Gérard Delteil
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Gérard Delteil
Né en 1939, Gérard Delteil, après des études inachevées aux Beaux-Arts, a d'abord exercé pendant une dizaine d'années, de 1958 à 1968, la profession de dessinateur de trottoirs (crayeur). Cette expérience lui a fourni la matière de N'oubliez pas l'artiste, un de ses romans les plus connus qui se déroule pendant la guerre d'Algérie. Après divers "petits métiers" - peintre de fresques, réalisateur de maquettes de costumes, guitariste à la terrasse des cafés - il est devenu journaliste, puis s'est lancé dans l'écriture de romans (romans noirs, thrillers et récits d'anticipation) et de livres d'enquêtes journalistiques à partir de 1983.
beaucoup plus (et des histoires avec Didier Daeninckx) sur : wikipedia.org
vous y trouverez aussi la liste des prix obtenus et la bibliographie complète.
son site web
Bibliographie sélective :
Romans noirs et thrillers
1984 : Solidarmoche, Kalashnikov, Votre argent m'intéresse, Les Chiens de garde
1985 : Un garçon ordinaire, Le Nouveau Crime de l'Orient-express (Réédition remaniée en 1997), Histoire d'os, Coup de cafard, N'oubliez pas l'artiste, Ici le chat est le patron
1993 : Le Miroir de l'Inca
1986 : Ticket choc, Le Baiser de la couleuvre, Le Repenti, Mâle de mer
1987 : Festin de crabes, Sur l'écran noir de leurs nuits blanches, KZ Retour vers l’enfer
1988 : Fenêtre sur route
1989 : Riot Gun : Page 1
Balles de charité : Page 1
Les Huit Dragons de jade
1990 : Du sang sur la glasnost
1991 : La confiance règne : Page 1
1993 : Ticket chic, Chili con carne, Pièces détachées (Prix du Quai des Orfèvres)
1994 : Viva Villa
1995 : Cerro rico, la mine aux enfants, La Nuit de l'apagon, Mort d'un satrape rouge
1996 : Chili incarné : Page 1
1996 : Au nord du rio Balsas
1997 : Enchères de peau, Allumez le gourou, L’Or des Abbesses, La Peau des autres
1998 : Schizo
1999 : Bugs
2000 : Dernier tango à Buenos Aires
2002 : Colonia Tranquilidad
2003 : Retraite anticipée, Les Pillards de Bagdad, Investigations
2004 : 2011, (Réédition en 2009 sous le titre L'Inondation)
2007 : La Femme du ministre
2009 : Gombo
2010 : Spéculator
2014 : Les Années rouge et noir
2015 : La Conjuration florentine : Page 1
2015 : Les écoeurés : Page 1
Anticipation
1986 : Transfert, Fleuve noir, Anticipation no 1453, 1986
1987 : La Septième Griffe de Togor, Hors-jeu
1989 : Tchernobagne
Nouvelles
Noir de taule : recueil de 14 nouvelles
Enquêtes
1986 : Prisons - Dossiers brûlants Le Carrousel
1988 : Dossier viande - Du trafic au meurtre (en collaboration avec Yonnel Liégeois)
1990 : Prisons - la Marmite infernale
1992 : Danger chimie
1994 : La Médecine malade de l'argent
màj le 04/06/2019
Dernière édition par animal le Mar 4 Juin - 21:53, édité 1 fois
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Re: Gérard Delteil
La conjuration florentine
Le pape Alexandre VI Borgia a décidé de se débarrasser du moine Savonarole, qui dénonce la corruption du Vatican. Il missionne un jeune novice, Stefano Arezzi, dont la foi frise le fanatisme. Mais Stefano découvre Florence, ses charmes, ses mœurs et ses complots. Il y rencontrera la belle et influente Antonella, le jeune Machiavel, et Savonarole lui-même dont le charisme le fera douter de ses certitudes
Thriller historique qui m'a permis de découvrir un morceau de cette histoire à laquelle je ne connais rien qui donne une toile de fond très pittoresque qui réveillera sans doute des curiosités et imaginations endormies. Ruelles, places, cathédrales, Italie, Renaissance, ...
