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Joaquim Maria Machado de Assis

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Message par Barcarole Dim 23 Avr - 15:57

Joaquim Maria Machado de Assis
(1839-1908)

Joaquim Maria Machado de Assis 6958db10

Joaquim Maria Machado de Assis est né à Rio de Janeiro le 21 juin 1839 et mort à Rio de Janeiro le 29 septembre 1908. L’auteur est essayiste, chroniqueur, poète et critique littéraire brésilien reconnu comme l’un des plus grands noms de la littérature du Brésil. Il est le fondateur de l’Académie brésilienne des Lettres. Il a été le témoin d’une époque charnière de l’histoire brésilienne, à la fin du XIXe siècle, alors que le régime impérial de Pierre II est remplacé par un régime républicain. Durant cette période, il se consacra davantage à sa tâche de journaliste en produisant des reportages sur les changements politiques et sociaux qui agitaient le pays.

Il est né à Rio de Janeiro dans une famille pauvre, d’un père ouvrier mulâtre et d’une mère d’origine portugaise. Durant sa jeunesse, il fréquente l’école publique, mais se consacre très peu à ses études et ne fréquentera jamais l’université. Il consacre plutôt son temps à des petits boulots comme typographe à l’âge de 13 ans et plus tard comme journaliste. Autodidacte de nature, il apprend le français, l’anglais, l’allemand et le grec et jouit d’une considérable culture littéraire.

Œuvres traduites en français :

Romans
• Mémoires posthumes de Brás Cubas (Memórias póstumas de Brás Cubas, 1881)
• Le Philosophe ou le chien : Quincas Borba, 1891
• Dom Casmurro, ou Dom Casmurro et les yeux de ressac, 1899
• Esaü et Jacob, 1904
• Ce que les hommes appellent amour (O que homens chamam amor ‒ Memorial de Aires, 1908)
Nouvelles
• L’Aliéniste (O Alienista), 1882
• Quelques contes ou La Cartomancienne (Várias histórias, 1896)
• Un capitaine de volontaires (Um Capitão de voluntários, 1905)
• Chasseur d’esclaves. Un père contre une mère (Pai contra mãe, dans Relíquias da Casa Velha, 1906)
• La Montre en or et autres contes (O relógio de ouro)

http://www.librairie-compagnie.fr/catalogues/26/129/7066
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Message par bix_229 Dim 23 Avr - 15:59

Merci pour lui !

C' est un excellent classique brésilien.
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Message par Barcarole Dim 23 Avr - 16:02

Joaquim Maria Machado de Assis 41770-10

La cartomancienne

Je viens de terminer ce recueil de nouvelles, ou plutôt comme le dit l’auteur, de contes.
Ces contes se passent au Brésil à la fin du XIXe siècle. L’écriture est très agréable, mais reste classique. Chaque histoire pourrait se dérouler n’importe où si ce n’est que Machado de Assis nous rappelle le nom de la rue de Rio où l’action se passe.
Dans chaque conte, ô plaisir de lecture soyez-en sûr, il y a toujours une magie, une sorte de bluff, un dindon de la farce !
Pourquoi cela me fait-il penser à Leo Perutz ? Seul le diable le sait !

Ce petit recueil fait partie de la petite bibliothèque Ombres qui publie à chaque fois des beaux textes.


mots-clés : #nouvelle
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Message par animal Dim 23 Avr - 16:13

Barcarole a écrit: la petite bibliothèque Ombres qui publie à chaque fois des beaux textes.
que oui Joaquim Maria Machado de Assis 1304972969

un petit extrait peut-être ?

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Message par Barcarole Dim 23 Avr - 16:49

Extrait de « La cartomancienne »

« Camilo s’inclina pour boire, une à une, ses paroles. Elle lui dit de ne rien craindre ; que rien ne lui arriverait, ni à lui ni à elle. Quant au troisième, il ignorait tout. Pourtant il était indispensable de se montrer prudent. L’envie, le dépit tramaient dans l’ombre autour d’eux. Elle lui parla de l’amour qui les unissait, de la beauté de Rita… Camilo était aux anges. Puis la cartomancienne se tut, ramassa les cartes et les remit dans le tiroir. »

« La cartomancienne avait déjà glissé le billet dans son sac, et descendait après lui, tout en parlant avec un léger accent. Sur le palier, Camilo lui dit adieu, et descendit encore l’escalier qui conduisait à la rue, tandis que la cartomancienne, mise en gaîté par l’aubaine, remontait en chantant une barcarolle. Camilo trouva le fiacre qui l’attendait ; la rue était libre, il monta et l’on partit au trot. »

Extrait de « Le chanoine ou Métaphysique du style »

