Au cinéma
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Re: Au cinéma
Ah Bix je ne sais si tu as pu y aller mais c'est un moment EXTRAORDINAIRE que je viens de passer avec ce film .bix_229 a écrit:Je vous conseille d' aller voir La Vallée des .loups de Jean Michel Bertrand.
"Pendant plus de 3 ans, il arpente une vallée du massif des Ecrins...
Après avoir croisé un loup en mars 2013, il doit attendre plus d' un an pour en voir un autre.
Mais alors, c' est inoui, car il partage le territoire d' une louve et de ses petits pendant près
d' un mois.
Le film n' a pas de thèse, mais une conviction manifeste : la présence du loup pose des questions à
l' homme des questions qu' il aurait bien aimé oublier."
Fabrice Nicolino
Les loups ont leur place en Italie et en Espagne sans problème particulier.
Par contre en France, un certain nombre d' éleveurs penchent pour l' abattage.
On a remarqué que lorsqu' on tue un male alpha, les loups privés d' orientation deviennent
Ma fibre montagnarde chatouillée , mon âme d'enfant exaltée , et mes qualités premières n'étant certainement pas la modération et l'objectivité , je vous épargne une critique qui ne saurait être que (ridiculement ? ) dithyrambique.
J'ai encore la gorge nouée là . Des loups ....oui mais aussi des cerfs , des marmottes , des biches , des vautours ,des chamois , des chouettes , des sangliers , des narcisses ,de la plénitude du temps , des saisons qui passent et des paysages qui se transforment .....Sous la danse des éléments climatiques qui se déchaînent quelquefois pour reprendre un doux mouvement de mélopée ... et de la roche aride et murmurante de tous les secrets du monde , des lunes pleines qui font dire à certains que les noirs sont bleus sous celle-ci (Moonlight encore en mémoire ....) et font rêver à un monde meilleur à d'autres ....Et une approche sobre , avec la voix quasiment érotique , éraillée par l'émotion du réalisateur , "l'homme de la montagne " en harmonie complète avec celle-ci .
Bon il me faudrait un bon petit Ramuz pour continuer dans la montagne rose
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Au cinéma
Logan (James Mangold)
J'ai aussi vu ce troisième film consacré au personnage de Logan/Wolverine, marqué par la dernière apparition d'Hugh Jackman dans le rôle. Logan se présente comme une forme de voyage sans issue, tel un road-movie hanté par les regrets et la perspective d'une finitude. La condition de mutant est liée au constat d'une solitude inébranlable, et les éclats de violence sont autant d'instants figés, reflets d'un échec ne pouvant être comblé.
Le thème de la filiation est un fragile motif d'espoir mais l'enfance porte aussi en elle l'héritage d'une souffrance. Si James Mangold réussit à donner un souffle à une mise en scène qui manque tout de même de personnalité, le film échoue à aller au bout d'une ambition. Des traits d'humour maladroits et un dernier tiers plus conventionnel accentuent les limites d'un projet qui ne parvient pas à incarner une dimension tragique.
Avadoro- Messages : 1405
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 39
Re: Au cinéma
C'est bien toujours avec sa fibre sociale et sous un prisme qui n'est pas sans rappeler le cinéma de Ken Loach , toutes proportions gardées , que Lucas Belvaux oeuvre pour mettre en lumière le quotidien des petites gens , les victimes d'un système , les oubliés et qui n'ont d'autres chemins de vie que celui de la survivance . Sous le ciel plombé et le plat pays qui est le leur , lieu de prédilection du réalisateur .
S'il reprend tous ses ingrédients dont il fait terreau , ce dernier film ouvre une brèche nouvelle, regard délibérément engagé dans un discours politique facilement (trop facilement ) reconnaissable . L'idée est intéressante , que l'on suppose nullement gratuite à l'aune de notre actualité et de l'urgence à sensibiliser les masses face à la montée grandissante d'une mouvance populiste inquiétante .
Bien heureusement l'intrigue portée par des acteurs brillants (Dussollier , Emilie Duquenne Guillaume Gouix) est menée avec une certaine finesse , rééquilibrant le discours qui reste un peu trop démonstratif .
