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Roger Vercel

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Message par Tristram Hier à 11:51

Roger Vercel
(1894 - 1957)

Roger Vercel Roger_11

Roger Vercel est le pseudonyme, puis le patronyme officiel de Roger Delphin Auguste Cretin, né le 8 janvier 1894 au Mans et mort le 26 février 1957 à Dinan, écrivain français.
Après des études de lettres, il est mobilisé en 1914. Gazé à l'ypérite, blessé au bras gauche, titulaire d'une citation, il reçoit la croix de guerre. Il termine la guerre sur le front d'Orient, en Roumanie, chargé de la propagande, puis magistrat-instructeur à la prévôté. Il ne sera démobilisé qu'en octobre 1919, un an après l'armistice, titulaire de la médaille commémorative de Roumanie.
Ses souvenirs de guerre lui inspirent quelques-uns de ses premiers livres (Notre père Trajan, Capitaine Conan, Léna), mais c'est le monde maritime qui est au cœur de son œuvre. En effet, Vercel est passionné par la mer et la vie des marins, et bien que n'ayant pratiquement jamais pris la mer lui-même, la plupart de ses romans se déroulent dans un cadre maritime. En 1934, il rencontre Louis Malbert, capitaine du remorqueur Iroise, qui l'inspire pour l'écriture du roman Remorques qui sera adapté au cinéma par Jean Grémillon avec Jean Gabin dans le rôle du capitaine Malbert.
Il obtient le prix Goncourt en 1934 pour Capitaine Conan, roman partiellement autobiographique fondé sur son expérience du front d'Orient et de défenseur au conseil de guerre.
Vercel est mobilisé d'août 1939 à juillet 1940, date à laquelle il reprend son enseignement en première au lycée de Dinan.
Un article violemment antisémite, qu'il publie le 16 octobre 1940, est exhumé des archives du journal L'Ouest-Éclair (futur Ouest-France) en 2011 et jette un voile sombre sur cette période de la vie de l'écrivain. Après la guerre, il est mis à la retraite d'office, par arrêté du ministre de l'Éducation nationale en date du 19 septembre 1945, sur avis du conseil académique d’enquête de l'académie de Rennes du 1er mai 1945, pour avoir « publié plusieurs articles où il soutient la politique du maréchal Pétain et de l'amiral Darlan, articles de nature à détruire l'esprit de résistance. » En revanche, à la Libération, aucune charge contre lui n'émanera du comité FFI de Dinan, ni du Comité national des écrivains, ni de la commission d'épuration de la Société des gens de lettres. L'article du 16 octobre 1940 est le seul texte antisémite de Vercel, qui a toujours refusé de publier dans la presse collaborationniste.

Œuvre
Romans

• Notre père Trajan, Albin Michel, 1930
• En dérive, Albin Michel, 1931
• Au large de l'Eden, Albin Michel, 1932
• Le Maître du rêve, Albin Michel, 1933
• Capitaine Conan, 1934
• Remorques, Albin Michel, 1935
• Sous le pied de l'archange, Albin Michel, 1937
• Jean Villemeur, Albin Michel, 1939
• La Hourie, Albin Michel, 1942
• Aurore boréale, Albin Michel, 1947
• La Caravane de Pâques, Albin Michel, 1948 (illustrations par Frédéric Back)
• La Fosse aux vents :
I. Ceux de la Galatée, Albin Michel, 1949
II. La Peau du diable, Albin Michel, 1950
III. Atalante, Albin Michel, 195.
• Visage perdu, Albin Michel, 1953
• Le Bateau qui pleure, Tallandier, 1953
• L'Île des revenants, Albin Michel, 1954
• Été indien, Albin Michel, 1956