Et le cocktail attendu du thriller : du mystère, du suspens, de l'action, du poison, une femme fatale, des trahisons et des doubles jeux. Pas mal de branches auxquelles se raccrocher et ce n'est pas plus mal. Je reconnais un intérêt fluctuant (c'est que j'ai été plus motivé par mes autres lectures de l'auteur et que ce n'est pas une période qui m'attire a priori) et ce métier a l'air parfois rustique du thriller, la mécanique apparente du genre m'a quand même fait avaler des pages par dizaine avec plaisir !
Ce n'est pas non plus un divertissement écrit "dans le vide", Gérard Delteil donne en postface ses sources et éclaire sur ce qu'il a inventé et les versions historiques qu'il a retenues pour écrire son livre. C'est un vrai plus.
Mais le plus intéressant, et un de ses points forts pour ce que j'ai lu de lui, c'est la manière dont il fait évoluer son Stefano vers moins de crédulité et moins d'intransigeance au fur et à mesure qu'il lui fait découvrir des complexités humaines en plus d'oppositions qui sont autant sociales que morales. Plus que par les personnages du jeu politique c'est par cet aspect qu'on peut dire thriller politique. L'actualité de la question de la foi, de son usage politique, celle de l'opposition des puissants et des faibles, des moyens du gouvernement, de l'équité ? la troublante énigme de la croyance et de l'espoir... Le miracle est espéré, instrumentalisé. Cette facette là du récit est pas mal fichue vivante et m'a bien plu.
mots-clés : #historique #polar
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Re: Gérard Delteil
j'ai plusieurs livres de cet auteur, je tenterai l'un d'entre eux (un autre thriller)
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21461
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Re: Gérard Delteil
La confiance règne
«Dans les affaires, il faut inspirer confiance. C'est pour ça que je porte des costumes à huit mille francs et que je roule en Mercedes, pas seulement pour épater mes petites stagiaires. Il faut aussi savoir prendre des risques de temps en temps. En toute franchise, je suis un gagneur. Mon problème, c'est qu'il y a toujours des aigris qui n'acceptent pas la réussite des autres. Et certains peuvent devenir gênants.»
Un poil en dessous des deux précédentes lectures* mais efficace. Cette success story, au second degré relatif, d'un "entrepreneur" de la franchise sortant de prison ne manque pas de piment. Entre deux montages et trois coups de bluff il passe son temps à éviter que les parties gênantes de son passé ne le rattrape. Parsemée d'observations piquantes sur le sens de l'apparat et l'absence de scrupule de ce genre de personnage son suspens repose volontiers sur les qualités d'improvisations de son anti-héros.
C'est amusant, ça reste un roman noir ancré dans son époque (1991) et n'a même pas besoin d'alourdir ou tartiner un propos politique.
J'ai épuisé mon stock pour le moment mais je ne m'arrêterai pas en si bon chemin...
* : qui seront postées ensuite puisque je récupère d'anciens commentaires !
mots-clés : #criminalite
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Re: Gérard Delteil
Nouvelle récup mi-SF mi-polar :
Balles de charité
Même qualités que Riot gun. On profite cette fois encore d'un type moyen genre cadre moyen, peut-être encore plus moyen que celui de Riot gun avec pas forcément beaucoup de scrupules et besoin d'avoir son chèque à la fin du mois.
Surtout que dans un futur proche si on n'a pas de sous on se retrouve déclassé et parqué dans des ghettos. Notre bonhomme travaille pour la Compagnie du Christ une grosse entreprise d'humanitaire parmi d'autres qui se livrent à une lutte sans merci pour avoir le plus gros des marchés. Vous voyez le genre ? Vous pouvez ajouter quelques boites plus conventionnelles comme des grosses boites d'industrie électronique qui détiendrait des quartiers ou villes entières sur un fond de magouilles bien rustiques.
Très efficace dans le déroulement de l'action et dans l'exposition de ce panorama SF franchouillard de région parisienne, solidement noir et grinçant mais certainement plus désabusé que cynique. Tout se passe encore une fois sans que soit jouée la carte des excès techniques ou des prouesses de gros bras ou de gros cerveaux.