« Montons au cerveau du chanoine.
Houp ! Nous y voilà. Quelle ascension, ami lecteur. Il y a des gens qui disent qu’au haut du Corcovado, l’impression de hauteur est telle que l’homme semble réduit à rien. Opinion liée à la terreur panique, et fausse comme Judas et comme  nombre de diamants. Ne t’y arrête point, lecteur ami. Le Corcovado et l’Himalaya sont bien peu de choses auprès de ton cerveau qui les mesure. »

« Tu chancelles, lecteur ? Ce n’est pas l’effet d’un cataclysme ; c’est tout simplement le chanoine qui s’assoit. Il s’est étiré à son aise et il est revenu à sa table de travail pour se relire et continuer sa tâche. Il prend la plume, la trempe dans l’encre et l’approche du papier en se demandant quel adjectif il accolera au substantif. »
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Message par Tristram Jeu 26 Nov - 23:26

Mémoires posthumes de Brás Cubas

Joaquim Maria Machado de Assis Mzomoi10

D’entrée, Machado de Assis se place sous l’égide de Sterne et Xavier de Maistre, et les digressions empreintes d’humour qui suivent en attestent. Le narrateur est un Carioca qui se présente en effet non pas comme « à proprement parler, un auteur défunt, mais un défunt auteur »… Un ascendant du Pedro Páramo de Rulfo, mais l’analogie s’arrête là (quoique l'auteur soit vraisemblablement une des sources du réalisme magique). Brás Cubas nous raconte comment il est mort d’une idée fixe, « l’invention d’un médicament sublime, un emplâtre “anti-hypocondriaque” »… « l’amour de la renommée, l’emplâtre Brás Cubas. »
« Peut-être le lecteur sera-t-il surpris de la franchise avec laquelle j’expose et mets en lumière ma médiocrité ; qu’il n’oublie pas que la franchise est la première qualité d’un défunt. »

« Mais c’est cela justement qui fait de nous [les morts] les maîtres de la terre, c’est ce pouvoir de faire revivre le passé, afin de toucher du doigt l’instabilité de nos impressions et la vanité de nos affections. Laisse Pascal affirmer que l’homme est un roseau pensant. Non ; l’homme est un erratum pensant, cela oui. Chaque âge de la vie est une édition, qui corrige l’édition antérieure, et qui sera corrigée elle-même, jusqu’à l’édition définitive, que l’éditeur distribue gratuitement aux vers. »
Dans cette biographie ou récit posthume, il s’adresse directement au lecteur (comme déjà le Cervantès de Don Quichotte) :
« Comme les autres lecteurs, ses confrères, je pense qu’il préfère l’anecdote à la réflexion, en quoi il a bien raison. Nous y arriverons donc. Mais il ne faut pas oublier que ce livre est écrit sans hâte, avec le flegme d’un homme déjà délivré de la brièveté du siècle, œuvre éminemment philosophique, d’une philosophie inégale, tantôt sévère, tantôt plaisante, qui ne veut ni construire ni détruire, qui ne peut ni enflammer ni refroidir, qui est tout de même plus qu’un passe-temps et moins qu’un apostolat. »

« Je revins… Mais non, n’allongeons pas ce chapitre. Parfois je m’oublie à écrire et ma plume court, mangeant le papier, non sans préjudice pour moi, l’auteur. De longs chapitres conviennent mieux à des lecteurs d’esprit pesant, tandis que nous, nous ne sommes pas un public in-folio, mais in-douze : peu de texte, grandes marges, impression élégante, tranche dorée et vignettes…, vignettes surtout… Non, n’allongeons pas ce chapitre. »

« Que le lecteur ne s’irrite pas de cette confession. Je sais bien que, pour chatouiller les nerfs de son imagination, je devrais souffrir d’un profond désespoir, répandre quelques larmes et m’abstenir de déjeuner. Ce serait romanesque, mais ce ne serait pas biographique. La réalité pure est que je déjeunai comme les autres jours, soignant mon cœur avec les souvenirs de mon aventure et mon estomac avec les plats fins de M. Prudhon… »
Dans le même esprit, l’auteur-narrateur se commente en délectables apartés qui créent une connivence facétieuse avec le lecteur :
« Je ne me rappelle plus où j’en étais… Ah oui ! aux chemins inconnus. »

« Le manque d’à propos m’a encore fait perdre un chapitre. N’aurait-il pas mieux valu dire les choses tout uniment, sans tous ces heurts ? J’ai déjà comparé mon style à la démarche des ivrognes. »

