Pete Fromm
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Pete Fromm
source: éditeurPete Fromm est né en 1958 dans le Wisconsin et a d'abord été ranger avant de se consacrer à l'écriture. Il a publié plusieurs romans et recueils de nouvelles qui ont remporté de nombreux prix et ont été vivement salués par la critique. Indian Creek est son premier livre traduit en français. Il vit à Great Falls dans le Montana.
Bibliographie en français
1993 Indian Creek : Un hiver au cœur des Rocheuses, roman : Page 1, 2, 3
1997 Chinook, nouvelles
1998 Avant la nuit, nouvelles : Page 1, 2
2013 Comment tout a commencé, roman : Page 1, 2
2015 Lucy in the sky, roman : Page 3
2016 Le Nom des étoiles, roman : Page 3
2018 Mon désir le plus ardent, roman : Page 2
màj le 08/02/2024
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
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Re: Pete Fromm
Indian Creeks
Pete Fromm, un jeune gars de 20 ans comme les autres, qui aime la fête et les copains, et ne rêve que de liberté et de grands espaces… Sans doute pas tout à fait comme les autres : il rêve un peu plus fort . En effet, sur un coup de tête, il lâche la fac et accepte un « job d’hiver » où, pendant 7 mois, il vivra seul avec sa chienne Boone, sous une tente, au milieu de l’immensité enneigée, sans moyens de communication (vraiment aucuns), avec comme seul travail la surveillance d’œufs saumons en incubation au fond de la rivière, qui l’ occupe bien un quart d'heure par jour…
Il va découvrir que la liberté, ça se gagne, ça se paye, ça ce mérite… La solitude, l'ennui, l'angoisse, la multiplicité des difficultés pratiques… C'est dur, mais il finit par apprécier . Avec un humour détonnant, il nous décrit ses déboires, ses découragements, sa lutte contre les éléments, ses grandes balades et ses parties de chasse. Il crève de solitude mais n'est pas du genre à se laisser abattre, et peu à peu il se laisse séduire par cette vie de trappeur, ce défi pour survivre, il prend ses distances par rapport à la « civilisation », et, malgré quelques moments où elle exerce encore sur lui une tentation bien compréhensible, il devient lui-même, un homme fort et autonome, il a gagné !
Les dernières pages, une postface qui constitue un épilogue après l'épilogue, racontent avec toujours la même légèreté et le même humour, comment il est ensuite devenu écrivain, puis père de famille, homme heureux se nourrissant de cette expérience, et sachant transmettre cette histoire où "contre toute attente, le crétin réussit à s'en tirer".
C'est une aventure totalement incroyable au XXe siècle, un truc unique dont il aurait pu revenir fou mais dont il est sorti grandi. Il arrive à décrire l’ennui sans ennuyer une seconde le lecteur, il se passe finalement beaucoup de choses passionnantes dans ce monde solitaire , les paysages sont magnifiques, les animaux fascinants, on est ému, on rit beaucoup (vraiment). C'est une sacrée leçon de vie.
Je vous poste en prime une jolie photo de couguar (ou puma, ou Lion des neiges), histoire de vous faire envie
(commentaire rapatrié)
mots-clés : #nature
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Flore Vasseur
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Re: Pete Fromm
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Re: Pete Fromm
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Re: Pete Fromm
Indian Creek
Alors qu’il n’était encore qu’un étudiant en biologie animale dans le Montana, mais aussi grand lecteur de récits de trappeurs, Pete Fromm s’engage sur un coup de tête dans une mission de sept mois qui consiste à garder un bassin rempli d’œufs de saumons dans la Selway River, une sinueuse rivière engouffrée dans un canyon aux parois sombres et accidentées. Autant dire que le soleil a vite fait de disparaître derrière la masse rocheuse. Mais Pete ne sait rien du terrain qui sera le sien durant ce long hiver car il avoue n’avoir consulté aucune carte avant son départ !
