Yasunari KAWABATA
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Yasunari KAWABATA
Yasunari Kawabata est un écrivain japonais considéré comme un écrivain majeur du XXe siècle.
Second enfant d'une famille de notable, Yasunari Kawabata a une sœur aînée. Son père exerce le métier de médecin. C'est un homme cultivé, se passionnant pour la poésie et la peinture. Mais, atteint de tuberculose, il décède un an après la naissance de Yasunari ; tout comme la mère de celui-ci quelques temps plus tard, des suites de la même maladie. Yasunari est alors confié à ses grands parents paternels. Son grand-père réalise des investissements hasardeux qui le conduisent à la ruine.
Malgré tous ces évènements, les jeunes années de Yasunari se passent tranquillement. Cependant, l'angoisse et les frayeurs qu'il relate dans ses récits commencent à le hanter.
En 1915, alors qu'il a perdu ses grands-parents, ainsi que sa sœur, il est envoyé dans la pension du lycée de Ibaragi. En 1916, il y fait la connaissance de Kiyono, un camarade de chambrée, avec lequel il se lie intimement ("mon amour homosexuel"). Parti vivre à Tokyo en 1917, Yasunari entretient avec son amant une importante correspondance, qui dure jusqu'en 1921. Il racontera cette histoire dans L'adolescent (1948).
En 1919, il évolue au sein d'un cercle littéraire, qui tient débat dans un café à la mode. Il y rencontre Hatsuyo (Michiko dans ses récits), une jeune serveuse de quatorze ans, qu'il finit par épouser. Mais, celle-ci décide de rompre un mois après leur mariage.
Hatsuyo devient sa muse, son idéal de femme qui hante son écriture. Ce n'est que douze ans plus tard, en la revoyant que le charme semble se rompre définitivement. Déçu, l'artiste doute et se remet en question.
En 1968, il a reçu le prix Nobel de littérature, devenant ainsi le premier écrivain nippon à obtenir cette distinction.
Yasunari Kawabata finit par se suicider. Il ne laissa ni explication ni testament.
Source Babelio
Bibliographie en français
Récits de la paume de la main
L'Adolescent (contient : Lettres à mes parents ; L'Adolescent ; Le journal de ma seizième année ; Huile ; Grand-mère) : Page 3
Les Servantes d'auberge ; Page 2
La Danseuse d'Izu
Chronique d'Asakusa : Page 2
La Beauté, tôt vouée à se défaire
Pays de neige ; Pages 1, 2
Le Grondement de la montagne
Ossements : Page 3
Nuée d'oiseaux blancs ; Page 1, 4
Le Maître ou le tournoi de go : Page 3
Le Lac ; Page 4
Les Belles Endormies ; Page 1
Kyôto
Le Bras
Elégie : Page 3
Bestiaire : Page 3
Les Pissenlits : Page 3
Tristesse et Beauté : Page 4
Illusions de cristal (dans le recueil Les Servantes d'auberge)
Le Pourvoyeur de cadavre (dans le recueil Les Servantes d'auberge) ; Page 1
Une page folle (dans le recueil Les Servantes d'auberge)
Première neige sur le mont Fuji
Correspondance
Kawabata - Mishima : Correspondance ; Page 2
MAJ de l'index le 23/08/2020
Ouliposuccion- Messages : 346
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Re: Yasunari KAWABATA
Les belles endormies

Dans quel monde entrait le vieil Eguchi lorsqu'il franchissait le seuil des Belles Endormies ? Ce roman, publié en 1961, décrit la quête des vieillards en mal des plaisirs. Dans une mystérieuse demeure, ils viennent passer une nuit aux côtés d'adolescentes endormies sous l'effet de puissants narcotiques. Pour Eguchi ces nuits passées dans la chambre des voluptés lui permettront de se ressouvenir des femmes de son passé, et de se plonger dans de longues méditations. Pour atteindre, qui sait, au seuil de la mort, à la douceur de l'enfance et au pardon de ses fautes.
Il est des écrivains qu'on oublie pas , ceux qui nous troublent à la première lecture par la splendeur et la puissance des mots , par la sensualité et la poésie qui laissent un sillage à tout jamais , par la délicatesse et la fragilité qu'ils émanent; Yasunari Kawabata est de cette trempe.
