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Victor Hugo

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Message par Invité Lun 21 Oct - 17:47

Victor Hugo
(1802 - 1885)


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Victor Hugo est un poète, dramaturge, écrivain, romancier et dessinateur romantique français, né le 26 février 1802 (7 ventôse an X selon le calendrier républicain encore en vigueur) à Besançon et mort le 22 mai 1885 à Paris. Il est considéré comme l'un des plus importants écrivains de langue française. Il est aussi une personnalité politique et un intellectuel engagé qui a eu un rôle idéologique majeur et occupe une place marquante dans l'histoire des lettres françaises au xixe siècle, dans des genres et des domaines d’une remarquable variété.

Au théâtre, Victor Hugo se manifeste comme un des chefs de file du Romantisme français lorsqu'il expose sa théorie du drame romantique dans les préfaces qui introduisent Cromwell en 1827, puis Hernani en 1830 qui sont de véritables manifestes, puis par ses autres œuvres dramatiques : Ruy Blas en 1838, mais aussi Lucrèce Borgia et Le Roi s'amuse.

Victor Hugo est aussi un poète lyrique avec des recueils comme Odes et Ballades (1826), Les Feuilles d'automne (1831) ou Les Contemplations (1856), mais il est aussi poète engagé contre Napoléon III dans Les Châtiments (1853) ou encore poète épique avec La Légende des siècles (1859 et 1877).

Ses romans rencontrent également un grand succès populaire, avec notamment Notre-Dame de Paris (1831), et plus encore avec Les Misérables (1862).

Son œuvre multiple comprend aussi des discours politiques à la Chambre des pairs, à l'Assemblée constituante et à l'Assemblée législative, notamment sur la peine de mort, l’école ou l’Europe, des récits de voyages (Le Rhin, 1842, ou Choses vues, posthumes, 1887 et 1890), une correspondance abondante, ainsi que de nombreux croquis et dessins à la plume et au lavis.

Victor Hugo a fortement contribué au renouvellement de la poésie et du théâtre. Il a été admiré par ses contemporains et l’est encore, mais il a aussi été contesté par certains auteurs modernes. Il a permis à de nombreuses générations de développer une réflexion sur l’engagement de l’écrivain dans la vie politique et sociale grâce à ses multiples prises de position, choisissant de s'exiler pour vivre à Guernesey pendant les vingt ans du Second Empire.

Ses choix, à la fois moraux et politiques, durant la deuxième partie de sa vie, et son œuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblématique, que la Troisième République a honoré par des funérailles nationales, qui ont accompagné le transfert de sa dépouille au Panthéon de Paris le 1er juin 1885, dix jours après sa mort.
source wikipédia

Oeuvres :

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Message par Invité Lun 21 Oct - 17:56

Personne n'a lu Hugo depuis la création du forum ? Je n'ose le croire !
Bon moi je l'ai lu, c'est certain, mais comme souvent il est difficile de parler des monstres de la littérature, on se cache pour faire un commentaire...
Gageons que ce fil se nourrisse désormais au fil du temps.

J'ai beaucoup lu Hugo, et il m'en reste encore beaucoup à découvrir, et comme on cause de lui sur le fil Shakespeare, autant en parler avec moult détails ici...
Hugo représente pour moi l'artiste total, l'homme total j'ai envie de dire. Je suis presque heureux de lui trouver parfois quelques défauts (ses propos sur l'Afrique, sa façon de consigner ses rapports aux femmes dans un carnet après consommation...). Mais l'homme et l'écrivain paraissent admirables. Loin des poètes maudits ou des écrivains à succès de par leurs relations, Hugo allie qualité et quantité, un prodige dès son plus jeune âge et un talent qui sera reconnu de son vivant. Un homme engagé aussi, en faveur des plus faibles, des démunis, des ...misérables.

Hugo a révolutionné son temps, que ce soit au théâtre, en étant le fer de lance du mouvement Romantique en France, ou en poésie, en instaurant le trimètre dans l'alexandrin, apportant un souffle nouveau dans la poésie métrée.

Et même ses dessins sont géniaux, que dire ? (j'attends désormais les citations de sieur Tristram et les avis de notre cher Bossu, et des autres lecteurs de Victor Hugo... Cool )

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Message par Quasimodo Lun 21 Oct - 18:04

Voilà un fil qui manquait, et j'ai presque honte de ne pas m'en être chargé !!

