Re: Citation du jour

par **Diogène** Ven 14 Aoû - 10:11

Non, je suis dans Fitzgerald en ce moment, cette citation m'est venue à l'esprit lors d'une discussion.

par **Diogène** Ven 14 Aoû - 10:15

" À dix huit ans, nos convictions sont des collines du haut desquelles nous regardons le monde; à quarante-cinq, des cavernes où nous nous en cachons." Francis Scott Fitzgerald in " Bernice se coiffe à la garçonne".

par **bix_229** Ven 14 Aoû - 16:32

Lorsqu'une petite fille ne parle pas du tout comme une petite fille, il y a de fortes chances
pour qu'elle n'en soit pas réellement une.
Elle peut etre n'importe quoi, meme une maladie, ce qui n'est pas très agréable.
Pourtant si la maladie est bénigne, on peut s'y attacher et la rendre chronique.
Bien sur, il serait plus sage d'aller consulter un spécialiste, mais lorsqu'on s'y décide enfin,
il est souvent trop tard.
Moi, j'ai cessé de fumer, mais je ne vais pas mieux.

Roland Topor : La Princesse Angine. - Libretto

par **Tristram** Sam 15 Aoû - 0:14

« Moi, à part moi, je ne suis rien. […]
Si j’existe, c’est seulement par mon expression. »
Gao Xingjian, Le Témoignage de la littérature

par **bix_229** Dim 16 Aoû - 16:31

Nous vivons entre deux appels, entre deux mondes, celui qui va naître pour d’autres et celui qui meurt en nous depuis le début et qui refuse de fermer la porte derrière lui. Dans le monde ancien, il y a des voix, il y a des visages, il y a des récits et des tragédies que nous ne pouvons pas oublier, que nous ne voulons pas oublier. Dans le monde qui naît devant nous, les voix sont confuses, les visages convulsés. On dirait qu’un attentat a eu lieu, on ne sait pas où, qu’une bombe a éclaté, personne n’a rien entendu, parler à quelqu’un est suspect, s’attarder devient dangereux. Dans l’indifférence pressée des citadins, le futur est là, temps silencieux, conjugaison encore imprononçable qu’il va falloir apprendre pourtant. Oui, il y a bien deux mondes pour chacun. Et pour aller de l’un à l’autre, il nous manque les premiers mots. Où les trouver ? Sur quoi prendre appui ?

Jean-Pierre Milovanoff
[size=16]"Entre deux appels, entre deux mondes", extrait, LEXI-TEXTES, théâtre de la Colline, 1998.[/size]

par **bix_229** Lun 17 Aoû - 17:03

Mais quand la course du soleil se fait plus courte, les feuilles plus rares et que l'agile écureuil au pelage déjà changé apparaît comme un éclair sur l'écorce pâle des arbres, alors l'hallucination commence à pâlir, à se perdre. Les bruits menus se font plus rares, que je suis habitué à entendre derrière moi, et les petites farces disparaissent, qui sont l'apanage de la jeunesse insouciante et de l'éternel monde du rêve. La femme invisible se perd dans mon ombre. Elle disparaît, elle se meurt, comme le font les esprits et les fantômes, sans un signe, sans un adieu. Elle n'a jamais existé.

Ivo Andric : L'Eléphant du vizir

(Lisez Ivo Andric. B)

par **Tristram** Mar 18 Aoû - 0:09

« Beethoven aussi était laid, aucune femme ne l’a aimé, mais il était Beethoven. Il n’a pas eu besoin d’être aimé pour faire ce qu’il a fait. Il a juste eu besoin d’aimer et il a aimé. »
José Saramago, « La Lucarne », XIII

par **bix_229** Mar 18 Aoû - 20:32

Ecrits sociaux de Elisée Reclus
Le tigre peut se détourner de sa victime, mais les livres de banque prononcent des arrêts sans appels; les hommes, les peuples sont écrasés sous ces pesantes archives, dont les pages silencieuses racontent en chiffres l’œuvre impitoyable. Si le capital devait l'emporter, il serait temps de pleurer notre âge d'or, nous pourrions alors regarder derrière nous et voir, comme une lumière qui s'éteint, tout ce que la terre eut de doux et de bon, l'amour, la gaieté, l'espérance. L'Humanité aurait cessé de vivre.