Bien plus qu'un écrivain , il est un illusionniste que sa magie met en lumière , la clarté de la pureté des sens qu'il met en éveil auprès des jeunes endormies est un hymne à la beauté. Les réminiscences des femmes qui ont marqué la vie d'un homme qui n'en n'est plus un sont un flot de volupté et d'érotisme. De l'amour des femmes c'est l'ivresse des sensations qui inonde ces pages entreprenant le parcours autrefois viril d'un vieil homme qui revient s'abreuver à la source du désir.
Une grâce qui rayonne dans cet exil du vieillissement.
Une ode à la féminité.
Magistral.
mots-clés : #psychologique

Dans quel monde entrait le vieil Eguchi lorsqu'il franchissait le seuil des Belles Endormies ? Ce roman, publié en 1961, décrit la quête des vieillards en mal des plaisirs. Dans une mystérieuse demeure, ils viennent passer une nuit aux côtés d'adolescentes endormies sous l'effet de puissants narcotiques. Pour Eguchi ces nuits passées dans la chambre des voluptés lui permettront de se ressouvenir des femmes de son passé, et de se plonger dans de longues méditations. Pour atteindre, qui sait, au seuil de la mort, à la douceur de l'enfance et au pardon de ses fautes.
Il est des écrivains qu'on oublie pas , ceux qui nous troublent à la première lecture par la splendeur et la puissance des mots , par la sensualité et la poésie qui laissent un sillage à tout jamais , par la délicatesse et la fragilité qu'ils émanent; Yasunari Kawabata est de cette trempe.
Bien plus qu'un écrivain , il est un illusionniste que sa magie met en lumière , la clarté de la pureté des sens qu'il met en éveil auprès des jeunes endormies est un hymne à la beauté. Les réminiscences des femmes qui ont marqué la vie d'un homme qui n'en n'est plus un sont un flot de volupté et d'érotisme. De l'amour des femmes c'est l'ivresse des sensations qui inonde ces pages entreprenant le parcours autrefois viril d'un vieil homme qui revient s'abreuver à la source du désir.
Une grâce qui rayonne dans cet exil du vieillissement.
Une ode à la féminité.
Magistral.
Il était évident que la fille ne dormait là que par amour de l'argent. Cependant, pour les vieillards qui payaient, s'étendre aux côtés d'une fille comme celle-ci était certainement une joie sans pareille au monde. Du fait que jamais elle ne se réveillait, les vieux clients s'épargnaient la honte du sentiment d'infériorité propre à la décrépitude de l'âge, et trouvaient la liberté de s'abandonner sans réserve à leur imagination et à leurs souvenirs relatifs aux femmes. Était-ce pour cela qu'ils acceptaient de payer sans regret bien plus cher que pour une femme éveillée ?
Cependant le vieillard se demandait distraitement comment il avait pu se faire que le sein de la femelle humaine, seule parmi tous les animaux, avait, au terme d'une longue évolution, pris une forme si belle. Le beauté atteinte par les seins de la femme n'était-elle point la gloire la plus resplendissante de l'évolution de l'humanité ?
mots-clés : #psychologique
Ouliposuccion- Messages : 346
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Re: Yasunari KAWABATA
@Ouliposuccion
Ton commentaire ouvre des portes qui nécessitent l'ouverture de l'oeuvre de Kawabata ...
En as tu lu d'autres ?
Ton commentaire ouvre des portes qui nécessitent l'ouverture de l'oeuvre de Kawabata ...
En as tu lu d'autres ?
Re: Yasunari KAWABATA
Non , comme je l'ai précisé , c'est une première approche de l'auteur.
Mais je compte bien pousser d'autres portes dans son univers.
Mais je compte bien pousser d'autres portes dans son univers.

Ouliposuccion- Messages : 346
Date d'inscription : 14/01/2017
Localisation : ubiquiste
Re: Yasunari KAWABATA
Livre admirable, sans le moindre doute.
