Joyce Carol Oates
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Re: Joyce Carol Oates
(Il me reste un peu moins de 150 pages. Je n'ose pas finir. C'est tragique.)
Mordicus- Messages : 858
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Re: Joyce Carol Oates
Adieu Carthage.
Avec, dans les rôles principaux : les époux Mayfield (Zeno et Arlette), leurs 2 filles Juliet dite La belle et Cressida dite L'intelligente. Il y a aussi Brett, le quaterback et l'amoureux de Juliet. Tout ce petit monde évolue dans les Etats-Unis de 2000 et des brouettes. Les Mayfield sont de beaux et bons WASP (ou catholiques ?) et le monde leur appartient. Zeno est un Ours politique, malin, finaud et drôle. Arlette est gentille. Juliet rayonne et charme tout le monde de sa grâce et sa douceur. Et pis... Disons que Cressida galère sévèrement. Empêtrée dans un physique androgyne et immature, elle voit sa grande soeur s'épanouir de beauté et de gentillesse. Cressida (je h a i s ce prénom) est cynique, sarcastique, méchante, acide, égoïste, douée, maligne. Elle se moque ouvertement des platitudes de sa mère et de sa soeur. Elle jubile des échecs des autres et ne supporte aucun jugement, que ce soit de professeurs, d'amis ou de famille. Elle est intouchable. (Une Asperger peut-être ? Ou simplement une putain de petite conne.)
Mais cette carapace se fissure doucement en même temps que Juliet tombe amoureuse de Brett Kincaid. Il est chou Brett, après le 11 septembre, il part faire la guerre contre les méchants. Mais il est trop chrétien Brett, il veut tuer personne, et ses petits psychopathes de camarades de l'armée le lui font bien comprendre. Brett revient en morceaux à Carthage. On lui a à moitié explosé la gueule et il revient avec de sérieux troubles neuro. La belle Juliet l'aime toujours et veut se marier. Mais Brett, lui, il est un peu trop déglingué. Et Cressida voit tout ça de sa place de guetteuse : elle raille sa grande soeur et se frotte les mains. Brett envoie se faire foutre les fiançailles. Il picole. Il traîne avec ses tocards de potes. Juliet ne vit plus, elle survit. Et Cressida. La Perfide Cressida. Elle va leur jouer un drôle de tour. Et tout foutre en l'air.
Carthage est une succession d'années dans la vie des Mayfield. Avant. Pendant. Après. L'axe du bouquin : Le Drame. Brett va s'en prendre plein la gueule. Et Juliet aussi. Et Zeno. Et Arlette. Joyce Carol Oates n'épargne personne et... C'est magnifique. Une vraie tragédie. Je n'ai pas pu le lâcher. Je suis encore avec cette idiote de Cressida (j'ai très envie de lui faire mal). J'ai envie de consoler Juliet (d'ailleurs, présenté comme un peu nigaude, elle se révèle dans la dernière partie du bouquin et ça fait un putain de bien !) Cressida. Je te hais! Carthage m'a fait penser à un conte moderne. Avec les soeurs, l'Ogre, le Sorcier... Et c'est tellement bien écrit. Je suis soufflée. Je ne sais pas quoi faire de moi.
Dernière édition par Mordicus le Mer 4 Jan - 16:53, édité 1 fois
Mordicus- Messages : 858
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Re: Joyce Carol Oates
Avec un tel commentaire, je sens que je vais aimer, mais ce ne sera pas la première fois! Tu continues avec lequel ?
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21125
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Re: Joyce Carol Oates
C'est vrai que ça donne rudement envie !
shanidar- Messages : 1592
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Re: Joyce Carol Oates
Je fais une pause d'Oates. Je suis encore lessivée. Mais c'était super ! Surtout après 2-3 essais complètement infructueux.
Mordicus- Messages : 858
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Re: Joyce Carol Oates
Qu'est ce qui t'arrêtait sur les 3 autres, Mordicus ?
Nadine- Messages : 4866
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Re: Joyce Carol Oates
Je me souviens encore clairement que Mudwoman m'est tombé des mains.
Je ne comprenais rien à ce que je lisais. Je ne savais pas quel était le décor, les personnages, qui voulait quoi, comment...
L'écriture me semblait impénétrable et alambiquée.
Et là, avec Carthage, je ne sais pas. C'était clair, net et très précis. J'ai tout vu et tout compris.
