Velibor Čolić
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Velibor Čolić
Velibor Čolić
Né en 1964
Site de l'auteur: https://veliborcolic.wordpress.com/Velibor Čolić est un écrivain naturalisé français, vivant en France. D'origine croate, il est né en 1964 à Odzak, une petite ville de Bosnie où il perdra sa maison et ses manuscrits réduits en cendres pendant la guerre. Après des études de littérature yougoslave à Sarajevo et Zagreb, il travaille à la radio régionale comme journaliste chargé de rock et jazz. Enrôlé dans l’armée bosniaque, il déserte dès mai 1992, est fait prisonnier mais s’échappe et se réfugie en France au mois d’août de la même année.
Accueilli à Strasbourg par le Parlement des écrivains pour une résidence d’un an, l’écrivain y reste quelque temps puis part s’installer en Bretagne où il vit désormais. Il organise des ateliers d'écriture dans les collèges environnants.
Son premier livre paru en France, Les Bosniaques, décrit la guerre de Bosnie sous forme de petits tableaux voire de croquis d'après des notes prises en catimini sur le front.
Son roman Perdido, biographie imaginée de Ben Webster, saxophoniste de Duke Ellington, se déroule dans le monde du jazz.
En 2008, Velibor Čolić décide d'écrire ses romans directement en français et publie aux éditions Gaïa "Archanges", dans lequel il fait œuvre de mémoire en évoquant les atrocités perpétrées durant la guerre en Bosnie. Il sera invité pour ce roman au Festival du Premier roman de Laval.
En 2010 et 2011, il participe à une résidence d'écrivain à l'initiative de Lecture en Tête qui l'avait invité deux ans plus tôt lors du Festival du Premier roman de Laval. Il y écrit Sarajevo omnibus, son troisième roman en français, paru en 2012 aux éditions Gallimard.
Œuvres
Les Bosniaques, 1994, rééd.
La Vie fantasmagoriquement brève et étrange d’Amedeo Modigliani, 1995, rééd. Alphée, 2005
La Chronique des oubliés, 1996
Mother funker, 2001
Perdido, 2005
Chez Alberto, 2006 (non traduit)
Archanges, 2008
Jésus et Tito, 2010
Sarajevo omnibus, Gallimard, 2012
Ederlezi, Gallimard, 2014
Manuel d'exil (comment réussir son exil en trente-cinq leçons), Gallimard, 2016 (mai)
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Velibor Čolić
Jésus et Tito
Original : Français, 2010
CONTENU :
En 1970 dans la Yougoslavie de Tito, Velibor a six ans et rêve de devenir footballeur. Noir et Brésilien, de préférence. Velibor fait l'inventaire de ses souvenirs, une enfance sous une bonne étoile, rouge, et une adolescence rock'n roll. Avec une mère catho et un père partisan, ce sera Jésus contre Tito, le match rejoué chaque soir à la maison. Entre Jack London et Pelé, The Clash et Bukowski, le poète en devenir sera maudit, assurément.
REMARQUES :
Čolić déroule en petits tableaux sa vie de la petite enfance jusqu'à la sortie du service militaire. Mais – attention ! - c'est probablement romancé et donc sémi-fictif. Néanmoins, ayant vu l'auteur lors d'une lecture publique où il s'expliqua sur cette façon de procèder, on pourrait être sûr que derrière toute affubulation il y a des éléments très vrais. Dont par exemple ce tiraillement entre la mère croyante et le père politisé. L'un contre l'autre ? Ou l'un avec l'autre ? Le titre indique plutôt Jésus et Tito. Mais ces tensions sont ceux d'un peuple, ou des peuples. Et pendant longtemps dans cette Ex-Yougoslavie les différentes groupes ont pu coexister et même s'apprécier: dans le village de l'auteur alors les Orthodoxes (Serbes), les Catholiques (Croates) et les Muselmans (Bosniaques). Seulement les Juifs semblaient être à part...
Autres expériences difficiles ou déchirantes mêmes l'attendent, dont spécialement le service militaire vers la fin du livre.
Les tableaux sont certainement liés par la vie du narrateur, mais surtout au début - peut-être à raison de la cruauté de l'enfance ? - me paraissaient pas de grand intérêt. Mais néanmoins l'auteur se bonifie avec les pages (selon mon avis) : cela devient bien, même très bien raconté, et les différentes parties gagnent en unité et pugnacité et le contenu nous devient proche. Proche aussi, peut-être, pour expliquer une autre forme de rêve « socialiste » qui paraissait plus humain sous le ciel de Tito ? Paraissait ? Qu'est-ce qui est advenu ? L'enfant et l'adulte si enthousiaste semble se distancier du rêve, au moins de sa forme en réalité.… La suite ? Cela sera probablement écrit dans d'autres livres de Velibor, le Grand, balkanique à souhait ?! (Dont par exemple « Manuel d'exile » décrit l'arrivée en France.)
