Junichiro TANIZAKI
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Re: Junichiro TANIZAKI
un jour peut-être .............
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21164
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Re: Junichiro TANIZAKI
(Qu'est§ce que tu lis Tristam.... Trois livres par jour ?
Nadine- Messages : 4866
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Re: Junichiro TANIZAKI
Un c'est déjà pas mal (si ce n'est pas un gros) !
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15648
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Re: Junichiro TANIZAKI
Le Tatouage et autres récits
Le Tatouage
Seikichi, un jeune tatoueur réputé et cruel qui cherchait une jeune beauté selon son désir pour lui « instiller toute son âme », suborne une future geisha et lui montre deux peintures anciennes, une princesse contemplant un homme qui va être immolé, et une femme regardant un monceau de cadavres, lui disant que c’est sa propre image. D’abord terrifiée, elle se soumet, puis est révélée à elle-même par le tatouage.
Les Jeunes Garçons
Ei-chan, le narrateur, est invité par son condisciple, le timoré Shin.ichi, à jouer chez lui, où il se révèle dominateur, notamment avec Senkichi, pourtant chef de bande à l’école. Mitsuko, sa sœur, se mêle bientôt à eux, et c’est alors une succession de fantasmatiques jeux sadomasochistes.
Le Secret
Le narrateur décide de faire une retraite secrète à l’écart des turbulences de Tôkyô.
Tanizaki, écrivain de la sensualité hors-norme dans un style magnifique, dès ses premières œuvres.
\Mots-clés : #nouvelle #psychologique #sexualité #urbanité
Le Tatouage
Seikichi, un jeune tatoueur réputé et cruel qui cherchait une jeune beauté selon son désir pour lui « instiller toute son âme », suborne une future geisha et lui montre deux peintures anciennes, une princesse contemplant un homme qui va être immolé, et une femme regardant un monceau de cadavres, lui disant que c’est sa propre image. D’abord terrifiée, elle se soumet, puis est révélée à elle-même par le tatouage.
Les Jeunes Garçons
Ei-chan, le narrateur, est invité par son condisciple, le timoré Shin.ichi, à jouer chez lui, où il se révèle dominateur, notamment avec Senkichi, pourtant chef de bande à l’école. Mitsuko, sa sœur, se mêle bientôt à eux, et c’est alors une succession de fantasmatiques jeux sadomasochistes.
Le Secret
Le narrateur décide de faire une retraite secrète à l’écart des turbulences de Tôkyô.
Il mène dès lors une existence clandestine, lisant romans policiers et histoires criminelles, se déguisant pour sortir, puis se travestissant en femme.« Il ne peut pas ne pas y avoir, me disais-je, coincée au milieu de la cohue des rues populaires, quelque oasis de paix où ne passent qu’exceptionnellement des gens bien déterminés dans des circonstances bien déterminées ; exactement comme dans un torrent impétueux se forment ici et là des trous d’eau dormante. »
Il croise une femme avec qui il eut une aventure, dont la beauté l’éclipse et qui le débusque.« Environ une semaine plus tard, un soir, un incident imprévu, un curieux concours de circonstances, furent le point de départ d’une aventure passant toutes les autres en étrangeté, en fantaisie, en mystère. »
Il fréquente de nouveau « la femme d’un songe, qui habite le pays des chimères » sans même connaître son adresse, emmené là en pousse-pousse les yeux bandés ; parvenu à découvrir le chemin de son domicile, il sera dégrisé au terme de ses déambulations dans les rues, dont il se demande depuis le commencement combien il ne connaît pas dans la ville (et ce texte constitue un beau morceau d'urbex)…« Vous trouvez sans doute singulière ma toilette de ce soir ; mais c’est qu’il n’est pas d’autre moyen que de changer ainsi de mise tous les jours si l’on veut dissimuler aux gens ce que l’on est réellement. »
Tanizaki, écrivain de la sensualité hors-norme dans un style magnifique, dès ses premières œuvres.
