Jaroslaw Marek Rymkiewicz
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Jaroslaw Marek Rymkiewicz
Jaroslaw Marek Rymkiewicz
1935/2022
1935/2022
(sources wikipedia)Jarosław Marek Rymkiewicz ( Jarosław Marek Szulc ; 13 juillet 1935 – 3 février 2022) était un poète , essayiste , dramaturge , traducteur et critique littéraire polonais . Il est lauréat du Nike Award 2003 , le prix littéraire le plus important de Pologne.
Il a étudié la philologie polonaise à l' Université de Łódź et a travaillé à l'Institut de recherche littéraire de l'Académie polonaise des sciences et des lettres . [2] En tant que poète, il a été influencé par les traditions du classicisme et du baroque . Il a reçu plusieurs prix pour ses romans, essais et traductions, notamment le prix Kościelski (1967), le prix S. Vincenz (1985) et le prix du PEN Club polonais. Son volume de poésie Zachód słońca w Milanówku a remporté le prestigieux Nike Award en 2003. [3]
Bien que Rymkiewicz soit avant tout un poète, il est mieux connu comme l'auteur de deux romans influents qui ont contribué aux deux débats les plus importants des années 1980 : celui sur la loi martiale de 1981 et les relations entre la Pologne et les Juifs . Son roman Rozmowy polskie latem , 1983 ( Conversations polonaises en été 1983) discute de la signification d'être polonais et de la préoccupation d'accéder à l'indépendance. Le deuxième roman de Rymkiewicz, intitulé Umschlagplatz(1988), ont eu un plus grand impact. L'Instytut Literacki, la plus grande maison d'édition d'émigrés polonais, a initialement publié le roman à Paris en 1988 car il ne pouvait pas paraître dans la Pologne communiste. Il a été réimprimé à plusieurs reprises par des maisons d'édition clandestines en Pologne, mais n'a été officiellement publié qu'en 1992, après la perte du pouvoir par les communistes en 1989. Il a été traduit en français (1989), en allemand (1993) et en anglais (1994).Il est également connu comme traducteur, notamment de poésie américaine ( TS Eliot et Wallace Stevens ) et de poésie espagnole ( Federico García Lorca et Pedro Calderón de la Barca ). [2]
- Spoiler:
Le roman se concentre sur la signification symbolique de l'Umschlagplatz, qui désigne une petite place de Varsovie occupée par les Allemands (1939-1945) à partir de laquelle les Allemands envoyèrent plus de 300 000 Juifs à la mort, et donc un endroit qui « pourrait bien être le seul endroit ». du genre" dans le monde. (p. 7, Umschlagplatz). Il tente de comprendre l'implication de l'existence d'un tel lieu pour la Varsovie contemporaine et les Polonais contemporains. Il a fallu deux années d'études et de recherches à Rymkiewicz pour créer un plan détaillé de la place. Il a conclu que les Allemands avaient introduit le nom Umschlagplatz quelque temps avant juillet 1942 ; dans la Pologne d'avant-guerre, l'endroit s'appelait Transfer Square et était le centre du commerce de gros juif.
En tant qu'essayiste, Rymkiewicz s'est concentré sur l'histoire de la Pologne ( période de la partition , Seconde Guerre mondiale ).
Il a soutenu le parti politique conservateur Droit et Justice . Rymkiewicz est décédé le 3 février 2022, à l'âge de 86 ans.
Romans traduits en français :
1983 : Rozmowy polskie latem roku 1983 ("Conversations polonaises pendant l'été 1983")
1988 : Umschlagplatz
Livres d'essais :
1967 : Czym jest klasycyzm (« Qu'est-ce que le classicisme ? »)
1968 : Mysli rozne o ogrodach (« Diverses pensées sur les jardins »)
1977 : Aleksander Fredro jest w zlym humorze ("Aleksander Fredro est de mauvaise humeur")
1982 : Juliusz Slowacki pyta o gozine ("Juliusz Slowacki s'enquiert de l'heure"). Varsovie : Czytelnik
1983 : Wielki Ksiaze ("Archiduc"). Varsovie : PIW
1994 : Kilka szczegolow ("Quelques détails"). Cracovie : Arcanes
1996 : Do Snowia i dalej (« Vers la neige et au-delà »). Cracovie : Arcanes
2001 : Lesmien. Encyclopédie ("Lesmienne. Encyclopédie"). Varsovie : Sic !
2004 : Slowacki. Encyclopédie (« Slowacki : L'Encyclopédie »), Varsovie : Sic !
2007 : Wieszanie (« Pendu »), Warszawa : Sic !
2008 : Kinderszenen , Varsovie : Sic !