Les citations arrivent ! Very Happy
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Message par Tristram Lun 21 Oct - 21:44

Bravo Arturo, pour ne pas avoir eu peur de t'attaquer au géant !
Il n'est pas si surprenant que Hugo soit moins lu : il est plutôt écrasant.
Et difficile aussi d'en tirer des extraits : on a tendance à tout souligner...
« Je défends l’égaré, le faible et cette foule
Qui, n’ayant jamais eu de point d’appui, s’écroule
Et tombe folle au fond des noirs événements.
Étant des ignorants, ils sont des incléments.
Hélas ! Combien de fois faudra-t-il vous redire
À vous tous que c’était à vous de les conduire,
Qu’il fallait leur donner leur part de la cité,
Que votre aveuglement produit leur cécité. »
Victor Hugo, « L’année terrible », XII, « À ceux qu’on foule aux pieds »

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Bédoulène Mar 22 Oct - 14:17

merci pour l'ouverture du fil Arturo ; j'ai l'intention de lire l'un des livres de ma pal : Le dernier jour du condamné (quand ?)

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



[/i]
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Message par Invité Mar 22 Oct - 16:01

Bel extrait, Tristram !

Tu peux y aller, Bédou, c'est vraiment très court. Un texte fort contre la peine de mort.

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Message par Invité Mar 22 Oct - 23:13

Arturo a écrit:

Hugo représente pour moi l'artiste total, l'homme total j'ai envie de dire. Je suis presque heureux de lui trouver parfois quelques défauts (ses propos sur l'Afrique, sa façon de consigner ses rapports aux femmes dans un carnet après consommation...). Mais l'homme et l'écrivain paraissent admirables. Loin des poètes maudits ou des écrivains à succès de par leurs relations, Hugo allie qualité et quantité, un prodige dès son plus jeune âge et un talent qui sera reconnu de son vivant. Un homme engagé aussi, en faveur des plus faibles, des démunis, des ...misérables.

Je le vois comme cela, également !

As-tu lu son journal ?

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Message par Jack-Hubert Bukowski Jeu 24 Oct - 9:09

Bon... L'oeuvre de Victor Hugo est vaste. Mais en bon flâneur littéraire, j'apprécie être tombé sur ce poème :

«Amour secret»

Ô toi d'où me vient ma pensée,
Sois fière devant le Seigneur !
Relève ta tête abaissée,
Ô toi d'où me vient mon bonheur !

Quand je traverse cette lieue
Qui nous sépare, au sein des nuits,
Ta patrie étoilée et bleue
Rayonne à mes yeux éblouis.

C'est l'heure où cent lampes en flammes
Brillent aux célestes plafonds ;
L'heure où les astres et les âmes
Échangent des regards profonds.

Je sonde alors ta destinée,
Je songe à toi, qui viens des cieux,
A toi, grande âme emprisonnée,
A toi, grand coeur mystérieux !

Noble femme, reine asservie,
Je rêve à ce sort envieux
Qui met tant d'ombre dans ta vie,
Tant de lumière dans tes yeux

Moi, je te connais tout entière
Et je te contemple à genoux ;
Mais autour de tant de lumière
Pourquoi tant d'ombre, ô sort jaloux ?

Dieu lui donna tout, hors l'aumône
Qu'il fait à tous dans sa bonté ;
Le ciel qui lui devait un trône
Lui refusa la liberté.

Oui, ton aile, que le bocage,
Que l'air joyeux réclame en vain,
Se brise aux barreaux d'une cage,
Pauvre grande âme, oiseau divin !

Bel ange, un joug te tient captive,
Cent préjugés sont ta prison,
Et ton attitude pensive,
Hélas, attriste ta maison.

Tu te sens prise par le monde
Qui t'épie, injuste et mauvais.
Dans ton amertume profonde
Souvent tu dis : si je pouvais !

Mais l'amour en secret te donne
Ce qu'il a de pur et de beau,
Et son invisible couronne,
Et son invisible flambeau !

Flambeau qui se cache à l'envie,
Qui luit, splendide et clandestin,
Et qui n'éclaire de la vie
Que l'intérieur du destin.

