Louis-Ferdinand Céline

Une nouvelle célinienne !

Chouette Kashmir, c'est une excellente nouvelle ! (de la part d'un tout récent converti).

[Je n'avais pas précisé : Céline scandale n'est pas une biographie, c'est un livre à la fois sur le romancier "de génie" (des lectures passionnantes - et pas trop spécialistes - de son œuvre sont proposées et ont considérablement enrichi la mienne), et sur ce que le personnage public nous apprend de l'antisémitisme.]

- Quasimodo, c'est moi qui ai fait un amalgame entre tes mots et ma petite connaissance de ce qui a été publié autour de Céline. En fait, le livre que tu proposes me tente davantage qu'une biographie. J'aurai plus de plaisir à lire un livre qui cite des textes et parle de l'écrivain qu'un récit de sa vie, seulement... Enfin je ne sais pas trop, en même temps, c'est difficile de quitter cette écriture, alors peut-être un autre de ses récits...

kashmir a écrit:Enfin je ne sais pas trop, en même temps, c'est difficile de quitter cette écriture, alors peut-être un autre de ses récits...

C'est le mieux, je suppose (et j'en ai très envie aussi, mais ça risque de ne pas être pour tout de suite…)

Dans une maison où j'ai passé quelques jours, chez des amis, j'ai trouvé une édition de 1942 de Mort à crédit, illustrée par Gen Paul

Quasimodo a écrit:

Dans une maison où j'ai passé quelques jours, chez des amis, j'ai trouvé une édition de 1942 de Mort à crédit, illustrée par Gen Paul

J'en serais curieuse, aujourd'hui.

Voyage au bout de la nuit

Voilà, je "l'ai fait" Le Voyage... Après avoir longtemps refusé de le lire - j'avais simplement peur d'affronter ce livre, de ne pas arriver à y rentrer -  je l'ai lu et je comprends maintenant les écrivains - pour ne citer qu'eux - qui disent l'avoir relu parfois même plusieurs fois, parfois tous les ans pour certains.

Ce livre m'a vidée, tourmentée, posé tant de questions : c'est le genre d'écrit dans lequel on avance avec son vécu personnel sur le dos et il faut faire avec.
On ne croise pas tant de livres qui vous perturbent autant durant les années de lecture - c'est mon troisième! - mais il fallait finalement que je le lise.

Une fois la dernière page tournée, j'étais désemparée de ne plus "entendre" la voix de Bardamu, il me manquait quelque chose.


J'avais beau essayer de me perdre pour ne plus me retrouver devant ma vie, je la retrouvais partout simplement. Je revenais sur moi-même. Mon trimbalage à moi, il était bien fini. A d'autres... Le monde était refermé! Au bout qu'on était arrivés, nous autres!... Comme à la fête!... Avoir du chagrin c'est pas tout, faudrait pouvoir recommencer la musique, aller en chercher davantage du chagrin... Mais à d'autres!... C'est la jeunesse qu'on redemande comme ça sans avoir l'air... Pas gênés!... D'abord pour endurer davantage j'étais plus prêt non plu!... (...) j'avais pas réussi en définitive.

C'est vrai que c'est une grande expérience, Le voyage au bout de la nuit...

kashmir a écrit:
On ne croise pas tant de livres qui vous perturbent autant durant les années de lecture - c'est mon troisième! - mais il fallait finalement que je le lise.

C'était quoi les deux autres ?

https://www.franceculture.fr/emissions/louis-ferdinand-celine-au-fond-de-la-nuit-grandes-traversees/saison-01-07-2019-26-08-2019?xtor=EPR-3
5 x 1H49 quand même.
J'en suis à 1/5. Comme on peut s'y attendre, c'est rien moins que simple, mais fort intéressant (assemblage d'interventions d'historiens, d'écrivains de tous bords). Quant à comprendre l'articulation de l'oeuvre et de l'homme, c'est pas gagné.

4/5, Bagatelles pour un massacre : vraiment une émission précieuse, avec nombre d’intervenants compétents (et pas toujours en consensus), éclaircissant un peu l’incongru d’un grand écrivain fourvoyé dans l’antisémitisme.
Blessé par l’échec éditorial de Mort à crédit, reconverti avec succès dans le pamphlet, aussi porté par l’air du temps et rescapé pacifiste de la Première Guerre mondiale, rapidement Céline amalgame dans les Juifs (y compris francs-maçons et communistes) tout ce qu’il rejette (exècre, hait, etc.), notamment en tant que médecin sympathisant avec « l’hygiénisme » nazi pour désigner la vermine (déshumanisation) à éliminer.
Reste l'odieux collabo efficace par son style, mais voilà, le style est là (de brillants extraits)…

parmi les intervenants y avait-il l'un des écrivains qui ont fait sa biographie ? merci !

Oui Bédoulène, chercheurs, enseignants, historiens, écrivains, éditeurs, et bien sûr biographes.

Je me demande s'il est judicieux de lire d'abord la biographie d'un auteur avant ses oeuvres ?

Ce n'est pas sûr, maintenant celle de Céline occulte presque son oeuvre _ en tout cas personne ne peut l'ignorer...

@Bédoulène, je dirais que la lecture des oeuvres d'un écrivain entraînera plus ou moins forcément la lecture de la biographie si on apprécie celui-ci.

Eh bien… je ne sais pas. Oui et non. Je crois que je préfère parfois ne pas trop en savoir. Mais j'aime beaucoup les entretiens.

merci pour vos réponses ! à réfléchir !

Tristram a écrit:https://www.franceculture.fr/emissions/louis-ferdinand-celine-au-fond-de-la-nuit-grandes-traversees/saison-01-07-2019-26-08-2019?xtor=EPR-3
5 x 1H49 quand même.
J'en suis à 1/5. Comme on peut s'y attendre, c'est rien moins que simple, mais fort intéressant (assemblage d'interventions d'historiens, d'écrivains de tous bords). Quant à comprendre l'articulation de l'oeuvre et de l'homme, c'est pas gagné.

Absolument passionnantes ces grandes traversées de cet été !
Ah oui je recommande .
Et pour moi , le fait d'accepte de lire Céline s'accompagne de façon incontournable d'une plongée dans la vie de l'homme , sachant qu'une grande partie nous échappera . L'être humain est un fatras de complexité . Et cet individu particulièrement .

églantine a écrit:
Et pour moi , le fait d'accepter de lire Céline s'accompagne de façon incontournable d'une plongée dans la vie de l'homme , sachant qu'une grande partie nous échappera . L'être humain est un fatras de complexité . Et cet individu particulièrement .

Un témoin de premier plan vient de nous quitter, dans la nuit de jeudi à vendredi: Lucette Destouches est décédée.

Une conférence de Philippe Forest (1 H 12) qui éclaire un peu mieux à mes yeux l'ambivalence génie littéraire/ salopard de Céline :
https://youtu.be/C-PFs0qORR0
Plutôt que de pitié ou de compassion, je parlerais peut-être plus volontiers de refus/ révolte et d'empathie/ pathos authentique.