« La fin du dernier chapitre m’a laissé si triste que je me sentirais capable de ne pas écrire celui-ci, de me reposer un peu, de purger mon esprit de la mélancolie qui l’embarrasse, avant de continuer. Mais non, je ne veux pas perdre de temps. »
Il m’a ramentu notamment Brantôme ; on pense également à des auteurs comme Voltaire (auquel il sera souvent fait référence plus loin) :
« Je songeai alors que les bottes étroites sont un des plus grands bonheurs de la terre, car, en faisant souffrir les pieds, elles donnent naissance au plaisir de se déchausser. »
Certains passages, parfaitement hors de propos, sont fort savoureux, tel le chapitre 21 : son baudet s’emballe et le jette à bas, il est sauvé par un muletier et décide de gratifier ce dernier d’une somme d’argent, dont le montant diminue rapidement comme il se remet de l’accident…
Suivant généralement le caprice du « trapèze de [s]on esprit », Brás Cubas regarde souvent ses chaussures, le bout de son nez ou une mouche, lors de médiations parfois amères. Il égrène ainsi quelques brèves observations à propos de l’enterrement de son père, puis conclut :
« Cela paraît un simple inventaire : ce sont des notes que j’avais prises pour un chapitre triste et banal, que je n’écrirai pas. »
Certaines phrases bien senties confient à l’aphorisme ou à l’apophtegme (parfois dans l’ombre de Shakespeare, de Calderón de la Barca et d’autres) :
« Jamais je n’ai cessé de penser en moi-même que notre petite épée est toujours plus grande pour nous que l’épée de Napoléon. »

« Sur le théâtre de la tragédie humaine, peut-être eût-il suffi d’un figurant de moins pour faire tomber la pièce. »

« Il y a des inventions qui se transforment ou disparaissent, les institutions elles-mêmes meurent : l’horloge est définitive et perpétuelle. Le dernier homme, au moment de quitter cette terre froide et dévastée, aura dans sa poche une montre, pour savoir l’heure exacte de sa mort. »
Et cette belle définition de l’aveuglement humain :
« …] ce phénomène, pas très rare sans doute, mais toujours curieux : l’imagination élevée au rang de conviction. »
Machado de Assis revient sur ce thème, lorsque le mari de son amante sacrifie son ambition à sa superstition. Justement, Brás Cubas nous raconte ses amours, « La belle Marcella », cupide ; Eugénia, « la fleur du bosquet » ; surtout Virgilia, femme de cet ami ; enfin Nhã-lolo, ou Eulalia. Il nous présente aussi Quincas Borba, philosophe théoricien de « l’Humanitisme » ; ce personnage est à l’origine vraisemblablement du roman éponyme ultérieur. De même, « L’aliéniste » de rencontre donnera une novella l’année suivante.

Ce roman assez court est fragmenté en 160 chapitres brefs, ce qui en rend la lecture agréable. Pour donner le ton, voici deux chapitres in extenso :
« 124
Intermède
Qu’y a-t-il entre la vie et la mort ? Un simple pont. Cependant, si je ne composais pas ce chapitre, le lecteur éprouverait une pénible secousse, assez préjudiciable à l’effet du livre. Sauter d’un portrait à une épitaphe est chose courante dans la vie réelle ; mais le lecteur ne se réfugie dans un livre que pour échapper à la vie. Je ne prétends pas que cette pensée soit de moi : je prétends qu’il y a en elle une dose de vérité et que, tout au moins, la forme en est pittoresque. Et je le répète : elle n’est pas de moi. »

« 136
Inutilité
Mais, ou je me trompe fort, ou je viens d’écrire un chapitre inutile. »
À la fois démonstration et fin en soi, l’histoire se dilue, badine, dans l’insignifiance humaine.
Un auteur à mon gré, que je regretterais de n’avoir pas découvert plus tôt !

\Mots-clés : #absurde #humour #xixesiecle

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Dreep Lun 26 Juil - 20:47

L'Aliéniste

Joaquim Maria Machado de Assis 31xj9rhafyl

Récit aux allures de fable politique, dans lequel l'inauguration d'un asile d'aliénés et les internements abusifs qu'on y pratique mettent en émoi la population d'une petite ville brésilienne. À une époque où le soin psychiatrique est encore un concept très exotique, il n'est pas tant question de traitements plus ou moins efficace, du "comment soigner" que du "qui soigner". Ce qui revient même à se demander qui est ce qu'on enferme, puisqu'entre l'asile et la prison, la distinction est floue.

Tel que se présente le récit des événements dans L'Aliéniste (une chronique, et encore de seconde main) la situation de "La Maison Verte" évolue extrêmement vite (peut-être trop) en sorte que l'établissement psychiatrique devient une institution de tout premier plan. Je dis "peut-être trop" parce que l' (mon) intérêt a de ce fait tendance à se relâcher. Dans l'idée, L'Aliéniste a ce même défaut que Le Napoléon de Notting Hill, mais peut-être aussi une qualité que le roman de Chesterton ne possède pas. C'est-à-dire que se fichant des péripéties (ou ne se prenant pas pour Alexandre Dumas), Machado de Assis n'en fait pas étalage, il résume, afin de dégager au plus vite la parabole que tout ce récit sous-tend. Même sans cela, Machado de Assis accorde beaucoup plus d'attention aux petites bizarreries des personnages (ou leurs névroses) qu'à l'histoire dans laquelle ils sont lancés.
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