Alain-René Lesage

Alain-René Lesage est un romancier et auteur dramatique français.
Il fait ses études au Collège de Vannes. Il a le malheur de perdre à 14 ans son père qui, notaire royal et greffier, lui laisse une petite fortune que ses tuteurs ne tardent pas à dilapider. Il fait son droit à Paris où il s'inscrit au Palais comme avocat. Il se marie en 1694 et deux de ses enfants, René-André, dit Montmenil, et François-André, dit Pittence, deviennent acteurs.
Il commence par traduire plusieurs pièces issues de la littérature espagnole d'auteurs comme Francisco de Rojas Zorrilla, Lope de Vega ou Calderon.
Alain-René Lesage connaît son premier succès comme auteur dramatique en 1707 grâce à une pièce en un acte "Crispin, rival de son maître". La même année il publie un roman à succès "Le Diable boîteux", satire originale de la société française. En 1709, il fait représenter à la Comédie Française sa pièce la plus célèbre "Turcaret ou Le Financier", peinture d'un réalisme saisissant et impitoyable des milieux de la finance de son époque.
Prolifique, il donne de 1712 à 1735 au Théâtre de la Foire une centaine de pièces, bluettes plus ou moins brillantes, mais qui, selon Lintilhac, contiennent « d'utiles renseignements sur sa conception de la vie et la meilleure des clés du Gil Blas ».
C'est précisément ce roman, "Gil Blas de Santillane", qui, publié à partir de 1715, assure sa notoriété. Écrit en un style aisé et clair, d'aucuns le considèrent comme le roman le plus français de notre littérature.
Lesage meurt à Boulogne-sur-Mer, un de ses fils était chanoine de la cathédrale.
D’après : www.lycee-lesage-vannes.ac-rennes.fr

Oeuvre :

Théâtre
• « Crispin rival de son maître » (1707)
• « Les Étrennes » (1708)
• « Turcaret » (1708), remaniement des « Étrennes »
• « Arlequin baron allemand » (1712), suivi d’une quinzaine d’autres pièces sur Arlequin
• « La Foire de Guibray » (1714)
• « Arlequin colonel » (1714)
• « Le Monde renversé » (1718)
• « Les Pèlerins de la Mecque » (1726)
• « La Tontine » (1732)
• « Les Amants jaloux » (1735)

Romans
• « Le Diable boiteux » (1707)
• « Histoire de Gil Blas de Santillane »  (1715 - 1735)
• « Les Aventures de Monsieur Robert Chevalier, dit de Beauchêne, capitaine de flibustiers dans la Nouvelle-France » (1732)
• « Le Bachelier de Salamanque » (1736)

Le Diable boiteux



Le diable boiteux s’appelle Asmodée. Il doit son infirmité à un combat avec un autre éminent membre de la gent infernale, lutte dans laquelle il n’eut pas le dessus. Pour comble de déboires, il s’est fait enfermer dans une bouteille par un redoutable cabaliste. C’est dans cet état, dans un grenier, que va le trouver le jeune Cleofas Leandro Perez Zambullo qui fuit sur les toits, poursuivi par de dangereux spadassins qui veulent le tuer ou lui faire épouser de force une beauté madrilène à laquelle il contait fleurette.
Si Cleofas délivre Asmodée, celui-ci promet de l’aider. Avant tout, il tient à lui montrer la vérité de la société au-delà des apparences que se donnent les uns et les autres. Pour cela, en vrai précurseur de « La Vie mode d’emploi » de Perec, il efface les toits des édifices et dévoile les drames qui s’y cachent. Vous l’avez compris, Lesage endosse l’habit de satiriste pour mettre en lumière les travers de l’humanité, ses mesquineries, ses jalousies, ses rancœurs, mais aussi, dans quelques cas, ses grandeurs. On visite ainsi des habitations, mais aussi les prisons et même l’asile d’aliénés. Ce sont donc une multitude d’anecdotes qui sont décrites, entrecoupées de deux longues nouvelles. Celles-ci donnent lieu à des rebondissements plus ou moins bien amenés, font la part belle aux clichés romanesques de l’époque : enlèvement par les pirates, esclavage chez les infidèles etc.
Malgré ces quelques défauts, la lecture du « Diable boiteux » est très plaisante. Nous n’en goûtons qu’un aspect car beaucoup d’allusions au milieu littéraire de l’époque nous échappent, sauf être spécialiste de la question. Le roman eut un énorme succès à sa parution. On raconte que deux gentilshommes de la cour ont tiré l’épée pour savoir qui emporterait le dernier exemplaire qui se trouvait en librairie !

merci Aren, cette lecture en effet semble plaisante (les clichés en général sont vrais, non ?)