Hervé Le Tellier

Ma foi, les temps sont si rèches, ces temps -ci
que pour une foispeut-être
je ne rechignerai pas à fermer ma bouche
cela sonnerait la fin du temps de lecture, et à tout prendre, je suis encore bien mieux dans ses bras que dans ma bouche à moi

Mais je vous en parlerai à coup sûr. Je savoure, pour autant. Ce temps. J'y retourne, tiens d'ailleurs.

(Et si la probabilité limitée tient ses promesses, c'est juste une influence follement pertinente que d'avoir ce livre en main. j'ai vraiment hâte de le lire et pas de le finir. <ou de le finir forte d'une vue conceptuelle enrichie, et dans le rire, encore ! ^^)

L'anomalie

Après

Spoiler:

mais... d'ores et déjà je divulgâche.
Ceux qui n'ont pas lu, sortez s'il vous plait.


C'est pas pratique de faire un commentaire sur ce genre de bouquin.

Spoiler:

Ce n'est que tardivement que cet aspect du roman se met en place,  et j'ai été convaincue et joyeuse de le lire bien avant.
Tout de suite.
Malgré qu'il faille pour commencer suivre des personnalités sombres. La joie pourtant était là, affaire de fluidité de ton je pense.
Tristam souligne les styles "congrus" pour chaque personnage : il a raison.
C'était agréable parce que, je pense,
le style est bon,
que les touches sont fines,
et parce que le ton est singulier.

Le Tellier met en bouquin toute une époque, la nôtre, et ça passe comme une lettre à la poste.

Pas vraiment pour en faire la satire, il y a un pragmatisme qui évite ça, c'est pourtant très drôle aussi, mais hors de procès.
Ce doit être plutôt écrit en se marrant, mais ce n'est pas "critique", c'est juste drôle. Il doit y avoir un mot, mais je suis nulle en humour, y compris en ce qui concerne son lexique.

j'ai beaucoup aimé, pas toujours adoré : été un peu frustrée d'imaginer passer à côté de certaines choses, alors qu'il semble qu'il n'en est rien, la chute n'a pas l'air de me laisser sur la touche.


J'ai hâte de lire vos impressions.
J'ai aussi une folle envie de porter un tee shirt "I   zero, one and Fibonacci" comme l'un des protagonistes.

Le Tellier a dû beaucoup se marrer, tout du long, et cela passe, arrive en soi. C'est un plaisir pur. Qui reste modeste je crois. En plus. Il est une éponge ou un observateur redoutable de tendances, ce doit être absolument génial d'écrire en jouant, ainsi, sûr d'une pertinence de vue.

Voilà.
A suivre.

(j'ai pas trouvé de tee shirt " I love zero, one and Fibonacci", il y a "I love Fibonacci", mais pas avec zero et one.
Je pense que l'argument essentiel est là. Mine de rien c'est une mise en abyme. Non ?
Très fort.
Que n'ai je une bosse des maths fluide. Qui me remontât au cerveau. On doit bien s'amuser dans ces cas là ^^

L'humour pince-sans-rire, la modestie et le côté ludique, voilà des aspects effectivement ressentis, que je n'avais pas signalés je crois. Content que ça t'ai plu, Nadine !

(Pince-sans-rire, merci !)

Merci pour ton commentaire, Nadine !

Avez-vous écouté cette émission sur L'anomalie ? J'ai l'impression que vous n'avez pas lu le même livre !
La Critique du 18/12/2020

Mais c'est courant de ne pas lire le meme livre et c'est souvent sans importance.

Bien sûr, mais on peut avoir un avis sur la critique (surtout lorsqu'elle formule de tels jugements) !

Pourrais-tu préciser ce qui te paraît contradictoire dans nos commentaires, Quasimodo ?

Oui, pardon : je retiens le "très mal écrit" répété à plusieurs reprises dans l'émission, qu'ils l'accusent d'être un livre bénin, calibré pour faire des ventes, d'être de la SF pour collection Blanche de Gallimard et en somme d'être programmé pour être adapté en série.

Et ce terrible anathème : que c'est un roman vieillot.

C'est moi qui m'excuse : je pensais faire l'économie de l'écoute d'une émission de plus sur le dernier Goncourt... mais je vais la suivre, et reviendrai dire ce que j'en pense !

Je ferai de même, Quasimodo, ça s'annonce passionnant !

Ils n'ont pas eu de plaisir, c'est dommage, parce qu'en fait ce roman a toutes les qualités d'être populaires, il  n'est pas pédant pour un sou. C'est peut-être en ce sens, politique, qu'il aura déplu autant. Certainement, son prix le met sur le grill, c'est logique. Il est à mon sens assez compréhensible qu'il soit perçu comme adaptable en série. L'auteur , ai-je vu, souhaiterait qu'il soit en effet mis en image et son.