On ne saurait trop saluer le talent de conteur de Pete Fromm. Ses moments de désespoir et d’euphorie, ses observations et réflexions sur son terrain et les animaux qui le peuplent, son évolution face à cette expérience intense, tout nous semble proche, évident, palpable. Oui, on pourrait dire qu’on a la sensation d’une réelle proximité avec le narrateur alors qu’il s’agit tout de même d’une expérience profondément intime avec les grands espaces. L’auteur réussit à nous rendre tout cela accessible, on s’y croirait ! Il y a par exemple cette façon de raconter sa rencontre avec le lynx : il observe des traces, puis d’autres, n’y comprend plus rien, et enfin réussit à réunir les différents indices pour tenter de saisir ce qui s’est réellement passé entre le cerf et le lynx. C’est cette progression dans l’écriture qui nous donne l’impression d’être sur place avec lui.
Cet ouvrage n’est pas une réflexion philosophique sur la nature et son rapport à l’homme, ni un éloge poétique aux grands espaces, il s’agit d’une succession de prises de consciences non moins essentielles et premières dans cette expérience du monde sauvage. Pete Fromm nous livre « un monde en noir et blanc » avec un réalisme cruel et ce qu’il a su éveiller en lui avec honnêteté et beaucoup d’humour.
Plus tard, lorsque j’abattis mon premier arbre (il s’agissait d’un chicot, avais-je appris, pas d’un arbre mort), j’en choisis un tellement incliné que j’étais certain qu’il tomberait du côté que je souhaitais. Je fis une première entaille, puis vérifiai plusieurs fois que l’arbre penchait toujours dans la même direction. Au moment de le couper, j’entaillai son tronc sur un ou deux pouces avant de jeter un coup d’œil pour m’assurer qu’il n’allait pas tenter un sale coup. Pour finir, je le sciai sans le quitter des yeux et, dès le premier signe de tremblement, j’éteignis la tronçonneuse et détalai comme un lapin.
Comme je n’entendais aucun bruit, je m’arrêtai en laissant un autre arbre entre moi et ma victime. Mon chicot était toujours debout. Il ondulait certes davantage que tout à l’heure, mais il restait debout. Je me cachai derrière l’arbre, stupide et ne sachant que faire. C’est alors qu’une forte bourrasque fit violemment craquer le chicot qui commença à tomber. Lorsqu’il toucha le sol, je poussai un cri de victoire dont je ne me savais pas capable. Je me mis à le débiter. Très vite, j’enlevai mes chemises, heureux de sentir l’air de l’automne sécher ma sueur.
(commentaire rédigé en 2011)
Louvaluna- Messages : 1682
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Re: Pete Fromm
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Re: Pete Fromm
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Re: Pete Fromm
Les nouvelles de ce recueil ont pour cadre les paysages du Montana et de l'Ouest qui tissent des liens entre les êtres, les fêlures, les espoirs ou les désillusions qui les hantent. Du père divorcé qui traverse les Etats-Unis en voiture pour emmener son fils à la pêche au jeune homme qui retourne chez sa mère et son beau-père après une absence de six années, Avant la nuit présente une galerie de personnages inoubliables. Ces histoires offrent autant de tableaux de l'Amérique et se placent dans la lignée des plus beaux textes de Norman Maclean ou deThomas McGuane. Après le succès d'Indian Creek, Pete Fromm confirme, avec ces héros ordinaires auxquels il prête une voix singulière, son appartenance à la famille des grands auteurs de l'Ouest américain.
Avant toute chose, je n'ai pas lu de roman de Pete Fromm, je l'ai découvert par ce recueil de nouvelles.
Elles ont toutes pour toile de fond, la pêche - à la mouche - et donnent lieu à de très belles descriptions de nature et de sensations "de grand air" ! Mais, elles sont toutes l'occasion de nous parler des sentiments mélancoliques, nostalgiques, de nous faire partager les espoirs d'humains en rupture avec une partie de leur vie. Jamais de coté lugubre dans ces nouvelles mais bien une dose d'espoir, d'humour et le rôle "cicatrisant" du partage avec les grands espaces. Beaucoup de douceur dans ces moments partagés...
Pete Fromm excelle dans l'art de la nouvelle. Rien ne manque à ces courts récits et quand on lit la dernière ligne de l'une d'entre elles, c'est pour mieux découvrir la suivante.