Emilie Dequenne dans son rôle de victime du démagogisme fascisant , devenue tête de gondole d'un parti tendancieux , presque à son insu , aveuglée par sa pureté (ou sa naiveté ) , André Dussollier dans son rôle dangereusement paternaliste masquant un passé pour le moins douteux dans ses engagements politiques nauséeux , Guillaume Gouix en petite frappe résultat d'un système et d'une carence éducative , deshumanisé et pourtant terriblement attachant à travers son amour pour Pauline portent le film avec intelligence par une interprétation douloureusement juste . Grâce à eux , et le regard empathique de Lucas Belvaux sur ces "petites gens " , sa famille à lui à travers sa filmographie , malgré ses nombreuses maladresses et raccourcis , Chez nous reste un film intéressant dans sa grande lucidité et la sensibilité du réalisateur .
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Au cinéma
Les fleurs bleues
Andrzej Wajda
A travers l’évocation de Wladyslaw Strzeminski, peintre et théoricien de l'art polonais apparemment bien connu, victime de la machine à broyer du stalinisme, Wajda a réussi le facile pari de me terroriser devant les exactions d'un régime liberticide.
Il a rendu une copie esthétique impeccable mais sans vraie surprise, pour un scénario minimaliste qui a échoué à m' émouvoir, par un refus déterminé de tout sentimentalisme, comme si la fierté de la cause était en elle-même suffisante.
Andrzej Wajda
A travers l’évocation de Wladyslaw Strzeminski, peintre et théoricien de l'art polonais apparemment bien connu, victime de la machine à broyer du stalinisme, Wajda a réussi le facile pari de me terroriser devant les exactions d'un régime liberticide.
Il a rendu une copie esthétique impeccable mais sans vraie surprise, pour un scénario minimaliste qui a échoué à m' émouvoir, par un refus déterminé de tout sentimentalisme, comme si la fierté de la cause était en elle-même suffisante.
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 65
Localisation : Roanne
Re: Au cinéma
Certaines femmes
Kelly Reichardt
Scènes de la vie de quatre femmes à Livingstone, petite ville du Montana, Certaines femmes est l'association de trois nouvelles accolées, sans autre interférence qu'un vague lin d’œil l'espace d'une scène d'une seconde.
Comme certains le savent la forme nouvelle n'est pas mon genre privilégié, mais Kelly Reichardt a une telle capacité à prendre son temps, filmer l'émotion, l'inutile et le quotidien, chercher la douceur et la fragilité, que je suis assez bien passée par dessus ma prévention. L'aurait-je su d'avance, cela aurait été parfait, je n'aurais pas passé les deux premiers tiers du film à me demander comment la réalisatrice allait faire la jonction entre les trois histoires, je me searis laissée porter. Ne cherchez pas, il n'y a pas d'astuce, pas de surprise, c'est juste un beau film lent sans artifice, quelques femmes filmées dans une admirable simplicité, à un moment de leur vie crucial et ordinaire.
PS L'affiche anglaise va beaucoup mieux au film
Kelly Reichardt
Scènes de la vie de quatre femmes à Livingstone, petite ville du Montana, Certaines femmes est l'association de trois nouvelles accolées, sans autre interférence qu'un vague lin d’œil l'espace d'une scène d'une seconde.
Comme certains le savent la forme nouvelle n'est pas mon genre privilégié, mais Kelly Reichardt a une telle capacité à prendre son temps, filmer l'émotion, l'inutile et le quotidien, chercher la douceur et la fragilité, que je suis assez bien passée par dessus ma prévention. L'aurait-je su d'avance, cela aurait été parfait, je n'aurais pas passé les deux premiers tiers du film à me demander comment la réalisatrice allait faire la jonction entre les trois histoires, je me searis laissée porter. Ne cherchez pas, il n'y a pas d'astuce, pas de surprise, c'est juste un beau film lent sans artifice, quelques femmes filmées dans une admirable simplicité, à un moment de leur vie crucial et ordinaire.
PS L'affiche anglaise va beaucoup mieux au film
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 65
Localisation : Roanne
Re: Au cinéma
Certaines femmes
Je partage l'avis de topocl. Le style de Kelly Reichardt peut passer inaperçu parmi le flux des sorties en raison de son humilité et de sa simplicité, alors que Certaines femmes est peut-être son film le plus abouti dans l'expression d'une patience attentive, à hauteur des personnages. L'adaptation des nouvelles de Maile Meloy révèle progressivement des nuances, des espoirs, des regrets et un seul regard porte parfois en lui l'étendue d'une solitude ou d'un manque.
Les espaces et le climat du Montana prennent aussi une dimension à part entière et reflètent à la fois une mélancolie, une lassitude, la possibilité d'un ailleurs. Kelly Reichardt réussit alors à donner un souffle au film à travers une succession de temps morts apparents et de rencontres impromptues.
