Jil Silberstein
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Jil Silberstein
Jil Silberstein, né le 17 décembre 1948 à Paris, est un écrivain, poète, journaliste et éditeur vaudois.
Très jeune, il quitte la France pour la Suisse et, après de nombreux voyages, se fixe à Lausanne. Il travaille dix ans aux éditions l'Âge d'homme, publie des chroniques littéraires dans Le Révizor, dans l'hebdomadaire Construire et dans la Gazette de Lausanne, puis il anime la revue Présences de l'Alliance culturelle romande.
Directeur de collection aux éditions du Temps qu'il fait, Jil Silberstein est l'auteur d'une œuvre de création poétique dont Exacerber l'instant (1974), Le Judas (1980) et La pharmacie de l'ange (1983), mais aussi d'essais, d'entretiens et de chroniques. Il a notamment écrit un ouvrage sur Les métiers de la rue (1990) en collaboration avec le photographe Jean Mohr, des entretiens avec le peintre Hesselbarth, un récit de voyage en Roumanie Roumanie, prison des armes (1991).
Traducteur de Czeslaw Milosz, Georg Trakl ou encore T. E. Lawrence, Jil Silberstein part vivre une année à Washington. Il consacre l'essentiel de son temps à la rédaction de Innu (1998), chronique des Indiens montagnais du Québec-Labrador parmi lesquels il séjourne une année.
De retour en Suisse en 1996, d'abord à Zurich puis dans le canton de Vaud, il travaille aux éditions Payot Lausanne, rédige des critiques littéraires pour le quotidien 24 heures et écrit un vibrant témoignage sur les Indiens Kali'na d'Amazonie chez qui il effectue plusieurs séjours. À l'été 2000, il prépare un séjour parmi les Tchoukches du détroit de Béring. En 2003, paraît Sophocle et les tristes sires chroniques (d'avril 1996 à février 1997) rédigées à son retour de Suisse mêlant notations personnelles et impressions fortes (res)surgies par la relecture de Sophocle. En 2009, paraît Une vie sans toi, longue adresse poétique à son épouse, Monique, journaliste à la RSR, décédée en août 2006.
wikipedia
Publications
Poésie
Exacerber l'Instant, 1974
Ni vouloir de chair, 1976
Le Judas, 1980
Pharmacie de l'ange, 1983
Sur la mort commune et haïssable, 1993
La Constellation du renard : une jeunesse, 2006
Essais
La promesse et le pardon, 1986
Promenade avec Palézieux, 1987
H.J. Breustedt : Métamorphoses et méditations, 1989
Hesselbarth, une souffrance..., 1990
Lumières sur Joseph Czapski, 2003
Sophocle et les tristes sires, 2003
Chroniques
Le visage de l'Homme, 1988
Les métiers de la rue, 1990
Roumanie, prison des armes, 1991
Sur la mort commune et haïssable, 1993
INNU : À la recherche des Montagnais du Québec-Labrador, 1998
Kali'na, une famille de Guyane française, 2002
Réflexions ovales, 2004
Dans la taïga céleste : Entre Chine et Russie, l'univers des Touvas, 2005
La neuvième merveille : Sophocle, Dante, Shakespeare, 2007
Récits-Entretiens
Une vie sans toi, 2009, récit
Hesselbarth : Peinture, papillons et autres coq-à-l'âne, 2011, entretiens
La Terre est l'oreille de l'ours, 2012, récit
Les voix de Iasi, 2015, récit
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8546
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Jil Silberstein
Les voix de Iaşi
Jil Silberstein s'offre le luxe de nous proposer un énorme pavé (700 pages fort denses, quand même), une somme impressionnante de données historiques, sur un sujet des plus austères, et d'y mettre suffisamment d'enthousiasme, d'exhaustivité, de passion et d'humour pour qu'on y adhère sans sourciller.
C'est très tardivement qu'il apprend que son grand-père Guillaume avait émigré en France, de Iaşi en Roumanie , fuyant l'antisémitisme dans les années 20. Celui-ci échappa ainsi, contrairement à d'autres membres de sa famille, au pogrom pratiqué le 27 juin 41 : 8000 morts, 5000 déportés dont de nombreux vont décéder.
