Audrey Millet
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Audrey Millet
Audrey Millet
Naissance 22 août 1981 (42 ans)
Nationalité française.
Formation Université Paris-VIII (doctorat) (jusqu'en 2015).
Activités Historienne, écrivaine, professeur d'histoire-géographie, conférencière, professeure d’université, styliste de mode.
Docteure en histoire et lettres, Audrey Millet est spécialisée dans l'histoire de la mode. Elle a auparavant exercé le métier de styliste. Elle est l'autrice de différents ouvrages et articles en anglais, italien, français et portugais. Elle a enseigné dans plusieurs universités, notamment à l'université Paris-Dauphine et l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), à l’université d'Oslo ou à l'Institut universitaire européen de Florence. Elle collabore régulièrement avec la presse et les médias2.
Audrey Millet a été chercheuse associée du laboratoire Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société pour le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) entre 2015 et 2018. Elle reçoit la mention spéciale du 18e prix d'histoire François Bourdon pour sa thèse intitulée « Techniques, entreprises et société industrielle.
Bibliographie
• Vie et destin d'un dessinateur textile : d'après le Journal d'Henri Lebert, 1794-1862, Seyssel, Éditions Champ Vallon, 320 p., 2018.
• Fabriquer le désir, Belin éditeur,
• Le livre noir de la mode : création, production, manipulation, Éditions Les Pérégrines, 264 p., 2021.
• Les dessous du maillot de bain, Éditions Les Pérégrines, 261 p., 2022.
• Nicola Gobbi, Séverine Laliberté et Audrey Millet, Les héros de l'étoffe : la fabuleuse histoire du textile, Steinkis Groupe, 144, 2022.
• Woke washing. Capitalisme, consumérisme, opportunisme, Éditions Les Pérégrines, 217 p., 2023.
(Wikipédia)
Dernière édition par Pinky le Mar 30 Jan - 9:26, édité 1 fois
Pinky- Messages : 525
Date d'inscription : 28/11/2021
Re: Audrey Millet
Les dessous du maillot de bain. Une autre histoire du corps.
Comme son nom l'indique, le livre de 250 pages environ associe une réflexion sur la relation au corps, en particulier celui des femmes, à l'eau (hygiène, baignade, natation), à l'exposition en public entre l'Antiquité et le présent ; la publication date de 2022.
J'ai parfois été un peu irritée dans la partie qui concerne l'Antiquité et le Moyen Age par un parti pris féministe qui peut frôler l'anachronisme, attribuant au christianisme naissant ce qui parfois me semble simplement relever d'un mode de pensée malheureusement très répandu, une vision patriarcale et misogyne, la banalité.
Mais l'auteur spécialiste de l'histoire du vêtement apporte pour les périodes modernes (1500-1800) et contemporaine des mises au point intéressantes sur l'évolution du rapport à l'eau que ce soit celui de la toilette ou de la baignade et des sous vêtements qui tout en contraignant le corps, le protège des agressions mais aussi du regard. L'idée que la fin du corset, puis de la gaine soit une libération est tempérée par le poids d'injonctions toujours plus pressantes à la "réalisation" d'un corps parfait montrable sur la plage et à la ville sans ces supports qui modelaient la silhouette. Régimes qui mènent parfois à l'anorexie ou la boulimie, chirurgie esthétique, mauvaise estime de soi sont les prix à payer de cette obsession encore bien contemporaine de la silhouette idéale que relaient maintenant les réseaux sociaux.
Les nouveaux textiles dont le Lycra est une des avancées importantes du XXe siècle, apportent une solution moins agressive pour "habiller" des corps souvent bien différents de celui de la pinup des calendriers. Tout le monde aura compris que ce sont des femmes que l'on parle. Qui se soucie de savoir si le corps des hommes sur la plage ressemble à des Apollon en maillot de bain ?
Le dernier chapitre revient sur l'idée encore répandue que le dévoilement serait forcément une libération en abordant la question des cancers de la peau dus à l'exposition au soleil, celle du burkini entre enfermement du corps et accès à la baignade (rappelant que ce qu'était les bains de mer en occident dans un passé relativement récent). Pollution également aux micro plastiques avec le Lycra...
