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Luigi Di Ruscio

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Message par Bédoulène Dim 1 Juil - 20:59


Luigi Di Ruscio
1930-2011

Luigi Di Ruscio Avt_lu10



Luigi Di Ruscio ( Fermo , 27 janvier 1930 - Oslo , 23 février 2011 ) était un poète et écrivain italien .

Autodidacte (il n'obtient que la licence de cinquième année), il exerce différentes professions et n'étudie que les classiques américains, français et russes, la philosophie grecque , les sagas de la mythologie nordique , l'œuvre de Benedetto Croce . En 1953, un jury présidé par Salvatore Quasimodo lui décerne le prix de l' unité . En 1957, il s'installa en Norvège , où il travailla pendant quarante ans dans une usine métallurgique, et épousa un citoyen norvégien, dont il eut quatre enfants.

En plus de la production de livres, il a collaboré avec des œuvres poétiques et des interventions en prose dans divers magazines et journaux (entre autres: "Moments", " The Contemporary ", "Réalisme lyrique", " Red Shadows ", " Alfabeta ", "," Azimuth ").

Parmi ses critiques (dans les journaux et magazines tels que Il manifesto , Liberazione , L'Unità , Corriere della Sera , Il Messaggero , Panorama , Il Ponte , La Stampa , La Repubblica , Il Riformista , Allegoria ), nous nous souvenons d' Aldo Capasso , Enrico Falqui , Eugenio De Signoribus , Paolo Volponi , Angelo Ferracuti , Massimo Raffaeli , Roberto Roversi , Sebastiano Vassalli , Biagio Cepollaro , Stefano Verdino , Francesco Leonetti , Silvia Ballestra , Andrea Cortellessa , Flavio Santi , Goffredo Fofi , Giulio Angioni , Massimo Gezzi , Walter Pedullá , Giorgio Falco , Emanuele Zinato .

Franco Fortini a écrit que ses "poèmes de misère et de faim, de dégradation et de révolte, sont nés de l'expérience directe et sont la transcription; leur thème n'est pas différent de celui de la poésie du IVe État qui, dans les premières décennies du siècle, a été dans notre pays, au moins d'intentions, très fécond [...] Et ces versets sont en somme un document humain de zones déprimées, de cette partie de nous-mêmes déprimée qui demande, depuis des générations, la reconnaissance initiale du visage humain ". [2]

Pour Salvatore Quasimodo , "Di Ruscio est un homme d'avant-garde dans le sens positif, c'est-à-dire de la foi dans l'actualité et de la violence du discours. La folie n'est pas en lui une académie qui dessèche l'inspiration dans le bunker des versets prémédités [...] Les poèmes de Luigi Di Ruscio sont dans l'angoisse d'un crescendo de la manie symbolique de la persécution de l'auteur qui n'aime pas se distraire sélectionnez une belle page de l'auditorium. La Marche ne se soucie pas de savoir si elle est lue ou non; le rythme terne et perpendiculaire dans la forme, dans ses versets vient d'une raison rigoureuse de contenu ». [3]

En Mars 2014, l'éditeur Feltrinelli publie le volume intitulé Romanzi, avec une introduction par Angelo Ferracuti et postérieur par Andrea Cortellessa, contenant les œuvres Palmiro, Cristi pulvérisé et Neve nera et l'annexe Apprenticeship.

Traduits en français

2014 - La neige noire d'Oslo
2015 - Palmiro
2017 - Christs pulvérisés

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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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Message par Bédoulène Dim 1 Juil - 21:22

La neige noire d'Oslo

Luigi Di Ruscio 41ptin10

L’auteur a émigré sous la période fasciste d’Italie à Oslo en Norvège où il vivra jusqu’à sa mort en 2011. Il conservera toujours son « italianitude » comme il l’appelle, ses écrits seront en langue italienne, langue qu’il se gardera d’apprendre à sa famille norvégienne ; la langue italienne ou plutôt le dialecte de Fermo préserve son identité italienne, malgré l’exil, malgré les demandes de sa femme qui souhaiterait qu’il se normalise Norvégien.

