Poésie
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Re: Poésie
Supervielle a écrit aussi du théatre et des prsoses comme L'Enfant de la haute
mer ou Le Voleur d'enfants.
mer ou Le Voleur d'enfants.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
RIEN
Plus rien même pas de la cendre
même pas le souvenir plus rien
Plus rien sauf cette joie de l'oubli
ce vent de l'oubli qui arrache tout
détruit tout et saccage le reste
Le moment est enfin venu de ne plus espérer
de ne plus attendre de ne plus croire
de ne plus s'imaginer de ne plus trembler
savoir qu'on ne craint plus le vide
que tout est consommé
consumé désincarné
que ce qui était n'est plus plus rien
même plus rien même pas le néant
Je ne ricane plus je ne souris plus
je ne baisse plus les yeux ni ne les lève
je ne les frotte même plus je ne dors pas
je veille comme une pierre sans son ombre
et je suis transparent comme le temps
je vis comme vivent les nuages et la fumée
je m'efface et jusqu'aux dernières traces
(Philippe Soupault)
Plus rien même pas de la cendre
même pas le souvenir plus rien
Plus rien sauf cette joie de l'oubli
ce vent de l'oubli qui arrache tout
détruit tout et saccage le reste
Le moment est enfin venu de ne plus espérer
de ne plus attendre de ne plus croire
de ne plus s'imaginer de ne plus trembler
savoir qu'on ne craint plus le vide
que tout est consommé
consumé désincarné
que ce qui était n'est plus plus rien
même plus rien même pas le néant
Je ne ricane plus je ne souris plus
je ne baisse plus les yeux ni ne les lève
je ne les frotte même plus je ne dors pas
je veille comme une pierre sans son ombre
et je suis transparent comme le temps
je vis comme vivent les nuages et la fumée
je m'efface et jusqu'aux dernières traces
(Philippe Soupault)
Invité- Invité
Re: Poésie
Henry Jean-Marie LEVET
1874 - 1906
République Argentine. - La Plata
A Ruben Dario.
Ni les attraits des plus aimables Argentines,
Ni les courses à cheval dans la pampa,
N'ont le pouvoir de distraire de son spleen
Le Consul général de France à La Plata !
On raconte tout bas l'histoire du pauvre homme :
Sa vie fut traversée d'un fatal amour,
Et il prit la funeste manie de l'opium ;
Il occupait alors le poste à Singapoore...
- Il aime à galoper par nos plaines amères,
Il jalouse la vie sauvage du gaucho,
Puis il retourne vers son palais consulaire,
Et sa tristesse le drape comme un poncho...
Il ne s'aperçoit pas, je n'en suis que trop sûre,
Que Lolita Valdez le regarde en souriant,
Malgré sa tempe qui grisonne, et sa figure
Ravagée par les fièvres d'Extrême-Orient
poesie.webnet.fr
Ni les attraits des plus aimables Argentines,
Ni les courses à cheval dans la pampa,
N'ont le pouvoir de distraire de son spleen
Le Consul général de France à La Plata !
On raconte tout bas l'histoire du pauvre homme :
Sa vie fut traversée d'un fatal amour,
Et il prit la funeste manie de l'opium ;
Il occupait alors le poste à Singapoore...
- Il aime à galoper par nos plaines amères,
Il jalouse la vie sauvage du gaucho,
Puis il retourne vers son palais consulaire,
Et sa tristesse le drape comme un poncho...
Il ne s'aperçoit pas, je n'en suis que trop sûre,
Que Lolita Valdez le regarde en souriant,
Malgré sa tempe qui grisonne, et sa figure
Ravagée par les fièvres d'Extrême-Orient
poesie.webnet.fr
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Rien à voir -à ma connaissance- avec la Lolita de Nabokov.
Quoique...
Quoique...
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Titre : En cour d'assises
Poète : Charles Cros (1842-1888)
Recueil : Le collier de griffes (posthume, 1908).
À Édouard Dubus.
Je suis l'expulsé des vieilles pagodes
Ayant un peu ri pendant le Mystère ;
Les anciens ont dit : Il fallait se taire
Quand nous récitions, solennels, nos odes.
