Au cinéma
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Re: Au cinéma
Lady Bird (Greta Gerwig)
Première réalisation de l'actrice Greta Gerwig, Lady Bird s'épanouit à travers un équilibre instable, s'attachant à suivre les espoirs et les doutes d'une jeune adolescente californienne. Isolée et à l'étroit dans sa ville de Sacramento, en conflit avec sa mère qui lui reproche son ingratitude, Christine "Lady Bird" s'imagine rejoindre une prestigieuse université new-yorkaise et tente d'illuminer son quotidien entre excentricités créatives et désillusions amères.
Gerwig développe une trame assez familière autour du récit d'apprentissage, avec l'omniprésence d'une tension mère-fille autour d'une quête de reconnaissance. A la fois légère et triste, la tonalité de la mise en scène se renouvelle à chaque scène et Saoirse Ronan exprime avec justesse la fragilité d'une personnalité à la croisée des chemins. J'ai cependant regretté que le scénario soit trop pesant et inégal dans ces développements, privilégiant par moments une artificialité.
La forme de l'eau (Guillermo Del Toro)
Le contexte de la guerre froide sert de cadre à Guillermo Del Toro pour évoquer la relation passionnée et fusionnelle entre une mystérieuse créature amphibienne et une femme muette et orpheline. Leur rencontre dans un laboratoire gouvernemental américain permet à leurs solitudes respectives de s'apprivoiser, puis de se rejoindre à travers leur singularité.
La menace des militaires américains et des espions soviétiques apparait comme une toile de fond oppressante, nécessaire au récit mais parfois répétitive. La forme de l'eau reste tout de même un film atypique dans sa simplicité épurée, à l'image d'un épilogue qui oscille entre la beauté d'un rêve et la promesse d'une réappropriation de soi.
Avadoro- Messages : 1405
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 39
Re: Au cinéma
La forme, c'est bien, mais est-ce que l'eau a une mémoire ?
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 16019
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
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Re: Au cinéma
En guerre de Stéphane Brizé
Dans une construction fictive à partir de faits que nous croisons, sur nos écrans, ou dans notre quotidien,( une usine qui marche, mais qui licencie pour délocaliser - pas moins de 1100 personnes ici), Stéphane Brizé livre un film tiré au cordeau, quasi exhaustif, aussi violent psychologiquement que la situation qu'il décrit. Qu’est ce qui mène des hommes et des femmes ordinaires à partir en guerre, comment la rage monte-t'elle? Qu'est ce monde où des citoyens sont transformé en pions anonymes, kleenex jetables, ce qui finit par faire d'eux des gens dont la colère n'a pas de limites.
Stéphane Brizé dans une alternance de rythmes ultra rapides et de relâchement offre une analyse d'une défaite annoncée oppressante, implacable, dont l'exigence n'exclue pas la nuance, et s'appuie sur une magnifique absence de caricature et de manichéisme. L’interprétation est extraordinaire, tant celle de Lindon que celle des acteurs moins stars.
J'ai eu la gorge serrée pendant tout le film - à vrai dire dès les premières images - face à ce rouleau compresseur scandaleux, écrasant sans aucun scrupule des hommes et des femmes abandonnés à leur drame personnel. C'est calir, si ce pays a pu annoncer qu'il était en guerre, les objectifs n'étaient pas les bons, la guerre c'est contre le marché, l'argent pour ultime but, qu'il faut la mener.
Quasimodo, si après des élucubrations de jeunes "intellectuels" nombrilistes, tu veux voir des hommes et des femmes aux considérations purement pragmatiques, matérielles, importantes, c'est un film plutôt rare, intéressant aussi esthétiquement, lance-toi.
Dans une construction fictive à partir de faits que nous croisons, sur nos écrans, ou dans notre quotidien,( une usine qui marche, mais qui licencie pour délocaliser - pas moins de 1100 personnes ici), Stéphane Brizé livre un film tiré au cordeau, quasi exhaustif, aussi violent psychologiquement que la situation qu'il décrit. Qu’est ce qui mène des hommes et des femmes ordinaires à partir en guerre, comment la rage monte-t'elle? Qu'est ce monde où des citoyens sont transformé en pions anonymes, kleenex jetables, ce qui finit par faire d'eux des gens dont la colère n'a pas de limites.
Stéphane Brizé dans une alternance de rythmes ultra rapides et de relâchement offre une analyse d'une défaite annoncée oppressante, implacable, dont l'exigence n'exclue pas la nuance, et s'appuie sur une magnifique absence de caricature et de manichéisme. L’interprétation est extraordinaire, tant celle de Lindon que celle des acteurs moins stars.