Jil Silberstein n'est pas du genre à en rester là. Certes, il veut retrouver sa famille, mais aussi tout saisir. Il dévore toute une bibliographie des plus pointues, navigue sur Internet, rencontre en Roumanie des témoins, des survivants, des universitaires, des érudits. Pour lui, savoir, c'est tout comprendre : le pogrom, l'antisémitisme, l'histoire des juifs de Roumanie dans son ensemble, et à travers elle, l' histoire de la Roumanie. Leur recrutement par les princes moldaves, le caractère indispensable qu'ils ont pris dans la société, les humiliations et discriminations qu'ils ont subies, montant en puissance au fil des régimes et des partenariats. On a droit ainsi au passage à toute l'histoire de la Roumanie, depuis les princes moldaves, l'influence ou l’ingérence de la Sublime Porte, de la Russie, de l'Autriche-Hongrie, l'horreur nazie et l'oppression communiste. Une communauté de 40 000 juifs à son apogée, qui n'en laisse aujourd'hui que 300.
Cela semble beaucoup pour un seul livre, c'est beaucoup en effet, dans cet ouvrage d'une érudition impressionnante, qui vise à une certaine exhaustivité. Il cite ses sources, ne lâche sur aucun détail, chaque omission serait une insulte aux Juifs qui l'ont vécu.. Cette somme d'informations ferait presque trop, si Jil Silberstein ne prenait pas le soin de se mettre en scène dans son travail de recherche, nous faisant partager ses enthousiasmes, ses errances, la satisfaction des découverte, les émotions devant l'horreur. Tout cela avec un humour tout à fait particulier qui le fait s'adresser à son lecteur et à lui-même, bousculé dans son humanité. Au passage, il dresse des portraits, raconte les histoires individuelles, rapporte tel récit : on lit cette histoire à travers les tripes de ceux qui l'ont vécue.
C'est donc une lecture tout à fait passionnante, pleine d'enseignements indispensables, dont les quelques longueurs sont très vite oubliées, une belle aventure historique et littéraire.
(commentaire récupéré)
mots-clés : #premiereguerre #historique
Jil Silberstein s'offre le luxe de nous proposer un énorme pavé (700 pages fort denses, quand même), une somme impressionnante de données historiques, sur un sujet des plus austères, et d'y mettre suffisamment d'enthousiasme, d'exhaustivité, de passion et d'humour pour qu'on y adhère sans sourciller.
C'est très tardivement qu'il apprend que son grand-père Guillaume avait émigré en France, de Iaşi en Roumanie , fuyant l'antisémitisme dans les années 20. Celui-ci échappa ainsi, contrairement à d'autres membres de sa famille, au pogrom pratiqué le 27 juin 41 : 8000 morts, 5000 déportés dont de nombreux vont décéder.
Jil Silberstein n'est pas du genre à en rester là. Certes, il veut retrouver sa famille, mais aussi tout saisir. Il dévore toute une bibliographie des plus pointues, navigue sur Internet, rencontre en Roumanie des témoins, des survivants, des universitaires, des érudits. Pour lui, savoir, c'est tout comprendre : le pogrom, l'antisémitisme, l'histoire des juifs de Roumanie dans son ensemble, et à travers elle, l' histoire de la Roumanie. Leur recrutement par les princes moldaves, le caractère indispensable qu'ils ont pris dans la société, les humiliations et discriminations qu'ils ont subies, montant en puissance au fil des régimes et des partenariats. On a droit ainsi au passage à toute l'histoire de la Roumanie, depuis les princes moldaves, l'influence ou l’ingérence de la Sublime Porte, de la Russie, de l'Autriche-Hongrie, l'horreur nazie et l'oppression communiste. Une communauté de 40 000 juifs à son apogée, qui n'en laisse aujourd'hui que 300.
Cela semble beaucoup pour un seul livre, c'est beaucoup en effet, dans cet ouvrage d'une érudition impressionnante, qui vise à une certaine exhaustivité. Il cite ses sources, ne lâche sur aucun détail, chaque omission serait une insulte aux Juifs qui l'ont vécu.. Cette somme d'informations ferait presque trop, si Jil Silberstein ne prenait pas le soin de se mettre en scène dans son travail de recherche, nous faisant partager ses enthousiasmes, ses errances, la satisfaction des découverte, les émotions devant l'horreur. Tout cela avec un humour tout à fait particulier qui le fait s'adresser à son lecteur et à lui-même, bousculé dans son humanité. Au passage, il dresse des portraits, raconte les histoires individuelles, rapporte tel récit : on lit cette histoire à travers les tripes de ceux qui l'ont vécue.
C'est donc une lecture tout à fait passionnante, pleine d'enseignements indispensables, dont les quelques longueurs sont très vite oubliées, une belle aventure historique et littéraire.
(commentaire récupéré)
mots-clés : #premiereguerre #historique
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Flore Vasseur
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