Nouvelles
• Rencontrées sur l'épave, NRF Gallimard, 1936
• Le Vœu de Quintin in Cinq histoires de France, Roger Dacosta pour le laboratoire de l'Hépatrol, 1937
• La Clandestine, Albin Michel, 1941
• Mer blanche in Lectures de Paris no 3, S.E.P.E., 1945
• Rafales, Albin Michel, 1946 (recueil contenant aussi Rebelles, Le Passager, Enfances, À la cime, Langoz, Nadia Zagoska)
• La Mauvaise Passe in Trio no 1, éd. Colbert, 194
• Au bout du môle, Albin Michel, 1960
• La Tête d'Henri IV, N.R.F. Gallimard, 1960 (rééd. de Rencontrées sur l'épave sous un nouveau titre)
• Vent de Terre, Albin Michel, 1961
• Goar et l'Ombre, recueil comprenant La Gorgone et l'Évohé, La Main, Le Vœu de Quintin, Cambriolages, L'Île, La Noce, Floating vampire, Le Naufrage de la Sylvie, Albin Michel, 1962

Récits
• Croisière blanche, Albin Michel, 1938
• À l'assaut des pôles, Albin Michel, 1938
• Visages de corsaires, Albin Michel, 1943
• La Rance, éd. Arc-en-ciel, 1945
• Fleuve rouge, dans Les Œuvres libres, no 8, Arthème Fayard, 1946
• Le Fleuve : Les Grandes Heures de la vie de Francis Garnier, éd. de la Nouvelle France, 1946 (contient Fleuve rouge)
• Du Saint-Malo d'aujourd'hui à la Rance d'hier, dans Les Œuvres libres no 14, Arthème Fayard, 1946
• « Il y a dix ans disparaissait Charcot », dans Historia no 1, 6 p., Tallandier 1946
• Trois pots de fleurs dans la pièce d'eau, éd. Arc-en-ciel , 1947
• Saint-Malo et l'âme malouine, Albin Michel, 1948
• Un troisième centenaire : Jean Bart, corsaire, dans Historia no 47, 8 p., Tallandier 1950
• Francis Garnier à l'assaut des fleuves, Albin Michel, 1952
• En Bretagne, la Côte d'Emeraude (du Mont-Saint-Michel à Paimpol), Arthaud, 1952
• Le Grand Pavois, (avec Jean Raynaud), France Empire, 195
• Boulogne, grand port de pêche, Comité d'entraide des familles des marins péris en mer lors du naufrage du chalutier Colbert, Imprimerie Beuchet et Vanden Brugge, Nantes, février 1956 (illustrations de Mathurin Méheut)
• « À l'assaut du pôle sud », dans Historia no 111, 9 p., Tallandier 1956
• « Un homme : Charcot », dans Historia no 118, 3 p., Tallandier 1956
• Les Îles anglo-normandes, Albin Michel, 1956
• Pêcheurs des quatre mers, L'Imprimerie moderne de Nantes, 1957 (illustrations Mathurin Méheut, Albert Brenet, Marin Marie)
• Il y a cinquante ans : Peary vainqueur du pôle Nord ? in Historia no 149, 6 p., Tallandier 1959
• Bretagne aux cent visages, Albin Michel, 1959
• Le Roman d'Agrippine, Albin Michel, 1965
• Le Centenaire de Nansen in Historia no 179, 8 p., Tallandier 1961

Biographies
• Du Guesclin, Albin Michel, 1932
• Le Bienheureux Charles de Blois, Albin Michel, 1942
• Nos vaillants capitaines, Impr. de Curial-Archereau, 1945

Études
• Les Images dans l'œuvre de Corneille, thèse pour le doctorat ès-lettres, A. Olivier, 1927
• Lexique comparé des métaphores dans le théâtre de Corneille et de Racine, thèse complémentaire pour le doctorat ès-lettres, A. Olivier, 1927
• Prix Saintour de l’Académie française en 1929
• Un programme d'éducation générale in Disciplines d'action, Vichy, Paris, Commissariat général à l'éducation générale et aux sports, 1942

(Wikipédia)