J'ai eu la gorge serrée pendant tout le film - à vrai dire dès les premières images - face à ce rouleau compresseur scandaleux, écrasant sans aucun scrupule des hommes et des femmes abandonnés à leur drame personnel. C'est calir, si ce pays a pu annoncer qu'il était en guerre, les objectifs n'étaient pas les bons, la guerre c'est contre le marché, l'argent pour ultime but, qu'il faut la mener.
Quasimodo, si après des élucubrations de jeunes "intellectuels" nombrilistes, tu veux voir des hommes et des femmes aux considérations purement pragmatiques, matérielles, importantes, c'est un film plutôt rare, intéressant aussi esthétiquement, lance-toi.
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8585
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Au cinéma
Ton avis est motivant....j'avais été vraiment déçu par le précédent film de Brizé déjà avec Vincent Lindon (La loi du marché), mais celui-ci semble en effet plus abouti et ambitieux.
Avadoro- Messages : 1405
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 39
Re: Au cinéma
Moi j'ai beaucoup aimé La loi du marché (que j'ai vu assez récemment). En effet, c'est aux antipodes de Mes provinciales J'irai sûrement !
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 29
Re: Au cinéma
Moi aussi j'avais aimé La loi du marché...Mais ce n'était pas le même choc.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8585
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Au cinéma
Résumé du réalisateur
De son enfance difficile en Pologne en passant par son adolescence sous le soleil de Nice , jusqu’à ses exploits d’ aviateur en Afrique pendant la Seconde Guerre mondiale … Romain Gary a vécu une vie extraordinaire . Mais cet acharnement à vivre mille vies, à devenir un grand homme et un écrivain célèbre, c’est à Nina, sa mère, qu’il le doit. C’est l’ amour fou de cette mère attachante et excentrique qui fera de lui un des romanciers majeurs du XXème siècle , à la vie pleine de rebondissements, de passions et de mystères. Mais cet amour maternel sans bornes sera aussi son fardeau pour la vie…
Avis perso :
un film coulé par la critique de Télérama, et pourtant un film qui m'a bouleversé, contrairement à ce que dit ce magazine j'ai trouvé Charlotte Gainsbourg bien dans son rôle de mère ultra possessive et Pierre Niney que je n'avais guère suivi jusqu'à prèsent tres ressemblant physiquement et crédible dans le personnage de Romain Gary, impression d'un grand film, mais peut être suis je trop sentimental ?
Chamaco- Messages : 4553
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : Corse du sud
Re: Au cinéma
Everybody knows d'Asghar Farhadi
Un peu déçue par cet opus espagnol d'Asghar Farhadi, auquel il manque le peps d'un Almodovar. je ne sus pas arrivée à entrer dans le suspense d'une intrigue appliquée, un peu molle. La splendeur des décors, la maîtrise du ballet des nombreux personnages n'arrivent à cacher ni les approximations psychologiques, ni la faiblesse d'interprétation de Penélope Cruz.
Un peu déçue par cet opus espagnol d'Asghar Farhadi, auquel il manque le peps d'un Almodovar. je ne sus pas arrivée à entrer dans le suspense d'une intrigue appliquée, un peu molle. La splendeur des décors, la maîtrise du ballet des nombreux personnages n'arrivent à cacher ni les approximations psychologiques, ni la faiblesse d'interprétation de Penélope Cruz.
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topocl- Messages : 8585
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Au cinéma
Foxtrot de Samuel Maoz
Un jeune israelien meurt pendant son service militaire. le parents sont à la dérive, chez le père sont réactivés des traumatismes des combats qu'il a menés dans sa jeunesse et jamais avoués.
Le film est construit de façon un peu rigide en trois parties qui ne s'interpénètrent pas, la partie centrale qui s'attache au fils dans son check-point absurde est un numéro d'anthologie à la stupidité de l 'activisme militaire, dans une démonstration absurde à l'humour désabusé.
Pour le reste, j'ai été gênée par une recherche systématique du choc par l'image, des personnages démonstratifs, une interprétation souvent désincarnée voire figée, un esthétisme excessif passant notamment des décors obsessionnellement travaillés. Le caractère assez basique du scénario n'est pas sauvé par la pirouette de construction (on passe un bon moment à ne plus comprendre ce qui se passe et la clé vient à la toute fin).
Cela n'empêche pas une réelle inventivité cinématographique et il m'en restera de nombreuses images sublimes et marquantes.