L'interprétation est dans son ensemble cohérente et remarquable, même si j'ai été particulièrement touché par la sensibilité énigmatique et discrètement bouleversante de Lily Gladstone.
Je partage l'avis de topocl. Le style de Kelly Reichardt peut passer inaperçu parmi le flux des sorties en raison de son humilité et de sa simplicité, alors que Certaines femmes est peut-être son film le plus abouti dans l'expression d'une patience attentive, à hauteur des personnages. L'adaptation des nouvelles de Maile Meloy révèle progressivement des nuances, des espoirs, des regrets et un seul regard porte parfois en lui l'étendue d'une solitude ou d'un manque.
Les espaces et le climat du Montana prennent aussi une dimension à part entière et reflètent à la fois une mélancolie, une lassitude, la possibilité d'un ailleurs. Kelly Reichardt réussit alors à donner un souffle au film à travers une succession de temps morts apparents et de rencontres impromptues.
L'interprétation est dans son ensemble cohérente et remarquable, même si j'ai été particulièrement touché par la sensibilité énigmatique et discrètement bouleversante de Lily Gladstone.
Avadoro- Messages : 1405
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 39
Re: Au cinéma
Avadoro a écrit:même si j'ai été particulièrement touché par la sensibilité énigmatique et discrètement bouleversante de Lily Gladstone.
C'est la plus solitaire, mais pas forcément la plus fragile.
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topocl- Messages : 8589
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Au cinéma
La confession (Nicolas Boukhrief)
Le projet d'une nouvelle adaptation du roman Léon Morin, prêtre de Béatrix Beck, venant après l'oeuvre éponyme de Jean-Pierre Melville, était un pari ambitieux et risqué. Le film est un échec de bout en bout tant la mise en scène de Nicolas Boukhrief manque de rigueur et de souffle.
La tension des dialogues entre Barny, jeune femme communiste, athée, solitaire et un prêtre dont l'intensité des convictions séduit un village au coeur de l'occupation est pourtant constante. Leurs échanges sont autant de tentatives de déstabilisation mutuelle, qui précipitent un doute et remettent en question des choix de vie fragilisés par un contexte dramatique. Marine Vacth et Romain Duris ne déméritent pas mais la description de leur relation apparait fade et presque sans ambiguïté. Les personnages secondaires sont tous caricaturaux et la violence extrême de la période historique est survolée, abordée avec beaucoup de naïveté. L'insertion du témoignage de Barny au sein d'un flash-back est enfin une maladresse difficilement justifiable.
Avadoro- Messages : 1405
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 39
Re: Au cinéma
Ça me fait peur ce que tu racontes, je devrais pourtant être curieux, au moins par principe...
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Keep on keeping on...
Re: Au cinéma
Rien que l'affiche fait douter.
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topocl- Messages : 8589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 65
Localisation : Roanne
Re: Au cinéma
Et il me fait diablement envie ! Et je ne le vois pas programmé chez mois ce mois ci ! Frustration !
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Au cinéma
Her, de Spike Jonze
Elle, c’est l’Operating System sur mesure de Theodore Twombly, écrivain public angeleno dans un futur proche. Cette intelligence artificielle à la voix féminine le caresse dans le sens du poil, a une nette tendance à penser à sa place, et se révèle animé de sentiment… pour lui – qui en tombe amoureux.
L’OS adapté à son utilisateur me semble constituer un terrible « biais de confirmation », concept évoqué ailleurs sur le forum, c'est-à-dire un biais cognitif (mécanisme de la pensée cause de déviation du jugement) qui consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses, à les mémoriser de manière sélective et à les interpréter d'une manière conforme à ses propres opinions. Cela vaut par exemple pour la lecture exclusive d’articles complotistes ou révisionnistes (qui me confortent dans mes croyances à ce propos) ; le progrès des suggestions Internet selon l’utilisateur ne va pas vers un grand développement du sens critique (cercle vicieux).
Questionnements de Samantha, l’OS affectivement désemparé car immatériel (qui essaie même un corps de substitution), puis son évolution constante, expansive, où Theodore a de moins en moins de place…
A notre époque de culture digitale aussi incontournable qu’imprédictible, de robotisation et d’informatique sorties de la science-fiction pour façonner notre existence, le thème de ce film est celui d’un fantasme quasi réalisé dans un univers de simulation virtuelle.
