Isabelle Eberhardt
Page 1 sur 2 • 1, 2
Isabelle Eberhardt
source : WikipediaIsabelle Wilhelmine Marie Eberhardt1 (17 février 1877 à Genève - 21 octobre 1904 à Aïn-Sefra, Algérie) est une écrivaine suisse, de parents d'origine russe, devenue française par mariage.
(Wikipédia)
Née à Genève, Isabelle Eberhardt est déclarée de père inconnu, sous le patronyme d'Eberhardt, nom de jeune fille de sa mère, Nathalie Eberhardt, d'origine russe.
La mère d'Isabelle était mariée au général Paul de Moerder dont elle avait trois enfants, lorsque le couple engage un pope d'origine arménienne, Alexandre Trophimowsky comme précepteur. Philosophe, érudit, polyglotte, il parle le turc, l'arabe et l'allemand aussi bien que le russe. Très séduisant, Nathalie tombe sous le charme. Elle quitte son mari et s'enfuit avec Trophimowsky, qui est probablement le père d'Isabelle. Trophimowsky est un anarchiste, et c'est comme tel qu'il éduque Isabelle.
A 20 ans, Isabelle quitte Genève pour Böne, dans l’Est constantinois. Elle fuit les Européens, décide de vivre comme une musulmane et s'habille en homme bédouin.
Elle s'installe tout d'abord à Batna dans les Aurès en 1889 où on peut encore voir la maison qu'elle a longtemps habitée et qui tombe en ruines. C'est la raison pour laquelle des Batnéens tentent de se rassembler pour tenter de sauver ce patrimoine algérien et européen.
Après la mort de sa mère, elle vit plusieurs mois en nomade et rencontre Slimane Ehnni, musulman de nationalité française, sous-officier de spahi. Elle l'épouse en 1901 (après avoir été contrainte de quitter l'Algérie par les autorités coloniales en 1900), et obtient ainsi la nationalité française.
Son mariage lui permet de revenir en Algérie, où elle collabore au journal arabophile Akhbar. Elle est envoyée à Ain-Sefra comme reporter de guerre pendant les troubles près de la frontière marocaine.
En novembre 1903, à Beni Ounif, elle fait la connaissance du général Lyautey qui apprécie sa compréhension de l'Afrique et son sens de la liberté. Le 21 octobre 1904, à Aïn-Sefra, l'oued se transforme en torrent furieux et la ville basse, où elle résidait seulement depuis la veille, est en partie submergée. Slimane est retrouvé vivant, mais Isabelle, affaiblie par le paludisme, n'avait pas pu fuir. Elle repose dans le petit cimetière de El Oued.
A son actif elle a un grand nombre de nouvelles, un roman inachevé, des articles, des récits de voyage et sa correspondance qu’elle considérait comme une partie de son œuvre.
Bibliographie (tous ses livres ont été édités de façon posthume)
Yasmina
Sud Oranais ; Page 1
Notes de route Maroc
Pages d'Islam
Trimardeur
Dans l'ombre chaude de l'Islam
Mes Journaliers
Amara le forçat
Au Pays des sables (1re édition sous le titre Contes et souvenirs, 1925 )
Rééditions plus récentes de ses écrits sous les titres suivants :
Lettres et journaliers, présenté et commenté par Eglal Errera,1987.
Écrits sur le sable, 1988-1989
Journaliers
Silhouettes d'Afrique
Amours nomades
Sud Oranais
Rakhil, un roman inédit
Écrits intimes, lettres aux trois hommes les plus aimés
MAJ de l'index le 21/09/2018
Dernière édition par bix_229 le Dim 8 Jan - 1:03, édité 1 fois
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Isabelle Eberhardt
Pages d'IslamPour arriver chez moi, il fallait monter des rues et des rues mauresques, tortueuses, coupées de couloirs sombres sous la forêt des porte-à-faux moisis.
Devant les boutiques inégales, on côtoyait des tas de légumes aux couleurs tendres, des mannes d’oranges éclatantes, de pâles citrons et de tomates sanglantes. On passait dans la senteur des guirlandes légères de fleurs d’oranger ou de jasmin d’Arabie lavé de rose avec, au bout, des petits bouquets de fleurs rouges.
Il y avait des cafés maures avec des pots de romarin et des poissons rouges flottant dans des bocaux ronds sous des lanternes en papier, des gargoulettes où trempaient des bottes de lentisque.
À côté, c’étaient des gargotes saures avec des salades humides et des olives luisantes, des étalages de confiseurs arabes avec des sucres d’orge et des pâtisseries poivrées, des fumeries de kif où on jouait du flageolet.
On frôlait des Mauresques en pantalons lâches et en foulards gorge-de-pigeon ou vert Nil, des Espagnoles avec des roses de papier piquées dans leurs crinières noires.
On pouvait acheter de tout, on entendait tous les langages, tous les cris de la vie méditerranéenne, bruyante, toute en dehors, mêlée aux réticences et aux chuchotements de la vie maure.
Enfin, au fond d’une impasse, par une porte branlante, on entrait dans un patio frais, plein d’une ombre séculaire.
Quelle magnifique invitation au voyage dans un Orient enfin réconcilié avec ses ors, sa sensualité et son exubérance plurielle.
Et bien sûr se replonger dans quelques oeuvres orientalistes comme celles d'Eugène Fromentin
Musée de la Chartreuse - Douai
Re: Isabelle Eberhardt
Chamaco- Messages : 4510
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : Corse du sud
Re: Isabelle Eberhardt
Et ses écrits tiennent sacrément le coup en tant qu' écrivain, en tant que voyageuse, et en tant que femme et que féministe.