Un jeune israelien meurt pendant son service militaire. le parents sont à la dérive, chez le père sont réactivés des traumatismes des combats qu'il a menés dans sa jeunesse et jamais avoués.
Le film est construit de façon un peu rigide en trois parties qui ne s'interpénètrent pas, la partie centrale qui s'attache au fils dans son check-point absurde est un numéro d'anthologie à la stupidité de l 'activisme militaire, dans une démonstration absurde à l'humour désabusé.
Pour le reste, j'ai été gênée par une recherche systématique du choc par l'image, des personnages démonstratifs, une interprétation souvent désincarnée voire figée, un esthétisme excessif passant notamment des décors obsessionnellement travaillés. Le caractère assez basique du scénario n'est pas sauvé par la pirouette de construction (on passe un bon moment à ne plus comprendre ce qui se passe et la clé vient à la toute fin).
Cela n'empêche pas une réelle inventivité cinématographique et il m'en restera de nombreuses images sublimes et marquantes.
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topocl- Messages : 8585
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Au cinéma
topocl a écrit:Everybody knows d'Asghar Farhadi
Un peu déçue par cet opus espagnol d'Asghar Farhadi, auquel il manque le peps d'un Almodovar. je ne sus pas arrivée à entrer dans le suspense d'une intrigue appliquée, un peu molle. La splendeur des décors, la maîtrise du ballet des nombreux personnages n'arrivent à cacher ni les approximations psychologiques, ni la faiblesse d'interprétation de Penélope Cruz.
Je suis d'accord pour Penelope Cruz. Quand elle doit jouer une scène d'émotions tristes, elle se détourne, elle est "cachée" comme si elle ne sait pas donner chair à cela. Bien sûr (pardon de l'avouer comme homme) elle est en soi ravissante. Mais cela n'empêche pas ces faiblesses.
Par contre j'adore comme souent (toujours?) la présence physique, voir la "bête" qu'est Javier Bardem. C'est un grand acteur avec un rayonnement, à mon avis.
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Au cinéma
Ouverture d'un fil Samuel Maoz pour l'occasion : clic
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Keep on keeping on...
Re: Au cinéma
Plaire aimer et courir vite de Christophe Honoré
Je ne vais pas crier au génie, mais j'ai beaucoup aimé.
Ca nous montre des gens tout à fait comme nous, même si l'un est écrivain, qui se déplace adroitement/maladroitement entre la vie (Plaire), l'amour (aimer) et la mort (courir vite).
C'est sans doute un portrait de Christophe Honoré à plusieurs âges de la vie, ce garçon puis cet homme alternativement sympathique et odieux, drôle et triste, cabotin et tendre. C'est un hommage aux malades et morts du sida, ce 11 septembre des homosexuels (et pas mal d'autres), qui a frappé fort et dont les répercussions continuent à se faire sentir, ce traumatisme originel.
Il y a des moments charmants, et des moments carrément prégnants (il pleure dans sa voiture, il dit adieu à son ami...). C'est comme un testament avant l'heure qui nous dit de jouir de la vie, de penser à soi, profiter des moments de leur donner une intensité, de sortir des rails quand il le faut, de se bouger, quoi.
C'est un film de la vie, qui est une saloperie, c'est bien connu, mais qu'on a tant de mal à quitter fièrement.
Je ne vais pas crier au génie, mais j'ai beaucoup aimé.
Ca nous montre des gens tout à fait comme nous, même si l'un est écrivain, qui se déplace adroitement/maladroitement entre la vie (Plaire), l'amour (aimer) et la mort (courir vite).
C'est sans doute un portrait de Christophe Honoré à plusieurs âges de la vie, ce garçon puis cet homme alternativement sympathique et odieux, drôle et triste, cabotin et tendre. C'est un hommage aux malades et morts du sida, ce 11 septembre des homosexuels (et pas mal d'autres), qui a frappé fort et dont les répercussions continuent à se faire sentir, ce traumatisme originel.
Il y a des moments charmants, et des moments carrément prégnants (il pleure dans sa voiture, il dit adieu à son ami...). C'est comme un testament avant l'heure qui nous dit de jouir de la vie, de penser à soi, profiter des moments de leur donner une intensité, de sortir des rails quand il le faut, de se bouger, quoi.
C'est un film de la vie, qui est une saloperie, c'est bien connu, mais qu'on a tant de mal à quitter fièrement.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8585
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Au cinéma
Merci topocl ! Il faut que j'essaie !
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 29
Re: Au cinéma
C'est aussi une hisoire d'un jeune homme fasciné (ou amoureux) d'un parisien!