L'exil : «Quand j’ai émigré, j’avais trois livres dans mon carton : la Divine Comédie, la grosse anthologie Poesia italiana del dopoguerra publiée en 1958 et qui incluait mes poésies, ainsi que Non possiamo abituarci a morire, mon premier recueil édité en 19531. »

« J’ai transplanté à Oslo tout l’univers linguistique de Fermo lequel, à cause des communications de masse, disparaissait dans sa patrie d’origine. »

L’ouvrier : "J'avoue : je m'autorise à me foutre de la gueule du moi soussigné, par contre du moi métallo jamais."


Dans cette autobiographie il parle brièvement de son enfance en Italie à Fermo dans le Piceno, de sa vie d’ouvrier métallo dans une usine d’Oslo,  durant de nombreuses années, de sa famille, femme et enfants, de la politique, des syndicats et surtout de l’écriture, la poésie, toujours, tous les jours, comme un forcené il écrit…………..

C’est dans sa vieillesse et la solitude qu’il rédige ce livre et je préfère vous livrer ses mots qui dans la lucidité le révèlent :

« voilà que je me prends à rêver d’une poésie du Piceno, moi qui me proclamais internationaliste, je fus accusé de jdanovisme, un obstiné qui noircit des feuilles la nuit a écrit Fortini dans Paysage avec serpent, on me promit même d’être publié dans l’Almanacco delle Specchio, j’étais bouffi de satisfaction, essayer de m’imaginer consacré par tant d’honneur littéraire, on te publiera l’année prochaine ou celle d’après, dix ans passèrent et le plus beau c’est que l’Almanacco est mort tandis que je suis encore envie, certes, je n’avais pas conscience de mes limites orthographiques et syntaxiques et le décravaté que j’étais  ne savait rien de la construction verticale de la langue, seule une écriture aussi désespérée que forcenée, un langage baladé jusqu’aux confins des terres nordiques où les restes de l’ère glaciaire s’entêtent de perdurer. »

L’auteur ironise souvent sur sa personne, l’église et ses représentants, les politiques, les critiques ….

« Verdino m’a fait la préface gratis, il y a des poètes qui perçoivent une petite rétribution quand ils publient leurs poésies, même s’il serait plus juste de payer le lecteur qui doit s’embarquer dans une lecture éreintante pleine de pièges et d’énigmes. »

« Si j’étais néoréaliste ce n’était pas parce que j’aimais le réel mais parce qu’il me répugnait profondément, ceux qui aiment l’état actuel des choses ont toujours été antiréalistes par nature et mon écriture à moi parle de rêves. »


Ne s’empêche aucune réflexion et s’il avoue son faible niveau d’instruction  il a lu, beaucoup et cite d’ailleurs en argumentation de ses propos,  et de ses nombreuses digressions, des auteurs, des livres.

« Ne pas avoir de doutes, ne pas comprendre que tout est incertain, ne pas comprendre que tout est à la fois vrai et faux, qu’il n’y a de juste que la compassion. »

Il retourne régulièrement en Italie et s’intéresse à la politique de son pays de naissance, comme de son pays de vie.

« Imaginez un peu le choc quand de retour en Italie pour les vacances je vis la police armée postée devant les banques, qui me dévisageait avec sa mitraillette. Puis un défilé de cinquante-cinq mille prêtres et autant de moines sans compter les polices de trois ministères différents, des élections provinciales en plus des régionales, un nombre démesurés de députés et de sénateurs dont plus de quatre-vingts pour cent ne sert à rien, un nombre incalculable de véhicules payés par l’Etat italique sans parler des portables gratis avec lesquels ils appellent leurs putes, une foule énorme de fourbes et d’andouilles et voilà qu’arrive le politicien de luxe qui veut réformer :les protections sociales et s’écharne sur les misérables retraites, réformons plutôt les protections sociales des charognes, arrêtez de vous acharnez sur les miséreux, honte à vous ! »
Conscient des dramatiques évènements  qui ont sévi au XXème siècle dans le monde,  mais anarchiste de  cœur,  rêve encore de la dictature du prolétariat, malgré une utopie devenue cauchemar.