J'ai lu aussi La danseuse d'Izu, Pays de neige, Kyôto et Tristesse et beauté : le diagnostic reste valable ! Mais il ne m'en reste qu'une impression, de sérénité gracieuse et sensuelle.
Les Belles Endormies a écrit:« Et puis, autour des vieillards naissent innombrables les filles jolies, à la peau neuve, à la peau neuve. »
« Elle n’évoquait rien d’autre que l’odeur laiteuse d’un nourrisson. Les deux odeurs différaient certes du tout au tout. Mais n’étaient-elles pas en quelque sorte les odeurs fondamentales de l’espèce humaine ? il s’était de tout temps trouvé des vieillards pour chercher à faire de la senteur que dégagent les petites filles une drogue de jouvence et de longévité. »
« Qu’elle avait été d’une beauté incomparable, peut-être hormis Eguchi n’était-il plus personne en ce monde qui le sût, et il se plaisait à imaginer qu’à sa mort prochaine, la mémoire en serait effacée à jamais de ce monde. »
« Au vieil homme la mort, au jeune homme l’amour, la mort une seule fois, l’amour je ne sais combien de fois »
J'ai lu aussi La danseuse d'Izu, Pays de neige, Kyôto et Tristesse et beauté : le diagnostic reste valable ! Mais il ne m'en reste qu'une impression, de sérénité gracieuse et sensuelle.
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15079
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
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Re: Yasunari KAWABATA
cet auteur va peut-être me permettre une bonne rencontre avec les auteurs Japonais ?
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"Prendre des notes, c'est faire des gammes de littérature Le journal de Jules Renard
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20194
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Re: Yasunari KAWABATA
Je ne peux que te le conseiller Bédoulène , cette écriture n'est que volupté.
Ouliposuccion- Messages : 346
Date d'inscription : 14/01/2017
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Re: Yasunari KAWABATA
Bon souvenir de Pays de neige que j'ai bizarrement l'impression d'emmêler avec Oreiller d'herbes dans ma mémoire ?

Pays de neige
Je ne sais pas quoi raconter. L'histoire c'est un homme, un écrivain qui passe trois séjours (printemps, hiver, automne) dans un petit village de montagne, il y rencontre une jeune geisha, qu'il retrouve à chaque fois, ainsi qu'une autre jeune femme.
Dans ce récit très sensitif, sensible et sensuel on ne comprend pas tout des motivations ou des pensées des uns des autres. Par contre on partage facilement (?) la fascination du narrateur et on a qu'une envie c'est de revenir à sa lecture pour retrouver cette intimité irréelle, étrange, mystérieuse et chaleureuse.
Pourtant ce n'est pas si simple notre bonhomme, avec femme et enfants, est un oisif. Conscient de lui-même et de certaines vanités il n'en cherche pas moins en quelque sorte "juste à se sentir bien". Ce qui implique de ressentir l'endroit, le moment et, presque drame, une présence.
La présence principale dans ce village qui vous coupe du monde, qui crée presque sa parenthèse, c'est Komako qui, malgré tout, n'est pas ce qu'on peut appeler une femme fatale. Néanmoins pour le narrateur sa beauté, derrière ses parures professionnelles, ses étranges manières... il n'est pas vraiment question de s'en défendre ou non ; sans se comprendre forcément ils s'accordent.
On ne peut même pas la considérer, cette Komako, comme la face légère d'une féminité dont la face plus grave serait la encore plus énigmatique Yoko. Il n'est pas question de cette sorte d'antagonisme.
De façon trop simplificatrice on pourrait envisager une écriture du "presque", dont l'intérêt serait toujours dans le petit décalage, dans l'attention au détail qui donne le sens et provoque l'attrait. Ca serait le coup de la parfaite imperfection. Il peut y avoir de ça mais plus dans le fait de chercher quelque chose qui fasse sens, l'instant, le geste qui se dégage de toute contrainte, le quasi-dérèglement qui deviendrait "pur" (ou esthétique ?).
M'enfin, tout ça c'est du point de vue d'un oisif, un type en retrait, qui goûte, qui attend. Quelque part il est en marge du courant codifié d'existence qu'il apprécie, si ce n'est dont il a besoin. Tout de même la vie bouge et est concrète et la plus grosse différence entre lui et ces deux femmes est qu'elles ont l'air complètement engagées. Mystérieuses mais complètes.