Elisée Reclus, Géographe, 1830 - 1905

par **bix_229** Jeu 20 Aoû - 18:13

Vivant parmi les hommes, je me suis toujours demandé pourquoi tout ce qu'il y a de valable en
ce monde : la pensée, l'esprit, est toujours impuissant, sans défense, incohérent, si odieux à
toute société, et si étranger à la majorité des homme.
J'en ai conclu ceci : ce monde est l'empire des lois matérielles, il n'a ni but ni sens, et il débouche
sur la mort.
La pensée, l'esprit, se trouvent là par hasard, comme des naufragés ciivilisés se retrouvent sur
une ile déserte avec armes et bagages.
C'est pourquoi nos idées portent le sceau étrange et tragique des objets sauvés d'un naufrage.
Ils portent les stigmates d'un autre monde oublié, da la catastrophe qui les en a arrachés, et
d'une perpétuelle, mais vaine aspiration à faire la paix avec leur nouveau monde.

Ivo Andric : Entretien avec Goya. In : L'Eléphant du vizir.

par **bix_229** Sam 22 Aoû - 18:27

La Mélancolie des innocents de Jean-Pierre Milovanoff

On oublie des dates, des événements, des rencontres. On laisse les volets se refermer sur des paysages que l’on a plus la force de parcourir. Le visage des disparus se confond avec leurs photographies sur le piano. Mais nos émotions survivent en nous jusqu’à la fin, n’ayant pas de lieu où se perdre.

par **Tristram** Dim 23 Aoû - 20:57

« Le temps ne s’écoulait jamais de la même façon, même pour deux amants ; c’est là un sort auquel nul ne saurait échapper. »
Yasunari Kawabata, Tristesse et Beauté

par Invité Lun 24 Aoû - 22:08

Je la vois entourée d'un liseré de tendresse que personne ne pourrait toucher sans en défaire quelque chose, sans lui ajouter plus de grâce que celle qui était nécessaire et réelle.

Norah Lange Cahiers d'enfance

par **ArenSor** Lun 24 Aoû - 22:18

« Le pain mouillé, c’est pour les chiens et la pain sec pour les prisons. Quand on rêve de pain. C’est qu’on en manque – et si l’on en manque, peut-on rêver d’autre chose ? De vin ? Mais le vin sans le pain, mais le pain sans le vin ? « Ceci est mon corps, ceci est mon sang. » Mais le pain et le vin sans le feu, et le feu sans le toit, et le toit sans la laine et la laine sans la main qui caresse, qui travaille et qui protège, et la main sans le cœur et le cœur sans l’amour et l’amour sans l’espoir… »

Louis Guilloux : Carnets

par **Bédoulène** Mar 25 Aoû - 9:14

ça donne envie de retourner vers Guilloux !

par **Diogène** Mar 25 Aoû - 15:54

« A ce mari, elle avait fait l’ultime concession de la vie conjugale, plus absolue, plus irrévocable que l’engagement premier: elle l’écoutait. Elle se racontait que les années lui avaient apporté la tolérance, alors qu’en fait elles avaient réduit à néant le peu de courage moral qu’elle avait pu posséder naguère. » Francis Scott Fitzgerald in « Beaux et damnés ».

par **bix_229** Mar 25 Aoû - 17:25

Le pire n'est pas de souffrir et de mourir, mais bien de vieillir, car vieillir est un mal sans remède et sans espoir, c'est une mort qui dure.

La Chronique de Travnik - Ivo Andric

par Invité Mar 25 Aoû - 17:48

Mouais pas d'accord, le pire c'est la maladie et la souffrance, et encore pire l'agonie...

par **Tristram** Mar 25 Aoû - 17:56

Exact : vieillir peut-être plutôt cool !

par Invité Ven 28 Aoû - 17:02

En vérité, je le redis :
Leurs pupilles sont éteintes, leurs tympans crevés, leurs âmes défuntes.
Les hommes : aveugles, sourds, paralytiques de l'esprit.
Non que je leur fasse grief de leurs perceptions mutilées, ou de leur hébétude chronique (j'étais comme eux, aussi affligeant, aussi borné), ils n'y peuvent rien. C'est leur nature limitée, confinée à ce pauvre habitacle de chairs, de cellules et de fluides auquel ils s'attachent comme à un vaisseau protecteur, sans voir que son étanchéité ne le rend pas insubmersible et qu'ils vont tous finir par accomplir leur vie — je veux dire que la demi-mort en quoi elle consiste, cette vie, sera enfin une mort pleine et entière, comme un cercle parfait, et non plus seulement ce simulacre, au demeurant fort ressemblant, de la condition cadavérique qui fait de ceux qui furent mes pairs des endormis vivants.

Damien Aubel, Possessions

par **Diogène** Sam 29 Aoû - 15:49

« Une femme doit pouvoir embrasser un homme de façon qui soit belle et romantique sans avoir le moindre désir de devenir ou sa femme ou sa maîtresse. » Francis Scott Fitzgerald in « Beaux et damnés. »

par Contenu sponsorisé