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Patrick Süskind

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violence - Patrick Süskind Empty Patrick Süskind

Message par chrysta Sam 17 Fév - 18:01

Patrick Süskind
Né à Ambach, Bavière , le 26/03/1949

violence - Patrick Süskind Avt_pa11

Patrick Süskind est un écrivain et scénariste allemand.

Il étudie l’histoire (histoire médiévale et contemporaine) et la littérature à Munich et à Aix-en-Provence. Il travaille ensuite comme scénariste pour la télévision.

Il écrit une pièce théâtrale à un personnage : "La Contrebasse", qui sera jouée pour la première fois à Munich en 1981. Elle sera publiée en 1984. Cette pièce est jouée régulièrement depuis sa création en Allemagne et a été jouée à Paris avec Jacques Villeret, dans le rôle titre.

"Le Parfum" est son tout premier roman, édité pour la première fois en 1985 à Zurich, sous le titre "Das Parfum, Die Geschichte eines Mörders", puis traduit en français par Bernard Lortholary en 1986 avant d'être réédité par Fayard. Il vaut à son auteur un succès mondial. Il a d'ailleurs fait l'objet d'une adaptation au cinéma en 2006 : "Le Parfum, histoire d'un meurtrier", réalisé par Tom Tykwer avec Ben Whishaw et Dustin Hoffman.

L'année suivante paraît "Le Pigeon". Un recueil de quatre autres nouvelles paraît en France en 1996, mais ce n'est que 10 ans plus tard qu'il fait son grand retour avec la parution de "Sur l'amour et la mort" chez Fayard.


Oeuvres

Romans
Le Parfum : histoire d'un meurtrier (Das Parfum, die Geschichte eines Mörders), éditions Fayard, 1986
Le Pigeon (Die Taube), éditions Fayard, 1987
Le Testament de maître Mussard (nouvelle) (Das Vermächtnis des Maître Mussard), éditions Mille et une nuits, 1999
Sur l'amour et la mort (Über Liebe und Tod), éditions Fayard, 2005

Nouvelles
L'Histoire de Monsieur Sommer (Die Geschichte von Herrn Sommer), édition Gallimard, collection Folio, 1991
Un Combat et autres récits (Drei Geschichten und eine Betrachtung), (recueil de quatre nouvelles écrites entre 1976 et 1987 dont « Le Testament de maître Mussard », Mille et une nuits, 1999), édition Librairie générale française (LGF), collection Livre de poche, 1996

Théâtre
La Contrebasse (titre original : Der Kontrabass), 1981
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Message par chrysta Sam 17 Fév - 18:09

violence - Patrick Süskind Le-par10

Le Parfum

Résumé
L'histoire abominable et drolatique de Jean-Baptiste Grenouille a déjà fait rire et frémir, en quelques mois, des centaines de milliers de lecteurs allemands et italiens. La voilà, en somme, réimportée en France, puisque c'est ici qu'elle se passe, à Paris et en Provence, en plein XVIII siècle.

Ce vrai roman, ce roman d'aventures, est aussi un merveilleux conte philosophique à la Voltaire. Il y est d' ailleurs beaucoup question d'essences...

"Car l'odeur était sœoeur de la respiration. Elle pénétrait dans les hommes en même temps que celle-ci ; ils ne pouvaient se défendre d'elle, s'ils voulaient vivre. Et l'odeur pénétrait en eux jusqu'à leur coeœur et elle y décidait catégoriquement de l'inclinaison et du mépris, du dégoût, de l'amour et de la haine. Qui maîtriserait les odeurs maîtrisait le cœoeur des hommes."

Concernant le commentaire ci dessous, pour ceux qui n'ont pas lu le roman, il y a  risque d'être spoilé, alors c'est à votre choix de le lire ou pas

Je n’ai pas été déçue de cette relecture du « Parfum » de Suskind. Je l’avais lu il y a de nombreuses années, et m’en souvenais peu, donc je me suis laissée de nouveau emmener dans l'atmosphère odorante de cette histoire. Je trouve que l’auteur nous fait entrer dans une autre dimension avec sa perception du monde au travers des odeurs plutôt qu'avec les yeux. Quant un sens est en berne, d’autres prennent le relai et se renforcent, et certainement que, comme Grenouille, nous percevrions le monde avec bien d’autres nuances si nous le percevions avec son nez (ou si notre odorat était plus développé). Ce roman est pour moi d’une grande originalité et nous embarque dans ce monde odoriférant.

Certains perçoivent le personnage de Grenouille comme "malsain", amoral, méchant …. Personnellement je l’ai trouvé riche et intéressant. Et méchant, je n’emploierai pas ce terme, car pour l’être encore faut il avoir une conscience morale de ce qui est bien et mal, tout en sachant que cette conscience relève des déterminants d’une société, varie d’une culture à une autre et d’une époque à une autre. Grenouille, de par sa naissance, le rejet de sa mère, le rejet de sa nounou, du prêtre, et le manque d’affection dans lequel il a grandi, sans compter une éducation très sommaire voire inexistante, n’a pas notion de bien et de mal. D’ailleurs, à ce siècle, je ne m’avancerai pas trop pour dire ce qui était perçu comme bien et mal.

