Rodrigo Hasbún
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Rodrigo Hasbún
Rodrigo Hasbún
né en 1981

né en 1981

Né à Cochabamba/Bolivie, Hasbun est un écrivain d'origine palestine, élu par la Revue Granta parmi les 22 meilleurs écrivains de langue espagnol de moins de 35 ans. Il commença à écrire pendant la dernière année du collège quand la bande de musique dans laquelle il jouait de la guitarre, s'est dissolue. Il étudia le journalisme en Bolivie et passa entre 2003 et 2004 une année à Santiago ce Chile, où habitait à l'époque une partie de sa famille. Il termina des études à Barcelone.
Il publia dès 2006. Il faisait un doctorat à l'Université de Cornell/Ithaca sur des « écrits, des diaires intimes d'écrivains latino-américains ». En 2014 il s'installa à Toronto/Canada.
Oeuvres :
Cinco, 2006
El lugar del cuerpo, 2007
Los días más felices, 2011
Cuatro, 2014
La mujer y la niña, 2014; selección de cuentos de sus tres colecciones anteriores
Los afectos (Les tourments), 2015
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Rodrigo Hasbún

Les tourments
Originale : Los afectos (2015)
Editeur Buchet Chastel a écrit:Bolivie, années 1950 : Hans Ertl, ancien cameraman de Leni Riefenstahl, a quitté l’Allemagne avec sa famille pour s’installer à La Paz. Là, dans cette Amérique latine sauvage et mystérieuse, le patriarche hors norme se réinvente un destin d’explorateur, obsédé jusqu’à la folie par la cité inca perdue de Païtiti dans la forêt amazonienne. Ni sa femme ni ses trois filles ne sortiront indemnes de ces aventures ; et alors que la famille se délite et que chacun tente d’émerger de ce maelström, les soubresauts d’une autre histoire, celle des mouvements de libération nationale qui secouent l’Amérique latine, viennent à leur tour bouleverser la destinée des Ertl.
Le texte prend corps à travers les voix des trois filles et d’un des amants de l’aînée, Monika ; s’y mêle, sur près de vingt ans, fiction, éléments biographiques et faits historiques pour livrer une fresque concise et subtilement nostalgique sur le destin d’une de ces familles marquées au fer par les errances idéologiques du XXe siècle et sur l’histoire sanglante d’un pays, la Bolivie.
REMARQUES :
Inspiré par des personnages et des faits historiques, l'auteur raconte avec quatre perspectifs différents et en deux parties de six chapitres chacune. Ce sont les points de vues des trois filles de Hans Ertl (ancien cameraman de Leni Riefenstahl, explorateur, alpiniste, documentaliste) et d'un ami de l'une d'entre elles. C'est l'histoire d'une aliénation croissante entre quasiment tous les personnages, d'une forme de dislocation, désintégration de toute la famille. Chacun connaîtra ses gouffres, sa solitude, la perte des rêves, un isolement… C'est raconté avec beaucoup d'habilité, liant chaque récit à une voix propre, voir une langue, un style particuliers.
Rapidement on a le pressentiment d'une « catastrophe à venir ». Elle consistera en quoi ? Est-ce que – comme le père a fait un choix douteux sous le régime nazi et à du connaître une mise à part de lui et sa famille après la IIème guerre, maintenant, dans la Bolivie des années 50 et suite, un autre membre de la famille va connaître un pareil destin ? Mais sous autre paramètres ? On le comprendra vite : la personne concernée est Monique/Monika, l'ainée des trois filles Ertl, et peut-être le plus ressemblant au père ?! C'est elle qui – dans le contexte politique bolivienne des années mentionnées, va vivre une radicalisation jusqu'à prendre les armes et devenir recherchée par les autorités.
Donc, récit avec des multiples encastrements dans la grande Histoire. Et en plus ; authentique. En gros le récit va du milieu des années 50 jusqu'à la veille du nouveau millénaire.
La première partie était encore plus polyphone que la deuxième qui se concentre plus sur Monique. Mais en général bien fisselé, bien structuré. Peut-être le récit pourrait faire naître encore plus d'interrogations que je n'arrive à mentionner.
Auteur à suivre...
mots-clés : #biographie #politique
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Rodrigo Hasbún
merci Tom Léo pour ton commentaire, le sujet m'attire et de plus tu mentionne "inspiré des personnages et faits historiques"
je note donc
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"Prendre des notes, c'est faire des gammes de littérature Le journal de Jules Renard
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20194
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : En Provence
Re: Rodrigo Hasbún
Bédoulène a écrit:(...) le sujet m'attire et de plus tu mentionne "inspiré des personnages et faits historiques"...
Oui, sujet assez passionnant, et circonstances incroyables! Quelles vies ici! D'abord ce père (assez connu) qui a incarné plusieurs dons à la fois:
https://en.wikipedia.org/wiki/Hans_Ertl_(cameraman)
Il a réalisé des documentaires, p ex sur ses ascensions, dont le Naga Parbat:
https://www.youtube.com/watch?v=Xz5kOQWg7Vs
Mais peut-être plus au centre de ce livre précis ici, alors la vie de sa fille Monika...:
https://en.wikipedia.org/wiki/Monika_Ertl
Je dois avouer que j'ignorais ces liens et ces faits même, mais que j'y suis tombé par une critique du livre de Hasbun.
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Rodrigo Hasbún
merci pour les liens !
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Bédoulène- Messages : 20194
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : En Provence
Re: Rodrigo Hasbún
Les tourments

Si la famille Ertl s'est installée en Bolivie, ça été dans el déchirement de la fuite, car le père, Hans, photographe et cinéaste de talent, avait collaboré avec Leni Riefenstahl. Bien du chaos pour ses trois filles, que le père a tenté d'embarquer à sa suite dans ses folies exploratrices.