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Tristram Hier à 12:20

Capitaine Conan

Roger Vercel Capita11

L’armistice de la Première Guerre mondiale est signé, mais la guerre continue pour certaines troupes en Bulgarie.
Le lieutenant Norbert (narrateur et personnage inspiré de Vercel lui-même) est nommé avocat de préventionnaires, puis commissaire-rapporteur près le Conseil de guerre. Il entre en conflit avec le lieutenant Conan, commandant un valeureux corps franc, qui protège ses hommes qui ont brigandé.
« Rester couché huit jours dans la neige, dans la pénombre grasse de toiles huilées, c’est un hivernage qui étreint durement l’esprit. On a guetté la montée du froid dans ses membres comme l’invasion d’une maladie, on a trop écouté le silence, ce grand silence mat de la neige, ce silence clos, étouffé, si différent des autres silences campagnards, profonds, béants, qu’on sent faits pour amplifier, de toute la résonance de leur vide, les bruits et les voix qui y tombent. Pour avoir trop longtemps regardé un pauvre vieil arbre tors, disputant une à une ses dernières feuilles au vent, on a soudain pensé que les camarades tués étaient morts, qu’on était, soi, devenu homme sans avoir eu de jeunesse, que pour la cinquième fois, on ne serait point à la maison, au coin du feu, à Noël… »

« — C’est le bon gars, mais tu peux le laisser coucher dans l’église sans danger pour le Saint-Esprit !… Il m’a pourtant ramené un Bul, une fois, avec trois paires de chaussettes qu’il était parti laver au torrent de la cote 978… Il ramassait son linge, quand un Bul s’amène, un qui en avait marre, un égaré volontaire… « Tiens, que se dit Rouzic, v’là un Grec en balade. » Il lui fait un sourire, l’autre lui tend son flingue. Rouzic qui est poli, l’examine, fait jouer la batterie : « Bono, bono fusillof grécose »… Pour ne pas être en reste, il passe son lebel au Bulgare qui fait une bille, tu te rends compte !… Comme il n’avait plus rien à faire là, mon Rouzic flanque son linge dans le seau de toile, reprend sa pétoire, et au revoir !… Mais l’autre le suit, déboucle ses cartouchières en grimpant la côte, et veut à toute force coller son équipement à mon Rouzic avec le flingue, la baïonnette, tout le bazar ! Dame, il s’est fait rappeler aux convenances : « T’en as vu souvent des larbins faits comme moi ? que Rouzic lui a demandé. Si on ne vous apprend pas à porter votre barda, dans l’armée grecque, c’est la fin de tout ! » Pas vrai, Rouzic, que tu lui as appris les belles manières à ton Grec du torrent ?
L’ordonnance qui vient de rentrer répond placidement :
— J’pouvais-t-i’savoir, tout comme, que c’était pas un Grec ? »

