John Le Carré
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John Le Carré
Né en 1931
David Cornwell, dit John le Carré, est un romancier britannique, né le 19 octobre 1931 à Poole. Durant les années 1950 et 1960, Cornwell a travaillé pour le MI5 et le MI6 et a commencé à écrire des romans sous le pseudonyme de « John le Carré ». Son troisième roman, L'Espion qui venait du froid (1963), est devenu un best-seller international et demeure l'une de ses œuvres les plus connues.
John le Carré dit qu'il n'a pas connu sa mère, qui l'a abandonné quand il avait cinq ans, jusqu'à leur re-connaissance quand il eut 21 ans. Sa relation avec son père fut difficile. L'homme, qui avait été emprisonné pour fraude à l'assurance, était un associé des jumeaux Kray (faisant partie des criminels les plus en vue à Londres dans les années 1950-1960) et était continuellement endetté. Son père l'envoya dans des écoles privées pour le sortir de ce milieu.
Le Carré a étudié le français et l'allemand à l'université de Berne en Suisse de 1948 à 1949 et à l'université d'Oxford au Royaume-Uni, puis enseigna quelque temps au collège d'Eton avant de rejoindre le Foreign Office pendant cinq ans. Il a été recruté par le Secret Intelligence Service alors qu'il était en poste à Hambourg[. Il écrivit son premier roman (L'Appel du mort) en 1961, étant toujours en service actif. Sa carrière au sein du service de renseignement britannique prit fin après que sa couverture fut compromise par un membre du MI5, Kim Philby, qui était un agent du KGB.
John le Carré est l'auteur de nombreux romans d'espionnage se déroulant dans le contexte de la Guerre froide, en particulier ceux mettant en scène George Smiley dans la « Trilogie de Karla » (La Taupe, Comme un collégien, Les Gens de Smiley) et dans d'autres romans. Son œuvre est à l'opposé de la mythologie de l'espion à la James Bond : ses héros sont bien plus complexes et beaucoup plus discrets. La structure de ses romans est très élaborée et l'action n'y tient qu'une place réduite. Le Carré a trouvé, après la fin de la Guerre froide, à élargir son inspiration vers des sujets plus contemporains.
En 2008, il reçoit le titre de docteur honoris causa de l'université de Berne.
Son fils Nicholas Cornwell est un écrivain de science-fiction et de fantasy, connu sous le pseudonyme de Nick Harkaway.
John le Carré vit actuellement en Cornouailles.
Bibliographie:
Romans:
L'Appel du mort 1963
Chandelles noires, 1963 : Page 1
L'Espion qui venait du froid, Gallimard, 1964
Le Miroir aux espions 1965
Une petite ville en Allemagne 1969
Un amant naïf et sentimental 1972
La Taupe 1974
Comme un collégien1977
Les Gens de Smiley 1980
La Petite Fille au tambour 1983 : Page 1
Un pur espion 1986
La Maison Russie, 1989
Le Voyageur secret 1991
Le Directeur de nuit 1994
Notre jeu 1996
Le Tailleur de Panama 1998
Single & Single 1999
La Constance du jardinier 2001
Une amitié absolue 2004
Le Chant de la mission 2007 : Page 1
Un homme très recherché 2008 : Page 1, 2
Un traître à notre goût 2011 : Page 1
Une vérité si délicate 2013
L'Héritage des espions 2017 : Page 2
Retour de service 2019 : Page 2
L'Espion qui aimait les livres 2021 : Page 2
Théâtre:
Le bout du voyage 1987
Essais:
Une paix insoutenable 1991
Le Tunnel aux pigeons : Histoires de ma vie 2016
Merci à Wikipedia.
MAJ le 20/07/2024
Marie- Messages : 653
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: John Le Carré
traduit de l'anglais par Mimi et Isabelle Perrin
Editions du Seuil
Avec, en exergue, ces mots de Joseph Conrad dans Au coeur des Ténèbres
L'intrigue de ce nouveau roman de John Le Carré est celle d'un projet destiné à" La conquête de la terre , qui consiste principalement à l'arracher à ceux dont le teint est différent du nôtre ou le nez légèrement pls aplati, n'est pas une fort jolie chose, lorsqu'on y regarde de trop près"
. Et là, vous traduisez naturellement, un projet qui vise à s'en approprier les ressources minières.« apporter la démocratie et le développement au Congo oriental »
Y participent à Londres des capitalistes, un conseiller New Labour, un ancien ministre africain et un vénérable lord. Mais pour réussir, ce projet-complot nécessite sur place l'aide de nobles seigneurs locaux , tous d'ethnies différentes, mais dont le point commun est la haine respective qu'ils se témoignent.
