Roger Caillois
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Re: Roger Caillois
J'aime bien les deux cas de figure pour ma part, question commentaires. Heureusement Tristam, tu ne rechignes jamais à préciser.
Nadine- Messages : 4861
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Roger Caillois
Ponce Pilate
Judée, vers l’an 786 du calendrier romain, c’est le procès de Jésus de Nazareth qui a lieu. L’Histoire attribue à Ponce Pilate le rôle d’un administrateur obéissant, jouet du pouvoir romain et d’une volonté populaire, il lui incombe d’exécuter, non de délibérer. Comme si les dés n’étaient pas encore jetés, Roger Caillois change précisément cette règle. On sait comment cette histoire se termine, et toutefois l’écrivain le présente sous la forme d’une alternative, retenant le geste du fameux préfet et torturant sa conscience. Caillois compose avec une absence totale de suspens, et si l’Histoire est une suite de conséquences inéluctables, il s’en moque ― d’une façon plutôt stupide, soit dit en passant. Pourtant, ces quelques séquences d’introspections, dépeintes dans une langue simple mais élégante, ont l’air très solennelles. Teintées d’une angoisse sourde ou de doutes pénibles, ces réflexions paraissent s’organiser autour d’un problème abstrait et à l’aune de principes universels, l’on pourrait presque le dépouiller de tout son contexte. Dans ce Ponce Pilate, il y a un côté qui évoque celui que Boulgakov avait imaginé quelques années plus tôt (à l’insu de Caillois je suppose) dans Le Maître et Marguerite : un Ponce Pilate sous le joug dictatoriale (celui de Tibère et de son « général » Vitellius). Les perspectives ne sont bien sûr pas les mêmes, mais chez les deux écrivains, Ponce Pilate est plus humain, ou un peu plus en tout cas qu’un préfet à la renommée peu reluisante.
Judée, vers l’an 786 du calendrier romain, c’est le procès de Jésus de Nazareth qui a lieu. L’Histoire attribue à Ponce Pilate le rôle d’un administrateur obéissant, jouet du pouvoir romain et d’une volonté populaire, il lui incombe d’exécuter, non de délibérer. Comme si les dés n’étaient pas encore jetés, Roger Caillois change précisément cette règle. On sait comment cette histoire se termine, et toutefois l’écrivain le présente sous la forme d’une alternative, retenant le geste du fameux préfet et torturant sa conscience. Caillois compose avec une absence totale de suspens, et si l’Histoire est une suite de conséquences inéluctables, il s’en moque ― d’une façon plutôt stupide, soit dit en passant. Pourtant, ces quelques séquences d’introspections, dépeintes dans une langue simple mais élégante, ont l’air très solennelles. Teintées d’une angoisse sourde ou de doutes pénibles, ces réflexions paraissent s’organiser autour d’un problème abstrait et à l’aune de principes universels, l’on pourrait presque le dépouiller de tout son contexte. Dans ce Ponce Pilate, il y a un côté qui évoque celui que Boulgakov avait imaginé quelques années plus tôt (à l’insu de Caillois je suppose) dans Le Maître et Marguerite : un Ponce Pilate sous le joug dictatoriale (celui de Tibère et de son « général » Vitellius). Les perspectives ne sont bien sûr pas les mêmes, mais chez les deux écrivains, Ponce Pilate est plus humain, ou un peu plus en tout cas qu’un préfet à la renommée peu reluisante.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
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