Après, l’auteur aussi nous prédétermine à le percevoir sous le jour d’une forme de perversion, étant donné que, dès le début du roman, il insinue que Grenouille fait exprès de crier ce qui aboutit à la mort de sa mère. D’emblée, il nous place devant un être ayant une intentionnalité mauvaise. Mais  un bébé n’a pas d’intentionnalité, c’est seulement l’auteur qui nous amène à le penser ainsi. D'emblée il définit les traits de son personnage du côté d'un désir malsain de faire du mal.

Grenouille, dans sa vie, n’a que les odeurs. Elles le guident, l’attirent, le repoussent, etc. Et il explique sa différence et le rejet des autres par le fait qu’il n’a lui-même pas d’odeur. Son but devient ainsi de s’en créer une, et de s’en créer une qui soit très attirante pour les autres, qui fasse qu’on puisse l’aimer.
Lui-même, qui fait au quotidien l’expérience de l’influence des odeurs sur l’attitude des gens, devient peu à peu un orfèvre de l’art d’en créer.

Dans la première partie, nous suivons son enfance et son début d’adolescence, comment il est mis à l’écart, déconsidéré, et comment il pousse un jour la porte du maitre parfumeur. Le décès de celui-ci suite au départ de Grenouille est sans doute une note donnée par l’auteur pour dire que tout se paie, étant donné que la morale a une place importante dans ce roman. On peut imaginer une sorte d’intervention divine pour punir le parfumeur, ou encore, une erreur de sa part, guidée par son inconscient du fait de sa grande culpabilité, qui amène à ce que tout ce qu’il a obtenu grâce à un autre parte en fumée.

Dans la seconde partie, Grenouille prend peu à peu conscience de combien les hommes et leurs odeurs l’envahissent, comment c’est insupportable, et il choisit de s’éloigner de plus en plus du monde humain, jusqu’à rester larvé au fond d’une grotte pendant des années. Je ne sais si cela est à entendre au sens littéral, car il me semble que cette mise à distance de la réalité et de la société humaine signe aussi son entrée dans la psychose et le basculement vers une reconstruction délirante du monde.

Quand il y entre de nouveau, cela va être sous tendu par cette création de parfum, de son parfum. Il est guidé par ce nouvel ordre du monde qu’il a créé, et je ne pense pas qu’il ait notion de ce que le meurtre est un mal. Les femmes (et les hommes en général), ne semblent pour lui que des objets, auxquels il ne s’intéresse que parce qu’ils sont susceptibles de le servir, d’être des ingrédients pour son parfum.

Pourquoi des femmes jeunes, belles et rousses se sont demandé certains. Déjà, nombre de ses victimes n’étaient pas rousses. Le trait commun étant plutôt la jeunesse et le fait d’être vierge. Grenouille ressent quelque chose pour elles, et je dirai qu’il s’agit certainement d’attirance sexuelle, sauf qu’il ne la perçoit pas comme telle et n’en retient que l’odeur, certainement en partie de phéromones dont certaines auxquelles il est plus sensible. Son appétence pour ces odeurs rendant aussi celles qui les dégagent plus jolies. Et certainement que les jeunes filles vierges ne dégagent pas le même fumet.

Pour Grenouille, la différence des sexes et le sexuel en général est quelque chose qu’il n’a pas construit, qui est pour lui forclos ( terme lacanien), et qui va revenir de ce fait dans le délire et les hallucinations. C’est ainsi que je vois la scène d’orgie dans le village, comme une hallucination qu’il a. Quant à la fin, dans laquelle il se fait dévorer pour son odeur, elle peut également être un effet hallucinatoire.

Bref, je pense que pour l’analyser sous ce jour il me faudrait le relire, mais je ne pense pas le faire de sitôt. Deux fois c’est déjà pas mal, mais j’en sors avec le plaisir d’avoir lu un roman écrit d’une belle plume, original, interrogeant, une petite perle selon moi.


mots-clés : #pathologie #sexualité #violence
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Message par Bédoulène Sam 17 Fév - 20:15

merci Chrysta ! je n'ai pas lu ce livre mais me semble que j'ai vu un film

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Message par Tristram Dim 18 Fév - 7:54

Merci Chrysta de nous remémorer ce livre (et ce film) ; lecture ancienne que celle de ce très original Süskind, entre fantastique et réalisme magique, avec comme tu le dis, une dimension psychotique. Plus comportementaliste, je pense à une promenade en forêt avec un chien, à tout ce que l'animal perçoit et que nous avons perdu en grande partie, à part quelques senteurs qu'on peut s'entraîner à (re)découvrir, sans parvenir à combler cette lacune d'un grand domaine d'information.
Lecture si ancienne que je n'ai pas de citation, mais quand même un rapprochement troublant :
« Elle n’évoquait rien d’autre que l’odeur laiteuse d’un nourrisson. Les deux odeurs différaient certes du tout au tout. Mais n’étaient-elles pas en quelque sorte les odeurs fondamentales de l’espèce humaine ? il s’était de tout temps trouvé des vieillards pour chercher à faire de la senteur que dégagent les petites filles une drogue de jouvence et de longévité. »
Yasunari Kawabata, in « Les Belles Endormies »

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Message par Bédoulène Dim 18 Fév - 10:40

quelle mémoire Tristram (même si tu notes les extraits, il te faut te les rappeler) Smile et extrait démonstratif !

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Message par Tristram Dim 18 Fév - 11:17

Si j'ai de la mémoire, c'est... olfactive !

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Message par anagramme Dim 18 Fév - 13:58

Tristram a écrit:Si j'ai de la mémoire, c'est... olfactive !

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