Spoiler:

J'écoute l'émission : en fait je suis d'accord avec la plupart de leurs descriptions, en effet il n'y a pas de vertige métaphysique absolu, d'ailleurs on se retrouve assez vite au coeur de références loufoques, en effet comme je le disais , on peut être dérangé de croire que quelque chose nous échappera si l'on n'est pas scientifique, alors que finalement ça n'est pas hors d'accès pour un néophyte, mais donc bon oui, définitivement, c'est distrayant. On y apprend toutefois pas mal de choses , il y est vulgarisé de belles notions. C'est peut-être de la littérature blanche à la papa, j'aime bien la littérature blanche à la papa, oui, peut-être, donc. Le style n'est pas beau, il est bon, c'est une réalité, une nuance nécessaire si on y tient.
Je trouve un peu dur le fait d'y trouver un certain essoufflement dans son déroulé (fastidieux disent-elles), même si je peux comprendre aussi.
Mal écrit, je n'ai pas remarqué. possible que parfois le jargon quitte un peu la littérature à la papa pour effleurer la littérature à l'ado, mais j'ai lu pire dans le genre. J'ai trouvé qu'il s'en tirait drôlement bien , quant à nous plonger dans le jeunisme actuel (car on y est plongé). C'est un exercice très casse-pipe de parler du présent qui est le nôtre, et j'aurais plutôt dit "chapeau".
C'est un roman, pas un goncourt. Je n'ai pas tellement de révolte à entendre leurs objections. Voilà. On verra ce qu'en dit Tristam.

Ça y est j'ai suivi, scusi pour le retard.
Alors. "Littérature de papa", pourquoi pas, c'est sans doute pourquoi ça m'a plu, l'auteur ayant presque mon âge.
Malheur aux vieux, anathème sur les plus de trente ans, ça a déjà été jeté plus haut dans le fil.
SF, rapprochable de K. Dick, je l'avais déjà signalé.
Goncourt = caca = Blanche de Gallimard, ça va, c'est pas nouveau.
Ce qui me surprend, c'est que des critiques s'étonnent de ce que la dimension pastiche, "reprise", allusion intertextuelle dans ce roman ne donne pas un résultat vraiment original, neuf _ tout en reconnaissant qu'il ne peut en être autrement. Comble, l'une reproche littéralement au livre d'être comparé aux séries ! Pas "comparable", "comparé" ! Succès, prix littéraire = vilain. Certes.
Quant au(x) style(s), dans la parodie il(s) ne peut évidemment pas être neuf, original, une fois encore ; ce n'est pas le but ; (re)lire Queneau.
Évidemment, cela n'a pas le clinquant de la pacotille qu'on nous sert comme de l'inédit...
Dommage qu'on n'évoque même pas la thèse sous-jacente, sous prétexte de divulgâchage je suppose.
Maintenant, ce n'est pas le chef-d'œuvre du siècle non plus, on est d'accord.

qui est le prochain lecteur ?

Merci à vous deux pour vos réponses !

Nadine a écrit:Mal écrit, je n'ai pas remarqué.

C'est bien ce qui me rassure

Nadine a écrit:J'ai trouvé qu'il s'en tirait drôlement bien , quant à nous plonger dans le jeunisme actuel (car on y est plongé). C'est un exercice très casse-pipe de parler du présent qui est le nôtre, et j'aurais plutôt dit "chapeau".

Tiens ? Ça m'interpelle ! Je n'avais pas perçu cette dimension dans vos commentaires.

Tristram a écrit:Alors. "Littérature de papa", pourquoi pas, c'est sans doute pourquoi ça m'a plu, l'auteur ayant presque mon âge.

Justement, elles ont l'air de le trouver un peu jeune pour écrire de la "littérature de papa", non ? Ça veut dire quoi, au fond, qu'il est démodé ? La belle affaire.

Tristram a écrit:Comble, l'une reproche littéralement au livre d'être comparé aux séries ! Pas "comparable", "comparé" !

Ce n'est pas la Rolls de la critique, de toute évidence.

Bon, à mon tour !

Je le lis, et je dois dire que c’est assez jouissif. Je démarrais très réticente, Goncourt oblige. J'ai été agacée par les 100 premières pages, ces nouvelles accolées sur des personnages qui n'ont rien à voir ensemble (enfin rien, pas tout à fait, on s'en doute et Le Tellier sème des indices pour gentiment nous manipuler), moi qui ne suis pas adepte des nouvelles. Mais après, je trouve que ça dépote : drôle, malin, intelligent. Et c’est peut-être même un peu mieux que de la littérature populaire dont parlait Nadine (encore que 488 critiques sur Babelio, ça impressionne ). Et pas forcément si modeste, car trop ambitieux pour être modeste. Mais une ambition qui réussit, alors...
J'y retourne!