Georges Darien
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Georges Darien
Ayant perdu sa mère alors qu'il était en bas-âge, Darien est élevé par une belle-mère catholique intransigeante, ce qui explique peut-être son anticléricalisme viscéral à venir. Le 16 mars 1881, devançant l'appel, il s'engage à l'armée, dans le deuxième escadron du train. Le 23 mai 1883, son insoumission l'envoie pour 33 mois à Biribi, un bataillon disciplinaire en Tunisie. C'est le titre qu'il donnera à son roman, où il dénonce les difficultés de sa condition et celles de ses compagnons. Achevé en 1888, son roman est publié deux ans plus tard par son éditeur Savine qui, craignant dans un premier temps un procès, ne le publiera qu'à la suite du succès de Sous-Offs de Lucien Descaves. Mais aucun de ses romans ne rencontre le succès.
Admiré par Alfred Jarry, Alphonse Allais et plus tard par André Breton, Georges Darien devient un auteur prisé des milieux libertaires. En dépit d'une seconde biographie récente, peu de choses de sa vie sont connues, ce qui laisse libre cours aux fantasmes qui associent la vie de l'écrivain à celle du héros du Voleur, Randal. En effet de 1891 à 1897, il disparaît, voyage en Belgique, en Allemagne et en Angleterre, Londres en particulier, d'où il revient avec le manuscrit de son roman, Le Voleur. Redécouvert en 1955, c'est cette dernière publication, faite par Jean-Jacques Pauvert, qui lui assure la postérité.
En plus de ses romans, Darien est un pamphlétaire virulent. Il collabore à plusieurs revues anarchistes, parmi lesquelles L'Escarmouche (dont il fut l'unique rédacteur), L'Ennemi du peuple et L’En-dehors, où il côtoie Zo d'Axa.
Dans son roman au ton pamphlétaire Les Pharisiens, il attaque violemment Édouard Drumont et les antisémites. Après cette publication il entre en contact avec Bernard Lazare.
En 1906 et en 1912, George Darien se présente aux élections législatives en tant que « candidat de l'Impôt Unique », entendant ainsi porter les idées de Henry George dans le premier arrondissement de Paris, auxquelles il échoue.
En 1919, Suzanne Darien, qu'il avait épousée en 1899, meurt. Il se remarie en 1921, quelques mois avant de mourir, le 19 août, à Paris.
Bibliographie :
Romans
- Bas les cœurs !, 1889
- Biribi, discipline militaire, 1890, première édition Alfred Savine
- Les Pharisiens, 1891
- Le Voleur, 1897
- L'Épaulette, 1901
- Gottlieb Krumm, made in England, 1904, traduit de l'anglais par Walter Redfern (Folio)
Pamphlets
- avec Édouard Dubus, Les Vrais Sous-offs, 1890
- La Belle France, 1898
- L'Ennemi du peuple, 1903-1904
Théâtre
- Les Chapons, en collaboration avec Lucien Descaves, 1890 (lire en ligne) [archive]
- L'Ami de l'ordre, 1898 (lire en ligne) [archive]
- Le Parvenu, 1906
- Le Pain du Bon Dieu, 1907
- La Viande à feu, 1907
- La Faute obligatoire, 1907
- Non ! Elle n'est pas coupable !, 1909
- Les Mots sur les murs, 1910
- Les Murs de Jéricho, 1910
- Les Galériennes, 1910
Nouvelle
- Florentine
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Georges Darien
Le Voleur
Ce qui frappe dans le roman de Georges Darien, c’est le rythme. On sent ce narrateur animé par une passion, de dépit et de colère mêlés. Les rencontres et les coups s’accumulent dans une danse folle, et pourtant, pourtant : j’ai mis longtemps à marcher, alors qu’il fallait courir pour attraper ce train !… l’auteur de ce manuscrit prétendument trouvé et volé par George Darien écrit ses aventures comme il les vit, d’où une absence de recul quasi-constante dans le roman ; le voleur réagit, toujours après. Lorsqu’il ne discute pas de ses projets avec ses complices ou ses femmes, le narrateur s’enflamme et l’écriture s’en ressent dans toute sa puissance. Tout cela met quand même beaucoup de temps à se décanter, et paradoxalement le roman s’enlise dans son propre rythme. Peut-être aurait-il fallu le dévorer en une seule bouchée ! On ne sait pas si ce personnage est sûr de lui ou s’il est un grand sentimental : il évolue dans une frustration grandissante mais cette dernière est la meilleure part du livre, et ses dernières pages sont sublimes.
Mots-clés : #social
Ce qui frappe dans le roman de Georges Darien, c’est le rythme. On sent ce narrateur animé par une passion, de dépit et de colère mêlés. Les rencontres et les coups s’accumulent dans une danse folle, et pourtant, pourtant : j’ai mis longtemps à marcher, alors qu’il fallait courir pour attraper ce train !… l’auteur de ce manuscrit prétendument trouvé et volé par George Darien écrit ses aventures comme il les vit, d’où une absence de recul quasi-constante dans le roman ; le voleur réagit, toujours après. Lorsqu’il ne discute pas de ses projets avec ses complices ou ses femmes, le narrateur s’enflamme et l’écriture s’en ressent dans toute sa puissance. Tout cela met quand même beaucoup de temps à se décanter, et paradoxalement le roman s’enlise dans son propre rythme. Peut-être aurait-il fallu le dévorer en une seule bouchée ! On ne sait pas si ce personnage est sûr de lui ou s’il est un grand sentimental : il évolue dans une frustration grandissante mais cette dernière est la meilleure part du livre, et ses dernières pages sont sublimes.
Mots-clés : #social
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Georges Darien
tu es dans les voleurs en ce moment Dreep !
Biribi une chanson aussi
Biribi une chanson aussi
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21642
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