Poésie
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Re: Poésie
Merci Bix, j'ai bien envie de le lire, Antonio Machado ! Tiens, un autre poète qui t'est cher, mais un poème qui ne devrait pas plaire à @Aventin
Leonardo Sinisgalli, L'âge de la lune, traduction Thierry Gillyboeuf, éditions de la Nerthe.
LE FER
Rimbaud a chanté le fer
et le charbon, les noires collines
près des premiers fours sidérurgiques.
Il est passé par les champs
et les cités ardentes. Là,
dans les vastes chantiers
ouverts au soleil des Hespérides,
déjà en manches de chemise
s'agitent les charpentiers.
Il a donné un sifflet aux gamins accroupis
devant les lucarnes
d'une boulangerie souterraine,
écrit un hymne aux mains ouvrières
de Jeanne-Marie,
il a chanté les doigts électriques et doux
des vieilles qui écrasent les poux.
Rimbaud a compris que les machines
apporteraient or et fièvre
aventures et mirages à la vie des hommes.
Travail nouveau, sagesse nouvelle,
Les machines et les métaux
sauveraient le monde
de l'effort infâme.
Et le jeune homme illuminé
se transforma en marchand matois.
Il a apporté des fusils à ceux qui n'en avaient pas,
il s'est rempli les poches des thalers.
Je ferai de l'or : Or
et lèpre, et une béquille
trop petite pour sa stature.
Leonardo Sinisgalli, L'âge de la lune, traduction Thierry Gillyboeuf, éditions de la Nerthe.
Invité- Invité
Re: Poésie
J'aime bien, Arturo et il me semble l'avoir croisé Sinisgalli. Où, quand, comment ?
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
"Et le jeune homme illuminé
se transforma en marchand matois.
Il a apporté des fusils à ceux qui n'en avaient pas,
il s'est rempli les poches des thalers."
ce serait Rimbaud le poète illuminé là ?
se transforma en marchand matois.
Il a apporté des fusils à ceux qui n'en avaient pas,
il s'est rempli les poches des thalers."
ce serait Rimbaud le poète illuminé là ?
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21099
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Poésie
ah! alors je comprends, merci Arturo
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
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Bédoulène- Messages : 21099
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Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Poésie
Par rapport à la dernière page,belle trouvaille sur Reverdy...
Je vais citer à nouveau François Guerrette :
Pleurer ne sauvera pas les étoiles, p. 76.
Je vais citer à nouveau François Guerrette :
certains jours l'avenir paraît scellé
surveillé comme le coffre-fort
d'une chambre à gaz où l'horreur
et l'espoir se conjuguent
à tous les temps
ma tête est le métronome
d'une disparition une musique
plus rapide que la peur
Pleurer ne sauvera pas les étoiles, p. 76.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Poésie
« Nous sommes assis ici, toi et moi,
à un endroit sur une carte.
Nous le savons.
Cependant nous ne sommes pas sur la carte.
Nous nous cherchons.
C’est le bruissement des feuilles
que tu entends,
le craquement du papier plié,
le bruit des vieilles cartes. »
Poème d’Howard McCord
Traduit de l’américain par Thierry Gillybœuf
"Ce qui reste", Revuue de poésie contemporaine
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
De cet amour ardent je reste émerveillée
Je reste émerveillée
Du clapotis de l’eau
Des oiseaux gazouilleurs
Ces bonheurs de la terre
Je reste émerveillée
D’un amour
Invincible
Toujours présent
Je reste émerveillée
De cet amour
Ardent
Qui ne craint
Ni le torrent du temps
Ni l’hécatombe
Des jours accumulés
Dans mon miroir
Défraîchi
Je me souris encore
Je reste émerveillée
Rien n’y fait
L’amour s’est implanté
Une fois
Pour toutes.
De cet amour ardent je reste émerveillée.
Andrée Chedid
Invité- Invité
Re: Poésie
Pas de fil pour Sylvia Plath ?
TRAVERSEE
Lac noir, barque noire, deux silhouettes de papier découpé, noires.
Jusqu'où s'étendent les arbres noirs qui s'abreuvent ici ?
Leurs ombres doivent couvrir le Canada.
Une petite lumière filtre des fleurs aquatiques.
Leurs feuilles ne souhaitent pas que nous nous dépêchions :
Elles sont rondes et plates et pleines d'obscurs conseils.
Des mondes glacés tremblent sous la rame.
L'esprit de noirceur est en nous, il est dans les poissons.
Une souche lève en signe d'adieu une main blême;
Des étoiles s'ouvrent parmi les lys.