Et, pour la traduction, il est fait appel aux services de Bruno Salvador, dit Salvo .
Qui est donc ce Salvo? Une brillante réussite de la Grande Bretagne multi culturelle...
Il est né dans un couvent où sa mère l'abandonna après avoir vécu "trois mois d'amour vache entre les mains des carmélites".
Son père était missionnaire blanc et sa mère congolaise.(" l'union furtive d'un bouseux irlandais missionnaire catholique et d'une villageoise congolaise du Kivu")
Shocking! Il a été élevé en Angleterre, dans un sanctuaire du Sacré-Coeur, où un Frère Michael l'a initié- entre autre- à la sodomie et a exploité son oreille de mainate et sa mémoire d'éléphant.
en lui faisant apprendre le français et un grand nombre de langues africaines. Brillant interprète, marié, par hasard, à une Pénélope blanche, riche et journaliste à succès, pour remercier le sort et Sa Gracieuse Majesté qui lui ont permis d'échapper à un destin de pauvre africain, il met ses dons linguistiques au service de son pays..Je vous recommande le début de ce livre, le récit de la jeunesse de Salvo est un régal de cet humour anglais que j'adore. Peu de mots, mais ils atteignent leur but!
Gentil , Salvo, et reconnaissant. Persuadé également d'agir pour la bonne cause.. Ce qu'il va découvrir va le faire progressivement changer d'avis.
Car ce qu'ils ont oublié , ces bienfaiteurs des peuples africains, c'est que Salvo est lui-même un Africain.
Et c'est là que j'aime John Le Carré qui toujours donne à ses personnages une dimension complexe liée à leurs racines. Comme il est lui-même un homme complexe de par son histoire personnelle, telle qu'il l'a un peu dévoilée dans Un pur espion.
L'oeuvre de John Le Carré , toujours de nature politique, évolue...
Mais dans ses premiers livres, dont le thème central était la guerre froide, la politique avait un sens, même si elle n'était pas toujours glorieuse.
Puis il est passé à l'accusation , la dénonciation comme dans La constance du jardinier. Il persistait quand même des causes pour lesquelles lutter.
Ici...la politique elle même est fiction, il n'existe plus d'autres valeurs que les valeurs individuelles , et c'est bien peu pour lutter contre de tels personnages corrompus....
mots-clés : #politique
Marie- Messages : 653
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: John Le Carré
tradit de l'anglais par Mimi et Isabelle Perrin
Editions du Seuil
J’aime beaucoup John Le Carré. Le personnage. Celui qui navigue tout le temps dans le trouble et l’ambigu. Sans doute, il en a beaucoup parlé, et il y a des allusions dans chacun de ses romans, parce que son père était quelqu' un de trouble et ambigu.
Et puis le ton. Et l’écriture.A distance, un peu caustique, mais avec ,par moments, une sorte de rage très rentrée, très intériorisée. Mais que l’on sent.
Dans ses derniers romans, le propos était dans doute plus lourd. Trop, à mon goût, il est très bon dans la demi mesure, moins dans le procès. Il sait si bien que tout est un peu grisaillant..
Là, j’ai retrouvé le John Le Carré que j’aimais.L'écrivain des causes qu'il sait perdues d'avance. L’histoire qu’il raconte est celle d’un jeune Tchétchène qui débarque clandestinement à Hambourg, à un moment où les services secrets de tous les pays viennent de réaliser qu’ils ont vraiment été assez lamentables, en laissant tranquillement s’entraîner en Allemagne quelques charmants jeunes hommes qui ont fini tranquillement par aller accomplir leur mission divine un certain 11 septembre 2001. Celui-là va servir d‘appât et payer pour les autres, ils ne vont pas le louper.
Pourtant,je n’aime pas beaucoup les histoires d’espionnage, d’ailleurs je n’y comprends souvent pas grand-chose, faute de culture géopolitique approfondie. Mais l’essentiel n’est pas là. Il est dans le portrait de ces personnages, d’un bord ou d’un autre, dans le mélange de valeurs si complexes, et surtout dans la réflexion sur ce qu’est la justice . Ce qu’elle pourrait être, et ce que l’on peut en faire ,comme dans ce roman. une justice à la Guantanamo,
la justice où il n'y a pas de putain d'avocats pour tout embrouiller.