Surtout si l' on s' en tient aux critères de l' époque et de l' actuelle.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Isabelle Eberhardt
Chamaco- Messages : 4510
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : Corse du sud
Re: Isabelle Eberhardt
Barcarole- Messages : 3019
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 69
Localisation : Tours
Re: Isabelle Eberhardt
Dernière édition par Chamaco le Jeu 23 Nov - 21:02, édité 1 fois
Chamaco- Messages : 4510
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : Corse du sud
Re: Isabelle Eberhardt
_________________
Keep on keeping on...
Re: Isabelle Eberhardt
Chamaco- Messages : 4510
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : Corse du sud
Re: Isabelle Eberhardt
Chamaco- Messages : 4510
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : Corse du sud
Re: Isabelle Eberhardt
Invité- Invité
Re: Isabelle Eberhardt
4° de couverture :
Sud Oranais est le journal de route du dernier séjour d'Isabelle Eberhardt dans cette région troublée du Sahara algérien, où des tribus rebelles résistent encore à l'avancée coloniale, au début du XXe siècle. L'auteur emmène son lecteur des deux côtés d'une frontière indécise avec le Maroc, dans les camps bédouins, dans les cafés maures fréquentés par les légionnaires... et lui dévoile, de l'intérieur, la vie d'une petite cité théocratique.
Le manuscrit de ce dernier texte d'Isabelle Eberhardt a été retrouvé après plusieurs jours de fouille dans la boue de l'inondation d'Aïn Sefra, où l'auteur a péri le 21 octobre 1904.
Commentaire :Extrait :
" Djilali s'endort, et moi je regarde ce décor nouveau qui ressemble à d'autres que j'ai aimé, qui m'ont révélé le charme mystérieux des oasis. J'y retrouve aussi cette légère odeur de salpêtre, si spéciale aux palmeraies humides, cette odeur de fruit coupé, qui pimente tous les autres parfums de la vie à l'ombre ?Dans la quiétude profonde de cette clairière isolée, d'innombrables lézards d'émeraude et des caméléons changeants se délectent dans les taches de soleil, étalés sur les pierres.
Pas un chant d'oiseau, pas un cri d'insecte. Quel beau silence !
Tout dort d'un lourd sommeil et les rayons épars glissent entre les hauts troncs des dattiers comme des chevelures de rêve..."
Au cours de son périple en Afrique du nord et plus précisement au sud Oranais, Isabelle Eberhardt fait une excursion dans le sud marocain, de l'autre côté d'une frontière qui lui parût peu étanche. Ce fut l'occasion d'être hébergée par le marabout Sidi Brahim Ould Mohamed;elle s'y présente sous l'identité et les vêtements d'un homme : Si Mahmoud ould Ali, jeune lettré tunisien qui voyage de zaouïa en zaouïa pour s'instruire. Elle relate donc la vie d'une zaouïa, une maison, d'un notable marocain.
Elle relate la présence d'esclaves Kharatine, des noirs, décrit son logement, sa vie quotidienne dans ces lieux, sa chambre, son entrevue avec Sidi Brahim ould Mohamed, son opinion sur les esclaves, sur le monde des femmes recluses dans la maison, le comportement de ces femmes est parfois savoureux, ainsi ce passage :
Elle décrit ensuite ce qui oppose Algériens et Marocains. A la lecture de ce livre on est transporté dans un autre temps, un autre univers, baigné de la poésie de ses écrits, que je l'avoue j'apprécie beaucoup.-"Parfois dans les cours, éclatent des disputes criardes qui précèdent des pugilats et des bondissements de nu au soleil.
Un matin, deux négresses s'invectivent devant ma porte.
- Putain des juifs du Mellah !
- Renégate, voleuse ! Graine de calamité ! Racine amère !
- Dieu te fasse mourir, juive, fille de chacal !
Tout à coup, la voix sifflante de Kaddour, l'intendant, vient mettre fin au scandale.
Elles se séparent, en chiennes hargneuses, avec des dents qui brillent dans l'injure et qui mordent les mots comme de la chair."
p.s : en voyant la photo d'Eberhardt déguisée en marin je me souviens d'une photo de ma mère, elle aussi déguisée en marin, aux côté de mon père infirmier de marine dans le nord de la Tunisie, ils étaient jeunes, c'était après la fin de la dernière guerre, mon père après le debarquement de Provence était rentré en Tunisie pour s'y marier...
mots-clés : #biographie #journal #nature #voyage
Chamaco- Messages : 4510
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : Corse du sud
Re: Isabelle Eberhardt
J'ai l'un de ses livres sur ma PAL, il faudrait que je me décide à le lire... (sympa, l'anecdote sur tes parents)
_________________
"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 43
Localisation : A l'Aise Breizh
Chamaco- Messages : 4510
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : Corse du sud
Re: Isabelle Eberhardt
-"(Leurs armes) sont là, à portée de leurs mains, sur le tapis. Ils ont certainement fait plus d'un coup d'audace dans leur vie...
Et voilà que, maintenant, ils jouent comme des enfants insouciants, rieurs, et ils chantent.
Ils ont l'air tout à fait rassurant et bon enfant, et on s'en irait avec eux à travers le Maroc sans méfiance... C'est bien là tout le caractère des nomades, la grande insouciance, la mobilité extrême de l'esprit, l'instabilité des passions tantôt puériles et superficielles, tantôt profondes, mais jamais bien durables."
Dernière édition par Chamaco le Mar 5 Déc - 23:51, édité 1 fois
Chamaco- Messages : 4510
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : Corse du sud
Re: Isabelle Eberhardt
Chamaco- Messages : 4510
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : Corse du sud
Re: Isabelle Eberhardt
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21642
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Page 1 sur 2 • 1, 2
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Documents et essais :: Nature et voyages
» Isabelle Carré
» Isabelle Monnin
» Isabelle Desesquelles
» Isabelle Flaten