N'es-tu pas aveuglé par de telles sirènes sans regard ?
C'est le silence des âmes interdites.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Rosa Auslander vivait dans un pays maudit des hommes, la Bukovine où elle naquit au début du 20e sièècle
Elle en reflète les malédictions.
Elle en reflète les malédictions.
Czernowitz avant la Seconde Guerre mondiale
Paisible cité de collines
cernée de forêts de hêtres
Des saules le long du Pruth
des radeaux et des nageurs
Lilas de mai à profusion
Autour des réverbères
des hannetons
et leur danse de mort
Quatre langues
se comprennent
parfument l’air
Jusqu’aux bombes
elle respirait heureuse
ma ville.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Préface en prose(1942)
C’est à vous que je parle, hommes des antipodes,
je parle d’homme à homme,
avec le peu en moi qui demeure de l’homme,
avec le peu de voix qui me reste au gosier,
mon sang est sur les routes, puisse-t-il, puisse-t-il
ne pas crier vengeance !
L’hallali est donné, les bêtes sont traquées,
laissez-moi vous parler avec ces mêmes mots
que nous eûmes en partage –
il reste peu d’intelligibles !
Un jour viendra, c’est sûr, de la soif apaisée,
nous serons au-delà du souvenir, la mort
aura parachevé les travaux de la haine,
je serai un bouquet d’orties sous vos pieds,
- alors, eh bien, sachez que j’avais un visage
comme vous. Une bouche qui priait, comme vous.
Quand une poussière entrait, ou bien un songe,
dans l’œil, cet œil pleurait un peu de sel.
Et quand une épine mauvaise égratignait ma peau,
il y coulait un sang aussi rouge que le vôtre !
Certes, tout comme vous j’étais cruel, j’avais
soif de tendresse, de puissance,
d’or, de plaisir et de douleur.
Tout comme vous j’étais méchant et angoissé
solide dans la paix, ivre dans la victoire,
et titubant, hagard, à l’heure de l’échec !
Oui, j’ai été un homme comme les autres hommes,
nourri de pain, de rêve, de désespoir. Eh oui,
j’ai aimé, j’ai pleuré, j’ai haï, j’ai souffert,
j’ai acheté des fleurs et je n’ai pas toujours
payé mon terme. Le dimanche j’allais à la campagne
pêcher, sous l’œil de Dieu, des poissons irréels,
je me baignais dans la rivière
qui chantait dans les joncs et je mangeais des frites
le soir. Après, après, je rentrais me coucher
fatigué, le cœur las et plein de solitude,
plein de pitié pour moi, plein de pitié pour l’homme,
cherchant, cherchant en vain sur un ventre de femme
cette paix impossible que nous avions perdue
naguère, dans un grand verger où fleurissait
au centre, l’arbre de la vie...
J’ai lu comme vous tous les journaux tous les bouquins,
et je n’ai rien compris au monde
et je n’ai rien compris à l’homme,
bien qu’il me soit souvent arrivé d’affirmer
le contraire. Et quand la mort, la mort est venue, peut-être
ai-je prétendu savoir ce qu’elle était mais vrai,
je puis vous le dire à cette heure, elle est entrée toute en mes yeux étonnés,
étonnés de si peu comprendre
- avez-vous mieux compris que moi ?
Et pourtant, non !
je n’étais pas un homme comme vous.
Vous n’êtes pas nés sur les routes,
personne n’a jeté à l’égout vos petits
comme des chats encore sans yeux,
vous n’avez pas erré de cité en cité
traqués par les polices,
vous n’avez pas connu les désastres à l’aube,
les wagons de bestiaux
et le sanglot amer de l’humiliation,
accusés d’un délit que vous n’avez pas fait,
d’un meurtre dont il manque encore le cadavre,
changeant de nom et de visage,
pour ne pas emporter un nom qu’on a hué
un visage qui avait servi à tout le monde
de crachoir !
Un jour viendra, sans doute, quand le poème lu
se trouvera devant vos yeux. Il ne demande
rien ! Oubliez-le, oubliez-le ! Ce n’est
qu’un cri, qu’on ne peut pas mettre dans un poème
parfait, avais-je donc le temps de le finir ?
Mais quand vous foulerez ce bouquet d’orties
qui avait été moi, dans un autre siècle,
en une histoire qui vous sera périmée,
souvenez-vous seulement que j’étais innocent
et que, tout comme vous, mortels de ce jour-là,
j’avais eu, moi aussi, un visage marqué
par la colère, par la pitié et la joie,
tous ces cheveux tombés et ces cils
laissés derrière nous, veux-tu qu'on s'en souvienne
la nuit est là, le monde meurt.
