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Harry Wu

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Message par Armor Jeu 26 Jan - 16:13

Harry Wu
(1937-2016)


Harry Wu Harry-11

Harry Wu (de son nom chinois Wu Hongda), né le 8 février 1937 à Shanghai et mort le 26 avril 2016 au Honduras, est un dissident et détenu chinois catholique.

Honda Wu est élevé au sein d'une famille de huit enfants de la haute bourgeoisie catholique vivant dans la concession française. Il est élève chez les jésuites. Petit garçon choyé, il joue au baseball, parle l'anglais à l'école et le chinois à la maison. À l'issue du secondaire, il entreprend, en 1955, des études de géologie à Pékin.
En 1957, Harry Wu participe à la campagne des Cent fleurs, mouvement lancé par Mao Zedong. Il critique à cette occasion, lors de la réunion d'une organisation étudiante, la politique du Parti communiste chinois et l'invasion de la Hongrie lors de l'insurrection de Budapest par l’Union soviétique. Il sera alors considéré comme un « contre-révolutionnaire de droite » et surveillé en permanence. Il est incarcéré le 27 avril 1960 dans un camp du laogaï, étiqueté comme « droitier contre-révolutionnaire ». Les membres de sa famille et ses amis sont contraints à le dénoncer comme « contre-révolutionnaire ». Sa mère, qui a refusé de le faire, se suicide.

Harry Wu a passé dix-neuf ans, de 1960 à 1979, dans le laogaï, ensemble de colonies pénitentiaires instauré sous Mao Zedong. Libéré et réhabilité politiquement, il obtient un poste d'enseignant à l'université de géoscience à Wuhan puis est invité comme chercheur-enseignant par l'université de Californie à Berkeley (San Francisco), de 1985 à 1987.

Recruté ensuite comme chercheur par l'Institut Hoover, une boîte à idées conservatrice de l'université Stanford, il fonde en 1992 la Laogai Research Foundation, dont il est le directeur. Il est naturalisé américain en 1994. Auteur de plusieurs livres dont Vents amers, il crée aussi le musée du laogaï à Washington en 2008 et dénonce les violations des droits de l'homme en Chine comme le prélèvement forcé d'organes.
source : wikipédia

Ouvrages traduits en français :

Laogai, le goulag chinois
Vents amers
Retour au laogai : la vérité sur les camps de la mort dans la Chine d'aujourd'hui (avec George Vecsey)
Danse pas avec la Chine
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Message par tom léo Jeu 26 Jan - 17:07

Harry Wu 5151dc10

Vents amers

C’est un vrai livre-témoignage de Harry Wu Hongda sur ce qui est résumé en haut en quelques lignes…: sa naissance au sein d’une famille bien placée à Shanghai en 1937 qui ne lui laissait voir que par un filtre une réalité longtemps ignorée : la souffrance du peuple simple et pauvre, quelques rues plus loin, dans des quartiers jamais visités. L’arrivée au pouvoir de Mao et les changements dans la famille et la société sont racontés d’une manière sobre, et aussi en avouant les illusions, les rêves qui allaient de pair au début. L’auteur ne cache pas une première fascination. Puis, un moment donné, c’est une affaire « stupide » qui va le conduire en prison, au camp, les redoutés Laogai chinois qui n’avaient rien, mais vraiment rien à envier au Goulag soviétique, ni certains camps de sinistres mémoires. Il va passer 19 ans dans différents camps, frôlant la mort par épuisement et faim. Il ne nous épargne pas les cotés les plus durs de ce système concentrationnaire et devient par son engagement inlassable d’en parler un « Soljénitsyne » chinois. Il est absolument miraculeux que cet homme garde une certaine simplicité et ne se laisse pas remplir par une simple amertume. Un moment donné, au milieu de la nuit des camps, il a vécu une invitation au devoir de survivre pour rendre témoignage. C’est ce qu’il a fait !