Mais il faut bien reconnaitre que
Chacune s'en est sortie à sa façon, quitte à rentrer en Allemagne, ou à s'investir dans la guerrilla bolivienne, comme Monika, qui devient peu à peu la figure centrale du livre.

Histoire vraie romancée, Les tourments est autant l'histoire d'une famille que celle d'un pays. Rodriguo Hasbùn fait le choix d'un récit distancé , éclaté, multipliant les points de vue, semant des faits épars s’étalant sur plusieurs décennies. J'ai eu beaucoup d’intérêt à découvrir cette curieuse famille, mais trouvé dommage que ne soient pas plus évoqués les fantômes qu'elle trainait, et il m'a manqué ici un peu de liant.


Si la famille Ertl s'est installée en Bolivie, ça été dans el déchirement de la fuite, car le père, Hans, photographe et cinéaste de talent, avait collaboré avec Leni Riefenstahl. Bien du chaos pour ses trois filles, que le père a tenté d'embarquer à sa suite dans ses folies exploratrices.

Mais il faut bien reconnaitre que
c'est ce que papa savait faire de mieux, partir mais aussi revenir, comme le soldat d'une guerre permanente.
Chacune s'en est sortie à sa façon, quitte à rentrer en Allemagne, ou à s'investir dans la guerrilla bolivienne, comme Monika, qui devient peu à peu la figure centrale du livre.

Histoire vraie romancée, Les tourments est autant l'histoire d'une famille que celle d'un pays. Rodriguo Hasbùn fait le choix d'un récit distancé , éclaté, multipliant les points de vue, semant des faits épars s’étalant sur plusieurs décennies. J'ai eu beaucoup d’intérêt à découvrir cette curieuse famille, mais trouvé dommage que ne soient pas plus évoqués les fantômes qu'elle trainait, et il m'a manqué ici un peu de liant.

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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8240
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 63
Localisation : Roanne
Re: Rodrigo Hasbún
Merci pour ton ressenti!
Tu parles alors des fantômes du IIIème Reich, j'imagine. Oui, cela m'a étonné aussi que cela soit presque évité pour une famille où aun autre regard n'aurait vue "que ça". L'histoire débute plus ou moins au milieu des années 50. Néanmoins je me demande si les déchirures de la famille ne sont pas aussi une forme "discrète, cachée" de parler des forces destructives?
Peut-être aussi que Hasbun met un accènt pour nous inattendu sur un regard bolivien sur cette famille ayant vécu dans leur pays? Ces accentuations nouveaux sont néanmoins intéressants, car nous tous, nous avons dans toutes les domaines la tendance de voir, lire, juger chacun selon notre sphère culturelle, nos critères de priorité etc.?
topocl a écrit:(...)J'ai eu beaucoup d’intérêt à découvrir cette curieuse famille, mais trouvé dommage que ne soient pas plus évoqués les fantômes qu'elle trainait, et il m'a manqué ici un peu de liant.
Tu parles alors des fantômes du IIIème Reich, j'imagine. Oui, cela m'a étonné aussi que cela soit presque évité pour une famille où aun autre regard n'aurait vue "que ça". L'histoire débute plus ou moins au milieu des années 50. Néanmoins je me demande si les déchirures de la famille ne sont pas aussi une forme "discrète, cachée" de parler des forces destructives?
Peut-être aussi que Hasbun met un accènt pour nous inattendu sur un regard bolivien sur cette famille ayant vécu dans leur pays? Ces accentuations nouveaux sont néanmoins intéressants, car nous tous, nous avons dans toutes les domaines la tendance de voir, lire, juger chacun selon notre sphère culturelle, nos critères de priorité etc.?
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Rodrigo Hasbún
En fait c'est traité de telle manière que quelqu'un qui ne connaitrait pas le nom de Leni Riefenstahl ne comprendrait pas pourquoi ils ont quitté l'Allemagne. Et le livre fait un peu "comme si" il ne s'était rien passé avant. Sans doute que Rodrigo Hasbùn envisage que dans la famille aussi, on faisait "comme si". Que le père était juste un cinéaste de valeur, un documentariste courageux, un original plein d'énergie etc... un type tout à fait bien, quoi!
Il cite juste à un moment la communauté allemande, les juifs et les autres dit-il je crois, car bien sûr en Bolivie comme d'autres pays d'Amérique du Sud, il devait y en avoir pas mal, plus ou moins obligés de se côtoyer... Et avec notre regard occidental on aurait aimé qu'il exploite cette veine, alors que lui, évidemment la Bolivie l'intéresse plus.
Il cite juste à un moment la communauté allemande, les juifs et les autres dit-il je crois, car bien sûr en Bolivie comme d'autres pays d'Amérique du Sud, il devait y en avoir pas mal, plus ou moins obligés de se côtoyer... Et avec notre regard occidental on aurait aimé qu'il exploite cette veine, alors que lui, évidemment la Bolivie l'intéresse plus.
Dernière édition par topocl le Mar 11 Juil - 18:55, édité 1 fois
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8240
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Re: Rodrigo Hasbún
je le commanderais certainement ce livre !
merci à vous deux !
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Bédoulène- Messages : 20194
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