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Jocelyne Saucier

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Message par tom léo Sam 15 Juin - 17:59

Jocelyne Saucier
née en 1948

Jocelyne Saucier Saucie10

Née à Clair au Nouveau-Brunswick, Jocelyne Saucier est une romancière québécoise. Après des études en sciences politiques à l'Université Laval, Jocelyne Saucier s'engage dans une carrière journalistique en Abitibi.

Après des études en sciences politiques à l'Université Laval, Jocelyne Saucier s'engage dans une carrière journalistique en Abitibi.

En 1996, elle publie La Vie comme une image, roman finaliste au Prix du Gouverneur général du Canada. Les Héritiers de la mine, paru en 2001, est finaliste du Prix France-Québec. Jeanne sur les routes est publié en 2006 et Bascule, un roman encore inédit à ce jour, est adapté pour le théâtre par les Productions Zybrides en 2007.

En 2011, Il pleuvait des oiseaux décroche successivement le Prix des cinq continents de la francophonie, le Prix littéraire des collégiens, le Prix France-Québec et le Prix Ringuet décerné par l'Académie des lettres du Québec. Ce roman était également en lice pour le Grand prix du livre de Montréal en 2011.


Romans:

   La Vie comme une image, 1996
   Les Héritiers de la mine, 2000
   Jeanne sur les routes, 2006
   Il pleuvait des oiseaux, 2011
tom léo
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Message par tom léo Sam 15 Juin - 18:08

Il pleuvait des oiseaux

Jocelyne Saucier Cvt_il10
Originale : Français (Quebec/Canada, 2011)

CONTENU :
1996 : Dans les larges étendues du Canada, une photographe est à la recherche d'Edward (ou Ted, Ed) Boychuck, l'un des derniers témoins des « Grands Feux » des années 1911-16 (voir aussi par exemple : http://voyagesontario.com/points-interets/le-grand-incendie-de-1916 ), en vue d'un réportage et une exposition de portraits de ces survivants. Mais c'est trop tard : quand elle arrive devant des baraques isolées, loin de tout, Boychuck était mort depuis juste une semaine. Ses compagnons des dernières années, vivant plus ou moins proche, mi-éremite, mi se tenant compagnie, se montrent plutôt pas impressionnés par cette mort, mais en font plutôt des blagues. L'arrivée de la photographe (qui demeurera sans nom) est presque vécue comme une intrusion, même si elle est sous le charme de ces vieillards loufoques. Mais qu'est-ce qui s'est vraiment passé ? Et pourquoi est-ce que ces trois avaient décidé de vivre dans un tel éloignement du monde ?

Plus tard apparaît encore une femme d'âge avancée, tante d'un des hommes qui sert comme intermédiaire entre les hommes et la ville. Cette femme va remuer les habitudes des uns et des autres et apporter une touche de féminité dans cet univers masculin. Et au bout, ce sera aussi une histoire d'amour...

REMARQUES :
Je suis tombé sur ce livre par la récommandation de notre bibliothècaire, et en plus il y avait une histoire de discerner/découvrir le Prix France-Québec (que ce livre a finalement gagné!). Je me suis laissé avoir et je n'ai pas regretté.

Les chapitres différents sont introduits – en français même différents par le choix de lettres en italique – par des espèces de vues panoramiques. Les trois premières parties seront racontées par trois différents acteurs (la photographe et deux des personnages intermédiaires entre le camp et le monde extérieur), avec leur vues sur le déroulement des choses, leur connaissance des « trois vieux ». Puis un narrateur omniscient (première personne) qui va, en partie chronologiquemment, mais aussi avec des regards en arrière, parler d'éléments divers.

