Flâneries urbaines
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Re: Flâneries urbaines
Par rapport à la question de l'écriture des flâneries, voici ce que j'ai esquissé en titre de préambule à cet aspect précis, toujours dans le cadre de mon travail de fin de session :
«La nature même du texte de flânerie littéraire est par essence protéiforme et peut se décliner en usant de plusieurs registres littéraires. Que ce soit le poème, le carnet, l’essai littéraire et le journal pour citer quelques exemples qui viennent en tête, le texte de flânerie littéraire est par essence illimité et emprunte ses propres sinuosités intérieures.»
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Re: Flâneries urbaines
Cependant c'est plutôt la restitution de l'espace géographique réel via l'interiorité. la finalité etant la ville, sa perception, et non la sensibilité en tant que tel. Disons.
j en ai marre je ne veux plus te conseiller un livre, je veux lire, plutôt, un livre que tu conseilles.
Donc
Nadine- Messages : 4882
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Re: Flâneries urbaines
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Re: Flâneries urbaines
sinon je peux prêter un Prochain épisode et pas en version trafiquée française.
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Re: Flâneries urbaines
Je reviens sur la question/réflexion de Nadine que voici :
Une flânerie litteraire, c'est lire de la poesie , par exemple, on peut dire ça non ? les formats courts, qui donnent à peser un sens, on releve la tête, quelques pas, ou quelques pas dans la tête seulement..
J'ai un peu répondu avec mon opinion sur Pessoa mais à mon sens, la flânerie littéraire s'inscrit dans un contexte précis. Tu dois obligatoirement avoir marché, parcouru la distance, l'univers que tu décris. La flânerie est très concrète de par le matériau qu'on utilise. Il s'agit d'un genre très mineur. L'écriture des flâneries comme telle voyage sur un fil très ténu. C'est un peu comme si on disait faire de la prose poétique. Ça peut nous amener dans plein de directions. Mais dans le cas de la flânerie comme telle, il faut l'avoir vu. On imagine par la suite, oui, mais il faut l'avoir vu et matérialisé d'une certaine façon en marchant.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Re: Flâneries urbaines
La Presqu'île ? Les Eaux-étroites ? D'une certaine manière on serait proche du contre-sens.Jack-Hubert Bukowski a écrit:En fait, Animal, on parlait pas de La forme d'une ville, mais plus d'autres récits... Il faudrait que je consulte mes notes/plans de cours...
Même Cingria pour ce que j'en ai lu je suis tout sauf convaincu. Il est un bel exemple de cas tordu. Bois sec bois vert qui me servirait de référence, si je devais le résumer en très peu de mot je dirais : "il peut raconter n'importe quoi tellement il l'écrit bien". Il peut y avoir du paysage et des lieux mais surtout de fil en aiguille il a la manie de balader son lecteur à côté de ce qu'il a l'air de raconter. c'est un "truc", un jeu, un plaisir, un exercice littéraire (et de lecture ? ou une épreuve parfois ?) mais pour dire autrement. le "paysage" fait partie de l'écriture, il n'est pas il me semble une raison ou une excuse à l'écriture.
et encore paysage n'est pas le bon mot.
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Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Re: Flâneries urbaines
Je flâne dans les vignes, mais sur un mètre toutes les 10 mn, devant mes pieds de grenache. ça compte ?
Nadine- Messages : 4882
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Re: Flâneries urbaines
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Re: Flâneries urbaines
«Ces détails fugitifs, sur lesquels écrire serait comme se perdre dans un labyrinthe, je ressens quand même le besoin de les esquisser dans un carnet. Je dis bien esquisser, car il est impossible d'évoquer quoi que ce soit trait pour trait, tout bouge trop et disparaît trop vite sous une suite de scènes qui se superposent. Je dis aussi ces détails fugitifs, car s'ils mobilisent l'attention des passants, ce qui se voit à leurs sourires complices, ça ne dure jamais qu'un moment. Ces captages de scènes fuyantes sont en quelque sorte une façon d'assumer le tragique inhérent à la finitude humaine; c'est pourquoi ils se doivent d'être jouissifs à répétition, puis partagés (p. 180).»