L'amour te donne, ô douce femme,
Ces plaisirs où rien n'est amer,
Et ces regards où toute l'âme
Apparaît dans un seul éclair,

Et le sourire, et la caresse,
L'entretien furtif et charmant,
Et la mélancolique ivresse
D'un ineffable épanchement,

Et les traits chéris d'un visage,
Ombre qu'on aime et qui vous suit,
Qu'on voit le jour dans le nuage,
Qu'on voit dans le rêve la nuit,

Et les extases solitaires,
Quand tous deux nous nous asseyons
Sous les rameaux pleins de mystères
Au fond des bois pleins de rayons ;

Purs transports que la foule ignore,
Et qui font qu'on a d'heureux jours
Tant qu'on peut espérer encore
Ce dont on se souvient toujours.

Va, sèche ton bel oeil qui pleure,
Ton sort n'est pas déshérité.
Ta part est encor la meilleure,
Ne te plains pas, ô ma beauté !

Ce qui manque est bien peu de chose
Quand on est au printemps vermeil,
Et quand on vit comme la rose
De parfums, d'ombre et de soleil.

Laisse donc, ô ma douce muse,
Sans le regretter un seul jour,
Ce que le destin te refuse
Pour ce que te donne l'amour !
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Message par bix_229 Jeu 24 Oct - 19:09

Hugo est un génie. Et le génie fait peur.
Et puis on a parfois en tete les textes étudiés en classe et qui épinglent un Hugo
emphatique.
Et on oublie ceux qu'on ne nous a pas révélés, ceux d'un Hugo attaché à la liberté,
au lyrisme, à une poésie beaucoup plus épurée (comme Gastibelza, chanté par Brassens)
à l'acuité visuelle et à la curiosité comme Choses vues.
Je n'ai pas lu Hugo depuis quelques temps mais je regarde souvent ses dessins, ses gravures, encres..

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Message par Invité Ven 25 Oct - 22:00

kashmir a écrit:

As-tu lu son journal ?

Non, qu'en as-tu retenu de beau ?

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Message par Invité Lun 28 Oct - 11:16

Les poëtes ont créé une lune métaphorique et les savants une lune algébrique. La lune réelle est entre les deux.
in Le Promontoire du songe, p.22.

Victor Hugo Cvt_le10

«Invité trente ans plus tôt par son ami Arago, directeur de l’Observatoire, à regarder la lune au télescope, Victor Hugo se souvient n’avoir d’abord rien vu sinon "un trou dans l’obscur". À lire les pages éblouissantes qu’il consacre à la découverte soudaine de la lune, de son relief et du volcan appelé le Promontoire du songe, on comprend qu’il s’agit pour lui de l’un de ses "profonds souvenirs". Scène primordiale, pourrait-on dire, en ce que cette "secousse du réel", dont il dit la nécessité, fait voir, entre la "lune métaphorique" des poètes et la "lune algébrique" des savants, justement ce qu’on ne pourrait voir autrement, la "mappemonde de l’ignoré", nous rappelant que nous avançons dans l’inconnu.
Et voilà que devant ce débordement de ce qui est par ce qui advient, la réflexion de Victor Hugo, tentant de penser ce à quoi il vient d’assister, se fait elle-même débordement, prolifération, foisonnement, jusqu’à retrouver, comme par mimétisme, les fulgurances, les aberrations, les monstruosités mais aussi le tragique, le grotesque, l’ "hilarité des ténèbres"…, ramenant à la source d’une imagination toujours en quête d’elle-même comme de l’insaisissable.»
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Message par Aventin Mer 25 Mar - 19:27

Quatrevingt Treize

Victor Hugo 9310
Roman, paru en 1874, un peu moins de 400 pages.

Peut se lire ici.


Quatrevingt Treize (il paraît qu'Hugo tenait à la majuscule à Treize, et à l'absence de trait d'union entre quatre et vingt) est une relecture, comme pour Les Chouans, mais la première lecture est encore plus ancienne, elle date des années lycée.

Livre divisé en trois parties distinctes.
La magnifique entame du roman (première partie) est un peu distendue par la grosse insertion descriptive du Paris de 1793 (deuxième partie), alors qu'on revient en Bretagne pour le dénouement, la troisième partie.
L'ouvrage perd en fluidité, mais gagne en dimension.

