Paolo Cognetti
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Re: Paolo Cognetti
Je trouve très intéressante la couverture une tête de loup formée par des montagnes
La félicité du loup
Une histoire de loup, de moutons, de berger, d’éleveur ? si peu, mais ce bel et sauvage animal un homme, l’ancien garde-forestier Santorso, le connait bien, il peut imaginer son parcours, sa vision sur les hommes et le village.
La félicité du loup ? tout simplement sa liberté de mouvement car c’est un nomade le loup.
« Le bandit débarqua à Fontana Fredda précisément quand le garde n’y était pas. Il arriva de l’est, par le col de la Finestra, avant qu’il ne fasse jour : c’était un loup solitaire qui rôdait de vallée en vallée, restant dans les bois et ne traversant les routes que si nécessaire, toujours de nuit. À cette heure-là, la neige était encore glacée et tenait bien, aussi avait-il pu atteindre le passage sans laisser d’autres traces que celles de ses griffes sur les tronçons les plus pentus. Il dépassa la chapelle, le mur de pierres sèches qui un temps avait été une frontière, et s’avança au-dessus du petit plateau dans la grisaille qui annonce l’aube.
Humant l’air, il retrouva de cette contrée une mémoire lointaine, un souvenir reçu en héritage. Comme les règles auxquelles il obéissait aveuglément – rester sur les hauteurs, ne pas quitter la forêt, voyager de nuit, se tenir à bonne distance des maisons et des routes – même s’il avait compris que quelque chose avait changé depuis qu’elles avaient été établies. Au village quelqu’un devait déjà être debout. Il sentit une odeur de feu, qui était une odeur d’homme, et celle de son bétail, mais il s’agissait de présences beaucoup plus ténues qu’à l’époque où lui, ou un autre avant lui, avait été chassé de ces terres.
Le vent changea de direction, caressa la montagne et lui apporta le parfum des bois. Il sentit l’odeur du chamois, du cerf, du sanglier : il y avait beaucoup plus de gibier qu’autrefois, quand ses ancêtres devaient guetter des journées entières pour trouver un loir ou un blaireau, nourriture qui ne les rassasiait pas et les obligeait à être toujours en chasse. Son ennemi s’en allait à présent, il laissait le champ libre. Dans les forêts les proies abondaient et chasser était devenu facile. Le loup leva son museau au vent, attendit qu’il tourne encore une fois et lui apporte d’autres nouvelles d’en bas, et il eut la confirmation : l’odeur de l’homme n’était plus qu’un semblant d’odeur, le sillage de quelqu’un qui était passé puis était déjà reparti. Il observa les près en jachère, les cheminées éteintes, et il lui sembla avoir encore affaire à un de ces villages désertés qu’il avait traversés dans son voyage. L’ennemi avait bel et bien perdu de la vigueur, peut-être pas au point d’être devenu inoffensif, mais assez pour qu’il puisse se risquer en bas. Il était peut-être temps de changer les règles.
Une autre sensation se fit jour en lui, qui n’avait rien à voir avec la faim, la chasse, la peur, la prudence, le calcul. Il l’éprouvait chaque fois qu’il atteignait une crête et qu’il surplombait une nouvelle vallée. Une sorte d’excitation, une odeur qui l’attirait encore plus que celle du cerf ou du chamois. L’odeur de la découverte.
La chapelle en avait vu passer, des voleurs, braconniers, contrebandiers et hors-la-loi de tous ordres. Le loup dévala le col, silencieux et léger sur la neige dure, avançant à découvert jusqu’à ce qu’il trouve de nouveau un abri au plus profond de la forêt. »
Situation : Ce massif frontalier entre Suisse et Italie regroupe plus d’une douzaine de sommets de plus de 4000m.
Ici c’est Fontana Fredda ; le restaurant « le Festin de Babette » (et oui la patronne a lu le livre de Karen Blixen) où se restaurent les skieurs, en hiver, puis les forestiers, bûcherons plus tard, pour nettoyer la forêt qui a souffert du rude hiver et pour les coupes qui seront aux enchères.
Babette a engagé Fausto comme cuisinier, bien qu’ « écrivain » (1 livre publié et il a le besoin d’écrire toujours, sur ses carnets) celui-ci aime cuisiner et de plus connait la montagne depuis son enfance alors que son père l’emmenait y marcher et grimper. Babette a aussi engagé Silvia une jeune fille comme serveuse, elle fait des missions diverses selon les saisons, ramassage des pommes de terre, pommes ou autre, elle se cherche encore un destin.