Étant moi-même une accro à la baignade et à la natation, sans aucune prétention à l'exploit sportif et encore moins à la silhouette pinup des années 50, j'avais été accrochée par le titre "une réflexion sur le maillot de bain", ça pourrait être plus (j'allais dire plus sexy) attrayant qu'une histoire politique ou militaire austère. Je n'ai pas été déçue car cette histoire culturelle mais aussi économique et sociale bien référencée qui balaie des espaces allant des États Unis à l'Europe de l'Ouest. En allant jusqu'à aujourd’hui, le livre permet de dépasser les fausses évidences et de questionner notre rapport au corps, encore une fois celui des femmes mais ça pourrait concerner tout le monde et en fait, cela concerne tout le monde car il se pourrait que le regard n'aille pas que dans un sens.
Comme son nom l'indique, le livre de 250 pages environ associe une réflexion sur la relation au corps, en particulier celui des femmes, à l'eau (hygiène, baignade, natation), à l'exposition en public entre l'Antiquité et le présent ; la publication date de 2022.
J'ai parfois été un peu irritée dans la partie qui concerne l'Antiquité et le Moyen Age par un parti pris féministe qui peut frôler l'anachronisme, attribuant au christianisme naissant ce qui parfois me semble simplement relever d'un mode de pensée malheureusement très répandu, une vision patriarcale et misogyne, la banalité.
Mais l'auteur spécialiste de l'histoire du vêtement apporte pour les périodes modernes (1500-1800) et contemporaine des mises au point intéressantes sur l'évolution du rapport à l'eau que ce soit celui de la toilette ou de la baignade et des sous vêtements qui tout en contraignant le corps, le protège des agressions mais aussi du regard. L'idée que la fin du corset, puis de la gaine soit une libération est tempérée par le poids d'injonctions toujours plus pressantes à la "réalisation" d'un corps parfait montrable sur la plage et à la ville sans ces supports qui modelaient la silhouette. Régimes qui mènent parfois à l'anorexie ou la boulimie, chirurgie esthétique, mauvaise estime de soi sont les prix à payer de cette obsession encore bien contemporaine de la silhouette idéale que relaient maintenant les réseaux sociaux.
Les nouveaux textiles dont le Lycra est une des avancées importantes du XXe siècle, apportent une solution moins agressive pour "habiller" des corps souvent bien différents de celui de la pinup des calendriers. Tout le monde aura compris que ce sont des femmes que l'on parle. Qui se soucie de savoir si le corps des hommes sur la plage ressemble à des Apollon en maillot de bain ?
Le dernier chapitre revient sur l'idée encore répandue que le dévoilement serait forcément une libération en abordant la question des cancers de la peau dus à l'exposition au soleil, celle du burkini entre enfermement du corps et accès à la baignade (rappelant que ce qu'était les bains de mer en occident dans un passé relativement récent). Pollution également aux micro plastiques avec le Lycra...
Étant moi-même une accro à la baignade et à la natation, sans aucune prétention à l'exploit sportif et encore moins à la silhouette pinup des années 50, j'avais été accrochée par le titre "une réflexion sur le maillot de bain", ça pourrait être plus (j'allais dire plus sexy) attrayant qu'une histoire politique ou militaire austère. Je n'ai pas été déçue car cette histoire culturelle mais aussi économique et sociale bien référencée qui balaie des espaces allant des États Unis à l'Europe de l'Ouest. En allant jusqu'à aujourd’hui, le livre permet de dépasser les fausses évidences et de questionner notre rapport au corps, encore une fois celui des femmes mais ça pourrait concerner tout le monde et en fait, cela concerne tout le monde car il se pourrait que le regard n'aille pas que dans un sens.
Pinky- Messages : 525
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Re: Audrey Millet
merci Pinky, un sujet intéressant et un commentaire qui incite à la lecture
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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