Roman plutôt situé vers le crépuscule de la carrière d'Hugo, tandis que Les Chouans étaient, pour Balzac, du côté de l'aube de celle-ci.
Ils se réunissent toutefois pour isoler, chacun à leur manière et tous deux avec de grandes libertés avec l'Histoire, une focale sur des évènements qu'ils situent autour de Fougères (Juliette Drouet était native de Fougères, Hugo s'est tellement balladé dans les alentours à son bras et en catimini d'Adèle - Madame Victor Hugo...) et par le fait que ces deux romans sont...deux drames sanglants.


La première partie est en mer, côté royalistes, et donne déjà le ton de l'âpreté, du sanguinaire, de l'héroïsme et du sacrifice.
La fameuse scène du canon ayant rompu ses liens sur la corvette et menaçant de ruine le navire est célèbre, à juste titre, comment ne pas raffoler de ce Hugo-là ?
Extrait:

La seconde partie vaut sans doute par le souffle évocateur de cette année 1793, année-pivot pour Hugo, la lueur rouge sang qui précède l'aube pour les uns, la trahison des idéaux révolutionnaires premiers et des Lumières pour d'autres, le basculement dans un bain de sang et la Terreur pour tous.
Hugo dont le père a servi trois ans comme officier dans les guerres de Vendée... vous savez, celui dont il parle dans un de ces poèmes les plus connus:
Après la bataille a écrit:Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.

Hugo rend ce côté "implacable, mieux, inexorable" du cours des évènements.
Hugo qui isole le trio Robespierre - Danton - Marat pour un dîner fictif mais plausible, une quinzaine de jours avant l'assassinat de Marat par Charlotte Corday.
Hugo qui, par le détail des rues, des occupations, le pittoresque du temps, et par un procédé que d'aucuns jugeront roboratif (le lâcher-type litanie- de noms de membres de la Convention, etc...) essaie de nous figurer la respiration de l'époque, le côté massif, bloc, et dans le même temps soumis aux caprices des tempêtes que font souffler les meilleurs orateurs, toute la rhétorique de la Convention, ses bouillonnements.
Pour ma part je trouve ça plutôt réussi, mais qui d'autre qu'Hugo pour réussir un tel exercice sans s'embourber, sans enliser son roman (l'extrait ci-dessous est un bon exemple) ?

Sa recherche, la quête démonstrative hugolienne prête le flanc à ceci cependant:
Tout est occasion de grandeur, pris au pied de la lettre, ce qui est presque un peu gênant pour le lecteur.
Et la grandeur, c'est chez Marat qu'il en trouve le plus, en 1793, même si celui-ci n'en aura vécu qu'une demi-année.

Hugo, qui a réfléchi longuement à la période révolutionnaire, sent que la charnière est là, avec la guerre aux frontières et dans l'Ouest, les provinces plutôt acquises aux Girondins... La révolution ce fut Paris, c'est Paris et ce sera la Terreur, quelque part Hugo nous suggère que c'est sans "parce que", que c'est ainsi...
Extrait:

La troisième partie est celle de la mise en scène finale entre trois hommes, Le Marquis de Lantenac, à la tête des royalistes et fomentant un débarquement de la flotte anglaise, son propre neveu Gauvain, qui mène les républicains, et le représentant du Comité de Salut Public, ancien curé défroqué et ex-précepteur de Gauvain, Cimourdain.

Extrait:

Comment mieux illustrer le côté fratricide de ces guerres civiles, ces abjections, ces atrocités ?
Hugo n'hésite pas à renvoyer dos-à-dos les héroïsmes, les grandeurs, les vertus comme les veuleries - c'est très différent de Balzac qui avait ses "bons", qui étaient dans le sens de l'Histoire, le camp bleu, et les autres, perdants et condamnés à s'adapter ou disparaître (en plus d'être parés de toutes les tares, scélératesses et défauts).  

Son seul personnage féminin, une mater dolorosa, pauvre paysanne au mari exécuté, délogée d'un fourré par les Bleus au début du livre, puis fusillée, laissée pour morte mais rescapée et qui cherche ces trois très jeunes enfants que les soldats lui ont ôté à travers la guerre, pour les entr'apercevoir sur le point de brûler vifs lors de l'attaque finale du château de La Tourgue, après une longue quête misérable qui se compte en mois...
Là aussi du grand Hugo, pointure Les misérables...

.........................................................................................................................................................................................................