En exergue:
La règle d'or est d'aider ceux que nous aimons à nous échapper
Friedrich von Hügel
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mots-clés : #politique #terrorisme
Marie- Messages : 653
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: John Le Carré
traduit de l'anglais par Isabelle Perrin
De quelle grande nation nous parle cet Hector, des services secrets britanniques? Et bien, de la sienne, bien sûr..Ma conclusion d'expert, assène-t-il, est que, en tant que grande nation, nous souffrons de pourriture managériale du sommet à la base.
Ce roman raconte la rencontre entre un couple de jeunes anglais et un mafieux russe en très mauvaise posture.
C'est vrai qu'il y a un côté peut-être un peu caricatural dans certains portraits , notamment de celui de ce jeune couple britannique.
Mais j'ai retrouvé Le John Le Carré tel qu'il est depuis un certain temps. En colère. Et si les écrivains ne se mettent pas en colère, qui va s'y mettre. Enfin, pour commencer..
Mais une colère à l'anglaise, pleine d'ironie et d'humour, assez noir , mais quand même, toute en allusions.
L'empathie, c'est pour ce mafieux russe qu'il l'exprime, pour ce qui l'a amené là, pour l'enchainement inéluctable de certains parcours de vie . De ceux qui amènent à se retrouver à la Kolyma à 14 ans, ou emprisonné dans une grotte à Bogota. Ou à aller voir son fils deux fois par semaine en prison.
Avec un récit encore une fois très construit .
Avec, et il est très fort pour cela, encore une fois une fine analyse des rapports de force entre les personnages.
Ce qui fait une oeuvre, finalement.
J'ai appris un peu plus ce qu'étaient les vors à la Kolyma.
J'ai appris à quoi pouvaient servir certaines loges à Roland Garros, ça alors!
Je n'ai pas appris qu'en matière de blanchiment d'argent, la ville de Londres n'avait pas à rougir.
Quant à la fin.. Logique, non?
Elle m'a rappelé un évènement similaire survenu il y a quelques années en Polynésie française. Jamais de preuves, bien sûr, mais survenu après certaines disparitions très très suspectes et toujours non élucidées malgré les familles qui, courageusement, ne se résignent pas.Certains avaient avoué, d'ailleurs.. mais sont revenus sur leurs aveux , on se demande pourquoi. D'autres ont eu des accidents tout à fait regrettables, ça arrive, bien sûr, mais quand ces accidents mortels se répètent, c'est que sur ce groupe qui ne sait pas tenir sa langue, la malchance s'acharne.
Des évènements qui surviennent au bon moment pour certains , du ni vu, ni connu , et hop, on passe à autre chose. Les océans profonds sont des tombeaux bien pratiques.
Et d'aucuns voudraient qu'on ne soit pas en colère?
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Marie- Messages : 653
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: John Le Carré
Editions du Seuil
Même si je n'ai plus le livre, je vais tenter quelques mots sur ce roman que j'ai beaucoup aimé.
À la fin de l'été 1982, à l'aube d'une journée qui s'annonçait paisible dans le quartier diplomatique de Bad Godesberg, près de Bonn, en Allemagne, saute la voiture piégée de l'attaché d’ambassade israélien venu négocier des contrats d’armement. Deux autres explosions lui font écho ...
D'emblée, on est dans l'action , un des conflits les plus passionnés de notre époque qui ne trouvera sans doute jamais de solution.
Action, réaction des services de renseignements israéliens dont le responsable dans ce roman se nomme Kurtz, Le Carré et Conrad, c'est une longue histoire.
Et voici Charlie.. Charlie est une jeune femme un peu perdue, révoltée contre à peu près tout pour des raisons multiples qu'elle peine à expliquer. Comme elle peine à expliquer pourquoi elle se laisse maltraiter par une brute. Mais, avant tout, c'est une actrice. Qui attend le rôle de sa vie. Elle va l'avoir .
Ce qui fait la richesse de ce roman, c'est comme toujours chez Le Carré,la complexité des situations , et ses propres sentiments ambivalents , ambivalence qu'il nous fait partager à travers ce beau personnage féminin.
