Poésie
Page 17 sur 38 • Partagez
Page 17 sur 38 • 1 ... 10 ... 16, 17, 18 ... 27 ... 38
Re: Poésie
J'aime beaucoup Darwich, sa simplicité modeste, son optimisme malgré...
Un autre jour viendra, féminin,
à la métaphore transparente, accompli,
adamantin, nuptial, ensoleillé,
fluide, sympathique. Personne n’aura
une envie de suicide ou de migration,
et tout, hors du passé, sera naturel, vrai,
conforme à ses attributs premiers.
Comme si le temps
dormait en vacances…
« Prolonge le beau temps de ta parure.
Ensoleille-toi à l’astre de tes seins de soie
et attends la bonne nouvelle. Ensuite,
nous grandirons. Nous avons du temps
pour grandir après ce jour… »
Un autre jour viendra, féminin,
au signe chantant, au salut
et au verbe azuréens.
Tout est féminin hors du passé.
L’eau coule des mamelles de la pierre.
Pas de poussière, pas de sécheresse,
pas de perte,
et les colombes font la sieste dans un char
abandonné, quand elles ne trouvent pas
un petit nid
dans le lit des amants…
à la métaphore transparente, accompli,
adamantin, nuptial, ensoleillé,
fluide, sympathique. Personne n’aura
une envie de suicide ou de migration,
et tout, hors du passé, sera naturel, vrai,
conforme à ses attributs premiers.
Comme si le temps
dormait en vacances…
« Prolonge le beau temps de ta parure.
Ensoleille-toi à l’astre de tes seins de soie
et attends la bonne nouvelle. Ensuite,
nous grandirons. Nous avons du temps
pour grandir après ce jour… »
Un autre jour viendra, féminin,
au signe chantant, au salut
et au verbe azuréens.
Tout est féminin hors du passé.
L’eau coule des mamelles de la pierre.
Pas de poussière, pas de sécheresse,
pas de perte,
et les colombes font la sieste dans un char
abandonné, quand elles ne trouvent pas
un petit nid
dans le lit des amants…
Source : « Ne t’excuse pas ». Actes Sud, 2006
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
J'apprécie que ce fil soit bien achalandé, quoi qu'on en dise. Et je regrette de ne pas avoir de bibliothèque (papier) à portée de main : oisivement, saisir un livre en passant, par exemple de Verlaine, et lire un poème, ou deux, et le reposer...
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Poésie
j'ai besoin d'une barque
pour accompagner le fleuve
je ne nage plus parmi les nébuleuses
je reviens au port entre le sang et l'orgue
dans l'unité de ma pesanteur
Roger Van Rogger, dans la passe mortelle du pouvoir.
Invité- Invité
Re: Poésie
On va continuer un peu avec Snyder (et avec les miteuses traductions-maison !):
Les Endroits Sauvages de la Terre
Tes yeux, ta bouche et mains-
Les autoroutes. Mains,
Tels des relais de routiers.
Semi-remorques au repos dans les angles.
Yeux comme la fenêtre
Du commis agent de change.
J'aime chaque partie de ton corps
Les amis embrassent tes faubourgs
Les champs t'adressent un signe de tête
Mais je sais le sentier menant à
Ta part sauvage.
Ce n'est pas ce que j'aime le mieux
Mais nous sommes presque toujours
Seuls, ainsi.
Et c'est effrayant, mais aussi tranquille.
Les Endroits Sauvages de la Terre
Tes yeux, ta bouche et mains-
Les autoroutes. Mains,
Tels des relais de routiers.
Semi-remorques au repos dans les angles.
Yeux comme la fenêtre
Du commis agent de change.
J'aime chaque partie de ton corps
Les amis embrassent tes faubourgs
Les champs t'adressent un signe de tête
Mais je sais le sentier menant à
Ta part sauvage.
Ce n'est pas ce que j'aime le mieux
Mais nous sommes presque toujours
Seuls, ainsi.
Et c'est effrayant, mais aussi tranquille.