\Mots-clés : #nouvelle #psychologique #sexualité #urbanité
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Tristram- Messages : 15648
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Re: Junichiro TANIZAKI
Le Meurtre d'O-Tsuya
Dans nombre de ses écrits, Tanizaki a montré un penchant pour l’élaboration d’intrigues un peu compliquées : petits complots entre personnages pervers ou fantasques, dont les victimes consentantes (ou non) seront les plus naïfs. Pour avoir lu Svastika ― sans doute là où il est allé le plus loin dans le genre ― j’avoue que ce n’est pas ce je préfère dans son œuvre. Mais Tanizaki écrit Le meurtre d’O-Tsuya près de quinze ans avant, alors qu’il n’est un écrivain publié et reconnu que depuis un très petit nombre d’années. Est-ce parce que son pinceau n’est pas encore suffisamment affûté, mais l’intrigue qu’il y déploie à l’époque est si peu crédible qu’elle ressemble à une plaisanterie facile et même assez grossière. Faut-il avoir pitié de ce Shinzuke et de cette O-Tsuya, ou vaut-il mieux en rire ? Je ne suis pas beaucoup moins certain de la première proposition que de la seconde…
Dans nombre de ses écrits, Tanizaki a montré un penchant pour l’élaboration d’intrigues un peu compliquées : petits complots entre personnages pervers ou fantasques, dont les victimes consentantes (ou non) seront les plus naïfs. Pour avoir lu Svastika ― sans doute là où il est allé le plus loin dans le genre ― j’avoue que ce n’est pas ce je préfère dans son œuvre. Mais Tanizaki écrit Le meurtre d’O-Tsuya près de quinze ans avant, alors qu’il n’est un écrivain publié et reconnu que depuis un très petit nombre d’années. Est-ce parce que son pinceau n’est pas encore suffisamment affûté, mais l’intrigue qu’il y déploie à l’époque est si peu crédible qu’elle ressemble à une plaisanterie facile et même assez grossière. Faut-il avoir pitié de ce Shinzuke et de cette O-Tsuya, ou vaut-il mieux en rire ? Je ne suis pas beaucoup moins certain de la première proposition que de la seconde…
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Junichiro TANIZAKI
Tout comme toi, ce n'est pas l'aspect de l'oeuvre de l'auteur que je préfère, mais je le lirai certainement, par curiosité...
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"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
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Re: Junichiro TANIZAKI
Cela a quand même le mérite d'être drôle tellement c'est naïf..
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Junichiro TANIZAKI
Le Pont flottant des songes
Tadasu, le narrateur, relate comme il en vint à confondre ses deux mères, la vraie, décédée comme il avait cinq ans, et sa belle-mère, qui la remplaça si exactement dès ses huit ans qu’il en vint à ne plus les distinguer.
Dans l'Ermitage aux hérons à la claquante bascule à eau, dans ce retirement plein de raffinement traditionnel, un véritable bouquet d’implicite et d’informulé : du pur Tanizaki.
\Mots-clés : #nostalgie #psychologique #relationenfantparent #traditions
Tadasu, le narrateur, relate comme il en vint à confondre ses deux mères, la vraie, décédée comme il avait cinq ans, et sa belle-mère, qui la remplaça si exactement dès ses huit ans qu’il en vint à ne plus les distinguer.
À Tadasu, qui a tété jusque quatre ans, sa belle-mère offre encore le sein ; lorsqu’il a dix-neuf ans, ses parents ont un fils qu’ils relèguent dans une campagne éloignée, et elle lui donne de nouveau de son lait. Dans le même temps, son père, condamné par la maladie, lui demande de se marier, et la nourrice de Tadasu lui apprend les rumeurs qui courent sur le compte de sa belle-mère, qui serait une ancienne geisha, et son amante.« Je pus alors mesurer à quel point mon père avait non seulement songé à lui, mais à moi aussi. Car je dois dire que seuls les efforts d'un père extraordinairement déterminé pouvaient arriver, en coulant ma nouvelle maman dans le moule de l'ancienne, à me faire penser à elles comme à une seule et même personne, même s'il va sans dire qu'il fallait aussi que la nouvelle venue y mît du sien. »
Dans l'Ermitage aux hérons à la claquante bascule à eau, dans ce retirement plein de raffinement traditionnel, un véritable bouquet d’implicite et d’informulé : du pur Tanizaki.