Mordicus- Messages : 858
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Re: Joyce Carol Oates
Bellefleur
Ceci est une oeuvre de l'imagination, et doit obéir, avec humilité et audace, aux lois de l'imagination. Que le temps se noue et se déploie, puis s'efface, pour redevenir formidablement présent ; que le "dialogue" se fonde parfois dans le récit et dans d'autres conversations présentées de façon conventionnelle ; que l'invraisemblable fasse autorité et soit investi d'une complexité habituellement réservée à la fiction réaliste : l'auteur l'a voulu ainsi. Bellefleur est une région, un état de l'âme, et il existe vraiment ; ses lois, sacro-saintes, sont tout à fait logiques.»
Voici l'introduction de J.C.Oates pour ce merveilleux roman, parfaite, tout est dit, lecteur oublie la rationalité et pénètre dans le monde fascinant, délirant, fantaisiste de cet auteur talentueux.
Bellefleur, roman de 900 pages de pur bonheur, saga d'une famille qui, tout au long du XIXe siècle, va connaître un destin surprenant parfois, dramatique toujours, au travers des avancées de ce siècle, sans oublier la guerre de sécession, les conflits sociaux, tout est évoqué avec la finesse de JC Oates.
Cette famille influente, possédant un empire immense qu'elle perdra au fil du temps et que, Léah, une femme déterminée essaiera de rétablir coûte que coûte.
De nombreux personnages dans cette saga, deux frères que l'on retrouve tout au long du roman, Gidéon, époux de Léah, Ewan, et parmi d'autres... Jedediah, un illuminé qui part vivre en ermite sur une montagne, un tueur en série, des animaux étranges, des pièces hantées, des disparitions inexpliquées, toute une série de personnages tous plus captivants les uns que les autres et décrits avec le style inimitable de J.C.Oates.
Vu ce foisonnement de personnages au travers de différentes époques, il est utile de de se référer parfois à l'arbre généalogique judicieusement mis en première page.
J'ai adoré !
mots-clés : #famille
simla- Messages : 261
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Re: Joyce Carol Oates
La fille du fossoyeur
ah....que dire à propos de ce roman si prenant, si bien écrit, du pur J.C.Oates, ils en ont de la chance aux US d'avoir une auteure aussi prolixe et aussi douée !
Une héroïne malmenée par la vie, Hazel Jones alias Rebecca.... toujours combattante, imprégnée de son enfance douloureuse entre des parents allemands rescapés du nazisme....un père à la dérive, violent, une mère absente, repliée sur elle-même.... une rencontre avec un homme séducteur, violent, alcoolique...déterminera la suite de son parcours, avec son fils, toujours en fuite....jusqu'au jour où .....
Un excellent roman qui se lit (presque) d'une seule traite...décidément, j'adore J.C.Oates et j'ai lu nombre de ses romans...rarement déçue
(commentaire récupéré )
simla- Messages : 261
Date d'inscription : 23/12/2016
Re: Joyce Carol Oates
Maudits
Grandiose..selon certains critiques....je rajouterai : époustouflant !
J'ai adoré, génial ! Ou "comment J.C.Oates lâche le diable dans l'Amérique puritaine "...."fascinantes études des moeurs et de l'histoire politique de l'Amérique du 19e"...
Tout à fait ça ! Des faits troublants se sont déroulés dans la région de Princeton...JC.Oates en donne une explication pour le moins originale et surtout....très drôle et....instructive.
Quelques personnages importants du roman : Woodrow Wilson, un parmi les nombreux présidents des US - le 28e, 1913-1921 (qui a mis fin entre autres à l'isolationnisme des Etats-Unis pour se tourner vers l'interventionnisme... ) ...Upton Sinclair promoteur du socialisme aux US (!) 1878-1968 auteur effectivement de "la jungle" livre sur les conditions effroyables des abattoirs, tant pour les animaux que pour les humains...
Jack London, le célèbre auteur, jouisseur, buveur, opportuniste..très content de...Jack London décrit sans complaisance ni indulgence mais avec beaucoup de drôlerie aussi. Sa rencontre avec Upton Sinclair est d'ailleurs hilarante. Inutile que j'en dise plus, ça a déjà été fait plus haut, quand je pense que J.C.Oates a 78 ans !!!
Quelques personnages importants du roman : Woodrow Wilson, un parmi les nombreux présidents des US - le 28e, 1913-1921 (qui a mis fin entre autres à l'isolationnisme des Etats-Unis pour se tourner vers l'interventionnisme...Shocked ) ...Upton Sinclair promoteur du socialisme aux US (!) 1878-1968 auteur effectivement de "la jungle" livre sur les conditions effroyables des abattoirs, tant pour les animaux que pour les humains...
