des jeunes gens manient avec vigueur semblent une forêt de bambou où gîte le tigre; les feuilles de registres tourbillonnent et les boules des abaques crépitent comme grêle; sur les trébuchets, le maillet sonne plus haut que la cloche qui annonce deux fois six heures, et le vent qui de la fortune agite les tentures des portes.


Histoires de marchands contient cinquante textes de trois ou quatre pages, au cours desquels on passe souvent d’un personnage à un autre ; cent personnages qui rencontrent l’infortune ou la fortune en espèce sonnantes et trébuchantes (à propos, le traducteur fait là un choix vraiment très discutable qui est de remplacer la monnaie japonaise de l’époque par doublons, écus et deniers). Saïkaku décrit diverses façons d’ordonner sa vie, des tempéraments : vivre au jour le jour ou voir à longs termes n’ont pas les mêmes conséquences. La galerie des caractères s’étend, pingres, roublards, sages ou ingénieux, ayant des ambitions plus ou moins grande sinon excessive. Il est si difficile de gagner de l’argent, si facile de le perdre, clame les personnages à plusieurs endroits, et pourtant nombre d’entre eux de découvrir des moyens d’en acquérir rapidement : les japonais de l’époque tenaient Histoires de marchands pour « un traité sur l’art et la manière de faire fortune » bien qu’il n’y ait pas d’accord parfait entre les différents discours du livre ; épargne, crédit, abstinence, chance ou talent sont tour à tour fin mot de l’histoire. Mais pour nous ces Histoires de marchands constituent des témoignages plutôt vivants (bien qu’assez répétitifs) d’une minuscule comédie humaine en quelques sortes, d’une société partagée entre les riches et les pauvres, mais où les rôles changent souvent.

Lu le 17 septembre 2022

Vie d'une amie de la volupté

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On trouvera dans ce livre d’innombrables détails sur Yoshiwara, où la narratrice, cette « amie de la volupté », passa sa vie, y exerça le métier de « marchande d’amour ». Sachant quelle importance eut ce quartier, qu’il se peut qu’il fut dans une certaine mesure le reflet de la société nippone du dix-septième siècle ; on peut presque se dire que le roman de Saikaku va, à la manière d’un guide, nous faire pénétrer dans les arcanes de cette culture ancestrale. On fait fausse route. Au lieu de réalisme, parlons plutôt d’une minutie qui nous perd dans une multitude d’usages minuscules, dans les vêtements ou les oreillers « de bois ». On reprend quelquefois son souffle en profitant du talent de l’haïkiste pour tracer fugacement un paysage.

Ihara Saïkaku a écrit:Les bonzesses, pour la plupart, portaient un vêtement ouaté en coton, couleur bleu clair. De largeur moyenne, leur ceinture, en étoffe de soie ryûmon, était nouée par-devant. Un voile noir, en soie habutae, leur enveloppait la tête. Pour coiffure elles avaient un chapeau en forme de champignon conique, faits de carex tressé, fabriqué originellement par O-Shichi de Fukae. Elles portaient toutes sans exception des chaussettes de coton renforcées de festons ondulés faits de fils de même matière. Leur pagne de soie était court. Leur tenue, uniforme. La boîte dont elles étaient munies contenaient des amulettes du temple de Kumano, des coquillages sugai et une paire des assourdissantes claquettes yotsu-take.

En fait de reflet, nous en avons un aux contours indiscernables, et c’est peut-être cela qu’on appelle le « monde flottant », c’est-à-dire un monde fait d’autant d’impermanence que d’apparences, de tromperies, de jeux et de mensonges, en somme, d’irréalité. On s’y perd à plus forte raison s’il on est un lecteur occidental et néophyte en culture japonaise (et même si on ne l’est pas, j’imagine). Les intrigues, fourberies et vicissitudes racontées sont peu dissemblables mais sont assez souvent dotées de vérités psychologiques.

Lu le 3 Novembre 2019


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Message par Tristram Lun 19 Sep - 0:31

J'ai aussi lu Vie d'une amie de la volupté ; c'est loin, mais je me souviens que les notations sur les étoffes en font effectivement un catalogue détaillé.

_________________
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Message par Dreep Lun 19 Sep - 11:21

Il faudra que je lise maintenant L'homme qui ne vécut que pour aimer, c'est apparemment son premier "roman".
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