\Mots-clés : #nostalgie #psychologique #relationenfantparent #traditions
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Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Junichiro TANIZAKI
C'est récurrent, dis-donc, chez Tanizaki, cette fascination pour les relations ambigües entre jeunes hommes et femmes dans la fleur de l'âge.
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Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 43
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Junichiro TANIZAKI
Oui, c'est pourquoi j'ai annoncé "du pur Tanizaki". Image maternelle, mais ambiguë, jusqu'à une perversité érotique suggérée, dépeinte avec une singularité allusionnelle fort éloignée du premier degré.
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Junichiro TANIZAKI
Je pense qu'il s'agit d'un "pur Tanizaki" de cette période qui n'est pas la seule de l'auteur, ce que j'ai appris grâce à Armor.Tristram a écrit:Oui, c'est pourquoi j'ai annoncé "du pur Tanizaki".
Pinky- Messages : 477
Date d'inscription : 28/11/2021
Re: Junichiro TANIZAKI
Noir sur blanc
Mizuno, un écrivain reclus et cynique, dans la quarantaine et divorcé, à la réputation « démoniaque » (aujourd’hui nous dirions peut-être pervers), doute de sa santé mentale. En accoutumant progressivement sa conscience morale, il serait devenu capable de commettre un crime gratuit, et de le perpétrer sur la personne de Kojima, un type « enquiquinant » qu’il connaît à peine, au « teint vaguement bistre comme le cuir d’une vieille godasse » (modèle de Kodama dans le roman qu’il écrit à ce propos). Mais le crime (imaginaire) n’est pas si parfait : à cause des indices qui lui ont échappé, l’identité de son modèle n’est-il pas trop évidente ? Un malveillant inconnu ne pourrait-il pas commettre ce crime pour le faire condamner ?
Étant maladroitement intervenu auprès de la revue qui l’édite, Mizuno entreprend l’écriture d’une seconde partie qui reprend ce scénario, afin de se dédouaner.
Sorte d’autoportrait malicieux, c’est aussi l’exposé d’un délire paranoïaque à la frontière entre fiction et réalité, où entre beaucoup d’humour. J’ai particulièrement apprécié le début, ce méta-roman noir qui s’autoréférence en abyme.
Il y a aussi un regard d’époque sur l’Occident, notamment celui de Fräulein :
\Mots-clés : #autofiction #ecriture
Mizuno, un écrivain reclus et cynique, dans la quarantaine et divorcé, à la réputation « démoniaque » (aujourd’hui nous dirions peut-être pervers), doute de sa santé mentale. En accoutumant progressivement sa conscience morale, il serait devenu capable de commettre un crime gratuit, et de le perpétrer sur la personne de Kojima, un type « enquiquinant » qu’il connaît à peine, au « teint vaguement bistre comme le cuir d’une vieille godasse » (modèle de Kodama dans le roman qu’il écrit à ce propos). Mais le crime (imaginaire) n’est pas si parfait : à cause des indices qui lui ont échappé, l’identité de son modèle n’est-il pas trop évidente ? Un malveillant inconnu ne pourrait-il pas commettre ce crime pour le faire condamner ?
Étant maladroitement intervenu auprès de la revue qui l’édite, Mizuno entreprend l’écriture d’une seconde partie qui reprend ce scénario, afin de se dédouaner.