Jack London, le célèbre auteur, jouisseur, buveur, opportuniste..très content de...Jack London décrit sans complaisance ni indulgence mais avec beaucoup de drôlerie aussi. Sa rencontre avec Upton Sinclair est d'ailleurs hilarante.
Inutile que j'en dise plus, ça a déjà été fait plus haut, quand je pense que J.C.Oates a 78 ans !!! A croire qu'elle vient d'une autre planète, pas du "royaume des marécages"..non non, mais plutôt de celui des (grands) esprits
(commentaire récupéré)
mots-clés : #fantastique
simla- Messages : 261
Date d'inscription : 23/12/2016
Re: Joyce Carol Oates
Ce que j'ai pu adorer JC Oates! Et puis , peu à peu elle m'a lassée : son style qui donne la voie au pathétique, je ne sais pas, j'ai du mal à la lire désormais... Dommage, de perdre quelqu'un en route comme ça...
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8424
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Re: Joyce Carol Oates
Vraiment ? Moi, je suis une inconditionnelle, je l'adore, et cet amour ne s'est jamais démenti, elle est merveilleuse, quel talent !
simla- Messages : 261
Date d'inscription : 23/12/2016
Re: Joyce Carol Oates
Je l ai appréciée aussi à une certaine époque même si je ne pense pas pouvoir affirmer que j adorais....topocl a écrit:Ce que j'ai pu adorer JC Oates! Et puis , peu à peu elle m'a lassée : son style qui donne la voie au pathétique, je ne sais pas, j'ai du mal à la lire désormais... Dommage, de perdre quelqu'un en route comme ça...
Aujourd'hui j en ai un ou deux dans ma PAL mais je ne suis pas motivée. On frôle souvent l indigestion quand même dans ses pavés et ses thèmes un peu crashs souvent. Même si c est considéré comme de la très bonne production littéraire .
Dernière édition par églantine le Mar 16 Jan - 17:58, édité 2 fois
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Joyce Carol Oates
je pense y revenir mais plus tard, j'attends l'envie
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Bédoulène- Messages : 21125
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Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Joyce Carol Oates
simla a écrit:une famille qui, tout au long du XIXe siècle, va connaître un destin surprenant parfois, dramatique toujours
Voilà, je crois que c'est ce qui fait que je ne parviens pas à sauter le pas et à lire Oates. Parce que le propos de Bellefleur me plairait bien, en soi, s'il n'y avait cette certitude de l'ineluctabilité du drame. Avec Oates, tout se passe forcément mal, non ?
Je sais bien que la littérature est rarement joyeuse, mais je ne sais pas, je me représente l'univers de Oates comme une exploration systématique et minutieuse des côtés les plus glauques de l'âme humaine, et j'ai peur que ça ne soit un peu trop étouffant pour moi.
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Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 43
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Joyce Carol Oates
peut-être Corky ?
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Bédoulène- Messages : 21125
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Joyce Carol Oates
Ce ne sont pas les sujets qui me gênent (je ne crains pas le sordide). Mais d'en avoir lu une dizaine, tout d'un coup j'ai saturé (même en relisant les Mulvaneys que j'avais adorés): le style m'a paru brusquement devenir procédé. D'un autre côté je vois bien que c’est son style, sa marque de fabrique (je ne demande pas à Van Gogh d'abandonner sa patte). Mais cela m'est devenu indigeste... A reprendre dans quelques années, peut-être.
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topocl- Messages : 8424
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Re: Joyce Carol Oates
C'est pourquoi je parle de "production littéraire " : ça fait recette .topocl a écrit:Ce ne sont pas les sujets qui me gênent (je ne crains pas le sordide). Mais d'en avoir lu une dizaine, tout d'un coup j'ai saturé (même en relisant les Mulvaneys que j'avais adorés): le style m'a paru brusquement devenir procédé. D'un autre côté je vois bien que c’est son style, sa marque de fabrique (je ne demande pas à Van Gogh d'abandonner sa patte). Mais cela m'est devenu indigeste... A reprendre dans quelques années, peut-être.
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Joyce Carol Oates
Le personnage aussi fait recette. Cette femme minuscule, avec sa tête d'oiseau, qui continue à son âge à produire plus de 1000 pages par an, c’est assez fascinant.
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topocl- Messages : 8424
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