Il y a donc aussi Santorso, qui boit trop, mais qui comprend la Montagne même quand elle le blesse, qui connait toutes ses odeurs, ses bontés et ses colères.
Et là-haut bien plus haut à 3000, 4000m d’altitude se trouve le refuge Quintino Sella tenu par le guide Dufour, sa fille et un Népalais Pasang. Et les nombreux grimpeurs qui s’affrontent à la Montagne, qui réussissent, s’y perdent, y meurent parfois.
le refuge Quintino Sella
Fausto et Silvia se retrouvent souvent, dans la Montagne, dans le refuge, sur un bivouac, amoureusement !
Puis vient le moment de se dire aurevoir, Babette part en vacances, ferme le restaurant, les touristes sont partis, c’est le moment de se séparer pour Fausto et Silvia, à regret pour le romantique qu’est Fausto.
Cette histoire, c’est donc celle de la Montagne, de tout ce qui y vit, hommes, faune, flore, au gré des saisons et à présent, au gré des ans et du réchauffement climatique, qui même s’il n’est pas nommé est bien présent.
Le Mont Rose
Des arbres,
« Il observa la forêt et remarqua que les branches les plus exposées des mélèzes commençaient à jaunir. C’étaient les arbres de Fontana Fredda, arbres du soleil, du vent, des versants au sud, mais ils n’aimaient pas le gel, et lorsqu’ils le sentaient arriver, ils entraient en léthargie. Les sapins, impassibles, gardaient leurs aiguilles et ne gaspillaient pas leurs forces dans la mue saisonnière : deux arbres si proches, et deux stratégies si différentes pour affronter l’hiver. Les premiers à faner étaient les mélèzes blessés, qui par la foudre, qui par une chute de pierres, qui par une excavation ayant coupé une racine, mais en l’espace de quelques jours, la forêt entière virerait au jaune et au rouge, se retranchant dans un long sommeil pendant que le vert foncé des sapins monterait la garde.
Fausto avait lu quelque part que les arbres, contrairement aux animaux, ne pouvaient chercher la félicité autre part. Un arbre vivait là où sa graine était tombée, et pour être heureux, il devait faire avec. Ses problèmes il les résolvait sur place, s’il en était capable, et s’il ne l’était pas il mourait. La félicité des ruminants, en revanche, suivait l’herbe, à Fontana Fredda c’était une vérité manifeste : mars au bas de la vallée, mai dans les pâturages des mille mètres, août dans les alpages aux alentours des deux mille, puis de nouveau en bas pour la félicité en demi-teinte de l’automne, la seconde modeste floraison. Le loup obéissait à un instinct moins compréhensible. Santorso lui avait raconté qu’on ne comprenait pas très bien pourquoi il se déplaçait, l’origine de son intranquillité. Il arrivait dans une vallée, y trouvait peut-être du gibier à foison, pourtant quelque chose l’empêchait de devenir sédentaire, et tôt ou tard il laissait tous ces cadeaux du ciel et s’en allait chercher la félicité ailleurs. Toujours par de nouvelles forêts, toujours derrière la prochaine crête, après l’odeur d’une femelle ou le hurlement d’une horde ou rien d’aussi évident, emportant dans sa course le chant d’un monde plus jeune, comme l’écrivait Jack London. »
Extraits
« Santorso était très fier de ce qu’il avait combiné, il était d’humeur loquace. Il coinça la tasse entre ses deux plâtres, réussit à la porter à ses lèvres et but une gorgée. Sa technique était déjà bien rodée.
Il dit : C’est du gin, je le fais moi-même.
Tu fais du gin ? Et comment tu fais, t’as un alambic ?
Un alambic, et puis quoi encore ? Je prends de la vodka qui n’a pas de goût et j’y mets des baies de genièvre. Goûte voir.
Fausto goûta la liqueur et en fut étonné : c’était du gin, impossible de ne pas tomber dans le panneau. C’était un bon gin qui n’aurait pas déparé dans les bars de Milan.