Harcelé par son éditeur, Mizuno, qui mène une vie de bohème, se révèle à la fois impécunieux, pingre et dépensier, infatué, paresseux, assez retors et amateur de femmes ; il rencontre justement la « Fräulein Hindenburg », une jeune femme portée sur l’alcool, qui aurait vécu en Allemagne et lui propose un contrat de maîtresse à temps partiel. Elle l’entraîne trois jours dans une vie ensorcelante qui l’épuise, au terme de laquelle il apprend que Kojima a été tué. L’inspecteur Watanabe l’arrête.« L’homme ne contrôle pas son esprit, son cerveau n’est que l’appareil de projection de son cinématographe intérieur ; un projecteur automatique pour tout dire, d’où jaillissent les monstres des films délirants qu’il a décidé de visionner et qu’il s’oblige à regarder. »
« Il n’avait pour ainsi dire écrit jusqu’ici que des romans criminels. Et le meurtrier était toujours peu ou prou inspiré de lui-même. Combien de gens avait-il tués au total dans ses romans ? Les victimes étaient toujours inspirées d’une personne réelle, elles aussi, même si la ressemblance n’était pas toujours aussi proche que cette fois-ci. Mais ceux qui connaissaient sa vie privée pouvaient deviner qui lui avait servi de modèle dans tel ou tel livre. D’ailleurs, si son épouse l’avait quitté, c’était bien parce qu’il en avait écrit trois ou quatre coup sur coup où le meurtrier assassinait sa propre femme. À l’époque, elle avait reçu plusieurs lettres de sympathie de la part de lecteurs. « Madame, votre mari est vraiment un monstre ! Quand j’imagine ce qu’ont dû être vos pensées en lisant ce livre… » Même les critiques professionnels préféraient déblatérer sur le nombre de fois qu’il avait trucidé son épouse plutôt que de faire de vraies critiques littéraires de ses livres. »
« Regretter la minute suivante son action de la minute précédente, voilà toute sa vie. Il aurait dû réfléchir avant de passer à l’acte, mais il se laissait toujours emporter par la pulsion du moment. »
Sorte d’autoportrait malicieux, c’est aussi l’exposé d’un délire paranoïaque à la frontière entre fiction et réalité, où entre beaucoup d’humour. J’ai particulièrement apprécié le début, ce méta-roman noir qui s’autoréférence en abyme.
Il y a aussi un regard d’époque sur l’Occident, notamment celui de Fräulein :
« Les Occidentaux trouvent normal que leur épouse dépense mille yens par mois. C’est pour cela qu’en Occident, on ne peut pas se marier si on n’est pas riche. Les Japonais, eux, se marient même s’ils n’ont pas un rond, et laissent leur femme déguenillée. C’est monstrueux, je trouve. Même si c’est aussi la faute des femmes puisqu’elles acceptent ce genre de mariage. »
\Mots-clés : #autofiction #ecriture
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Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
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Localisation : Guyane
Re: Junichiro TANIZAKI
merci Tristram
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Bédoulène- Messages : 21164
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : En Provence
Re: Junichiro TANIZAKI
Je viens de terminer le pavé des Quatre soeurs, et oui j'ai aimé, même si la lenteur qui débute m'a été étrangère au début comme bien les moeurs. Mais quelle poésie dans les noms de lieux, les rites.
Vos commentaires sont tous intéressants, mais je me reconnais plus dans celui de topocl et de Pinky qui a présenté des arguments différents et qui comptent dans la compréhension du Japon lui-même et vis à vis des autres pays.
je vous remercie tous de m'avoir poussée à franchir le pas, je pense que cet auteur peut me convenir.
Le quel ensuite ?
Vos commentaires sont tous intéressants, mais je me reconnais plus dans celui de topocl et de Pinky qui a présenté des arguments différents et qui comptent dans la compréhension du Japon lui-même et vis à vis des autres pays.
je vous remercie tous de m'avoir poussée à franchir le pas, je pense que cet auteur peut me convenir.
Le quel ensuite ?
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Bédoulène- Messages : 21164
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Junichiro TANIZAKI
Contente que tu aies apprécié les Quatre soeurs. Si tu ne l'as pas lu, je te proposerai Les 7 roses de Tokyo de Hisashi Inoue qui se passe à la fin de la guerre, une histoire de famille au temps de la fin du conflit et au début de l'occupation américaine.