Marie- Messages : 653
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: John Le Carré
J'ai peu lu de lui, mais il m'en reste quelques bribes :
« Je ne crois pas qu’on ait jamais compris à quel point l’industrie stimule sa propre inflation [… »
John le Carré, « La taupe », 23
« Il y a tant de manières de se venger du monde. Il arrive que la littérature n’y suffise pas. »
John le Carré, « Un pur espion », 14
« Les experts sont des fanatiques. Ils ne résolvent rien ! ils sont à la solde du système qui les emploie. Ils le perpétuent. Quand nous nous ferons torturer, ce sera par des experts. Quand nous serons pendus, ce sera par des experts. Vous n’avez pas lu ce que j’ai écrit ? Quand le monde sera détruit, ce ne sera pas par des fous, mais par de sages experts et par l’ignorance incommensurable des bureaucrates. »
John Le Carré, « La Maison Russie », 10
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
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Re: John Le Carré
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: John Le Carré
A vrai dire, je n'en sais rien, j'ai toujours le plus grand mal à conseiller un auteur. Moi, je l'aime bien, c'est tout! Et comme tu sembles aimer les polars, tu ne prends pas beaucoup de risques.shanidar a écrit:Je vois Marie, que tu as engrangé pas mal de titres, ce qui laisse entendre qu'il n'y a pas faute de goût (manière un peu élégante de dire : pas perte de temps) à découvrir cet auteur ! Je le souligne dans mon calepin !
Le dernier lu est donc Le directeur de nuit toujours traduit de l'anglais par Mimi et Isabelle Perrin. Récemment adapté par la cinéaste danoise Susanne Bier .
Celui-ci se rapprocherait plus d'un polar classique ( Le directeur de nuit de cet hôtel de luxe de Zurich parviendra-t-il à "avoir la peau" de cet escroc de haut vol, trafiquant d'armes ?) car John Le Carré est assez doué pour le suspense! Mais c'est un peu plus que cela ,bien sûr. D'abord parce que John Le Carré détaille le réseau de complicités qui permet à ce genre d'individus de s'épanouir dont quelques hauts fonctionnaires bien entendu, qu'il s'intéresse -et parvient à nous intéresser-aux guéguerres entre services de renseignement anglais et américain . Et que surtout il s'attache toujours à donner une dimension humaine à ses personnages dans leurs forces et leurs faiblesses.
Marie- Messages : 653
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: John Le Carré
Ce qui m'a beaucoup surprise et un peu déstabilisée au début de cette lecture, c'est que nous sommes très loin des clichés dévolus au livre d'espionnage ; ici pas de courses poursuite tonitruantes dans des voitures hors catégorie, pas de coups de feu intempestifs, pas de micros cachés à l'affût de conversation top secrète, pas de jeune femme à séduire, ni de grand méchant ; exit James Bond et ses mystères. Le texte ne rebondit sur aucune action spectaculaire, d'ailleurs il n'y a pratiquement aucune action dans ce roman et pourtant il reste passionnant car on assiste ici à une grande leçon de diplomatie.
En effet, tout l'intérêt (et il est grand) du roman de John Le Carré est de nous présenter notre monde et d'en regarder attentivement les articulations de manière à faire jouer les liens entre les différents protagonistes. Lesquels sont bien les représentants d'une Europe éclatée et bien peu éclatante : un banquier écossais installé à Berlin et qui doit épurer les comptes douteux ouverts par son propre père, une très jeune avocate allemande qui préfère exercée son métier auprès des plus démunis, c'est-à-dire les demandeurs d'asile, une famille turque qui installée depuis vingt ans à Berlin attend toujours d'être considérée comme allemande, un jeune Tchétchène dont la superbe personnalité et les discours grandioses et abscons donnent au texte un immense intérêt, parce que ce personnage, totalement atypique, va faire imploser les rôles de chacun et poser la question de la solidarité, de l'argent sale et de l'honnêteté. Car la question centrale du texte est de savoir s'il vaut mieux aider un homme dont 95% des actions sont très 'bonnes' et 5% franchement 'mauvaises' ou s'il faut l'arrêter…
A ce jeu, les services secrets allemands et anglais, rapidement rejoints par les américains vont dévoiler des tactiques différentes et tout un réseau d'alliances et de méfiances vont envahir le texte jusqu'à le saturer. La fin, magistrale, laisse un goût très amer dans la bouche mais est sans doute (hélas !) un chef-d'œuvre d'objectivité !
Ce roman était mon tout premier John Le Carré, et après avoir dépassé le premier stade de l'immobilisme, je me suis vraiment passionnée pour la manière dont l'auteur tirait les ficelles d'un récit particulièrement efficace et contemporain.