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8585
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Au cinéma
Vu L'homme qui tua Don Quichotte, commentaire sur le fil Gilliam.
Brr la clim' était forte !
Brr la clim' était forte !
Invité- Invité
Re: Au cinéma
La révolution silencieuse de Lars Kraume
A Berlin-Est en 1956, il est encore possible de faire un petit tour rapide à Berlin-Ouest et Kurt et Theo en rapportent des informations sur le révolution hongroise; dans leur classe de terminale, est organisée une minute de silence en hommage aux hongrois assassinés par la répression. C'est le début d'une traque-répression implacable contre ces jeunes gens, coupables d 'être des dangereux contre-révolutionnaires.
Le scénario, qui s'inspire d'une histoire vraie racontée en 2006 par l'un des anciens élèves de la classe, est impeccable, tout en nuances, mettant en jeu le poids de l'héritage de la guerre et du nazisme sur la génération des parents. Les enjeux de mensonge/vérité loyauté/trahison ne sont pas de simples binômes ou tout est noir ou bien blanc, il y a beaucoup de subtilité à raconter les ambivalences.
Malheureusement l'interprétation est surjouée, c'est filmé assez platement, et les jeunes gens portent des vêtements parfaitement neufs et leur brushing est perpétuellement impeccable. Quant au "traître", il a une gueule de traître.... C'est vraiment dommage que ce souci sur la forme réduise la portée du propos et les beaux moments d'émotion.
A Berlin-Est en 1956, il est encore possible de faire un petit tour rapide à Berlin-Ouest et Kurt et Theo en rapportent des informations sur le révolution hongroise; dans leur classe de terminale, est organisée une minute de silence en hommage aux hongrois assassinés par la répression. C'est le début d'une traque-répression implacable contre ces jeunes gens, coupables d 'être des dangereux contre-révolutionnaires.
Le scénario, qui s'inspire d'une histoire vraie racontée en 2006 par l'un des anciens élèves de la classe, est impeccable, tout en nuances, mettant en jeu le poids de l'héritage de la guerre et du nazisme sur la génération des parents. Les enjeux de mensonge/vérité loyauté/trahison ne sont pas de simples binômes ou tout est noir ou bien blanc, il y a beaucoup de subtilité à raconter les ambivalences.
Malheureusement l'interprétation est surjouée, c'est filmé assez platement, et les jeunes gens portent des vêtements parfaitement neufs et leur brushing est perpétuellement impeccable. Quant au "traître", il a une gueule de traître.... C'est vraiment dommage que ce souci sur la forme réduise la portée du propos et les beaux moments d'émotion.
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topocl- Messages : 8585
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Au cinéma
Trois visages de Jafar Panahi
Jouant son propre rôle, accompagné de l'actrice Behnaz Jafari jouant elle-même son propre rôle, Jafar Panahi part dans sa petite voiture pour un village reculé et arriéré de l'arrière pays, d'où une jeune fille leur a lancé un SOS, empêchée de réaliser son rêve de devenir actrice.
Il y a comme dans Taxi Téhéran ce côté promenade, rencontres, cette apparente sérénité amusée de Jafar Panahi, que rien n'atteint plus dans une confrontation entre deux mondes dont l'un est le parfait symbole du conservatisme et l'obscurantisme.
C'est en 48 heurs une confrontation qui devrait être dramatique, à laquelle l'auteur donne un aspect poétique, presque léger, alors qu'il parle bien - certaines répliques sont là pour le rappeler avec humour - de son propre enfermement, cet homme qui ne peut (se) filmer que dans une voiture ou un lieu reculé.
Il y a bien la patte Jafar Panari, et je suis toujours discrètement gênée du coté un peu bonhomme de ses films, alors qu'on aurait envie qu'il crie, qu'il fulmine et qu'il hurle. C'est bien sûr un réflexe idiot d'occidentale, l'auteur louvoie avec la censure, fait ce qu'il peut, choisit de masquer la colère sous une pseudo naïveté. Son message de révolte se pare d'une douceur trompeuse qui nous parait naïve, mais qu'il nous faut admirer.
Jouant son propre rôle, accompagné de l'actrice Behnaz Jafari jouant elle-même son propre rôle, Jafar Panahi part dans sa petite voiture pour un village reculé et arriéré de l'arrière pays, d'où une jeune fille leur a lancé un SOS, empêchée de réaliser son rêve de devenir actrice.