En 1996 Tom a 86 et Charles déjà 89 ans. Avec Ed ils étaient plus ou moins longtemps ensemble dans cet écart du monde et il doit y avoir des raisons. Ed avait été le premier à s'installer : il avait survécu le grand feu de Matheson de 1916, sujet (Leitmotiv) qui revient plusieurs fois au cours du roman. Il s'est retiré plus tard dans sa vie ici et travaillait pendant des mois sans grand contact extérieur sur ses peintures. Aussi chez les autres il a du y avoir des raisons diverses qui les a menées dans cet isolement choisi. Pas seulement par haine envers l'espèce humaine, mais partiellement même « chassés » de la communauté. Et il y a des raisons différentes qui poussent alors des hommes (et ici plus tard aussi une femme) à chercher la solitude relative. Fuite ? Protection ? Calme ?

Vers les nouveaux arrivants il peut y avoir une méfiance : est-ce qu'il ou elle va déranger l'ordre de cette cohabitation ? Le mépris, est-il justifié ? Peu à peu l'histoire nous revèle ce cheminement, et pendant des moment on pourrait bien se sentir un peu sur une mauvaise piste et se faire désorienter par une espèce de jeu avec les genres : au début il y a même une allusion qui laisserait craindre le pire (un crime) ! L'installation de la vieille Gertrude – qui avait été internée injustement pendant 60 ans dans un asyle psychiatrique ! - va bousculer l'ordre et remuer ces vieux messieurs. Et des sentiments naissent. Oui, le grand âge n'empêche pas de tout une histoire d'amour à naître. Dont il sera question, comme aussi du sujet de la liberté (de quoi ? Pour quoi?), et du vieillissement, la dignité, la mort.

Un bon roman, une belle histoire d'amour tardif, mais aussi un témoignage sur ces grands feux si dévastateur au Canada, surtout dans les années 10 du XXème siècele. Et le titre n'a d'un coup rien de symbolique : derrière une formulation quasiment poètique se cache une dure réalité qui me rappelait un autre roman, allemand, sur les incendies de Dresde : dans la chaleur inimaginable il pleuvait littéralement des corps calcinés d'oiseaux...


Mots-clés : #amour #catastrophenaturelle #solidarite #vieillesse
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Message par Bédoulène Sam 15 Juin - 18:29

merci Léo, ça m'intéresse !

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Message par Tristram Sam 15 Juin - 23:48

Tom Léo a écrit:Et le titre n'a d'un coup rien de symbolique : derrière une formulation quasiment poètique se cache une dure réalité qui me rappelait un autre roman, allemand, sur les incendies de Dresde : dans la chaleur inimaginable il pleuvait littéralement des corps calcinés d'oiseaux...
Et comment ne pas penser à Abattoir 5 ou la Croisade des enfants, de Kurt Vonnegut Jr. ?

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Message par Invité Dim 16 Juin - 9:45

Je l'ai lu , il y a quelques années, et j'en garde le même sentiment que celui de Tom Léo : un bien beau livre qui mérite qu'on le découvre.
Je me souviens de leur vie si choisie, si à l'écart,  hors des conventions de ce monde.

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Message par topocl Lun 24 Juin - 9:06

Il pleuvait des oiseaux

Jocelyne Saucier Cvt_il10

Ils sont trois très vieux hommes vivant en ermites au fin fond d’une forêt, leur solitude choisie garante de leur liberté. L’un d‘eux  a survécu tout jeune homme aux  Grands Feux de l’Ontario, au début du XXème siècle, sinistre  événement qui traumatisa des populations entières. Quand une photographe, attentive aux survivants de cet événement sinistre, les rejoint, Ted vient de mourir et l’équipe se ressoude différemment autour des tableaux tourmentés qu’il a produits en cachette. Une vieille femme les rejoint, abusivement internée pendant des années, se cachant d’un société normée qui la recherche.

Les forces du passé, la mort, l’amitié, l’amour, la recherche éperdue de la liberté font de ce regroupement disparate une petite équipe soudée, respectueuse d’elle-même, douce à ses membres. C’est un récit d’une belle sobriété, qui touche de nombreux thèmes dans sa brièveté, habité et plein de poésie.

Merci pour cette découverte, tom léo !

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Message par Bédoulène Lun 24 Juin - 9:59

bientôt le livre est dans ma pal !

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Message par Tristram Lun 24 Juin - 14:30

Il est dans ma PAL (parce que c'est Topocl).