Edit : C'est donc un encouragement ici à vous approprier une démarche de flânage et visiter les quartiers qui vous tiennent à coeur et pourquoi pas venir nous en rendre compte par la suite dans les fils consacré aux différents endroits ou tout simplement sur ce fil, pour réactualiser ces expériences de flânage.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Re: Flâneries urbaines
Il y a des flâneries dirigées, comme d'autres peuvent être semi-dirigées. Ça, c'est dans le cadre d'un atelier académique de flâneries. Quand nous commençons la pratique des flâneries de façon active, nous développons nos propres habitudes. Mais je vous dis, l'intervalle de 2-3 heures, c'est un détail... une fois que nous sommes en-dedans, nous y prenons goût et nous nous imprégnons totalement. Ce n'est pas pire qu'un film par exemple, sauf que nous réalisons nos observations de manière un peu plus «active»...
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Re: Flâneries urbaines
ou bien suivre les rues en traçant un motif rue à droite, à gauche 3 fois point de départ j'ai tracé une figure géométrique
c'est possible ça comme flânerie ?
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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Bédoulène- Messages : 21652
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Nadine- Messages : 4882
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Re: Flâneries urbaines
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Re: Flâneries urbaines
D'ici à ce que nous y arriverons, je tenais à citer un extrait découpé de Lire la rue, marcher le poème de Dominic Marcil et Hector Ruiz :
La visée est que le lecteur ressente aussi la déambulation, l'errance, dans la forme. Les mots marquent une distance par rapport au moi qui a vu telle chose durant le parcours, les mots signalent une autre possibilité de la langue, un mode du langage qui appartient à tous, comme les ruelles que nous avons enjambées et où chacun a perdu de vue le point d'arrivée pour se retrouver dans le présent de la langue.
S'il y a une citation qui fonde l'objet de ce fil, je pense que vous venez de la trouver ici. Il y a là un autre point de démarcation qui distingue la flânerie du simple voyage. J'ai flâné de longs mois, mûri cette quête de longues années avant d'arriver à lire ce livre qui est paru au 2e trimestre de 2016, moment à lequel je devais bientôt conclure un premier cycle poétique et descriptif de mes flâneries. J'ai eu l'occasion d'y réfléchir depuis ce temps.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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Re: Flâneries urbaines
Extraits de «Quelques lignes sur le chemin de fer» a écrit:Qu'il est joli de flâner dans une gare et de pouvoir observer à son aise les voyageurs qui arrivent et ceux qui partent. Comme certains misérables et très pauvres diables, car c'est un plaisir qui ne coûte rien. Il ne nécessite pas de formes ni de règles non plus, on est simplement là, peut-être même les mains dans les poches, une cigarette ou un bout de cigare entre les lèvres, dans une attitude presque inconvenante et sans que quiconque vous dévisage d'une façon ou d'une autre, et on se régale ainsi du plus animé et du plus vivant des spectacles du monde, car on est dans une gare. [...]
Après deux ou trois minutes, le remue-ménage est habituellement terminé et le flâneur va se poster ailleurs. Dans les gares, il se passe toujours et partout quelque chose, le flâneur le sait et c'est pourquoi il ne craint pas de s'ennuyer. Pas un instant. Il entre dans le restaurant de troisième, de quatrième, de sixième, ou pourquoi pas, de quatorzième classe, qui est toujours plein de monde éparpillé sur des bancs, des chaises ou assis à des tables. Il s'est déjà habitué à la méchante odeur qui règne toujours dans ce genre de lieux, rien ne peut donc amoindrir ou gâcher son plaisir. Le fil avec lequel il l'a cousu à son spectacle tient solidement et voilà qu'il boit peut-être une bière ou bavarde avec un honnête ouvrier qui a pris place sur sa valise, comme s'il craignait que quelqu'un puisse croiser son chemin et le dépouiller de toute sa fortune. [...]
Je n'aurais pas mieux saisi non plus l'essence de ce qu'est une flânerie. Entre flâneurs, c'est le récit que nous nous passons entre nous.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
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