Il y a comme dans Taxi Téhéran ce côté promenade, rencontres, cette apparente sérénité amusée de Jafar Panahi, que rien n'atteint plus dans une confrontation entre deux mondes dont l'un est le parfait symbole du conservatisme et l'obscurantisme.
C'est en 48 heurs une confrontation qui devrait être dramatique, à laquelle l'auteur donne un aspect poétique, presque léger, alors qu'il parle bien - certaines répliques sont là pour le rappeler avec humour - de son propre enfermement, cet homme qui ne peut (se) filmer que dans une voiture ou un lieu reculé.
Il y a bien la patte Jafar Panari, et je suis toujours discrètement gênée du coté un peu bonhomme de ses films, alors qu'on aurait envie qu'il crie, qu'il fulmine et qu'il hurle. C'est bien sûr un réflexe idiot d'occidentale, l'auteur louvoie avec la censure, fait ce qu'il peut, choisit de masquer la colère sous une pseudo naïveté. Son message de révolte se pare d'une douceur trompeuse qui nous parait naïve, mais qu'il nous faut admirer.
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topocl- Messages : 8585
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Re: Au cinéma
Retour à Bollène par Saïd Hamich
Je suis vraiment restée sur ma faim avec ce court film (67 mn) qui parle de l'impossible retour de Nassim, le fils qui a réussi, dans sa famille d'origine marocaine, dans une Bollène minée par le chômage, la précarité et le racisme.
Cela ressemble à une ébauche de film avec scénettes juxtaposées s'enchainant sans lien, pas toujours nuancées et de ce fait, la bande annonce est bien meilleure que le film. Pas de vraie qualité cinématographique (à moins qu'on retienne l'idée de filmer à contre-jour avec plein de petits losanges de lumière dans l'image comme créative), pas d'interprétation géniale, une ou deux trouvailles, c'est tout. Bref, frustrée je suis..
Je suis vraiment restée sur ma faim avec ce court film (67 mn) qui parle de l'impossible retour de Nassim, le fils qui a réussi, dans sa famille d'origine marocaine, dans une Bollène minée par le chômage, la précarité et le racisme.
Cela ressemble à une ébauche de film avec scénettes juxtaposées s'enchainant sans lien, pas toujours nuancées et de ce fait, la bande annonce est bien meilleure que le film. Pas de vraie qualité cinématographique (à moins qu'on retienne l'idée de filmer à contre-jour avec plein de petits losanges de lumière dans l'image comme créative), pas d'interprétation géniale, une ou deux trouvailles, c'est tout. Bref, frustrée je suis..
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topocl- Messages : 8585
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Re: Au cinéma
Je voulais ouvrir un fil sur les frères Taviani, mais je ne vais pas le faire, parce que autant j'ai un sublime souvenir de Chaos, autant je n'ai pas aimé une question privée (una questione privata).
J'ai trouvé cela absolument théâtral, tant dans le jeu des acteurs que dans cet brouillard pour le moins fumeux, si mouvant qu'on ne peut que penser aux ventilateurs qui l'animent hors champs. Le scénario est inexistant et malheureusement c'est la preuve qu'on ne peut pas baser un film sur de belles images, des paysages magnifiques, et les beaux yeux de Luca Marinelli.
Les cinéastes n'ont ils pas droit à la retraite, comme les autres travailleurs?
Cet avis n'engage que moi et est assez peu partagé (mais pas mal quand même chez les topocl)
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topocl- Messages : 8585
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Re: Au cinéma
Moi j'ai eu la flemme ! Et j'avais beaucoup aimé César doit mourir. Et j'ai modérément accroché à cette Questione privata (c'est plus classe de garder les titres italiens ?) essentiellement pour les mêmes raisons que toi.
Je n'ai pas lu le livre de Beppe Fenoglio dont le film est adapté mais l'arrière plan d'égoïsme qui habite le film m'a plus intéressé... sa mise à distance pouvant aussi être un choix intéressant. L'atmosphère en devient plus trouble (ou réellement brumeuse ?) voire se révèle en opposition avec les événements relatés (la guerre) ?
Mais dans l'ensemble distance et un pointe d'agacement c'est sûr...
Je n'ai pas lu le livre de Beppe Fenoglio dont le film est adapté mais l'arrière plan d'égoïsme qui habite le film m'a plus intéressé... sa mise à distance pouvant aussi être un choix intéressant. L'atmosphère en devient plus trouble (ou réellement brumeuse ?) voire se révèle en opposition avec les événements relatés (la guerre) ?
Mais dans l'ensemble distance et un pointe d'agacement c'est sûr...
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