Lui sorte de miroir et de réceptacle attentif (ou pas si attentif justement ?).
En tout cas il est perdu dans une rêverie au combien essentielle (ne boudons pas non plus notre plaisir de lecteur) et consciente, faisant de ce "pays de neige" un ailleurs, un réel intérieur, alternatif, plus juste probablement que le flot des "vraies" occupations des protagonistes.
Tout ce piège du monde parallèle nourrit par la beauté et la force (qui n'est pas nécessairement brutale) d'une écriture et d'une atmosphère.
Quelques coquilles sur la fin, mais ça ressemble à un livre pas du tout mal traduit ?
(récup' relue et subtilement ajustée mais on ne risque pas de crier au miracle).

Pays de neige
Je ne sais pas quoi raconter. L'histoire c'est un homme, un écrivain qui passe trois séjours (printemps, hiver, automne) dans un petit village de montagne, il y rencontre une jeune geisha, qu'il retrouve à chaque fois, ainsi qu'une autre jeune femme.
Dans ce récit très sensitif, sensible et sensuel on ne comprend pas tout des motivations ou des pensées des uns des autres. Par contre on partage facilement (?) la fascination du narrateur et on a qu'une envie c'est de revenir à sa lecture pour retrouver cette intimité irréelle, étrange, mystérieuse et chaleureuse.
Pourtant ce n'est pas si simple notre bonhomme, avec femme et enfants, est un oisif. Conscient de lui-même et de certaines vanités il n'en cherche pas moins en quelque sorte "juste à se sentir bien". Ce qui implique de ressentir l'endroit, le moment et, presque drame, une présence.
La présence principale dans ce village qui vous coupe du monde, qui crée presque sa parenthèse, c'est Komako qui, malgré tout, n'est pas ce qu'on peut appeler une femme fatale. Néanmoins pour le narrateur sa beauté, derrière ses parures professionnelles, ses étranges manières... il n'est pas vraiment question de s'en défendre ou non ; sans se comprendre forcément ils s'accordent.
On ne peut même pas la considérer, cette Komako, comme la face légère d'une féminité dont la face plus grave serait la encore plus énigmatique Yoko. Il n'est pas question de cette sorte d'antagonisme.
De façon trop simplificatrice on pourrait envisager une écriture du "presque", dont l'intérêt serait toujours dans le petit décalage, dans l'attention au détail qui donne le sens et provoque l'attrait. Ca serait le coup de la parfaite imperfection. Il peut y avoir de ça mais plus dans le fait de chercher quelque chose qui fasse sens, l'instant, le geste qui se dégage de toute contrainte, le quasi-dérèglement qui deviendrait "pur" (ou esthétique ?).
M'enfin, tout ça c'est du point de vue d'un oisif, un type en retrait, qui goûte, qui attend. Quelque part il est en marge du courant codifié d'existence qu'il apprécie, si ce n'est dont il a besoin. Tout de même la vie bouge et est concrète et la plus grosse différence entre lui et ces deux femmes est qu'elles ont l'air complètement engagées. Mystérieuses mais complètes.
Lui sorte de miroir et de réceptacle attentif (ou pas si attentif justement ?).
En tout cas il est perdu dans une rêverie au combien essentielle (ne boudons pas non plus notre plaisir de lecteur) et consciente, faisant de ce "pays de neige" un ailleurs, un réel intérieur, alternatif, plus juste probablement que le flot des "vraies" occupations des protagonistes.
Tout ce piège du monde parallèle nourrit par la beauté et la force (qui n'est pas nécessairement brutale) d'une écriture et d'une atmosphère.
Quelques coquilles sur la fin, mais ça ressemble à un livre pas du tout mal traduit ?
(récup' relue et subtilement ajustée mais on ne risque pas de crier au miracle).
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Re: Yasunari KAWABATA
@animal : cela relève du morceau de bravoure de commenter cette œuvre apparemment ...
Ajouté dans ma LAL ...
Ajouté dans ma LAL ...