Relations avec la religion :

[…]cette mort m’a poinçonné à jamais, chaque homme étant à l’image de Dieu c’était comme si l’on avait craché sur le sacré. »

« Revoilà le vicaire du Christ dans toute sa suffisance, il lutte désespérément contre la mort bien qu’il ait une merveilleuse vie éternelle à portée de main, exaspération des conditions météorologiques, un 15 août avec un froid nordique embusqué sur les cimes… »

« Durant l’interrogatoire (en Norvège) quelqu’un m’a demandé : pourquoi ne rentrez-vous pas en Italie puisque vous vous sentez italien ? Si les démocrates-chrétiens m’avaient donné ne serait-ce qu’une place de balayeur je serais resté en Italie, et si l’archevêque de Fermo m’avait pistonné pour me faire embaucher dans une usine italienne je serais resté aussi. Choses plus qu’improbables pour un communiste et poète blasphérique, j’ai donc été obligé d’émigrer pour sauver toute mon italianitude, pour ne pas dévoyer mon âme.
On m’interrogea aussi sur mon pessimisme joyeux et mon optimisme triste. »


Justifie de son honnêteté morale de citoyen et de ses choix politique et syndical :

« Je me sens tout-puissant bien qu’au seuil du gâtisme, nous avons toujours, à tour de rôle, lavé notre vaisselle, cuisiné nos soupes, déblayé la neige amoncelée devant notre porte, la plus haute moralité c’est de ne pas être un larbin et surtout de ne pas avoir besoin de larbins, restons jusqu’au  dernier jour de notre vie en dehors de ce christianisme encenseur de larbins, parce que c’est la religion des patrons, et quand j’écris ne fais pas semblant d’ausculter le souffle de Dieu sur les décharges déployé…………… »

(une anecdote au sujet de son père, maçon : les ouvriers n’avaient pas le droit de porter une montre en travaillant, ils étaient tenus de travailler jusqu’à plus jour, fi du nombre d’heures !)

Autres extraits :

« […..]qui est le plus méchant ? Celui qui fait du mal parce qu’il en éprouve du plaisir ou celui qui fait du mal et n’en éprouve aucun plaisir aucun bien au contraire ? »

« Une petite réduction de ma retraite réelle suffit à me plonger dans le désespoir absolu, car on sait pertinemment qu’ils ne pourront jamais rééquilibrer le budget de l’Etat sans rendre les misérables encore plus misérables. Peut-être pensent-ils que la retraite qu’ils me donnent est déjà trop pour quelqu’un comme moi, émargination permanente comme étranger, comme communiste et comme poète extrême, jamais je n’ai vendu mon intelligence, ma bite non plus, depuis que je suis retraité je fais quelques courses pour un cordonnier, j’espère pouvoir à nouveau passer les vacances en Italie sans que le tout voyage dans un cercueil. »


--------------------------------------------------------


La préface est intéressante pour cerner la personnalité de l’auteur, la nature de l’exil et l’étonnante écriture que certains ont qualifiée de « jazzée ».

C’est bien sur une réflexion sur l’identité et l’exil. Mais Di Ruscio est avant tout un poète et un écrivain, c'est dans l'écriture qu' il peut s'exprimer librement ; mais il ne concevait son écriture qu' en langue italienne.

J’ai apprécié ses idées, ses arguments et son honnêteté, son humour et son ironie. Les relations avec sa femme notamment sont présentes tout au long de ce récit, mais avant tout j’aime quand il parle du soussigné poète, alors il me fallait absolument chercher ses poèmes.