Je fus très impressionné par ce livre. Pas que j’ignorais les horreurs des camps en Chine, mais de lire un tel récit nous met aux frontières humaines. Les expériences de l’humiliation par d’autres et par l’épuisement complet et les pressions de s’autocritiquer poussent aux limites pour redevenir « animal ». Il y avait très peu de lumière…, juste de temps en temps paraissent quelques prisonniers (pas des anges) ou même gardes qui se gardent des traces d’humanité. Et l’auteur, je le mets un peu dans la compagnie des gens comme Primo Levi…

Pour celui qui veut avoir un document clé sur la Chine, probablement un livre incontournable…


mots-clés : #autobiographie #campsconcentration #revolutionculturelle
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Message par Armor Jeu 26 Jan - 17:17

Harry Wu 5151dc10

Vents amers

Un terrier ! Je me précipitai en avant, plongeai les mains dans le trou et en re ressortis un noeud de serpents encore en hibernation. (…) Comme un animal, je serrai ma proie contre moi. Toute cette viande était à moi, rien qu'à moi… Je surveillai les alentours par-dessus mon épaule pour éviter de me laisser surprendre. À toute hâte j'empoignai les serpents un par un et leur enlevai la tête d'un coup de dent. Puis je cisaillai leur peau avec mes dents et les vidai. En quelques minutes, j'avais enfoui dans une gibecière improvisée une grosse poignée de chair crue.
Cet après-midi là, je me dirigeai tout droit vers les latrines et fis bouillir les serpents dans ma bassine pendant plus d'une heure. La pelle posée à mes pieds rappelait à tous que nul n'était convié à mon festin.

Jeune homme, l'auteur ne connaissait rien des réalités de son pays. Élevé dans une famille aisée, soigneusement tenu à l'écart de l'indigence de ses contemporains, il reconnaît lui-même avoir alors fait preuve de la morgue des intellectuels chinois envers le « bas peuple ». Pourtant, les idéaux communistes vont un temps le séduire, avant que quelques critiques politiques irréfléchies et ne le mènent au laogai, le goulag chinois.

Vents amers nous fait le récit sans fard de la vie au quotidien dans ces bagnes modernes où tout est fait pour ravaler l'être humain au rang de bête traquée. Propagande et auto-critique permanents, violence gratuite, chantage, rationnement de la nourriture : partout, les dictatures utilisent les mêmes méthodes pour briser la volonté des dissidents. Le plus étrange est peut-être de constater que même après 15 ans, certains ont encore la force de résister…

Là, très vite, Harry Wu va se rendre compte que seuls les plus forts survivent et se font respecter. (En cela il rejoint Primo Levi, qui écrivait que dans les camps, les meilleurs, ceux qui s'accrochaient à la morale et à leurs idéaux, n'avaient pas survécu.)
Harry Wu fut incarcéré au moment de la terrible famine qui sévit en Chine suite aux errements du "grand bond en avant". La faim, dévorante, amenait les détenus du laogai à se battre, à voler, à dénoncer. Plus question de solidarité, chacun ne pouvait compter que sur lui-même. L'auteur nous décrit en détail ses actions d'alors, ne nous cachant rien de ses vols, de ses légers remords, puis de son insensibilité croissante aux sentiments des autres, et même à la mort. Il se décrit lui-même comme un "chien de meute", qui ne remettait plus en question certaines de ses actions.
Pourtant, et c'est l'un des grands intérêts du livre, jamais Harry Wu ne cessa de se poser la question des limites. Jusqu'où un homme peut-il aller sans perdre toute dignité ? Lui-même s'est ainsi toujours refusé à la délation, aux tabassages et à la vengeance politique. Tenter de comprendre avec lui comment il serait possible à un homme de parvenir, toujours sur le fil du rasoir, à concilier morale et instinct de survie animal est absolument passionnant.  

J'ai longtemps repoussé cette lecture, craignant de me confronter au récit de l'insoutenable. Mais au final, j'ai dévoré ce témoignage. L'auteur rend de façon très réaliste la vie dans ces cellules à la promiscuité étouffante : rivalités, dilemmes moraux, bassesses les plus viles, mais aussi moments d'humanité, de solidarité entre détenus, geste inattendu de compassion d'un gardien d'ordinaire cruel.
Deux personnages émouvants ressortent du livre et contribuent à rendre cette réalité plus tangible : le jeune vagabond qui deviendra le maître d'Harry Wu à l'école de la survie, et le lettré secret épris de justice.

