Thomas Savage
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Thomas Savage
Thomas Savage (1915 - 7 juillet 2003) est un romancier américain né à Salt Lake City. Il passera une partie de son enfance dans un ranch du Montana, qu'il quitte à 22 ans pour le Maine où il publie le premier roman de ses treize romans, The Pass. Les ranchs de l'ouest américain et les Montagnes Rocheuses fournissent le décor de la plupart de ses romans où l'auteur dépeint des familles animées par la force et la passion des sentiments non-dits. Les romans de Thomas Savage décrivent également le cheminement des États-Unis vers la modernité: depuis le far-west, la Ruée vers l'or et l'expropriation des Indiens jusqu'à la Grande Guerre et la récession de 1929, en passant par l'arrivée du train, de l'automobile, de la publicité ou encore de la radio… Thomas Savage est l'auteur de 13 romans ou nouvelles dont 3 ont été traduits en français. Il connut son premier succès qui a été lent à venir malgré de nombreuses récompenses prestigieuses, avec Le Pouvoir du chien (The Power of the Dog) en 1967 (traduit seulement en 2002 en français). Il obtient la récompense du Meilleur Livre de l'année pour trois de ses romans.
Source : Babélio
Bibliographie française
Le Pouvoir du chien (The Power of the Dog)
La Reine de l'Idaho (The Sheep Queen)
Rue du Pacifique (The Corner of Rife and Pacific)
Dernière édition par bix_229 le Mar 10 Jan - 17:08, édité 1 fois
bix_229- Messages : 15439
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Localisation : Lauragais
Re: Thomas Savage
BelfondPublié aux États-Unis en 1967, et resté étrangement méconnu pendant des décennies, la redécouverte d'un chef-d'oeuvre de la littérature américaine contemporaine et d'un roman emblématique du catalogue Belfond. Grand sondeur des méandres tortueux de l'âme humaine, Thomas Savage retrace la lente dégradation des relations entre deux frères issus d'une riche famille d'éleveurs du Montana, dont le quotidien rude et laborieux est soudain bouleversé par l'arrivée d'une femme.
« Les ombres de Steinbeck et de Tennessee Williams planent dans le ciel de Thomas Savage et l'Ouest, le vrai, est une nouvelle fois terre de littérature. »
Pierre Sorgue, Télérama
En évoquant la lente dégradation des relations entre deux frères, que vient troubler l'arrivée d'une femme, Thomas Savage signe un huis clos d'une rare intensité psychologique, un western littéraire d'avant-garde qui scandalisa la critique lors de sa sortie en 1967 pour avoir porté atteinte au mythe du rude et viril cow-boy de l'Ouest.
Inexplicablement resté dans les limbes de l'édition pendant de longues décennies, redécouvert à la fin des années 1990, Le Pouvoir du chien est aujourd'hui reconnu comme un chef-d'oeuvre de la littérature américaine du xxe siècle.
À lire ou à relire d'urgence.
J'ai lu tout ce qui était traduit de Savage, c'est peu. Et c'est depuis plus de dix ans.
Souvenir très positif de ce livre.
mots-clés : #identitesexuelle #psychologique
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Thomas Savage
Le Pouvoir du chien
Les frères Burbank, Phil et George, 40 et 38 ans, gèrent le plus grand ranch d’une rude région de l’Ouest, et un lien fort les unit depuis l’enfance.
Le bienveillant docteur Johnny Gordon et son épouse Rose tiennent l’Auberge de Beech, où tourne un moulin à vent inutile ; ils ont un fils, Peter, une « chochotte » (efféminé), risée de ses camarades d’école, et ils connaissent la misère ; John se pend. Suivent la Première Guerre, la prohibition. Puis le lent et réservé, l’impénétrable et impassible George épouse Rose sans prévenir sa famille.
Nous découvrons les faits concernant les Burbank essentiellement au travers de Phil, charismatique et doué, mais qui aime se moquer cruellement, est réactionnaire (le monde change, surtout pour la tradition puritaine, ou plutôt anglicane) et raciste (juifs, indiens, immigrés récents, etc.). Il évoque fréquemment Bronco Henry, un légendaire rancher : le bon vieux temps des premiers colons (et aussi une relation personnelle).
