Fédor Dostoïevski
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Re: Fédor Dostoïevski
C'est dans dix jours, je crois, Dreep (c'est le 30 octobre du calendrier julien). Pour sa correspondance, je crois que c'était aussi l'avis de Gide. Mais si tu la lis, je serais curieux de savoir si tel est vraiment le cas.
Quasimodo- Messages : 5453
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 27
Re: Fédor Dostoïevski
Son anniversaire n'a qu'à durer dix jours, c'est toujours mieux que 24h 
Le journal d'Anna Dostoïevski donnait déjà l'idée d'un personnage assez pathétique (et ce n'est franchement pas à cause d'un regard critique d'Anna Dostoïevski à l'égard de son mari, elle est au contraire plutôt tendre). Pas sûr de vouloir me reconfronter à cela.

Le journal d'Anna Dostoïevski donnait déjà l'idée d'un personnage assez pathétique (et ce n'est franchement pas à cause d'un regard critique d'Anna Dostoïevski à l'égard de son mari, elle est au contraire plutôt tendre). Pas sûr de vouloir me reconfronter à cela.
Dreep- Messages : 1513
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Fédor Dostoïevski
Dostoievski, l'homme, eut une vie bouleversée. Il haissait son père, brutal et insensible.
Il aurait pu le tuer en imagination et d'une certaine façon, il l'a fait par l'intermédiaire
des Frères Karamazov.
Son séjour au bagne, lui conféra une sensibilité nouvelle si on en croit La Maison des morts.
Mais pour quelles séquelles physques et morales ?
Il était miné par l'épilepsie et le jeu était une adiction qui l'obligeait à écrire rapidement
pour essayer de combler ses dettes incessantes.
Ses prises de position politiques, morales et religieuses l'ont sans doute confronté à lui
meme d'abord.
Bref, sa vie n'était pas un fleuve tranquille et son humeur s'en ressentait (l'héritage paternel)
et ses relations humaines étaient contrastées. Meme si, comme le dit Dreep,, son épouse
en fait un portrait plutot clément.
Il aurait pu le tuer en imagination et d'une certaine façon, il l'a fait par l'intermédiaire
des Frères Karamazov.
Son séjour au bagne, lui conféra une sensibilité nouvelle si on en croit La Maison des morts.
Mais pour quelles séquelles physques et morales ?
Il était miné par l'épilepsie et le jeu était une adiction qui l'obligeait à écrire rapidement
pour essayer de combler ses dettes incessantes.
Ses prises de position politiques, morales et religieuses l'ont sans doute confronté à lui
meme d'abord.
Bref, sa vie n'était pas un fleuve tranquille et son humeur s'en ressentait (l'héritage paternel)
et ses relations humaines étaient contrastées. Meme si, comme le dit Dreep,, son épouse
en fait un portrait plutot clément.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Fédor Dostoïevski
Tiens oui, c'est amusant : un anniversaire qui dure le temps qu'un calendrier rattrape l'autreDreep a écrit:Son anniversaire n'a qu'à durer dix jours, c'est toujours mieux que 24h

Quasimodo- Messages : 5453
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 27
Re: Fédor Dostoïevski
Le rêve d'un homme ridicule

-- Il est possible que je divulgâche un peu --
C'est si peu de choses que ces soixante pages ! Et encore moins si l'on considère seulement l'idée qu'elles renferment. On présente cette idée comme celle qui animait Dostoïevski contre son temps, contre le monde dans lequel il vivait. Trois phrases jetées avec mépris suffisent à son personnage pour résumer l'antithèse d'un rêve ― celui du titre. Qu'est-ce que ce rêve ? Une vision, éphémère dans le texte, un poème. Ne parlons pas d'utopie, car elle serait un fétu de paille. Dostoïevski n'entend pas spécialement s'adonner au genre qui a fait le renom de Thomas More ou celui de Louis-Sébastien Mercier. Pensez donc, il s'agit de Dostoïevski ! Mais ce rêve, éphémère s'il en fut ― et qu'est-ce qu'il ne l'est pas dans ce livre ? ― en fut aussi un moment spécial, surtout lors de son envolée vers les étoiles... je dois dire qu'une envolée si nette est très atypique dans l'œuvre de Dostoïevski, et à ce titre elle justifie presque à elle seule que l'on s'attarde sur Le rêve d'un homme ridicule. Le surnaturel chez Dostoïevski a bien plus l'habitude de n'être qu'un soupçon de démence, contenu, enclos dans un monde rationnel, et terrible parce qu'il est réel. Le monde de Dostoïevski c'est celui-ci, beaucoup moins celui du rêve.
La sphère la plus importante du récit (y compris dans l'économie du texte) c'est encore une fois ce monde réel, dans lequel le narrateur est un homme ridicule, dans lequel Dostoïevski montre à quoi est réduit son rêve : l'impossibilité. Non pas du rêve lui-même, mais impossibilité de le rendre intelligible ou audible aux autres hommes. C'est curieusement là que la nouvelle peine à convaincre, dans toutes les idiosyncrasies de l'écrivain russe : l'homme ridicule assène fiévreusement (mais sans force) ses vérités, il n'a qu'un seul interlocuteur, nous, sinon la vague rumeur de gens qui l'ont traité de fou, ou de bouffon. Une vague mais très récurrente (dans l'œuvre, pas la nouvelle) figure de la petite fille abandonnée pour émouvoir.