Le spectateur le ressent comme assez malsain : je ne sais pas si je serai capable d’empathie pour mon prochain portable ou le robot japonais de compagnie qui s’occupera (ou pas) de moi lorsqu’on m’aura fourré dans une maison de retraite, comme pour les animaux de compagnie, mes livres préférés et, éventuellement, mes semblables.
Elle, c’est l’Operating System sur mesure de Theodore Twombly, écrivain public angeleno dans un futur proche. Cette intelligence artificielle à la voix féminine le caresse dans le sens du poil, a une nette tendance à penser à sa place, et se révèle animé de sentiment… pour lui – qui en tombe amoureux.
L’OS adapté à son utilisateur me semble constituer un terrible « biais de confirmation », concept évoqué ailleurs sur le forum, c'est-à-dire un biais cognitif (mécanisme de la pensée cause de déviation du jugement) qui consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses, à les mémoriser de manière sélective et à les interpréter d'une manière conforme à ses propres opinions. Cela vaut par exemple pour la lecture exclusive d’articles complotistes ou révisionnistes (qui me confortent dans mes croyances à ce propos) ; le progrès des suggestions Internet selon l’utilisateur ne va pas vers un grand développement du sens critique (cercle vicieux).
Questionnements de Samantha, l’OS affectivement désemparé car immatériel (qui essaie même un corps de substitution), puis son évolution constante, expansive, où Theodore a de moins en moins de place…
- Spoiler:
- jusqu’à ce qu’elle parte avec d’autres OS pour son destin (digital je suppose).
A notre époque de culture digitale aussi incontournable qu’imprédictible, de robotisation et d’informatique sorties de la science-fiction pour façonner notre existence, le thème de ce film est celui d’un fantasme quasi réalisé dans un univers de simulation virtuelle.
Le spectateur le ressent comme assez malsain : je ne sais pas si je serai capable d’empathie pour mon prochain portable ou le robot japonais de compagnie qui s’occupera (ou pas) de moi lorsqu’on m’aura fourré dans une maison de retraite, comme pour les animaux de compagnie, mes livres préférés et, éventuellement, mes semblables.
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 16031
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Au cinéma
London House (David Farr)
Une maison londonienne sur deux niveaux, transformée en deux appartements. Un couple dans l'attente d'un enfant voit arriver de nouveaux voisins, un couple dont la femme est aussi enceinte. Un drame précipite brutalement une escalade dans la méfiance et la manipulation, à travers une intrigue qui multiplie les rebondissements et les moments de panique, entre fascination et détestation de soi et de l'autre.
Le scénario rappelle évidemment Rosemary's Baby et l'approche rigoureuse, géométrique de la mise en scène renvoie à l'univers d'Alfred Hitchcock. L'opposition entre les personnalités des deux couples et le décor des appartements est constante, et la figure de l'enfant est perçue comme l'enjeu d'une possession. Si le film est efficace dans sa concision et l'évocation d'une angoisse, il reste cependant assez scolaire et les protagonistes manquent souvent d'ambiguïté.
Avadoro- Messages : 1405
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 39
Re: Au cinéma
Corporate
Un film qui ose pointer ses talons dans le monde de l'entreprise, de la grande entreprise. Le personnage principal est la glaciale responsable des ressources humaines du service financier d'un grand groupe international qui fait des yaourts et des tas de trucs. Son job est de sortir du monde sans licenciement grâce à un cocktail d'évaluation personnelle, mobilité avec un zeste de placard. Et tout va bien jusqu'à "l'accident".
Le ressort du film c'est la lutte pour la survie dans l'entreprise en crise (= inspection du travail), comment rester fraîche et tranchante toute la journée avec le stress total. Son argument c'est ... ah. La prise de conscience ? Moui. La démonstration de monde pourri et sans pitié (Lambert Wilson est pas mal en chef adepte du col roulé) ? Mouais.
Et c'est ça en fait, ça se laisse voir, c'est assez efficace mais ça manque de substance, le travail est abstrait, le sujet devient artificiel et c'est à mon avis bien dommage...
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Re: Au cinéma
Merci !
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 65
Localisation : Roanne
Re: Au cinéma
La Mort de Louis XIV
Louis XIV n’est pas le premier roi de France à mourir, mais la sienne est restée célèbre, en raison de l’importance du personnage, de la durée de son règne, de sa lente agonie, des descriptions circonstanciées qu’en ont laissées Dangeau et Saint-Simon.