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Poésie
par Breyten Breytenbach, 5 novembre 2012
au moment de mourir, Mahmoud
ton aorte se débat
comme éclate un serpent pourpre
car les versets n’arrivent plus
à filer la parfaite métaphore
de ton cœur jaillit tel un poème
le sang ultime
dans cet hôpital étranger
du pays barbare,
ton cœur enfin
devenu oiseau sans ailes
la lune pousse au-dessus de l’île
parmi les nuages ondulants
de cette « petite saison d’hiver »
qui répandra bientôt son encre sombre
en longs vers sur les vagues
les corbeaux les chèvres et les enfants crottés
pourront clapoter en chanson dans la boue
comme s’ils célébraient la libération
trois, quatre, cinq jours et nuits
invisibles de jour, invisibles comme la mort
comme la surface d’une strophe les mots
pourrissent dans la nuit
le temps telle la faucheuse prend son temps
sur les champs du corps
abandonnée la toison sa fane
les ombres sur la terre nue
s’écaillent comme des touffes de chair
la lune se gonfle virginale et pleine
un voilier d’os
ton crâne, Mahmoud
2
Recouvrez-moi, disais-tu
sans lamentation sans ostentation
écrivez tout au plus un aveuglant quatrain
afin que l’objet de votre poème
puisse s’éclipser
sans aucune identité
juste un espace murmurant de frisson
tout est mouvement jusqu’à la mort du mouvement
pour chanter,
le temps est amant éternel
sur les motifs du corps
n’étalez aucun drapeau sur mon cercueil
taillez dans le drapeau une chemise
pour sans-abri
drapeau : loque du clown
enseignant à l’enfant dans le cirque la couleur
et la trahison
notre drapeau flotte libre rappelant la Nakba
du temps des oliviers drapés de feu mort
tandis qu’on nous dédiait des batteries de couplets
ceci, ceci seulement
qu’il y ait de la musique
une fête pleine de rires pour mes amis
un verre de vin haut levé à la santé du jour
rouge comme la pulsation vibrante et le remous d’un cœur
3
Six, sept, huit jours et nuits
glisser dans le monde intermédiaire
la voix de la béatification
dans l’avion, retour vers cette Catalogne
où la terre profonde douce et sombre
se met déjà à fumer
grâce à l’étalage fertile de l’automne
accompagné d’un carillon
de rainettes dans un marigot
(...)
je crois que je suis mort un samedi
as-tu dit.
et moi : tu as dû laisser un testament
mais je n’ai rien reçu,
et tu as dit je dois appeler un ami
pour l’avertir de ma mort
mais personne n’a décroché,
et moi : je dois aller sur ma tombe
pour te la décorer
de laurier de miel et de jasmin
mais je me suis perdu en chemin,
et tu as dit : il me faut rédiger un ultime verset
sur les va-et-vient des ombres
sur le visage aveugle de la lune
glisser à travers un paysage
avec les ailes claquantes des oiseaux
mais les fuites d’eau ont lavé les lettres d’encre,
et moi : je dois ici même
accomplir un acte
mais ne parviens à rien d’assez digne
pour un homme mort
tu appelles alors : cette mort n’a aucune signification !
c’est une farce ! non sens un cloaque !
je refuse de croire que j’ai été berné
peut-être suis-je dans l’encre-deux
un dormeur à la retraite
en vacances dans la vieHommage à Mahmoud Darwich
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Il faut écrire les vers de telle manière que, si l'on jette la poésie contre une fenêtre, la vitre se brise.
Daniil Harms
Daniil Harms
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
.
IL Y A UN ROSSIGNOL…
Il y a un rossignol bleu dans mon cœur
qui veut sortir
mais je suis trop fort pour lui
je lui dis
reste là
je ne laisserai personne
te voir
qui veut sortir
mais je suis trop fort pour lui
je lui dis
reste là
je ne laisserai personne
te voir
Il y a un rossignol bleu dans mon cœur
qui veut sortir
mais je l’arrose de whisky
et de fumée de cigarettes
et les putes, les patrons de bar
et les épiciers
ne sauront jamais qu’il
est là
qui veut sortir
mais je l’arrose de whisky
et de fumée de cigarettes
et les putes, les patrons de bar
et les épiciers
ne sauront jamais qu’il
est là
Il y a un rossignol bleu dans mon cœur
qui veut sortir
mais je suis trop fort pour lui
je lui dis reste tranquille, qu’est-ce que tu veux, foutre le bordel
en moi
tu veux foutre en l’air mon travail ?
tu veux bousiller mes ventes de livres en Europe ?
qui veut sortir
mais je suis trop fort pour lui
je lui dis reste tranquille, qu’est-ce que tu veux, foutre le bordel
en moi
tu veux foutre en l’air mon travail ?
tu veux bousiller mes ventes de livres en Europe ?