Re: Yasunari KAWABATA
possible que je sois seulement pas doué.

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Re: Yasunari KAWABATA

Nuée d'oiseaux blancs
Je pourrais faire un copier-coller de ce que j'écrivais pour Pays de neige ? J'ai lu Nuée d'oiseaux blancs de façon moins régulière avec la double frustration du "trop fatigué" et une frustration de lecture qui donne l'impression de se nourrir de cette ressemblance. Ou disons morbidité attendue d'une langueur délectable. A moins que ce ne soit le nœud d'intrigue sentimentale... Ou l'envahissante Chikako qui pourtant ouvre le recueil (lapsus ? pour un texte très très cohérent mais publié par épisodes) de façon marquante.
Kikuji le travailleur célibataire orphelin, à l'aise quoique salarié, qui intéressé par Mlle Inamura n'en est pas moins charmé par Mlle Ota... Et Mme Ota qui comme Chikako a été la maîtresse du père. Frustration alors mais à chaque reprise un plaisir certain, que le jeu des ressemblances, des souvenirs et spéculations puisse sembler forcer n'empêche pas le texte d'emporter son lecteur. Ces flottements de l'esprit et du cœur sur fond de cérémonie du thé, de jardin et de pluie on y est comme chez soi.
Le suspens "amoureux" se doit aussi d'être souligné, tout comme les courants conflictuels des situations et comportements... le tragique exacerbé est aussi troublant que le laissé faire de notre loustic qu'on encouragerait volontiers à choisir et surtout à se débarrasser de l'influence bizarre de Chikako ?
Hum. Le quatrième de couverture nous rappelle que nous sommes au lendemain de la guerre, quelques détails font apercevoir une modernisation ou occidentalisation du quotidien. Le goût de l'instant, le besoin d'un précieux absolu n'est-il pas exacerbé par ce grand impossible, particulièrement tragique, qui a frappé le monde d'avant et de l'enfance, autant que les regards lointains d'enfants comme ils sont mis en avant ? Est-ce qu'un impossible n'est pas devant nos amoureux égarés ou nos égarés tout court ? Il n'y a pas forcément que ça dans l'empêchement intime, dans cette barrière entre habitude, croyance et carcan du monde comme il va mais.
Des excès probablement dans ce calme apparent mais la sensualité et détails valent largement la lecture, une histoire de temps, le rendu d'instants et les ellipses du souvenir comme de la vie entre parenthèses.
Très belle lecture (ne pas se laisser rebuter, pourquoi pas, par le japonisme éventuel de la cérémonie du thé et tout le tralala).
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Re: Yasunari KAWABATA
Ayant acquis pour un euro chez Emmaüs toutes les œuvres de Kawabata traduites en français (Pochothèque un peu défraîchi, 1600 pages), je vais pouvoir les reprendre du début. J'en suis à quelques-uns de ses brefs "romans qui tiennent dans le creux de la main", et à La danseuse d'Izu, sa rencontre de lycéen orphelin en randonnée solitaire dans la presqu’île d'Izu avec une troupe de forains, dont la marquante jeune danseuse.
Parler de cette oeuvre pleine de grâce, émotion, poésie, sensibilité, raffinement, me paraîtrait particulièrement pataud, et je me contente de vous en conseiller vivement la (re)lecture. @Béloulène, je pense que c'est une très bonne introduction à la littérature japonaise (le monde flottant de Tristesse et Beauté), tout en restant une valeur sûre pour les connaisseurs.
Je n'en détache même pas un extrait, mais cela pourrait venir par la suite...
Parler de cette oeuvre pleine de grâce, émotion, poésie, sensibilité, raffinement, me paraîtrait particulièrement pataud, et je me contente de vous en conseiller vivement la (re)lecture. @Béloulène, je pense que c'est une très bonne introduction à la littérature japonaise (le monde flottant de Tristesse et Beauté), tout en restant une valeur sûre pour les connaisseurs.
Je n'en détache même pas un extrait, mais cela pourrait venir par la suite...
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Tristram- Messages : 15079
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Yasunari KAWABATA
merci du conseil Tristram !