Benjamin Fondane, 1898-1944 - 1944
In : Esprits Nomades
Poète d'origine roumaine, exilé en France, mort à Auschwitz en 1944, Fondane vaut infiniment mieux que ces tristes mots en forme d'épitaphe.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
QUI S'EPLOIE, III
pluie
aux épaules de la terre
ah le défleurir soudain criant d'aimer
quand reparlerons-nous
à nos lèvres souriant nue
longue suite de choses
quittées elles existent piétinées
par une pluie de septembre
Votre solitude, Mathieu Bénézet
Invité- Invité
Re: Poésie
bix_229 a écrit:J'aime bien, Arturo et il me semble l'avoir croisé Sinisgalli. Où, quand, comment ?
Il me semble que tu en avais parlé sur le fil des nouveautés, à propos de la sortie de Au pas inégal des jours.
Invité- Invité
Re: Poésie
"Devant le jour épais qui s'avance à pas lents
Devant l'horrible face à face
O coeur ouvert à tous les vents
Et jusque dans ces bras qui cherchent le courant
Hier demain et à présent
Il n'y a rien de nouveau
Sous le soleil de ma poitrine
C'est toujours la même tendresse qui chemine
Le même filet bleu qui baigne mes poumons
Toujours ma chair à l'abandon
Plus haut la tête claire
O mon front riverain du ciel et de la terre
Prunelles éclatées dans un printemps trop doux
Je cours
Et je suis fait pour aller à genoux
Ne me demandez plus de partager vos armes
Je dispose mes mains autour de ma maison
Et ceci est mon sang et le froment des larmes."
René Guy Cadou, "La vie rêvée" in Poésie la vie entière ;
A Anagramme qui l'apprécie.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Thomas King, grand écrivain amérindien vivant au Canada
3 romans traduits en français.
Des poèmes traduits et édités par Unes
Silly Little Moon
Poem by Thomas King
You envy me so
With all of your might
You want to steal all my warmth
And extinguish my light
You covet my power
And my celestial role
You want to replace me
With all your heart and soul
You yearn for the control
Over the mornings and day
Your greed for more time
Has lead you astray
You try to block me out
Every couple of years
Unable to completely do so
It brings you to tears
You obsess over my fame
You detest all my praise
You despise my allure
And my warm loving rays
Void of any beauty
You feel dead and cold
Stories of your greatness
Will never be told
Forever chasing the day
You're bound to the night
You will never be happy
Till you're the only one on sight
Your quest to seize the day
Is useless and in vain
You're stuck in your own orbit
That feeds your jealousy and pain
Your chance of replacing me as a star
Won't be coming soon
For I'm the life giving sun
Silly little moon....
Thomas King
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Gabriela Mistral, 1889-1957, était une poète chilienne, Nobel 1942
L'Etrangère, poème et deux traducteurs.
Réf. Terre des femmes
L’ÉTRANGÈRE
« Elle parle avec un arrière-goût de ses mers sauvages
avec on ne sait quelles algues, avec on ne sait quels sables ;
Elle prie un Dieu sans forme ni poids,
Elle est vieille comme si elle allait mourir.
Dans notre jardin, qu’elle nous rendit étranger,
elle a planté des cactus et des herbes dentelées.
Elle exhale le souffle du désert,
ses cheveux sont blanchis par des passions
qu’elle ne raconte jamais et, si elle nous les contait,
ce serait comme la carte d’une autre étoile.
Elle vivra parmi nous quatre-vingts ans
et elle sera toujours comme l’heure de sa venue,
parlant une langue qui halète et gémit
et que seules comprennent les bestioles.
Elle va mourir au milieu de nous
une nuit qu’elle souffrira davantage,
avec son destin pour unique oreiller,
d’une mort muette, étrangère. »
Gabriela Mistral, Saudade, in Tala [1938], Poèmes, édition bilingue, Éditions Gallimard, Collection blanche, 1946, pp. 24-25. Traduction et postface par Roger Caillois.
L’ÉTRANGÈRE
« Elle parle avec son accent de ses mers barbares,
avec je ne sais quelles algues et je ne sais quels sables ;
elle fait sa prière à un dieu sans corps et sans poids,
vieillie comme si elle allait mourir.
Dans notre jardin, qu’elle nous a rendu étranger,
elle a mis des cactus et des herbes griffues.