Assis sur mon banc, j'écoute les codes
Et ce magistrat, sous sa toge, austère,
Qui guigne la dame aux yeux de panthère,
Au corsage orné comme les géodes.
Il y a du monde en cette audience,
Il y a des gens remplis de science,
Ça ne manque pas de l'élément femme.
Flétri, condamné, traité de poète,
Sous le couperet je mettrai ma tête
Que l'opinion publique réclame !
Je suis l'expulsé des vieilles pagodes
Ayant un peu ri pendant le Mystère ;
Les anciens ont dit : Il fallait se taire
Quand nous récitions, solennels, nos odes.
Assis sur mon banc, j'écoute les codes
Et ce magistrat, sous sa toge, austère,
Qui guigne la dame aux yeux de panthère,
Au corsage orné comme les géodes.
Il y a du monde en cette audience,
Il y a des gens remplis de science,
Ça ne manque pas de l'élément femme.
Flétri, condamné, traité de poète,
Sous le couperet je mettrai ma tête
Que l'opinion publique réclame !
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
et le magistrat pas expulsé lui , c'est pas juste !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21099
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Poésie
Ah, Charles Cros !
Que voilà un fil qui serait croustillant à ouvrir (@Bix ?) !
Lié à Laforgue, puis à Verlaine, Germain Nouveau, Richepin, Rollinat (que du beau monde, quoi...!), il a hébergé Rimbaud mais se fâcha très vite avec lui...
Rival d'Anatole France à cause de sa liaison avec sa maîtresse (Nira de Villard), il a aussi inventé le phonographe (le paléophone exactement), et poste une lettre en ce sens en avril 1877 à l'Académie des Sciences, qui ne sera ouverte...qu'en décembre, c'est-à-dire juste après que Thomas Edison ait fait paraître son invention analogue.
Le combo phtisie-dèche-absinthe l'emporta.
Son poème le plus connu est une manière de chansonnette, et je me suis toujours demandé si ce ne serait pas de celui-ci qu'un membre éminent du forum a tiré l'inspiration de son pseudonyme ?
Que voilà un fil qui serait croustillant à ouvrir (@Bix ?) !
Lié à Laforgue, puis à Verlaine, Germain Nouveau, Richepin, Rollinat (que du beau monde, quoi...!), il a hébergé Rimbaud mais se fâcha très vite avec lui...
Rival d'Anatole France à cause de sa liaison avec sa maîtresse (Nira de Villard), il a aussi inventé le phonographe (le paléophone exactement), et poste une lettre en ce sens en avril 1877 à l'Académie des Sciences, qui ne sera ouverte...qu'en décembre, c'est-à-dire juste après que Thomas Edison ait fait paraître son invention analogue.
Le combo phtisie-dèche-absinthe l'emporta.
Son poème le plus connu est une manière de chansonnette, et je me suis toujours demandé si ce ne serait pas de celui-ci qu'un membre éminent du forum a tiré l'inspiration de son pseudonyme ?
Le hareng saur
A Guy.
Il était un grand mur blanc - nu, nu, nu,
Contre le mur une échelle - haute, haute, haute,
Et, par terre, un hareng saur - sec, sec, sec.
Il vient, tenant dans ses mains - sales, sales, sales,
Un marteau lourd, un grand clou - pointu, pointu, pointu,
Un peloton de ficelle - gros, gros, gros.
Alors il monte à l'échelle - haute, haute, haute,
Et plante le clou pointu - toc, toc, toc,
Tout en haut du grand mur blanc - nu, nu, nu.
Il laisse aller le marteau - qui tombe, qui tombe, qui tombe,
Attache au clou la ficelle - longue, longue, longue,
Et, au bout, le hareng saur - sec, sec, sec.
Il redescend de l'échelle - haute, haute, haute,
L'emporte avec le marteau - lourd, lourd, lourd,
Et puis, il s'en va ailleurs - loin, loin, loin.
Et, depuis, le hareng saur - sec, sec, sec,
Au bout de cette ficelle - longue, longue, longue,
Très lentement se balance - toujours, toujours, toujours.
J'ai composé cette histoire - simple, simple, simple,
Pour mettre en fureur les gens - graves, graves, graves,
Et amuser les enfants - petits, petits, petits.