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: John Le Carré
Le film a été adapté au cinéma. Mais le livre est nettement plus fouillé sur le sujet.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: John Le Carré
bix_229 a écrit:Je crois que tu aimerais aussi La Constance du jardinier, Shanidar.
Le film a été adapté au cinéma. Mais le livre est nettement plus fouillé sur le sujet.
C'est noté !
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: John Le Carré
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Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
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Re: John Le Carré
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: John Le Carré
critique : "Un livre rare, dont la lecture change notre vision du monde. Implacable, profondément subtil, superbe"
William Boyd, The New Statesman
Chamaco- Messages : 4510
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: John Le Carré
Chandelles noires
Enquête sur un meurtre sanglant autour d'une public school un peu miteuse. Comme des airs de whodunnit assez classique avec sa touche d'humour et son enquêteur étranger au milieu et un peu décalé. Si je n'ai pas été complètement convaincu par l'intrigue en elle-même et que l'assemblage ne m'a pas paru fracassant je dois reconnaître que la cuisine est efficace. Et pas désagréable. Sans doute parce que ce n'est pas tant la critique des convenances et convention d'un milieu que la balade dans un envers du décor moins glorieux qui donne sa saveur au plat.
Petite déception mais bonne excuse pour y revenir ?
Mots-clés : #polar
Dernière édition par animal le Dim 30 Juin - 8:32, édité 1 fois
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Re: John Le Carré
De plus il faisait froid et il avait horreur du froid. Et un repas de sandwiches dans une chambre d'hôtel, cela manquait désespérément d'imprévu pour lui.
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Re: John Le Carré
je le lirai il est dans ma pal merci Animal
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21645
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: John Le Carré
mais Marie semble apprécier donc je tenterai un livre d'une autre veine.
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Bédoulène- Messages : 21645
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: John Le Carré
C’est donc le deuxième roman de John le Carré, avec Smiley cette fois en détective. Animal ayant déjà dit tout ce qu’il y avait à savoir, voici juste quelques remarques superfétatives.
L’auteur a la dent dure ; il parle ici, chapitre II, d’un journal religieux…
… et précise parfaitement l’esprit britannique :« S’il arrivait qu’un million d’enfants fussent victimes de la peste en Inde, on pouvait être certain que l’éditorial de la semaine serait consacré à la façon miraculeuse dont une famille méthodiste du Kent aurait échappé à un incendie. »
De même que les diverses appartenances et attitudes religieuses, est pointé le conservatisme, notamment universitaire et aristocratique :« Le non-conformisme est une habitude des plus conservatrices [… »
Au chapitre XI, il est incidemment fait allusion à « un troupeau de porcs gadaréniens », qui me paraît faire référence à ce passage des Écritures :« Les innovations ça tourne toujours mal, vous ne croyez pas ? Impossible d’innover en respectant la tradition. »
Un peu plus loin, dans le même chapitre, un pasteur déclare (de façon désabusée me semble-t-il) :« Lorsqu'il fut à l'autre bord, dans le pays des Gadaréniens, deux démoniaques, sortant des sépulcres, vinrent au-devant de lui. Ils étaient si furieux que personne n'osait passer par là. Et voici, ils s'écrièrent : Qu'y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu ? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps ? Il y avait loin d'eux un grand troupeau de pourceaux qui paissaient. Les démons priaient Jésus, disant : Si tu nous chasses, envoie-nous dans ce troupeau de pourceaux. Il leur dit : Allez ! Ils sortirent, et entrèrent dans les pourceaux. Et voici, tout le troupeau se précipita des pentes escarpées dans la mer, et ils périrent dans les eaux. Ceux qui les faisaient paître s'enfuirent, et allèrent dans la ville raconter tout ce qui s'était passé et ce qui était arrivé aux démoniaques. Alors toute la ville sortit à la rencontre de Jésus ; et, dès qu'ils le virent, ils le supplièrent de quitter leur territoire. »
Évangile selon saint Matthieu, chapitre 8, versets 28 à 34
J’ai encore fait mon miel de saillies telles que celle-ci :« Les gens ne sont jamais l’objet de la sympathie générale, même après leur mort. »
« …] les choses importantes sont rarement urgentes. Urgent est synonyme d’éphémère et l’éphémère n’est jamais important. »
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Tristram- Messages : 15927
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