Harry Wu a su trouver le ton juste entre récit factuel et introspection, et s'il ne nous épargne rien des horreurs du laogai  son récit, totalement dénué d'amertume, permet une véritable réflexion sur les limites de chaque être humain.
On referme le livre avec des questionnements plein la tête, de la révolte, et une très grande admiration pour cet homme qui a vécu le pire et qui en est ressorti pétri d'humanité.

Un grand merci à Tom Leo à qui je dois cette découverte marquante.

« J'ai fait un rêve… » Commença-t-il.
Je le réprimandai. « Allez, ce n'est pas le moment de rêver ».
« J'ai rêvé qu'un groupe de gens affûtaient leurs couteaux pour me découper en morceaux et jetaient ma chair dans une énorme marmite. Ils l'on fait cuire et l'ont mangée, mais moi j'étais toujours vivant. J'étais assis là à les regarder me dévorer comme des tigres. J'avais l'air délicieux ».
« Qu'est-ce que tu ressentais ? »
« Je voulais qu'ils me donnent un morceau pour me faire goûter ».

(Ancien commentaire remanié)


Dernière édition par Armor le Dim 19 Aoû - 20:28, édité 6 fois
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Message par Marie Ven 27 Jan - 1:05

Et moi , un grand merci à Armor Harry Wu 1183390247

Harry Wu 5151dc10

Vents amers

Harry Wu est né en 1937 dans une famille aisée de Shanghaï. Son père travaillait dans une banque au contact d'étrangers , et ,en 1952, il a commencé à avoir quelques ennuis. C'était un «  chien courant », un Chinois qui avait établi des liens avec les Occidentaux. Première tare de Harry Wu, être issu d'une telle famille. La deuxième est d'être un intellectuel, se destinant à la géologie, ayant osé émettre quelques réserves sur l'attitude du Parti envers sa famille au cours des mouvements de "rectification"destinés quotidiennement à faire son auto-critique .Quelques réserves aussi sur l'invasion de la Hongrie. De plus, il était entraîneur de l'équipe de base ball et de softball , et des plaintes de joueurs ont été enregistrées:
"Nous accusons le contre-révolutionnaire Wu Hongda d'avoir entraîné notre équipe dans une direction capitaliste. Je n'avais pas la moindre idée de ce que cela signifiait. "

C'est vrai que vouloir savoir de quoi on est vraiment accusé relève déjà de la gageure sous ce régime. Vous rajoutez à cela que ,très inquiet pour sa fiancée, il a quitté l'école quelques jours pour partir à sa recherche, craignant qu'elle se soit suicidée, et voilà.. Un vrai ennemi de la révolution, un "droitier contre révolutionnaire", c'est ainsi qu'on les appelait , allez, à réformer d'urgence au laogai.
Et c'est parti pour… 19 ans. Oui.

10 ans comme prisonnier, 9 ans comme travailleur volontaire, ce qui ne changeait pas grand chose.

Sous Mao Zedong, le laogai était un réseau de camps de travaux forcés pour les ennemis du Parti communiste chinois selon les « neuf catégories de nuisibles » (propriétaires fonciers, paysans riches, contre-révolutionnaires, mauvais éléments, droitistes ou droitiers, militaires et agents du Kuomintang, agents ennemis capitalistes et les intellectuels pendant la Révolution culturelle). Aujourd'hui encore, nombre de ces centres de détention existent. On y trouve les opposants politiques, dissidents, et étudiants présents lors des manifestations du 27 avril et 4 juin sur la place Tian'anmen en 1989. On trouve donc également dans ces camps, des activistes qui reconnaissent le pape, des activistes tibétains et un nombre important de pratiquants du Falun Gong.
Du point de vue répressif, le système de « rééducation par le travail » autorise à enfermer les délinquants ou les opposants politiques « pour une durée pouvant aller jusqu'à quatre ans, de manière extrajudiciaire, sans procès ni possibilité de recours à un avocat " Wikipédia.