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Poésie
merci Aventin, et Bix à ouvert le fil !
_________________
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Bédoulène- Messages : 21099
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Poésie
Coup de coeur : à Joel Bastard
Excusez-moi, j'ai perdu la tête dans beaucoup de voyages.
Usé mes membres sur beaucoup de montagnes,
beaucoup de galets et dans beaucoup de tempêtes.
J'ai laissé courir mes mains sur des corps voluptueux.
Que voyez-vous de moi aujourd'hui ?
Du fripé immobile sur une chaise en plastique ?
S'il vous plaît, pas de soleil sur moi !
Mais attention au courant d'air sous la pergola moussue.
Suis fragile maintenant,
comme une coupe de chamagne vide.,
beaucoup de galets et dans beaucoup de tempêtes.
J'ai laissé courir mes mains sur des corps voluptueux.
Que voyez-vous de moi aujourd'hui ?
Du fripé immobile sur une chaise en plastique ?
S'il vous plaît, pas de soleil sur moi !
Mais attention au courant d'air sous la pergola moussue.
Suis fragile maintenant,
comme une coupe de chamagne vide.,
Dernière édition par bix_229 le Mar 5 Mar - 14:39, édité 1 fois
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
La nuit sur les épaaules, un fruit,
des copeaux dans les cendres.
Douleur de reprendre ce que notre jeunesse
a laissé bruler sans retenue ni grande exigence.
Tous les arbres rencontrés, les visages,
les cités. Tous les orages, toutes les clés
passagères, les voyages. Tout a brulé.
La combustion fut intérieure et sans flammes.
Et tout fut interessant, dira l'enqueteur céleste.
Extrait de Des lézards, des liqueurs. - Gallimard
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
c'est beau mais le rappel du temps me fout le blues !
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Bédoulène- Messages : 21099
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Poésie
Un poète assez oublié de nos jours, il faut dire qu'il passait parfois pour anachronique de son vivant même (pour ma part je suggère plutôt hors du temps, ce qui n'est pas tout à fait la même chose), Patrice de La Tour du Pin.
Bref, quoiqu'il en soit, et histoire de faire venir la prochaine saison tiré du recueil La Quête de joie, 1933.
Un tout petit quelque chose, discret, évanescent même, évoque ses contemporains Saint-John Perse et Valéry.
On arrive à peu près à douze pieds (mouasi s'lon veut), surtout si comme moi vous lisez avé l'assent du sudouesseu, sinon ça peut vite tomber aux dix pieds.
Mais:
Ces strophes, ouvertes en points de suspension à la finale, donnant envie de marquer beaucoup à la diction, cette façon générale pétrie de classique -mais pas tout à fait, aussi la presque torride -mais pas tout à fait- dernière strophe, cette espèce de plénitude, ou de sérénité, et ce côté altier que La Tour du Pin arrive parfois à instiller à sa poésie fait que tout ceci se laisse, ma foi, savourer...
Bref, quoiqu'il en soit, et histoire de faire venir la prochaine saison tiré du recueil La Quête de joie, 1933.
Un tout petit quelque chose, discret, évanescent même, évoque ses contemporains Saint-John Perse et Valéry.
On arrive à peu près à douze pieds (mouasi s'lon veut), surtout si comme moi vous lisez avé l'assent du sudouesseu, sinon ça peut vite tomber aux dix pieds.
Mais:
Ces strophes, ouvertes en points de suspension à la finale, donnant envie de marquer beaucoup à la diction, cette façon générale pétrie de classique -mais pas tout à fait, aussi la presque torride -mais pas tout à fait- dernière strophe, cette espèce de plénitude, ou de sérénité, et ce côté altier que La Tour du Pin arrive parfois à instiller à sa poésie fait que tout ceci se laisse, ma foi, savourer...
Laurence printanière
Voici que montent les aubes, d’une blancheur
Éclatante, au-dessus d’un fouillis d’anémones
Lumineuses, dans la matinale fraîcheur…
Pour entrer dans la danse légère d’avril,
Vos yeux ont pris la douceur des clairs de lune,
Et leur lumière brille et joue entre les cils.
Il vaut mieux ne jamais parler de moi, Laurence,
Si vous me permettez, et si divinement,
De goûter avec vous cette aube de printemps.