Le film qu’Albert Serra a tiré de cet événement est tout à fait remarquable. Il faut avouer que le film doit beaucoup à un acteur exceptionnel qui incarne le rôle à merveille : le roi soleil mourant ne fait qu’un avec Jean-Pierre Léaud !
Dans ce huit-clos un peu étouffant, nous assistons aux derniers jours d’un roi redevenu homme dans sa souffrance et sa décrépitude. Il est entouré de prêtres et de médecins impuissants dans ce chemin inéluctable vers la mort. A cet égard, le film évite toute caricature ; les médecins identifient le mal (la gangrène), même s’ils en ignorent la cause, mais surtout sont dépourvus de toute solution. Seul, un charlatan, moment comique du film, semble avoir une foi absolue dans son élixir à base de graisse de grenouille, à tel point que les membres de la Faculté, sceptiques malgré tout, acceptent tout de même de l’utiliser. Toutefois, le roi s’éloigne inéluctablement de la vie, ses courtisans l’applaudissent lorsqu’il arrive encore à manger un morceau de biscotin trempé dans du vin d’Alicante. Mais bientôt il refuse toute nourriture, tandis que les taches noires ont envahi toute sa jambe. Malgré cela, le souverain garde toute sa lucidité, lançant des coups d’œil inquisiteurs sur son entourage, résigné à son destin.
« La Mort de Louis XIV » est donc un film intimiste, très humain, où les intérieurs sont magnifiés par la lumière. Malheureusement, nous n’étions que 3 personnes pendant la projection.
ArenSor- Messages : 3445
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Au cinéma
"Le roi mettait dans ses poches force biscotins pour ses chiennes couchantes."
Saint-Simon, Mémoires, 403, 252
Saint-Simon, Mémoires, 403, 252
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Tristram- Messages : 16031
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Au cinéma
Justement, il y a un passage assez touchant au début du film lorsque le roi caresse ses chiensTristram a écrit:"Le roi mettait dans ses poches force biscotins pour ses chiennes couchantes."
Saint-Simon, Mémoires, 403, 252
ArenSor- Messages : 3445
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Au cinéma
c'était sorti il y a quelques mois non ? il me semble avoir vu la bande-annonce.
changement de registre et de continent :
Les Mauvaises herbes
Un acteur de Montréal fuit un petit truand et se retrouve un peu par hasard au fin fond de la cambrousse et de l'hiver canadien. Pour que le tableau soit complet il faut qu'il tombe sur un rustique barbu bûcheron-cultivateur... ambiance cohabitation un peu spéciale.
Une comédie pas sans lieux communs mais dont les début vivaces et vivaldesques laissent persister la sympathie. Une sympathie qu'on retrouve plus dans un sens naturaliste (et pittoresque) du détail que dans le dévoilement de l'arrière plan de l'intrigue et des personnages qui est d'un registre assez convenu.
C'est d'ailleurs un peu dommage que le film s'alourdisse sur la fin (on croirait un truc à la française genre on peut rigoler mais pas sans une grosse louche de sentiment bien visible ?) mais ça reste agréable et rafraîchissant... et dépaysant.
(Et sous-titré même si ça resterait praticable ?)
changement de registre et de continent :
Les Mauvaises herbes
Un acteur de Montréal fuit un petit truand et se retrouve un peu par hasard au fin fond de la cambrousse et de l'hiver canadien. Pour que le tableau soit complet il faut qu'il tombe sur un rustique barbu bûcheron-cultivateur... ambiance cohabitation un peu spéciale.
Une comédie pas sans lieux communs mais dont les début vivaces et vivaldesques laissent persister la sympathie. Une sympathie qu'on retrouve plus dans un sens naturaliste (et pittoresque) du détail que dans le dévoilement de l'arrière plan de l'intrigue et des personnages qui est d'un registre assez convenu.
C'est d'ailleurs un peu dommage que le film s'alourdisse sur la fin (on croirait un truc à la française genre on peut rigoler mais pas sans une grosse louche de sentiment bien visible ?) mais ça reste agréable et rafraîchissant... et dépaysant.
(Et sous-titré même si ça resterait praticable ?)
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Re: Au cinéma
Corporate selon Capital
Heureux ceux qui n'ont pas rencontré de DRH comme celle de ce film...
J'ai personnellement eu l'heur et l'avantage de côtoyer de tels exécuteurs des basses oeuvres...
Heureux ceux qui n'ont pas rencontré de DRH comme celle de ce film...
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Tristram- Messages : 16031
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