C’est le personnage fort complexe de Phil, manipulateur et victime, qui est le plus approfondi (et subtilement, car on a une impression de caricature au début du livre). Malgré quelques indices habilement distillés par Savage, celui-ci fait magistralement monter la tension dramatique sans que l’on devine le dénouement avant la dernière ligne (il nous a pourtant lourdement précisé depuis le début que Phil ne portait jamais de gants).
Western psychologique d'un auteur du Montana qui mérite d'être lu.
\Mots-clés : #famille #ruralité
Les frères Burbank, Phil et George, 40 et 38 ans, gèrent le plus grand ranch d’une rude région de l’Ouest, et un lien fort les unit depuis l’enfance.
Le bienveillant docteur Johnny Gordon et son épouse Rose tiennent l’Auberge de Beech, où tourne un moulin à vent inutile ; ils ont un fils, Peter, une « chochotte » (efféminé), risée de ses camarades d’école, et ils connaissent la misère ; John se pend. Suivent la Première Guerre, la prohibition. Puis le lent et réservé, l’impénétrable et impassible George épouse Rose sans prévenir sa famille.
Nous découvrons les faits concernant les Burbank essentiellement au travers de Phil, charismatique et doué, mais qui aime se moquer cruellement, est réactionnaire (le monde change, surtout pour la tradition puritaine, ou plutôt anglicane) et raciste (juifs, indiens, immigrés récents, etc.). Il évoque fréquemment Bronco Henry, un légendaire rancher : le bon vieux temps des premiers colons (et aussi une relation personnelle).
Renfermé et froid, Peter, aussi propre que Phil est sale, veut devenir médecin comme son père.« Phil n’avait pas lieu d’être inquiet, mais on se demande parfois si les gens sont bien comme on le croit, ou si on les croit seulement tels alors qu’ils sont comme ils sont et pas comme on le croit.
Phil eut un instant envie de se lever et de féliciter George de ne pas l’avoir déçu, d’être bien comme il l’avait espéré, comme il l’avait cru, comme il avait su qu’il était. Mais évidemment il ne l’avait pas fait, parce qu’il n’y avait jamais eu de sentiment exprimé entre eux par des mots et il n’y en aurait jamais. Leur relation n’était pas fondée sur la parole. Phil n’avait encore jamais connu qui que ce soit qui puisse se permettre de trop parler sans être un pauvre imbécile. »
Phil déteste la sensible et tolérante Rose, qui se met à boire pour soigner les migraines qu’il provoque en tramant son éviction.« La vérité faisait sursauter toutes les personnes qu’il connaissait. »
Phil se rapproche adroitement du distant Peter qu’il méprisait. Puis le récit bascule soudainement (dans le dernier chapitre) : Phil meurt.« Elle ne pouvait rien être s’il n’y avait pas quelqu’un pour croire en elle, rien du tout. Elle ne pouvait rien être d’autre que ce que quelqu’un croyait qu’elle était. »
C’est le personnage fort complexe de Phil, manipulateur et victime, qui est le plus approfondi (et subtilement, car on a une impression de caricature au début du livre). Malgré quelques indices habilement distillés par Savage, celui-ci fait magistralement monter la tension dramatique sans que l’on devine le dénouement avant la dernière ligne (il nous a pourtant lourdement précisé depuis le début que Phil ne portait jamais de gants).
Western psychologique d'un auteur du Montana qui mérite d'être lu.
\Mots-clés : #famille #ruralité
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15925
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Thomas Savage
merci Tristram, je me souviens de ma lecture et un film a aussi été faiat
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21638
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Thomas Savage
J'ai aussi le souvenir du dernier film de Jane Campion. Merci Tristram d'attirer de nouveau l'attention sur cet auteur.
Avadoro- Messages : 1405
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 39
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains des États-Unis d'Amérique
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