Je chanterai d’abord votre seule présence,
Puisque nos souvenirs, si merveilleux soient-ils,
Pâlissent à côté de cette aube d’avril;
Il vaut mieux négliger les joies antérieures
Pour jouir pleinement des dons qui sont offerts,
La lumière frôlant votre sein découvert,
Toute l’idéale tempête de six heures…
Voici venir la grande extase des réveils,
Et vous marchez parmi les fleurs printanières,
Heureuse et cueillant des monceaux de primevères
Pour les jeter à pleines mains dans le soleil.
Ne tremblez pas; je veux effleurer vos cheveux,
Les sentir et ne plus les sentir qu’en pensée,
Et puis les ressentir encore à la nausée,
Et puis garder le long des jours tout leur parfum…
Ne tremblez pas : il faut fermer les yeux d’abord,
Il faut vous jeter doucement dans l’herbe haute,
Il faut que je délivre vos cheveux, que j’ôte
L’agrafe qui maintient ce voile sur ce corps,
Offrant à la lumière cette peau si pure,
Cette gorge crépitant d’or et de luxure
Et que caressent les tiges comme des mains,
Ces seins qui sont gonflés de soleil et de sève,
Ces jambes lisses et blanches qui se soulèvent
Pour contenir le flot de volupté qui vient
Hors de l’âcre profusion de la terre
Qui monte soudain comme un raz de marée
Vers l’orgie dionysiaque de la chair
Et le désir bouleversant des mâles
Craquant jusqu’à l’épuisement de l’être,
Pour assouvir tout ce qui brûle et qui déborde,
Cette tempête lumineuse de printemps
Qui déferle sur les aubes de six heures…
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Poésie
Puisque nous sommes en plein Printemps des Poètes, (vingt ans cette année), un habitué, Pascal Riou:
Supplique au prince (recueil: Au milieu du gué)
Supplique au prince (recueil: Au milieu du gué)
Supplique au prince
Bridez la foule des enseignes.
Rabotez les hangars, les zones,
les sacs de nœuds routiers.
Redonnez à la lumière les places et les rues.
Que l’ombre ait liberté,
la montée de la nuit et puis le point du jour.
Montrez la nuit aux enfants des écoles,
qu’ils lavent leur yeux sous la douche céleste.
Dilatez le souffle de leurs maîtres,
qu’ils espèrent la beauté.
Écoutez les souffrances, penchez-vous sur les plaies.
Et qu’un peu moins d’envie soit alors parmi nous.
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Poésie
LES ANGLAIS EN VIRGINIE, AVRIL 1607 *
Ils débarquèrent et ne virent
rien d’autre que
des prairies et de grands
arbres —
des cyprès, d’environ trois
brasses à l’entour des
racines,
s’élevant droit de
soixante à quatre-vingt pieds
sans une branche.
Dans les bois se trouvaient
cèdres, chênes et
noyers,
du hêtre, de l’orme,
du noyer noir, du frêne,
et des sassafras ; des ar-
bres à mûres en
bosquets ;
du chèvre-feuille et
autres vignes pendant
en grappes de
maints arbres.
Ils cheminèrent sur des
violettes et autres
gentes fleurs,
maintes espèces et de maintes
couleurs ; baies de
fraisier et baies de
framboisier y avait là
sur le sol.
Merles noirs à rouges
flancs étaient
alentour à voler
et maints oiseaux petits,
des rouges, et des bleus ;
les bois abondaient en cerf ;
et partout
s’écoulant
de l’eau douce —
rus et ruisselets
sources, ruisseaux.
Dans la pénombre,
au travers des halliers
et de l’herbe haute,
rampant à quatre
pattes — les
sauvages, l’arc
tenu dans la
bouche.
Charles Reznikoff, Poems 1918-1975: The Complete Poems of Charles Reznikoff, (Black Sparrow Press, 1977), traduction inédite d’Auxeméry
Ils débarquèrent et ne virent
rien d’autre que
des prairies et de grands
arbres —
des cyprès, d’environ trois
brasses à l’entour des
racines,
s’élevant droit de
soixante à quatre-vingt pieds
sans une branche.