J’aime bien parce qu’il a le goût de la forêt, dit Santorso, puis il vida sa tasse à la santé de son ami cuisinier, ce faux cuistot qui, allez savoir pourquoi, s’était pris d’affection pour lui. »
Et parfois la montagne défigurée : « Elle ne remarqua qu’ils avaient rejoint le col qu’une fois atteinte la station d’arrivée du téléphérique. Ce fut un choc, une violente interférence : les hideuses structures des installations, les filets de sécurité, les déblais, le béton brut. Pasang ne marqua pas de pause, il mit le cap au nord après le col, continuant le long de la crête, et bientôt les signes des pistes s’effacèrent sous la neige. Un peu à cause du vent qui soufflait là-haut, un peu à cause de l’altitude à laquelle elle était montée trop vite, Silvia se sentit désorientée. La veille encore elle était dans un train qui traversait les villes et les champs d’été. Le vent faisait maintenant des trouées dans les nuages, elle levait les yeux des pieds de Pasang et à travers ces brèches elle découvrait tantôt le bleu du ciel, tantôt une vision fugace de roche, glacier, sommets. Sommets qu’elle ne reconnaissait pas. Dans la neige une série d’empreintes, de chamois ou de bouquetins peut-être, partait dans une direction différente de la leur, et elle en vint à penser : si j’étais seule, je me perdrais. Je pourrais errer là-haut dans la neige et le brouillard jusqu’à la nuit tombée, et c’en serait fini de moi. »
Un vieux glacier : « Puis le soleil surgissait de derrière la pointe Parrot et la pyramide Vincent, pendant les longues heures d’été il cognait sur le glacier et la couche de neige qui le recouvrait s’amenuisait de jour en jour, laissant voir crevasses, séracs et bancs de glace grisâtre qui, l’après-midi, se voilait d’eau. Il n’était plus qu’un vieux glacier battant en retraite, pourtant dans sa belle jeunesse il en avait occupé, du terrain. Il avait fait peur, on ne le prenait pas en pitié comme maintenant : passages de montagne abandonnés car devenus infranchissables, vallées restées dans les légendes comme autant de paradis perdus. Quant aux hommes qui s’y aventuraient, nul ne savait combien de leurs cadavres il renfermait encore. On disait que le glacier mettait soixante-dix ans à rendre ceux qu’il avait fait prisonniers : lorsqu’ils disparaissaient, ils étaient jeunes et vaillants, ils dévissaient dans l’ascension de quelque sommet, et une fois leurs enfants devenus vieux, une chaussure défoncée, un piolet en bois et d’autres pièces de musée refaisaient surface, plus bas, là où le glacier les avait emportés. Le mont Rose était constellé des croix et plaques en la mémoire de ces disparus, avec leurs noms, les dates et parfois même leurs portraits. Dans ce cimetière de haute montagne, un prêtre montait tous les étés donner une messe, il bénissait les refuges, leurs gardiens et les alpinistes qui montaient, et disait une prière en souvenir de ceux qui n’étaient plus redescendus. »
Nouvelle terre : « Cet endroit n’était ni sur les cartes topographiques ni dans les souvenirs de Fausto. Trente ans plus tôt, le glacier était partout, et son père l’amenait le voir. On devinait que son retrait était récent car les blocs n’avaient pas encore été colonisés par les mousses et les lichens, et le sable ne s’était pas transformé en terrain fertile, seules quelques plantes pionnières commençaient à sourdre. Fausto se rendit compte qu’il était en train d’observer un coin de Terre qui venait de voir le jour, n’avait pas même été nommé par l’homme ni consigné dans ses carte »
Le glacier : Et là-devant, je te présente sa majesté le glacier du Gorner. Gornergletscher.
Il est immense, où il va ?
Où il va ? Dans le Rhône. Le lac Léman. Puis à Lyon et au sud en Provence.
Impressionnant.
Ici mon père me disait toujours : maintenant essaye de distinguer la neige du Rhône de la neige du Pô si tu y arrives. Cette histoire de ligne de partage des eaux lui sortait par les yeux.
C’était donc ça, la cité perdue de Félik. Les premiers quatre mille mètres de la vie de Silvia. À leurs pieds les vallées à peine effleurées par le soleil se confondaient, la planète bleue qui recommençait à se débattre, et autour la surface de cet astre glacé resplendissait. Les crêtes du mont Rose semblaient avoir été taillées à coups d’épée. On distinguait les cordées qui les remontaient une à une. Tout était si net et essentiel qu’elle commença à comprendre autrement la réponse que Pasang lui avait donnée. De la neige, du vent, du soleil »
Les fleurs : Babette avait raté la floraison de juin après l’avoir attendue chaque année avec dévotion pendant trente-cinq ans : des campanules, des pissenlits, des myosotis, des achillées, ne restaient plus que des champs fauchés et épandus, et des épilobes les tiges sèches sur les rives.