Il va vite s'apercevoir que seuls les plus forts vont pouvoir survivre. Comme partout. Emprisonné au moment de la grande famine du début des années 60, c'est la faim qui est le thème central du récit pendant de nombreux chapitres. Ce qu'ils parviennent à manger à certains endroits,et chaque fois qu'ils changent de camp, c'est cela qu'ils visent. Une heure après l'autre, la lutte contre la faim. La faim les transforme tous en animaux, la pitié est rare entre eux, le seul but est la survie physique. Rats, taupes bouillies, un vrai régal très rare. Un a découvert par hasard un navet? Combien sont derrière pour tenter de lui voler.. C'est vraiment l'instinct de survie animal, plus rien n'a d'importance. Régulièrement, quand même, ils doivent rappeler haut et fort les excellentes raisons qui les ont amenés là à travailler comme des bêtes de somme sans être nourris, s'en repentir publiquement, etc. Toutefois, toujours dans le récit, Harry Wu pose la question de ses propres limites. Pas de tabassage des autres, pas de délation , pas de vengeance entre eux.

En 1965, ils sont 3 à avoir une idée, écrire une lettre au Comité central du Parti communiste disant ceci:
"Nous savons que la politique du Parti a pour but de nous aider à nous réformer. Nous savons que la politique concernant la révolte des droitiers a des résultats très positifs. Grâce aux conseils du Parti , pendant nos années de rééducation par le travail , nous sommes parvenus à nous réformer. Même si notre réforme n'est pas totalement achevée, certains parmi nous ont beaucoup progressé. Comment se fait-il qu'aucun droitier n'ait été libéré depuis le 24 mai 1964?"
Ce n'était pas une bonne idée.
Cachot, conditions indescriptibles, et là il croit vraiment qu'il va mourir. Mais il ne meurt pas, et il découvre , finalement, que certains sont capables encore d'un peu de ..solidarité.
"Personne n'avait le droit de me témoigner des signes de compassion cependant je lisais l'inquiétude dans les yeux de mes compagnons. .. Gao captura une grenouille dans les champs, et le deuxième soir, il parvint à me donner un peu de viande fraiche. J'étais en vie, rien d'autre ne comptait."

Harry Wu a été libéré en 1979 , il a réussi à émigrer aux Etats-Unis six ans plus tard. Il a pris le risque de retourner en Chine en 91 et a pu   filmer clandestinement quelques images de ces camps. En 95, il a recommencé, là il a été arrêté , condamné à 15 ans de camp mais a été expulsé après 60 jours grâce à la pression du gouvernement américain.
Son souhait est que les laogai soient
"reconnus par la communauté internationale et classés au même titre que les goulags communistes ou les camps de concentration et camps d'extermination nazis pour leur extrême barbarie envers l'être humain."
Il a créé une fondation et continue à se battre..

J'ai lu ce livre très lentement. Il n'y a aucun pathos, tout est très froid dans la description, avec quelques analyses bien sûr, non politiques mais plutôt axées sur ce que peuvent subir des hommes, et à quoi peut éventuellement être due leur survie.
Au niveau chiffres:
"Le système du laogai est estimé à plus de 1000 camps à travers les différentes régions de la République populaire de Chine. D'après le gouvernement chinois, il concerne actuellement plus de 2 millions d'individus, mais entre 4 et 6 millions de prisonniers selon la Laogai Research Foundation. Cette organisation, créée par Hongda "Harry" Wu, ancien prisonnier chinois du laogai, estime à plus de 50 millions le nombre de prisonniers chinois qui sont passés dans ces camps depuis l'arrivée des communistes au pouvoir en 1949 et à 20 millions d'hommes et de femmes qui y sont morts (froid, faim, maladie, fatigue, exécutions sommaires, etc.)."
De temps en temps, quand même j'avais une petite pensée pour les mouvements maoïstes français.. Mr Glucksmann par exemple dit dans un entretien accordé au Figaro qu'il a encore honte. Il cite Montaigne
«Qui suit un autre, il ne suit rien. Il ne trouve rien, voire il ne cherche rien»,
J'espère qu'ils ont tous lu ce livre témoignage , rien de tel que des témoignages individuels pour bien comprendre ce que l'on a cautionné.
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Message par GrandGousierGuerin Dim 29 Jan - 10:40

Quels commentaires !
A mon tour : merci à @tom léo , @Armor et @Marie !
Evidemment je rajoute ce livre à ma PAL ...
Mais au delà, je retiens et apprécie la manière à chacun de transmettre l'indicible avec ses propres mots, son ressenti, ce qui donne une épaisseur, une carrure à ce fil ...
Merci donc ...
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