Dans les bois se trouvaient
cèdres, chênes et
noyers,
du hêtre, de l’orme,
du noyer noir, du frêne,
et des sassafras ; des ar-
bres à mûres en
bosquets ;
du chèvre-feuille et
autres vignes pendant
en grappes de
maints arbres.
Ils cheminèrent sur des
violettes et autres
gentes fleurs,
maintes espèces et de maintes
couleurs ; baies de
fraisier et baies de
framboisier y avait là
sur le sol.
Merles noirs à rouges
flancs étaient
alentour à voler
et maints oiseaux petits,
des rouges, et des bleus ;
les bois abondaient en cerf ;
et partout
s’écoulant
de l’eau douce —
rus et ruisselets
sources, ruisseaux.
Dans la pénombre,
au travers des halliers
et de l’herbe haute,
rampant à quatre
pattes — les
sauvages, l’arc
tenu dans la
bouche.
Charles Reznikoff, Poems 1918-1975: The Complete Poems of Charles Reznikoff, (Black Sparrow Press, 1977), traduction inédite d’Auxeméry
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
c'était leur Terre !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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Bédoulène- Messages : 21099
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Poésie
LE CHANT DE JUBILATION DE TSOEI - TALEE
Je suis une plume dans le ciel lumineux
Je suis le cheval bleu qui galope dans la plaine
Je suis le poisson qui miroite dans l'eau
Je suis l'ombre qui suit l'enfant
Je suis la lumière de l'après-midi, l'éclat des prairies
Je suis l'aigle qui joue avec le vent
Je suis un bouquet de perles étincelantes
Je suis la plus étincelante étoile
Je suis le grondement de la pluie
Je suis le scintillement de la neige croutée
Je suis la large trainée de la lune sur le lac
Je suis une flamme de quatre couleurs
Je suis un cerf qui s'éloigne au crépuscule
Je suis un champ de sumac et la pomme blanche
Je suis un vol d'oies dans le ciel d'hiver
Je suis la faim d'un jeune loup
Je suis totalement le reve de ces choses
Voyez-vous je suis vivant, je suis vivant
Je suis en bons termes avec la terre
Je suis en bons termes avec les dieux
Je suis en bons termes avec ce qui est beau
Je suis en bon termes avec la fille de Tren Tainte
Voyez-vous je suis vivant, je suis vivant.
N. Scott Momaday. Indien de père Kiowa et de mère Cherokee. Auteur du roman La Maison de l'aube.
Je suis une plume dans le ciel lumineux
Je suis le cheval bleu qui galope dans la plaine
Je suis le poisson qui miroite dans l'eau
Je suis l'ombre qui suit l'enfant
Je suis la lumière de l'après-midi, l'éclat des prairies
Je suis l'aigle qui joue avec le vent
Je suis un bouquet de perles étincelantes
Je suis la plus étincelante étoile
Je suis le grondement de la pluie
Je suis le scintillement de la neige croutée
Je suis la large trainée de la lune sur le lac
Je suis une flamme de quatre couleurs
Je suis un cerf qui s'éloigne au crépuscule
Je suis un champ de sumac et la pomme blanche
Je suis un vol d'oies dans le ciel d'hiver
Je suis la faim d'un jeune loup
Je suis totalement le reve de ces choses
Voyez-vous je suis vivant, je suis vivant
Je suis en bons termes avec la terre
Je suis en bons termes avec les dieux
Je suis en bons termes avec ce qui est beau
Je suis en bon termes avec la fille de Tren Tainte
Voyez-vous je suis vivant, je suis vivant.
N. Scott Momaday. Indien de père Kiowa et de mère Cherokee. Auteur du roman La Maison de l'aube.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Mais il faut assumer sa subjectivité, Kashmir, c'est enthousasme, passion !
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Peut-être es-tu objective quand même, Kashmir, parce que je ne connais pas cet écrivain, et pourtant j'aime beaucoup ce poème ! Belle jubilation panthéiste...
Vous recommanderiez La Maison de l'aube, ou un autre des livres de Scott Momaday, pour le découvrir ?
Vous recommanderiez La Maison de l'aube, ou un autre des livres de Scott Momaday, pour le découvrir ?
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15616
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
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