Un portrait d'une société à plusieurs vitesses avec sa dose de centre commerciaux et de clinquant creux atroce mordant et réussi, un excellent moment de lecture dans son genre, j'en redemande !
Et savoir qu'on doit bien avoir quelques autres titres à lire pour peu qu'on pense à mettre la main dessus ça fait du bien.
mots-clés : #polar #romananticipation
Balles de charité
Même qualités que Riot gun. On profite cette fois encore d'un type moyen genre cadre moyen, peut-être encore plus moyen que celui de Riot gun avec pas forcément beaucoup de scrupules et besoin d'avoir son chèque à la fin du mois.
Surtout que dans un futur proche si on n'a pas de sous on se retrouve déclassé et parqué dans des ghettos. Notre bonhomme travaille pour la Compagnie du Christ une grosse entreprise d'humanitaire parmi d'autres qui se livrent à une lutte sans merci pour avoir le plus gros des marchés. Vous voyez le genre ? Vous pouvez ajouter quelques boites plus conventionnelles comme des grosses boites d'industrie électronique qui détiendrait des quartiers ou villes entières sur un fond de magouilles bien rustiques.
Très efficace dans le déroulement de l'action et dans l'exposition de ce panorama SF franchouillard de région parisienne, solidement noir et grinçant mais certainement plus désabusé que cynique. Tout se passe encore une fois sans que soit jouée la carte des excès techniques ou des prouesses de gros bras ou de gros cerveaux.
Un portrait d'une société à plusieurs vitesses avec sa dose de centre commerciaux et de clinquant creux atroce mordant et réussi, un excellent moment de lecture dans son genre, j'en redemande !
Et savoir qu'on doit bien avoir quelques autres titres à lire pour peu qu'on pense à mettre la main dessus ça fait du bien.
mots-clés : #polar #romananticipation
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Re: Gérard Delteil
Tu donnerais presque envie animal...
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Gérard Delteil
Pourquoi presque ? Ultime récup', pour la suite il me faudra des lectures fraîches !
Riot gun
Ne pas se laisser abuser par la couverture, qui colle tout de même pas si mal au bouquin, on ne déménage pas de l'autre côté de l'Atlantique pour des effets exotiques. France, années 80, un bonhomme au chômage avec une bonne occasion qui tourne au désastre. De directeur adjoint dans une entreprise de sécurité il se retrouve en cavale, poursuivi pour meurtre.
Je n'en dirai pas trop pour préserver une certaine fraîcheur à cette histoire qui se dévore si vous avez la bonne idée de vous laisser tenter. Quelques jours de fuite et d'enquête, traversés à fond de train en s'accrochant à des détails très vivants et en déroulant un scénario classique mais précis. Avec ça on serait déjà pas mal, à pouvoir frétiller des doigts de pieds sous la couette et à repousser l'heure d'éteindre la lumière.
En plus il y a ces détails accrocheurs, on croirait une solide série B qui refuse les excès pour rester percutante, il y a le fond de la trame entre boites de sécurité, police, institutions, syndicats et marchands de viande. Et pour tout ça en un poil moins de deux cent pages on n'est pas trop surpris de lire qu'il a aussi enquêté comme journaliste sur le sujet.
C'était ma deuxième pioche, au hasard presque (je voulais des polars français) dans une sympathique petite librairie parisienne et je ne la regrette pas.
C'est un genre mais c'est concret et sous cette forme je peux concevoir qu'on s'en nourrisse avec avidité. Avec ou sans CX et Tour Montparnasse, à coup sûr j'y reviendrai...
Extrait pour l'ambiance :
mots-clés : #polar
Riot gun
Ne pas se laisser abuser par la couverture, qui colle tout de même pas si mal au bouquin, on ne déménage pas de l'autre côté de l'Atlantique pour des effets exotiques. France, années 80, un bonhomme au chômage avec une bonne occasion qui tourne au désastre. De directeur adjoint dans une entreprise de sécurité il se retrouve en cavale, poursuivi pour meurtre.
Je n'en dirai pas trop pour préserver une certaine fraîcheur à cette histoire qui se dévore si vous avez la bonne idée de vous laisser tenter. Quelques jours de fuite et d'enquête, traversés à fond de train en s'accrochant à des détails très vivants et en déroulant un scénario classique mais précis. Avec ça on serait déjà pas mal, à pouvoir frétiller des doigts de pieds sous la couette et à repousser l'heure d'éteindre la lumière.