suite : https://en.wikipedia.org/wiki/Jaros%C5%82aw_Marek_Rymkiewicz
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21745
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Re: Jaroslaw Marek Rymkiewicz
Extrait de l’excellente préface de Henri RACZYMOW
« « Pendant très longtemps j’ai recherché le plan d’Umschlagplatz. » C’est ainsi que commence ce livre dont on aura quelque peine à définir le genre. Un roman ? Une chronique ? Une confession ? C’est plutôt un témoignage. À ceci près que l’auteur ne fut pas un témoin de la Catastrophe juive. Mais c’est un témoignage, au sens chrétien du terme. Et ce livre me bouleverse pour cela même : son auteur est un Polonais chrétien. Ce livre porte témoignage d’une blessure, d’une question qui agit comme une blessure, comme une plaie qui jamais ne cicatrisera. Nommer cette plaie, cette blessure serait prématuré, hâtif. Ce livre témoigne de ce qu’un Polonais porte en lui une blessure secrète, que ses compatriotes mêmes ignorent et veulent ignorer. Il la porte en lui, en son cœur, comme la Pologne portait en son cœur un peuple minoritaire qui lui était d’une certaine façon radicalement étranger. Ne parlant pas la même langue, ne se vêtant pas de la même façon, ne partageant pas la même religion, n’exerçant pas les mêmes métiers. Ce peuple majoritaire et ce peuple minoritaire, en son sein, vécurent sur la même terre depuis la fin du Moyen Âge. Ce ne fut pas précisément une idylle. Plutôt une coexistence plus ou moins pacifique. Toujours est-il que cela s’acheva, comme on sait, dans la cendre. »
L’auteur qui a vécu à Otwock mais n’était qu’un enfant de 7 ans à l’époque du ghetto de Varsovie et donc n’a pu voir ce qui s’est déroulé à côté de chez lui et qui est su à l’heure où il écrit ce livre, mais veut comprendre quels étaient les rapports entre les Juifs et les Polonais et porter témoignage de ce qu’il a découvert ; dans le journal d’un Juif, celui d’un Allemand (un metteur en scène connu)écrire sur ce qui s’est passé pendant la deuxième guerre mondiale en Pologne, sa patrie et plus particulièrement dans le ghetto et dans cette gare d’Umschlagplatz où 310 000 Juifs attendaient le train qui les emportait pour un voyage sans retour.
Il s’interroge en tant que Polonais Chrétien, comme son personnage fictif Icyck pourrait le faire s’il revenait à Varsovie, Icyck qui a les mêmes sentiments que lui à 45 ans de distance et à des milliers de kms puisque Icyck se trouve à New-York.
Mais Hania, la femme de l’auteur et narrateur ne comprend pas sa démarche ; pourquoi revenir sur le passé, elle, comme les Juifs survivants ne veulent plus en parler, ils veulent seulement continuer à vivre avec. D’ailleurs Hania (Juive assimilée) lui dit qu’il ne peut comprendre, cela lui est impossible.
Oui mais il veut en prendre une part de responsabilité, en tant que Chrétien et que Polonais. Et à présent en 1987, comment vit-on ici sur le lieux du ghetto, quel poids et quel avenir pour tous ? C’est ce qui importe à l’auteur, quelles réponses à ses interrogations ?
Alors l’auteur interroge sa mère, leur famille qu’a-t-elle fait pendant cette période ? Elle répond qu’ils n’ont rien à se reprocher, ils ont hébergé quelques jours une fillette juive qui clamait sa judéité et les mettait en danger.
Le narrateur arpente maintes et maintes fois les rues où se trouvait le ghetto, Umschlagplatz d’après le plan qu’il a pu se procurer, essaie de reconstituer la gare, le réseau ferroviaire d’après les rares bâtiments restants, quelques questions à des personnes qui n’ont pas l’envie ou ont oublié où se trouvait quoi et qui.
Quelques photos de famille lui indiquent la saison, un lieu et il se demande ce qu’eux les Juifs faisaient et où ils étaient dans le même moment. Alors que les Polonais mangeaient des glaces, à côté d’autres étaient torturés, assassinés ; pouvaient-ils l’ignorer ?
J’ai souvent lu dans les récits et témoignages sur la Shoah que les prisonniers disaient « Dieu n’était pas dans les camps », lui l’auteur nous dit de Dieu : Il fait ce qu’il veut, Il a toujours le droit et raison, Il est Il, la prière est la prière ; ceci à plusieurs reprises dans le récit. On partage ou pas !
Bien sur vouloir comprendre les rapports entre les Juifs et les Polonais de Varsovie, porter lui l’auteur, un Goy, un Chrétien cette « dette », cette blessure est une démarche rare et honorable.
La photo connue de cet enfant Juif, ci-dessous est mentionnée par l’auteur :
La photographie a été prise en 1943, au lendemain de l’insurrection lancée le 19 avril dans un élan désespéré par une poignée de survivants. Les soldats SS mettront un mois à dompter la résistance qui s’achèvera avec la liquidation du ghetto le 16 mai 1943. Cette révolte est trop souvent passée sous silence dans les manuels et documentaires consacrés à la Seconde Guerre mondiale.
\Mots-clés : #antisémitisme #campsconcentration #deuxiemeguerre #devoirdememoire
Dernière édition par Bédoulène le Lun 28 Aoû - 9:37, édité 1 fois
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Bédoulène- Messages : 21745
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Localisation : En Provence
Re: Jaroslaw Marek Rymkiewicz
Je suis allé au début des années 80 dans ce qui a été rénové de ce ghetto ; raison de plus d'être attiré par ce livre.
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15964
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Jaroslaw Marek Rymkiewicz
Merci Bédoulène pour ce compte-rendu d'un ouvrage qui pose le problème des rapports entre victimes et le reste de la population.
Pour ceux qui veulent en savoir un peu plus sur le cliché représentant l'enfant juif levant les bras en l'air :
https://histoire-image.org/etudes/enfant-juif-varsovie
A signaler également, la découverte récente de photos qui sont les seules du ghetto qui n'ont pas été prises par les Allemands.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/en-images-33-photos-inedites-du-ghetto-juif-de-varosvie-retrouvees-dans-un-grenier-4100349
Pour ceux qui veulent en savoir un peu plus sur le cliché représentant l'enfant juif levant les bras en l'air :
https://histoire-image.org/etudes/enfant-juif-varsovie
A signaler également, la découverte récente de photos qui sont les seules du ghetto qui n'ont pas été prises par les Allemands.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/en-images-33-photos-inedites-du-ghetto-juif-de-varosvie-retrouvees-dans-un-grenier-4100349
ArenSor- Messages : 3436
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Jaroslaw Marek Rymkiewicz
merci pour les liens Aren
Tristram à ta prochaine lecture
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Bédoulène- Messages : 21745
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