Il y a un rossignol bleu dans mon cœur
qui veut sortir
mais je suis trop intelligent, je ne le laisse dehors
que certaines nuits
à l’heure où tout le monde dort
je lui dis, je sais que tu es là,
alors ne sois pas si
triste
qui veut sortir
mais je suis trop intelligent, je ne le laisse dehors
que certaines nuits
à l’heure où tout le monde dort
je lui dis, je sais que tu es là,
alors ne sois pas si
triste
et puis je le fais rentrer
mais il chante encore un peu
à l’intérieur ; je ne laisse presque pas
mourir
et on dort ensemble comme
ça
avec notre
pacte secret
et c’est assez agréable de
faire pleurer un homme, mais moi
je ne pleure pas
et toi ?
mais il chante encore un peu
à l’intérieur ; je ne laisse presque pas
mourir
et on dort ensemble comme
ça
avec notre
pacte secret
et c’est assez agréable de
faire pleurer un homme, mais moi
je ne pleure pas
et toi ?
.
.
.
Traduction S. Druet
Linda Bukowski
Black Sparrow Press
Linda Bukowski
Black Sparrow Press
.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Ah ! c'est Charles alors !
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Poésie
Beau poème de Bukowski ça, bix, j'aime bien...
Je vous propose à mon tour quelque chose de Ghérasim Luca. J'ai parcouru ce poème dans la suite poétique du «Dé-monologue» qu'on peut retrouver dans Paralipomènes.
Je vous propose à mon tour quelque chose de Ghérasim Luca. J'ai parcouru ce poème dans la suite poétique du «Dé-monologue» qu'on peut retrouver dans Paralipomènes.
«Qui voyez-vous?»
Nous ne voyons personne
Nous voyons parfois quelqu'un
sinon comme quelqu'un qu'on voit
du moins comme quelqu'un
qu'on voit parfois
Parfois nous voyons quelqu'un
mais en général
nous ne voyons personne
Quand nous voyons quelqu'un
nous ne voyons personne
mais personne ne voit
qu'en ne voyant personne
on voit toujours quelqu'un
On voit bien que nous nous voyons
puisque nous nous voyons parfois
quoique pas toujours pour se voir
et encore moins pour voir
que l'on ne se voit pas
Comme si personne ne voyait
Quelqu'un voit pourtant
que nous ne nous voyons pas
et que nous voyons pourtant quelqu'un
Parfois
Comme si nous ne voyons personne
et comme si nous voyons pourtant
quelqu'un
Mais en général
nous ne voyons personne
même quand nous voyons quelqu'un
et quand quelqu'un voit
que nous ne voyons personne
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Poésie
On dirait du Devos !
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Marguerite de NAVARRE
1492 - 1549
Un ami vif vint à la dame morte
Un ami vif vint à la dame morte,
Et par prière il la cuida tenter
De le vouloir aimer de même sorte,
Puis la pressa juqu'à la tourmenter ;
Mais mot ne dit, donc, pour se contenter,
Il essaya de l'embrasser au corps.
Contrainte fut la Dame dire alors :
" Je vous requiers, ô Ami importun,
Laissez les morts ensevelir les morts,
Car morte suis pour tous, sinon pour un. "
Et par prière il la cuida tenter
De le vouloir aimer de même sorte,
Puis la pressa juqu'à la tourmenter ;
Mais mot ne dit, donc, pour se contenter,
Il essaya de l'embrasser au corps.
Contrainte fut la Dame dire alors :
" Je vous requiers, ô Ami importun,
Laissez les morts ensevelir les morts,
Car morte suis pour tous, sinon pour un. "
Le livre d'Or de la Poésie française
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Puisque la poésie s'énonce aussi au féminin...
«Pâle fruit...»
Pâle fruit d'un verger qu'épuise l'abondance,
tu m'offris ? Amitié, ta pulpe douce et fade
mais sur le grenadier, j'ai cueilli la grenade,
toute sang, chair et miel, et l'ai bue en silence.
Amour, robuste Amour, grappe de violence,
source qui jaillissez d'un jet pur, vos saccades
de cristal étouffant la plaintive roulade
d'une qui, frêlement, s'égoutte et ne s'élance,
vin ruisselant du roc et des pressoirs sauvages
et qui nous versez l'aube ou troublez la raison,
divin Amour, bouquet de sucs et de breuvages,
ne verrai-je jamais vos coupes sur ma table
et votre eau vive, au coeur secret de ma maison,
m'encenser en secret de perles délectables.
Jeanne Sandelion (Anthologie Marcel Béalu)
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Poésie
Ça fait un moment que j'ai fait du repérage dans l'oeuvre de Yannis Ritsos :
«L'inexprimable»
La ville illuminée sous son ciel nocturne;
tout en haut clignotent deux lumières rouge vif, sans
explication;
les fenêtres, le pont, des rues, les taxis, les autobus.
«Moi aussi, j'avais une bicyclette», dit-il; «c'était dans
un rêve», dit-il.