Pas pu trouver en français puisque l’auteur n’écrit qu’en italien donc j’ai fait une traduction sur le net (avec tout ce que ce genre de traduction peut avoir d’aléatoire)

QUAND JE DÉCOUVRIRA MON PÈRE

Quand j'ai découvert mon père en train de regarder les fourmis
le soleil a brisé les pierres et étourdi les maçons sans un chapeau de papier
un trou noir autour des grains de terre malaxée
et l'essaim de fourmis avec trop de graines traînées
et mon père avec dégoût a rampé son pied sur le nid
alors j'ai appris à regarder les fourmis et d'avoir ce dégoûtant
et l'humain dans mon père est dans ce dégoût abstrait
cet assaut des sens de la nullité que mon père noie
avec le match à remorquer et chaque victoire et chaque perdu la saluent avec du vin
et la gueule de bois lui apporte une sorte de fureur désespérée
et lance des assiettes et des verres contre le mur
et il se condamne dans cette fureur ou dans le silence
et dans l'effort qui est une bataille perdue sans sens et sans but
Mon père a découvert son image dans la fourmi et la détruit
le vin, la fatigue, la fumée, se cassent la poitrine avec une toux qui tousse
c'était présent dans tous mes rêves de mon enfance
l'habitude de regarder la fourmi a perdu mon père
et je vis maintenant dans cette fourmilière avec la même colère que mon père
ce qui détruit la fourmi industrieuse, dégoûtante.

Pour Catherine

tu devras résister à l'eau au feu dans l'obscurité
tu devras rester humain malgré la brutalisation généralisée
toucher tous les éléments de la mort jusqu'à la mort
vis tout ce qui a déjà été vécu et ne sera jamais revécu
ne crois même pas un mot de tous ceux qui vous diront
nous qui vivons aussi pour représenter tous ceux qui sont morts
et tous ceux qui viendront et jusqu'à ce que la résistance de l'un reste
la défaite n'est pas encore arrivé
pas la rose enterrée mais les communistes massacrés et enterrés
tout doit être avalé même par ce que je méprise profondément
la violence et la torture stabilisent le monde comme force de gravité
maintient le système solaire ensemble et toutes ces familles
maintenu debout par la violence du chef de famille
et tous les organismes étatiques et para-étatiques et tous superposés et subordonnés
et la violence légitime serait celle qui viole mon âme
il faut savoir absolument dans quel monde nous vivons
si je vois des mirages cela ne veut pas dire que le salut n'existe pas
une fois qu'il semblait assez proche pour être en mesure de l'attraper pour toujours
le soussigné a de la chance
la transition entre la conscience et rien ne sera très courte
Une agonie longue et spectaculaire ne nous est pas destinée
l'insulte d'être vivant sans conscience ne sera pas pour nous
les cliniciens les plus renommés ne nous prépareront pas de longues agonies
notre misère nous sauve
de l'insulte d'être vivant sans notre esprit
nous reviendrons tranquillement à rien d'où nous venons
c'est déjà tellement que le miracle de mon existence a été là
même réussir à vous voir tous


pour en savoir un peu plus : https://irisnews.net/il-poeta-operaio-le-poete-ouvrier-textes-luigi-di-ruscio-illustrations-pierre-rosin/

Une écriture qu’il faut apprivoiser et un auteur à découvrir.

Je continuerai d’ailleurs avec Palmiro.


mots-clés : #autobiographie #exil #identite


Dernière édition par Bédoulène le Dim 1 Juil - 21:41, édité 2 fois

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Message par animal Dim 1 Juil - 21:28

grâce à toi ça devrait passer dans la ours-panda-pal dans pas trop longtemps !

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Message par Bédoulène Dim 1 Juil - 21:38

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Message par Tristram Lun 2 Juil - 0:42

Auteur bien tentant, avec ce commentaire, Bédoulène !

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