« — Oui… Jusqu’à la prochaine. Je suis bien tranquille, on remettra ça !…
Et comme je me récriais :
— Tu cries, comme les gens à la porte des cimetières, le jour de l’enterrement, que tu n’oublieras jamais. Tu feras comme eux, t’oublieras !… T’as déjà commencé à oublier… Je me le suis souvent dit : pour en avoir marre, mais là marre pour de bon, pour tout le temps, ben mon vieux, il n’y a que les morts !… »
On parle de démobilisation, et c’est là qu’on peut mesurer la différence entre soldats et guerriers, entre l’armée et les corps francs – et la question de l’après-guerre :
« — Qu’est-ce qu’on va en faire, dis donc, des types qui ne sont bons qu’à se battre, et qui s’en sont aperçus ? »
De Scève, un officier de carrière, fera le nécessaire pour qu’un jeune déserteur à l’ennemi, un pauvre lâche, soit condamné à mort.
Puis Conan, nommé capitaine, est mis en cause à son tour ; Norbert quitte la « Justice militaire », impuissant à le défendre malgré ses états de service.
« Il y a longtemps que j’ai compris qu’ils avaient honte de nous, qu’ils ne savaient plus où nous cacher ! Moi et mes gars, on l’a faite la guerre, on l’a gagnée ! C’est nous ! Moi et ma poignée de types, on a fait trembler des armées, t’entends, des armées qui nous voyaient partout, qui ne pensaient plus qu’à nous, qui n’avaient peur que de nous dès que s’allumait la première fusée !… Tuer un type, tout le monde pouvait le faire, mais, en le tuant, loger la peur dans le crâne de dix mille autres, ça c’était notre boulot ! Pour ça, fallait y aller au couteau, comprends-tu ? C’est le couteau qui a gagné la guerre, pas le canon ! Un poilu qui tiendrait contre un train blindé lâchera à la seule idée que des types s’amènent avec un lingue… On est peut-être trois mille, pas plus, à s’en être servi, sur tous les fronts. C’est ces trois mille-là les vainqueurs, les vrais ! Les autres n’avaient qu’à ramasser, derrière !… Et maintenant, ces salauds qui nous les ont distribués, larges comme ça, nos couteaux de nettoyeurs, nous crient : "Cachez ça ! Ce n’est pas une arme française, la belle épée nickelée de nos pères !… Et puis, cachez vos mains avec, vos sales mains qui ont barboté dans le sang, alors que nous, on avait des gants pour pointer nos télémètres !… Et pendant que vous y êtes, cachez-vous aussi, avec vos gueules et vos souvenirs d’assassins ! On ne peut pas vous montrer, voyons ! »
En soutien aux Roumains sur le Dniester, De Scève, Norbert, Conan et leurs hommes repoussent les Rouges.
« Un cri, une clameur jaillit de là-bas… La clameur d’assaut, le hurlement que l’homme tient en réserve dans le tréfonds de son ventre et qu’il reconnaît, sans l’avoir jamais ni entendu, ni poussé… Le cri de guerre rouge m’a dressé sur les mains : une balle me rabat. Elle s’est piquée à deux doigts de mes yeux, elle m’a lancé de la boue sur la joue, des gouttelettes de boue qui me démangent comme de l’urticaire, et qu’il faut, avant tout, que j’essuie…
Et, sur le fleuve, la rumeur monte, ardente, touffue ! J’entends des cris se tordre dans des gueules noires, d’autres qui se cassent par le bout, d’autres qui se prolongent, horizontaux, sans fléchir, puis se tranchent net, comme une gorge… La pluie a cessé, et l’air froid du matin détaille affreusement ce sabbat. Pas une huée ne se perd, chacune s’enfonce dans l’oreille, avec son sens précis d’assassinat, le couteau, l’élan bas de la baïonnette, le coup de crosse, pas celui du théâtre où l’on empoigne à deux mains le fusil par le canon, pour le brandir au-dessus de sa tête, mais le vrai, l’arme saisie à la poignée et à la grenadière, levée à la hauteur de l’oreille, et le coup qui part oblique, en vache, défonce, fait sauter les dents sous la plaque de couche !… »

« Et ça se passera exactement sept mois et douze jours après l’armistice !… Ils me font doucement rigoler ceux qui ont tant gémi sur le sort du dernier tué de la guerre, celui de la minute d’avant le « cessez-le-feu ! » Comme s’il pouvait y avoir jamais un dernier tué !… »
Condamnés et préventionnaires seront réhabilités.
Ce témoignage fort romancé vaut aussi par sa langue, notamment son rendu de la gouaille populaire. L’article Wikipédia, très détaillé mais incomplet et présentant des inexactitudes, manque notamment à donner le sens de falot, qui était le conseil de guerre dans l’argot militaire.
Conan était Breton, mercier dans le civil…

\Mots-clés : #historique #premiereguerre #solidarite #violence

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Message par Bédoulène Hier à 16:13

ah! cela devrait me convenir, merci Tristram !

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