Pinky- Messages : 477
Date d'inscription : 28/11/2021
Re: Junichiro TANIZAKI
merci Pinky j'y penserais
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Bédoulène- Messages : 21164
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Junichiro TANIZAKI
Un écrivain reçoit un matin l'appel d'un ami, riche oisif animé d'une passion coupable pour le cinéma et les romans policiers, qui lui propose de venir assister à un meurtre.
Nous voilà entraînés avec lui dans le labyrinthe des bas-fonds de Tokyo et, furtivement glissés dans l'intervalle entre deux masures, l’œil collé au nœud évidé d'un volet, découvrant en voyeurs... Mais devons-nous croire ce que voient nos yeux ?
Jeux de miroirs et d'apparences trompeuses, messages secrets à déchiffrer et, au cœur de l'énigme, la beauté indéchiffrable d'une femme dont l'amour peut s'avérer fatal. Dans ce roman inédit où plane l'ombre d'Edgar Allan Poe, Tanizaki compose un brillant théâtre des illusions qui joue avec nos nerfs et jongle avec l'étrange.
Surnommé "Tanizaki le grand", c'est dire son statut au Japon, Jun'chirô fût d'abord censuré en 1913 car jugé immoral, traducteur d'Oscar Wilde ( L'éventail de Lady Windermere) et du roman "Le dit du Genji" de Murasaki Shikibu, puis, après une quantité d oeuvres audacieuses, retenu parmi les six derniers candidats pour le prix nobel de littérature en 1964.
À ce jour, en son honneur, le prix Tanizaki
reste la principale récompense littéraire au japon.
Pourquoi commencer par une brève biographie ?
Pour remettre Tanizaki au milieu de la place littéraire, dans l'oeil du lecteur, afin que celui-ci adopte le démon qui habite chacun d'entre nous.
Et pour l'heure, son oeil scrutateur dénué de moralisation afin d'explorer la nature profonde de l'homme nous entraine dans les abîmes du machiavélisme et du voyeurisme, nous invitant à le devenir à notre tour afin d'apercevoir une mise à mort servie par l'élégance et l'éclat des mots de Tanizaki , éloignant, alors , toute forme de sordide.
L'âge d'or du roman japonais dit moderne à l'époque est bien sous nos yeux, indocile et intense, l'auteur se joue tantôt de la beauté et de l'amour , tantôt de cette fascinante perversion qui habite l'humanité dans un jeu de miroir captivant.
Quant à l'érotisme poétique japonais , singulier, immuable, de Kawabata à Tanizaki, il se glisse comme un spectre ensorceleur au gré des pages, se faufile, fuselé et aérien dans chaque interstice du texte, chaque contour, vallon du corps féminin, exultant cette sensualité suave, enchanteresse, explosive d'harmonies.
La délicatesse enveloppe la noirceur du contexte d'un voile de lumière esthétique , d'ailleurs ne dit-on pas que "le diable est beau comme un dieu ? "
Sonomura et Takahashi, nos deux amis sont le reflet immémorial de l'étrangeté de l'humain, l'illusoire masque de vertus qui nous falsifie tombé, reste l'irrévocable visage de l'ambiguïté et des paradoxes.
Dans l'oeil du démon, La folie, antichambre enfermant les passions les plus excentriques, assaisonne l'étrange, apprête le plaisir et relève l'illusion au rang d'ivresse, de liberté infinie.
Un roman envoûtant diaboliquement profond.
Ouliposuccion- Messages : 377
Date d'inscription : 14/01/2017
Localisation : ubiquiste
Re: Junichiro TANIZAKI
merci Ouli !
tenterais-je ? j'ai apprécié les Quatre soeurs, lu récemment, mais ce me semble d'une autre sensibilité
tenterais-je ? j'ai apprécié les Quatre soeurs, lu récemment, mais ce me semble d'une autre sensibilité
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Localisation : En Provence
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Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains d'Asie
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