Au final ce n'était pas déplaisant, pas une mauvaise idée que cette double relecture, histoire de mettre en perspective les deux romans.
D'abord parce que ce sont de grandes plumes, et, quelque part, il faut parler de l'agrément de lecture.
Seul échec: même si j'ai une petite hypothèse personnelle derrière la tête, je n'ai pas vraiment dénoué le pourquoi du fait que Balzac, qui finira royaliste, enfonce à ce point ceux qui firent ces guerres côté blancs, tandis qu'Hugo est autrement magnanime et respectueux avec eux, bien qu'incontestablement républicain de toute sa fibre, attachement indéfectible qui le conduisit à la carrière politique, à l'exil et aux prises de position que l'on sait (mais, c'est une autre histoire...).

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Message par Tristram Mer 25 Mar - 20:25

Superbes les extraits (qui remuent des souvenirs de lecture) ! C'est vrai que Hugo, s'il peut lasser, délasse des écritures intimistes !
Et brillante idée, cette lecture comparée des deux grands ! Quant à leur traitement littéraire des partis "ennemi" et "ami", vu de loin le fait qu'ils ne transposent pas leur opinion "après-coup" ne me choque pas.

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Message par Bédoulène Mer 25 Mar - 22:46

merci Aventin mais j'avoue que là ma lecture est bien trop trop lointaine, aucun souvenir à part le titre !

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Message par ArenSor Sam 28 Mar - 12:02

Moi aussi : lecture d'adolescence, mais qui m'avait beaucoup plu.
Aventin m'a donné envie de me replonger dans les Choses vues.
Je vous propose de noter au fil de ma lecture quelques citations sous la rubrique
Choses lues dans choses vues
Commençons par le début :
1830
C'est l'année de la révolution : les trois glorieuses. On se rend compte que le souvenir de la Terreur est encore bien présent. Ce n'était que 35 ans avant !

Ne demander pas de droits pour le peuple tant que le peuple demandera des têtes

Nous sommes dans le moment des peurs paniques. Un club, par exemple, effraie et c’est tout simple : c’est un mot que la masse traduit par un chiffre : 93. Et, pour les basses classes, 93, c’est la disette ; pour les classes moyennes, c’est le maximum ; pour les hautes classes, c’est la guillotine.
Mais nous sommes en 1830.

On est tout stupéfait des existences qui surgissent toutes faites dans la nuit qui suit une révolution. Il y a du champignon dans l’homme politique.

La nouvelle génération a fait la révolution de 1830, l’ancienne génération prétend la féconder. Folie, impuissance ! Une révolution de vingt-cinq ans, un parlement de soixante, que peut-il résulter de l’accouplement ?

En France, que de gens à longues oreilles : ânes en littérature, lièvres en politique !

Nos chambres décrépites procréent à cette heure une infinité de petites lois culs-de-jatte, qui, à peine nées, branlent la tête comme de vieilles femmes et n’ont plus de dents pour mordre les abus.

M. de Maistre disait à propos des religions : « La science est le grand acide. »

Il y a des hommes malheureux : Christophe Colomb ne peut attacher son nom à sa découverte ; Guillotin ne peut détacher le sien de son invention. Tous deux, eût dit Falstaff, avaient trouvé un chemin de l’autre monde.
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Message par Bédoulène Sam 28 Mar - 14:51

merci Arensor, faut que je pense à revenir à Hugo !

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Message par Aventin Sam 28 Mar - 15:38

Très délectable, ArenSor, merci !

L'occasion de glisser un petit trait un rien narquois, à fleuret moucheté, de Péguy sur Hugo (qu'il admirait énormément):
(...) ce singulier contrat, cette sorte de bail plus que viager, cette sorte de bail éternel par lequel Victor Hugo s'était assuré la propriété exclusive, l'usage et l'emploi du mot ombre au singulier et au pluriel, surtout à la rime.
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Message par Quasimodo Mar 31 Mar - 18:52

Merci pour ton commentaire, Aventin. C'est un rappel utile, en ce qui me concerne, car je le néglige depuis des années (fils indigne !)
D'ailleurs ma sœur m'a offert celui-ci, ce peut-être l'occasion de remettre le pied à l'étrier, et d'entamer un cycle des romans de Hugo pas encore lus.
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Message par bix_229 Mar 31 Mar - 20:58

Demain, dès l'aube

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

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Message par bix_229 Mar 31 Mar - 21:00

Demain, dès l'aube

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
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