-- Il est possible que je divulgâche un peu --
C'est si peu de choses que ces soixante pages ! Et encore moins si l'on considère seulement l'idée qu'elles renferment. On présente cette idée comme celle qui animait Dostoïevski contre son temps, contre le monde dans lequel il vivait. Trois phrases jetées avec mépris suffisent à son personnage pour résumer l'antithèse d'un rêve ― celui du titre. Qu'est-ce que ce rêve ? Une vision, éphémère dans le texte, un poème. Ne parlons pas d'utopie, car elle serait un fétu de paille. Dostoïevski n'entend pas spécialement s'adonner au genre qui a fait le renom de Thomas More ou celui de Louis-Sébastien Mercier. Pensez donc, il s'agit de Dostoïevski ! Mais ce rêve, éphémère s'il en fut ― et qu'est-ce qu'il ne l'est pas dans ce livre ? ― en fut aussi un moment spécial, surtout lors de son envolée vers les étoiles... je dois dire qu'une envolée si nette est très atypique dans l'œuvre de Dostoïevski, et à ce titre elle justifie presque à elle seule que l'on s'attarde sur Le rêve d'un homme ridicule. Le surnaturel chez Dostoïevski a bien plus l'habitude de n'être qu'un soupçon de démence, contenu, enclos dans un monde rationnel, et terrible parce qu'il est réel. Le monde de Dostoïevski c'est celui-ci, beaucoup moins celui du rêve.
La sphère la plus importante du récit (y compris dans l'économie du texte) c'est encore une fois ce monde réel, dans lequel le narrateur est un homme ridicule, dans lequel Dostoïevski montre à quoi est réduit son rêve : l'impossibilité. Non pas du rêve lui-même, mais impossibilité de le rendre intelligible ou audible aux autres hommes. C'est curieusement là que la nouvelle peine à convaincre, dans toutes les idiosyncrasies de l'écrivain russe : l'homme ridicule assène fiévreusement (mais sans force) ses vérités, il n'a qu'un seul interlocuteur, nous, sinon la vague rumeur de gens qui l'ont traité de fou, ou de bouffon. Une vague mais très récurrente (dans l'œuvre, pas la nouvelle) figure de la petite fille abandonnée pour émouvoir.
Dreep- Messages : 1513
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Fédor Dostoïevski
C'est toujours assez fascinant, ce contraste étrange entre la noblesse de certaines idées, la grandeur d'un style, un souffle unique et la vie de l'écrivain derrière, plutôt ordinaire ou minable, comme nous tous, je dirais.
Ca m'interpelle toujours. Idem avec les compositeurs, peintres, etc...
Tous tellement humains, parfois petitement humains et pourtant, l'étincelle en plus, par intermittence...
Voire le feu, quand on parle des géants de l'Art...
Le mystère.
Ca m'interpelle toujours. Idem avec les compositeurs, peintres, etc...
Tous tellement humains, parfois petitement humains et pourtant, l'étincelle en plus, par intermittence...
Voire le feu, quand on parle des géants de l'Art...
Le mystère.
Tatie- Messages : 278
Date d'inscription : 14/02/2021
Re: Fédor Dostoïevski
Ça n'a jamais été un mystère pour moi. Je trouve cela au contraire tout à fait normal. Quelqu'un qui par sa vie, par sa personnalité, serait le contraire de quelqu'un d'ordinaire ou de minable, voilà qui ne laisserait pas de m'étonner.
Les génies le sont par le travail, je crois.
Les génies le sont par le travail, je crois.
Dreep- Messages : 1513
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
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