Tim Winton

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Par Baptiste Liger (Lire),
publié le 01/05/2005

Né à Perth (Australie) en 1960, Tim Winton décide, à l'âge de 10 ans, de devenir écrivain. Neuf ans plus tard, il publie son premier roman. Sélectionné pour le Booker Prize, il signe aussi bien des livres pour adultes que des romans pour la jeunesse. Il vit avec sa femme et ses deux enfants sur la côte ouest australienne.

Tim Winton est un grand amateur de surf, comme sa compatriote Fiona Capp (auteur de Surfer la nuit). Voilà une pratique qui donne une clé à l'un de ses plus beaux romans, considéré en Australie comme L'attrape-cœurs local : L'amour est la septième vague. Auteur prolifique (il a écrit plus d'une trentaine d'ouvrages), Winton explore de livre en livre (La Femme égarée, Cet œil, le ciel) des thèmes classiques comme la famille, l'amour, l'adolescence, le voyage, la mer ou le décor du bush australien. Son originalité et sa force tiennent dans une utilisation virtuose du langage commun et des situations banales qui dérapent. Dans Par-dessus le bord du monde, il réussit à nous bouleverser à partir de la rencontre entre une ancienne infirmière et un braconnier, voleur de langoustes ! Les bons sentiments ne font pas forcément les bons livres. Mais toute vérité a ses exceptions. Et Tim Winton est exceptionnel.

Bibliographie : ( livres traduits en français )
Romans
Cet œil, le ciel
Les Ombres en hiver
Cloudstreet
La Femme égarée
Par-dessus le bord du monde
Respire

Romans jeunesse
L’amour est la septième vague
Demain et le jour suivant
Tu es une légende

Recueils de nouvelles
Scission, Rivages
Angélus

La femme égarée :

Fred Scully et sa femme Jennifer ont décidé de quitter l'Australie pour une vie nouvelle en Europe. Ils tombent amoureux d'une vieille maison dans le sud de l'Irlande. Les jours sont longs dans cette maison inconfortable au bas du château de Leap hanté par les cavaliers fantômes, que Scully retape en attendant sa femme et sa fille reparties régler quelques affaires en Australie. Leur retour est annoncé mais, à l'aéroport, Scully ne voit que sa fille Billie. Sa femme a disparu et sa fille est muette. Alors commence pour Scully et Billie une cavale désespérée à travers l'Europe, dans les lieux où ils avaient vécu en famille. Plus la traque avance, plus la disparition de Jennifer est mystérieuse, plus Scully se sent torturé, seul. Billie le sauvera.

Présentation de l'éditeur.


Autant le dire tout de suite, j'ai adoré ce livre que je n'ai pas su lâcher avant de tourner la dernière page.

Quand Scully accepte de comprendre que Billie est seule à descendre de l'avion, c'est comme si sa vie, sa raison se perdaient.
Et c'est ce cataclysme que raconte ce livre : les situations les plus banales deviennent terrifiantes pour ce père et sa fille car celui-ci, ivre d'incompréhension, décide de se lancer à la recherche de sa femme.

C'est un roman d'atmosphère, où règne un sentiment de perte inconsolable, un sentiment de solitude immense. Scully, dans son chagrin,  ne sait pas voir tout l'amour que lui porte sa fille.

Et de croiser une kyrielle de personnages qui ont connu la petite famille soudée et qui donnent désormais leurs opinions sur les acteurs de cette séparation : ce qui nous fait découvrir les uns et les autres avec des yeux différents.

J'ai été happée par le récit et suis curieuse d'en découvrir un autre, histoire de voir si le sortilège opérera encore. Je l'espère vraiment.

Mots-clés : #famille #relationenfantparent #solitude

merci kashmir ! (j'ose plus noter)

Bédoulène a écrit:merci kashmir !  (j'ose plus noter)

Oh, ce n'est pas grave Bédoulène ! On ne peut pas tout lire... Mais merci de t'intéresser à cet écrivain !

Merci pour le rappel, Kashmir, j'ai apprécié Respire, et j'ai oublié  Winton.

Cela m'intéresse.

Que faire quand on a douze ans, qu' on est fils unique, plutot solitaire, et qu'on est enfermé dans un milieu familial étriqué. Le bourg forestier australien où il vit est fruste et quasiment sinistre à ses yeux.
Alors ?
Alors il y a la rivière où il peut nager et un bois touffu d' eucalyptus où errer. Et puis,  Bruce, c'est son nom, rencontre Loonie, un ado de treize ans, un casse cou quasiment fanatique. Sa vie va changer à jamais. Tous deux vont en cachette faire du surf à quelques
kilomètres de chez eux.
Bruce y éprouve une véritable ivresse, mais il a aussi envie d'exprimer quelque chose qu'il trouve  beau et gratuit, comme "une danse sur l' eau." Loonie, lui,  veut toujours aller plus loin, relever des défis, se mettre en danger à la limite de la suffocation ou de la noyade.

Un jour où l' océan est déchaîné ils voient un adulte surfer sur les vagues avec une grâce et une maîtrise incroyables.
Sando, le surfeur est un homme athlétique de trente cinq ans. Il vit en marginal, hors du village dans une superbe maison. Avec Eva, sa femme, une jeune américaine, tout autant attirée par l'ivresse du risque qu'elle a connu en faisant du ski acrobatique. Mais une mauvaise chute l'a écartée définitivement.
Les deux ados, absolument fascinés, se laissent entrainer par Sando dans des équipées toujours plus risquées. Jusqu'au moment où Sando évince Bruce et continue seul avec Loonie.

Bruce  comprendra peu à peu que Sando est en fait un faux marginal, vivant de l'argent de son beau père.
Pour ne pas se sentir vieillir, il surfe sur tous les continents. La rencontre des deux garçons le pousse à les entraîner toujours plus loin.
En fait, il va les manipuler totalement complètement et  les mettre en danger.
Et tandis que Sando et Loonie sont loin, Bruce a une aventure avec Eva qui le conduira à l'extrême bord  de la vie. Marqué à jamais.

Fatalement, l'histoire finit mal.

C'est un livre poétique qu'on lit en apnée.
Comme l'a dit Kashmir, Tim Winton est un conteur doué et je vais tenter un autre titre.

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