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20194
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 78
Localisation : En Provence
Re: Yasunari KAWABATA
Tristram a écrit: Je n'en détache même pas un extrait


ArenSor- Messages : 3210
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Yasunari KAWABATA
C’est surtout que détacher des phrases de leur contexte est ici encore plus vain que d’habitude : syndrome de la fleur coupée. La simplicité de l’expression de Kawabata est telle que les phrases prélevées ne feraient plus sens, ne tiendraient pas debout toutes seules. On est à l’opposé des auteurs qui alignent des maximes autoporteuses. Kawabata approche de très près un continuum ténu comme le fil d’une vie, une mélodie sans points d’orgue, un paysage sans aspérités, un tout qui fait plus que la somme de ses diverses parties.
Mais je ne renonce pas à éventuellement épingler quelques papillons…
Mais je ne renonce pas à éventuellement épingler quelques papillons…
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Tristram- Messages : 15079
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Yasunari KAWABATA
Merci pour la piqûre de rappel. J’avais adoré Les belles endormies, il me semble avoir Pays de neige quelque part… je vais le chercher.
Bravo pour la bonne affaire, en tous cas !
Bravo pour la bonne affaire, en tous cas !
Baleine- Messages : 78
Date d'inscription : 09/07/2017
Re: Yasunari KAWABATA
Trsitram a écrit:Mais je ne renonce pas à éventuellement épingler quelques papillons…
Tu te prends pour un papillon, Baleine ?!Baleine a écrit:Merci pour la piqûre de rappel.
Bon Pays de neige (que je n'ai pas encore lu) ; Les belles endormies est peut-être un peu limite, pour notre sensibilité actuelle (genre pépère pervers) ?
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Tristram- Messages : 15079
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
Re: Yasunari KAWABATA
Comme dans le Journal d'un vieux fou, que j'aime beaucoup aussi. J'ai certainement une sensibilité de pépère perversTristram a écrit: Les belles endormies est peut-être un peu limite, pour notre sensibilité actuelle (genre pépère pervers) ?

Baleine, papillon, pépère pervers... ça fait beaucoup !
Baleine- Messages : 78
Date d'inscription : 09/07/2017
Re: Yasunari KAWABATA
Le Pourvoyeur de cadavres
Texte assez extraordinaire (qui annonce peut-être Les belles endormies), d’un macabre sans limite, non dénué d’un humour très noir, où surgissent de tristes incarnations de beauté féminine…
Le narrateur (celui qui raconte au narrateur, en fait) a partagé un logement avec une jeune fille sans jamais la rencontrer (il y vit le jour, et elle la nuit) jusqu’à la croiser dans un bus, puis qu’elle meure. Cédant le corps pour autopsie par économie des funérailles, il doit produire les ossements restant de son incinération à la jeune sœur de la défunte, dont il s’est déclaré le conjoint à sa mort. Peu satisfait d’un faux à base d’os de poulet, Il va au funérarium acheter les cendres d’une prostituée à sa jeune sœur. La suite mêle désabusement et fascination morbide pour les jeunes filles à la peau plus ou moins pâle…
« J’étais à la recherche d’une couleur tout à fait différente de celle de la vie… »
Texte assez extraordinaire (qui annonce peut-être Les belles endormies), d’un macabre sans limite, non dénué d’un humour très noir, où surgissent de tristes incarnations de beauté féminine…
Le narrateur (celui qui raconte au narrateur, en fait) a partagé un logement avec une jeune fille sans jamais la rencontrer (il y vit le jour, et elle la nuit) jusqu’à la croiser dans un bus, puis qu’elle meure. Cédant le corps pour autopsie par économie des funérailles, il doit produire les ossements restant de son incinération à la jeune sœur de la défunte, dont il s’est déclaré le conjoint à sa mort. Peu satisfait d’un faux à base d’os de poulet, Il va au funérarium acheter les cendres d’une prostituée à sa jeune sœur. La suite mêle désabusement et fascination morbide pour les jeunes filles à la peau plus ou moins pâle…
« J’étais à la recherche d’une couleur tout à fait différente de celle de la vie… »
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Tristram- Messages : 15079
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 66
Localisation : Guyane
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