La langue est (ou devient?) très fluide, maîtrisée, assez étonnant pour un non-Français d'origine d'écrire comme ça dans la langue de Molière. Il peut être très pointu, drôle. Dans l'ensemble très bien, après un début plutôt difficile.
mots-clés : #famille #initiatique
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Velibor Čolić
Ah j'avais noté Perdido quelque part, ton commentaire le relance dans la course ! Merci tom léo !
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Velibor Čolić
Manuel d'exil : Comment réussir son exil en trente-cinq leçons
En pleine actualité sur ceux qu'on appelle migrants mais que j'appelle personnellement exilés, ce livre est une belle leçon. La leçon selon laquelle les exilés ont toujours été mal perçus, africain ou européen, finalement cela change peu. Leçon selon laquelle, finalement notre pays soi disant défenseur des Lumières et de la DDHC est un pays labyrinthique, kafkaïen et schizophrène entre les idées défendues, et l'hypocrisie des valeurs et de la mise en pratique d'un idéal auquel on rêve sans le considérer avec sérieux.
L'auteur n'est pas revanchard, il semble même plus préoccupé par sa propre quête existentielle que par la façon dont on le traite. L'humour est délicat, le propos est léger même si sourd, et le style d'une apparente simplicité est en réalité empreint d'une délicatesse touchante.
Colic réussit l'épreuve de nous montrer des choses indignes avec une dérision fascinante.
mots-clés : #discrimination #exil #temoignage
En pleine actualité sur ceux qu'on appelle migrants mais que j'appelle personnellement exilés, ce livre est une belle leçon. La leçon selon laquelle les exilés ont toujours été mal perçus, africain ou européen, finalement cela change peu. Leçon selon laquelle, finalement notre pays soi disant défenseur des Lumières et de la DDHC est un pays labyrinthique, kafkaïen et schizophrène entre les idées défendues, et l'hypocrisie des valeurs et de la mise en pratique d'un idéal auquel on rêve sans le considérer avec sérieux.
L'auteur n'est pas revanchard, il semble même plus préoccupé par sa propre quête existentielle que par la façon dont on le traite. L'humour est délicat, le propos est léger même si sourd, et le style d'une apparente simplicité est en réalité empreint d'une délicatesse touchante.
Colic réussit l'épreuve de nous montrer des choses indignes avec une dérision fascinante.
mots-clés : #discrimination #exil #temoignage
Hanta- Messages : 1596
Date d'inscription : 03/12/2016
Age : 36
Re: Velibor Čolić
Ce livre-là, je voulais le lire, il croisera bien ma route un jour . J'ai adoré Ederlezi du même auteur.
Je me permets, Hanta, de mettre cette vidéo, pour donner envie de lire cet autre livre.
Je me permets, Hanta, de mettre cette vidéo, pour donner envie de lire cet autre livre.
Invité- Invité
Re: Velibor Čolić
Hanta a écrit:
En pleine actualité sur ceux qu'on appelle migrants mais que j'appelle personnellement exilés,
Les migrants n'ont pas encore trouvé leur port d'attache, alors que les exilés se sont posés, non?
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8546
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Velibor Čolić
Pas nécessairement quand Moïse fut chassé d'Egypte pour prendre un exemple connu il était en exil et donc exilé.
Hanta- Messages : 1596
Date d'inscription : 03/12/2016
Age : 36
Re: Velibor Čolić
L'exil porte la nuance d'un départ de proscrit, banni (c'est d'ailleurs l'étymologie). L'exilé est un expulsé ; il peut devenir migrant, notamment...
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Velibor Čolić
Selon Freud, Moise était égyptien.
Jacques Le Rider, Moïse égyptien a écrit:"En affirmant que Moïse était un Égyptien, Freud coupe à la racine les tentations de rechute dans les représentations « biologiques », « héréditaires » et « ethniques » de l’identité juive. Celle-ci devient une affaire de mémoire familiale, d’identification, de décision personnelle, de méthode scientifique et d’éthique. L’homme Moïse et la religion monothéiste est un exemple de l’assimilation de certains intellectuels allemands et viennois, non à la culture chrétienne, mais à la modernité scientifique, et de l’ « invention d’une tradition ». Freud élargit considérablement sa théorie de l’antisémitisme. L’archéologie freudienne n’est pas sans ressemblance avec la généalogie nietzschéenne. Moïse l’Égyptien présente une figure de l’égyptophilie, de la médiation entre deux civilisations sous les auspices du philhellénisme de Freud." Schiller, Voltaire, Goethe sont les inspirateurs de cette vision qui doit plus à la tradition européenne des Lumières qu’à l’égyptologie contemporaine.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
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