En plus il y a ces détails accrocheurs, on croirait une solide série B qui refuse les excès pour rester percutante, il y a le fond de la trame entre boites de sécurité, police, institutions, syndicats et marchands de viande. Et pour tout ça en un poil moins de deux cent pages on n'est pas trop surpris de lire qu'il a aussi enquêté comme journaliste sur le sujet.
C'était ma deuxième pioche, au hasard presque (je voulais des polars français) dans une sympathique petite librairie parisienne et je ne la regrette pas.
C'est un genre mais c'est concret et sous cette forme je peux concevoir qu'on s'en nourrisse avec avidité. Avec ou sans CX et Tour Montparnasse, à coup sûr j'y reviendrai...
Extrait pour l'ambiance :
Je jetai un oeil dans le rétroviseur. La CX avait emprunté le même chemin, mais elle se trouvait assez loin derrière. Après avoir brûlé deux feux rouges, je ne vis plus mes poursuivants. Les chances qu'ils aient relevé le numéro de la Golf semblaient faibles. Ce rodéo n'avait duré que quelques secondes. Se retourner, viser, tirer et lire en même temps, ça devait être coton.
Je m'arrêtai dans une grande surface pour acheter de la bouffe et rentrai dans le pavillon des Maillard. Les abords de la baraque étaient calmes. Les flics n'avaient pas tendu de souricière, comme ils l'auraient fait s'ils avaient identifié la voiture. J'examinai la carrosserie de la Golf : la balle avait traversé la portière et s'était enfoncée dans le siège. Ça faisait un petit trou rond, bien net, dans le skaï. Le type avait tiré trop haut s'il visait les pneus, ou trop bas s'il voulait me descendre.
Cette poursuite m'avait coupé l'appétit. Je me contentai de grignoter quelques chips et des gâteaux secs devant la télé. Le chat s'installa sur mes genoux. Le bulletin d'information était consacré à une catastrophe ferroviaire et ne faisait pas allusion à la Sopavidé. Pour les médias, cette histoire était classée. Un polar de Molinaro avec Mireille Darc succéda aux spots de pub. Je n'avais pas la tête à le regarder. Les événements de l'après-midi me tarabustaient.
mots-clés : #polar
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Re: Gérard Delteil
Chili incarné
Trafic de momies et Chili, le pays, pour le Poulpe que je découvre avec cette lecture "légère" pour reprendre mon souffle après un gros morceau. Le Poulpe, type à la coule comme il se doit, s'embarque dans une enquête qui l'emmènera vers l'histoire tourmentée du pays mais aussi au Mexique entre meurtres et filatures. Plus quelques autres péripéties.
Ce n'est pas trépidant mais on ne s'ennuie pas non plus, les touches d'humour sont assez convenues mais font l'affaire et fatalement dans le fond tout cela est moins drôle qu'une enquête détendue. Les crimes ne sont pas forcément fictifs et c'est ça aussi Delteil.
J'aimerais retrouver l'intensité d'une poursuite entre Golf GTI et Citroën CX mais ça répondait néanmoins tout à fait à mon cahier des charges du moment.
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Re: Gérard Delteil
Les écœurés
Ou les tribulations d'un jeune stagiaire de la police qui se retrouve infiltré chez les gilets jaunes dans une petite ville portuaire de Bretagne. Enquête, histoire d'amour et beaucoup de personnages pour l'exercice de la radioscopie du "mouvement" et de ses tendances les plus marquées ainsi que du regard des autorités dessus. Pas l'ouvrage fracassant du siècle mais en évitant toute grandiloquence Delteil arrive à nous emmener et à ramasser des images médiatisées mais d'abord humaines avec des doutes, des élans, des habitudes et des choses qui vont trop vite. Une louchée d'opportunisme et de sincérité pour compléter le tout.
Vite lu mais plutôt sympathique !
Mots-clés : #actualité #polar
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Re: Gérard Delteil
déjà des livres sur les gilets jaunes !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21461
Date d'inscription : 02/12/2016
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