Elle nous souffle l’haleine du désert ;
elle a aimé d’une passion qui l’a blanchie,
qu’elle ne nous raconte jamais et si elle nous la racontait,
ce serait comme la carte d’une autre planète.
Elle pourra vivre parmi nous cent ans,
ce sera toujours comme si elle venait d’arriver,
parlant une langue essoufflée et gémissante,
comprise seulement des bestioles.
Et elle va mourir au milieu de nous,
une nuit où elle souffrira trop
avec son seul destin pour oreiller,
d’une mort sans bruit et étrangère. »
Gabriela Mistral, Tala, in Poèmes choisis, Éditions Stock, 1946, page 121. Poésie traduite par Mathilde Pomès. Préface de Paul Valéry.
L'Etrangère, poème et deux traducteurs.
Réf. Terre des femmes
L’ÉTRANGÈRE
À Francis de Miomandre.
« Elle parle avec un arrière-goût de ses mers sauvages
avec on ne sait quelles algues, avec on ne sait quels sables ;
Elle prie un Dieu sans forme ni poids,
Elle est vieille comme si elle allait mourir.
Dans notre jardin, qu’elle nous rendit étranger,
elle a planté des cactus et des herbes dentelées.
Elle exhale le souffle du désert,
ses cheveux sont blanchis par des passions
qu’elle ne raconte jamais et, si elle nous les contait,
ce serait comme la carte d’une autre étoile.
Elle vivra parmi nous quatre-vingts ans
et elle sera toujours comme l’heure de sa venue,
parlant une langue qui halète et gémit
et que seules comprennent les bestioles.
Elle va mourir au milieu de nous
une nuit qu’elle souffrira davantage,
avec son destin pour unique oreiller,
d’une mort muette, étrangère. »
Gabriela Mistral, Saudade, in Tala [1938], Poèmes, édition bilingue, Éditions Gallimard, Collection blanche, 1946, pp. 24-25. Traduction et postface par Roger Caillois.
L’ÉTRANGÈRE
À Francis de Miomandre.
« Elle parle avec son accent de ses mers barbares,
avec je ne sais quelles algues et je ne sais quels sables ;
elle fait sa prière à un dieu sans corps et sans poids,
vieillie comme si elle allait mourir.
Dans notre jardin, qu’elle nous a rendu étranger,
elle a mis des cactus et des herbes griffues.
Elle nous souffle l’haleine du désert ;
elle a aimé d’une passion qui l’a blanchie,
qu’elle ne nous raconte jamais et si elle nous la racontait,
ce serait comme la carte d’une autre planète.
Elle pourra vivre parmi nous cent ans,
ce sera toujours comme si elle venait d’arriver,
parlant une langue essoufflée et gémissante,
comprise seulement des bestioles.
Et elle va mourir au milieu de nous,
une nuit où elle souffrira trop
avec son seul destin pour oreiller,
d’une mort sans bruit et étrangère. »
Gabriela Mistral, Tala, in Poèmes choisis, Éditions Stock, 1946, page 121. Poésie traduite par Mathilde Pomès. Préface de Paul Valéry.
Dernière édition par bix_229 le Dim 16 Aoû - 16:16, édité 1 fois (Raison : a)
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
GUERRE UN PEU PARTOUT
PAR WERNER LAMBERSY
Famines tortures
Fanatismes
Haines
Par amour d’une cause
Et la vengeance borgne
L’aveugle épidémie
Des droits
Du sol
Du sang ou du plus fort
Et l’argent qui tue sans
Regarder
Malheur
Aux gens trop heureux !
Mais
Nos corps ne voulaient
Rien savoir
Ils parlaient de soleils
Très anciens
Et de mondes tellement
Habitables
Que la moindre caresse
Soulevait
Des océans de plumes
Sur la peau douce
De l’âme
Où la paix
Peut se poser comme
Se repose
Sur la houle
Le vol têtu des oiseaux
Migrateurs
Werner Lambersy est un poète suisse de langue française.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
IL FAIT SI BON
Il fait si bon
je peux ceuillir
des fraises au bois
moi qui croyais qu'il n'y a plus
de bois ni de fraises
Il fait si bon
je peux m'étendre
à l'ombre d'un arbre
moi qui croyais que les arbres
ne donnent plus d'ombre
Il fait si bon
contre le tien
comme il bat fort mon coeur
moi qui croyais que l'homme
n'a pas de coeur
Tadeusz Rozewicz, in Anthologie personnelle (Actes Sud)
Invité- Invité
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