Dans la chambre, la femme regardait ailleurs; elle ne
disait rien;
sa robe était décousue sur le côté droit; si elle s'était levée,
on aurait vu qu'elle avait une épaule plus basse que
l'autre. Quant au reste, -
ce ne sont pas des choses à dire - dit-il; - cela se
cache comme des verres cassés;
quand l'éboueur passe, on les descend tout seul
avec un empressement coupable, très tôt le matin, ces
beaux verres
enveloppés dans de vieux journaux, et avec la peur toujours
de les heurter aux barreaux de l'escalier, - car ils font
encore du bruit,
un bruit profond et pénétrant - un bruit incassable,
comme complice des vitres, de l'air et des murs.
Puis monte, épuisé, le musicien aveugle; il dépose
la boîte de son violon sur la chaise; il l'ouvre, et dedans
il y a deux de ces trois verres, étincelants, intacts.
Athènes, 21. IV. 72.
Poème de la suite «En sourdine» dans Le mur dans le miroir et autres poèmes
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Poésie
Merci Jack !
Chanson de la plus haute tour
Arthur Rimbaud
Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J’ai perdu ma vie.
Ah ! Que le temps vienne
Où les coeurs s’éprennent.
Je me suis dit : laisse,
Et qu’on ne te voie :
Et sans la promesse
De plus hautes joies.
Que rien ne t’arrête,
Auguste retraite.
J’ai tant fait patience
Qu’à jamais j’oublie ;
Craintes et souffrances
Aux cieux sont parties.
Et la soif malsaine
Obscurcit mes veines.
Ainsi la prairie
A l’oubli livrée,
Grandie, et fleurie
D’encens et d’ivraies
Au bourdon farouche
De cent sales mouches.
Ah ! Mille veuvages
De la si pauvre âme
Qui n’a que l’image
De la Notre-Dame !
Est-ce que l’on prie
La Vierge Marie ?
Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J’ai perdu ma vie.
Ah ! Que le temps vienne
Où les coeurs s’éprennent !
Chanson de la plus haute tour
Arthur Rimbaud
Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J’ai perdu ma vie.
Ah ! Que le temps vienne
Où les coeurs s’éprennent.
Je me suis dit : laisse,
Et qu’on ne te voie :
Et sans la promesse
De plus hautes joies.
Que rien ne t’arrête,
Auguste retraite.
J’ai tant fait patience
Qu’à jamais j’oublie ;
Craintes et souffrances
Aux cieux sont parties.
Et la soif malsaine
Obscurcit mes veines.
Ainsi la prairie
A l’oubli livrée,
Grandie, et fleurie
D’encens et d’ivraies
Au bourdon farouche
De cent sales mouches.
Ah ! Mille veuvages
De la si pauvre âme
Qui n’a que l’image
De la Notre-Dame !
Est-ce que l’on prie
La Vierge Marie ?
Oisive jeunesse
A tout asservie,
Par délicatesse
J’ai perdu ma vie.
Ah ! Que le temps vienne
Où les coeurs s’éprennent !
Arthur Rimbaud, Derniers vers
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
puisse mon cœur être toujours ouvert aux petits
oiseaux qui sont les secrets du vivant
quoi qu’ils chantent vaut mieux que savoir
et si les hommes ne devaient les entendre les hommes sont vieux
oiseaux qui sont les secrets du vivant
quoi qu’ils chantent vaut mieux que savoir
et si les hommes ne devaient les entendre les hommes sont vieux
puisse mon esprit flâner affamé
et sans crainte et assoiffé et souple
et même si c’est dimanche puissé-je avoir tort
car lorsqu’ils ont raison les hommes ne sont pas jeunes
et sans crainte et assoiffé et souple
et même si c’est dimanche puissé-je avoir tort
car lorsqu’ils ont raison les hommes ne sont pas jeunes
et puisse moi-même ne rien faire utilement
et t’aimer toi-même ainsi plus que vraiment
il n’y jamais eu de tout à fait tel idiot qui puisse faillir
à tirer tout le ciel sur lui d’un unique sourire.
et t’aimer toi-même ainsi plus que vraiment
il n’y jamais eu de tout à fait tel idiot qui puisse faillir
à tirer tout le ciel sur lui d’un unique sourire.
E.E. Cummings, Poèmes choisis, traduction Robert Davreu, José Corti, 2004 , p. 120 et 121
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Mais pas dans le texte, comme William Carlos Williams...kashmir a écrit:Oh, c'est beau !
*
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Page 17 sur 38 • 1 ... 10 ... 16, 17, 18 ... 27 ... 38
Des Choses à lire :: Discussions autour des livres :: Nos lectures
Page 17 sur 38
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|