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Message par topocl Lun 24 Juin - 15:21

Spoiler:

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Jocelyne Saucier Empty Les héritiers de la mine

Message par tom léo Ven 24 Avr - 15:08

Jocelyne Saucier Produc11

Les héritiers de la mine


Originale : Français/Canada, 2001

« Notre famille est l'émerveillement de ma vie et mon plus grand succès de conversation. Nous n'avons rien en commun avec personne, nous nous sommes bâtis avec notre propre souffle, nous sommes essentiels à nous-mêmes, uniques et dissonants, les seuls de notre espèce. Les petites vies qui ont papillonné autour s'y sont brûlé les ailes. Pas méchants, mais nous montrons les dents. Ca détalait quand une bande de Cardinal décidait de faire sa place. - Mais combien étiez-vous donc ? La question appelle le prodige et je ne sais pas si j'arrive à dissimuler ma fierté quand je les vois répéter en chour, ahuris et stupides : - Vingt et un ? Vingt et un enfants ? Les autres questions arrivent aussitôt, toujours les mêmes, ou à peu près : comment nous faisions pour les repas, comment nous parvenions à nous loger, comment c'était à Noël, à la rentrée des classes, à l'arrivée d'un nouveau bébé, et votre mère, elle n'était pas épuisée par tous ces bébés ? Alors je raconte. Eux, c'est la tribu Cardinal. Ils n'ont peur de rien ni de personne. Ils ont l'étoffe des héros. et leur fragilité. »

La famille Cardinal, vingt et un enfants plus turbulents les uns que les autres, vit à proximité d’une mine désaffectée à Norco, en Abitibi, au Québec. Dans le paysage de broussailles et de maisons à l’abandon, la mine est leur unique terrain de jeux. Le père est persuadé qu’il finira par y trouver du zinc et, ce jour-là, adieu misère et quignons de pain rassis! Tous partagent son rêve et Geronimo, le meneur, impose sa loi au clan. Jusqu’à ce qu’un accident les plonge dans une insoutenable omerta.

REMARQUES :
Ce roman est remarquablement construit. La citation en haut est en fait seulement un extrait d’une première perspective d’une totale d’une demie-douzaine sur ce que la famille a vécu, de l’enfance des uns, jusqu’à « la catastrophe » et la disperions plus tard au début des années 60 et une rencontre après une trentaine d’années, dans les années 90. Chque chapitre est narré par un autre membre de la famille. Tragédie dramatique, dans un certain sens : tôt on comprendra qu’il y a une personne qui manque(ra) à l’appel. Pourquoi ? Qu’est-ce qui est arrivé ? D’où le sentiment d’une culpabilité ou d’une ignorance ? C’est peu à peu que se dévoile cette histoire qui ve seulement trouver « la réponse » dans les dernières lignes. Quelle construction admirable !

Les identités des narrateurs (tous alors dans le « je ») vont se révéler par déduction et allusions, ou le mention du nom. Chaque chapitre est comme un trampolin vers le prochain, le prolongeant, le complémentariant.

Au début je soupçonnais soit une hymne (voir en haut) soit une critique de la famille nombreuse. Probablement c’est ni l’une ni l’autre. Ou l’une ET l’autre ? Mais il y a bien l’antagonisme de bien se savoir UNE famille, unie, rassemblée, luttant s’il faut pour «son droit, sa place». Et de l’autre coté ce sentiment si on est vraiment une personne unique dans un tel troupeau. Quand est-ce que je suis perçu comme personne unique dans mon individalité ? Est-ce que je me perds ? Malgré l’apparence il me semble qu’à travers le regard des uns et des autres – et surtout de la mère - on soupçonne bien que chacun(e) reste unique...

Mais au centre la question qu’est-ce qui a bien pu se passer ce jour fatal… Impressionnant comment Saucier s’en approche et laisse le suspense jusqu’au bout. A découvrir !


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Message par Bédoulène Ven 24 Avr - 15:15

pas encore tenu mon envie ; je renote l'auteure

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