Un très beau conteur.
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Re: Pete Fromm
Quasimodo- Messages : 5461
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Re: Pete Fromm
Re: Pete Fromm
Comme topocl, j'ai été plus marqué par ses récits autobiographiques mais je conseille tout de même particulièrement Comment tout a commencé, en raison de son évocation poignante et poétique de la bipolarité.
Avadoro- Messages : 1405
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Re: Pete Fromm
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Re: Pete Fromm
Une petite ville du Texas au bord du désert, attend désespérément, entre 2 tempêtes, le retour de la pluie. Une famille sans histoire : Papa et Maman pensent qu’ Abilene et Austin, leurs deux enfants entre adolescence et âge adulte, sont ce qui leur est arrivé de mieux.
Tout ce que je veux, je l'ai sous les yeux. Chaque jour. Je n'ai pas besoin d'aller chercher plus loin.
Et donc, il ne leur est pas arrivé grand-chose… Face à cette vie aimante mais médiocrement ordinaire, les deux jeunes gens opposent leur fraternité symbiotique, une relation fusionnelle basée sur le base-ball, l'espoir d'un monde meilleur passant par des rêves de championnat et de « match parfait ».
Mais peu à peu, les excentricités d’Abilene tombent dans l’excès, mettent mal à l'aise, et là où Austin s’obstine à ne voir que l'expression du caractère unique et extra-ordinaire de sa sœur, les adultes se mettent à parler de trouble bipolaire. Alors que Papa et Maman veulent désespérément continuer à croire en leur credo.
Voilà, il y avait tous les ingrédients pour un excellent roman, un peu hors du commun, un paysage brûlant pour une ambiance torride, une relation fraternelle farouche avec tous les espoirs de l'adolescence, et la maladie qui vient brouiller les cartes, des arrières-pensées de faute, de trahison et d’abandon. Une symbiose qui devient incommunicabilité.
Mais… Mais… Il faut attendre la page 150 pour lire dix lignes de suite où on ne parle pas de base-ball et ça, c'est déjà une lourde épreuve. Et puis Pete Fromm fait le choix d'un récit totalement factuel : outre des matchs de base-ball, des lancers, des entrainements, il enchaine des dialogues, des faits, des gestes, des trajets. Et des dialogues encore, parfaitement juste, sans un mot de trop, tirés au cordeau, sans un poil qui dépasse, jamais, pour mieux dire d’inexprimable. Pas d’émotion, pas de ressenti, pas la moindre chose qui voudrait donner l'impression qu'on risquerait de tomber dans le pathos. L’écartèlement des personnages est si fort qu'il n'a pas droit à des mots. Cela donne une impression de carcan, de malaise, de fuite en avant, qui correspond sans doute au ressenti des personnages, mais m’a tenue à distance, malgré certaines scènes très touchantes. Autant j'avais aimé la légèreté et l'humour de Indian creeks, autant j'ai été rebutée par la rigueur en lame de couteau de Comment tout a commencé. Comme s'il se méfiait de cette histoire si complexe et douloureuse, lui refusait une sensibilité, lui imposait une rage, alors qu’elle aurait gagné à un peu de simplicité et de douceur. Douceur qui apparait par moments, chez les parents . A force de vouloir brûler son lecteur, Pete Fromm a fini par me glacer.
Mais beaucoup ont été bouleversés, et je ne voudrais donc pas trop ternir ce roman.
Récup 2014
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Flore Vasseur
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Re: Pete Fromm
Humoristique auto-dérision d’un jeune homme qui s’improvise trappeur solitaire : passer sept mois d’hiver seul dans un parc pour surveiller des alevins de saumons quand on n’en a guère l’expérience, c’est s’exposer à nombre de (més)aventures, qui manquent tourner au drame quand son père et son frère tentent de lui rendre visite. D’ailleurs, comme chez Tesson dans les forêts de Sibérie, il n’est pas toujours seul ; mais lui chasse et observe la faune, et à défaut de lire et philosopher se réjouit que personne ne soit témoin de ses maladresses. C’est intéressant, mais reste factuel, évidemment véridique mais peut-être pas assez distancié ?
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