Les coqs : Il savait où chercher et, ce soir-là, il les trouva enfin. Deux beaux mâles adultes, noirs sur la neige blanche, en plein combat. Les tétras-lyres choisissaient toujours les mêmes endroits pour se battre, année après année, ils revenaient dans leurs arènes. Ils sortaient aux dernières lueurs, quand le soleil avait déjà disparu derrière les crêtes mais éclairait encore, à cette heure que les Français appellent entre chien et loup*. Santorso aimait bien cette expression. Entre le chien et le loup, entre le crépuscule et la nuit, les petits coqs de bruyère sortaient pour en découdre, ils y allaient à coups de patte, de bec, d’ailes, tout ce qu’ils avaient pour combattre, et leur fureur était telle en ce début de saison des amours qu’ils pouvaient ignorer un engin chenillé, un homme avec des jumelles et même le rock’n’roll. Santorso observa les beaux sourcils rouges des deux coqs, leur plumage gonflé pour intimider l’adversaire. Dans un coin les femelles aussi attendaient de connaître le vainqueur. Neige ou pas neige, ce moment avait toujours marqué pour lui le début du printemps.
Silvia : » Mais Fausto n’était pas du genre à pleurer sur son sort. Il se dit que Silvia viendrait peut-être à Noël, après tout. Et peut-être quelques samedis et dimanches pour lui donner un coup de main. Il ne tenait qu’à eux de trouver comment continuer, s’ils le voulaient. Puis il sentit le soleil d’octobre, tiède sur sa peau – ne le gaspille pas, se dit-il, ne le gaspille pas –, il mit ses chaussures et s’en alla en montagne faire un tour. »
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21652
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : En Provence
Re: Paolo Cognetti
Un auteur qui connait la montagne et l'aime, s'en approche au plus près et y conduit ses lecteurs. J'ai suivi les personnages dans la forêt, les vallées et vers le sommet.
Une lecture intéressante pour ce qui est su de la Montagne et de ceux qui y vivent, car si pour certains la montagne c'est le ski, pour ces montagnards c'est leur vie quotidienne.
merci à ceux qui partage la LC
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Bédoulène- Messages : 21652
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Re: Paolo Cognetti
À Fontana Fredda, mille huit cent mètres, Fausto, quarante ans, a rejoint son alpe d’origine pour se ressourcer après son divorce. Il est cuisinier au Festin de Babette (nom de restaurant inspiré de Blixen), et a une liaison avec Silvia, la serveuse.
Après l’hiver et la saison de ski, il retourne à Milan finaliser sa séparation, puis revient dans la montagne en tant que cuisinier dans un camp de forestiers ; il revoit Silvia, qui travaille dans un refuge.
Le village s’éteint, et les loups reviennent. Santorso l’ancien garde forestier connaît bien les environs et le contexte.
Fausto écrit, et ses références culturelles sont nombreuses (Hokusai, Hemingway, Rigoni Stern, etc.).
D’emblée ma lecture a été desservie par celle, récente, de Jours à Leontica de Fabio Andina, dont je recommanderais la lecture.
Pour ce qui est de l’écriture/ traduction : peut mieux faire :
« On y arrive en longeant une crête pour y arriver. »
\Mots-clés : #alpinisme #nature
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15934
Date d'inscription : 09/12/2016
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Re: Paolo Cognetti
Dans la lecture présente, le contemplatif et l'activité se partage, je pense, les lieux.
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Bédoulène- Messages : 21652
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Re: Paolo Cognetti
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Tristram- Messages : 15934
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Re: Paolo Cognetti
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Bédoulène- Messages : 21652
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Paolo Cognetti
A mon tour de mettre en mots quelques impressions de lecture.
J'ai été très sensible à la manière dont la montagne devient très vite entièrement un protagoniste du roman, avec des paysages changeants en fonction de l'altitude et des saisons, qui renforcent et figent aussi des souvenirs. La nature est alors un vecteur d'émotions et aussi une aide à une acceptation de soi, et du passage du temps comme un mouvement permanent.
Paolo Cognetti offre aussi à ce territoire du Val d'Aoste une part de mystère et d'imprévisibilité, comme un reflet des accidents et des ruptures de la vie, où des moments peuvent à la fois représenter un précipice et la potentialité d'une reconstruction.
La félicité du loup a donc été pour moi une découverte enrichissante, malgré quelques regrets. Comme Tristram, j'ai trouvé que l'écriture manquait de fluidité, sans pouvoir trancher avec ce qui relève spécifiquement de la traduction.
Enfin, j'ai eu des difficultés à m'investir émotionnellement dans le lien entre Fausto et Silvia, alors que d'autres protagonistes (Santorso,"Babette") m'ont davantage touché dans leurs questionnements et réflexions.
Avadoro- Messages : 1405
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 39
Re: Paolo Cognetti
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Bédoulène- Messages : 21652
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